Par Philippe Robert.
Les esprits libres conscients de l’évolution spécialement véloce du monde qui nous entoure ne manquent pas de vérifier, dans le sillage de Alvin Toffler et Heidi Toffler précurseurs visionnaires de la Troisième Vague1, que l’Humanité tout entière doit faire face à la plus fantastique solution de continuité de tous les temps.
La Troisième Vague post-industrielle dans laquelle nous commençons tout juste, nous autres Français, à entrer à tâtons avec force reculades à la moindre innovation, nous effraie au dernier point tant les dimensions dignes d’une cathédrale de ce nouveau terrain d’expérimentation nous semblent hors de portée.
Une telle constatation n’implique nullement que notre pays à la traîne ne finisse pas, dès lors que les écailles lui seront finalement tombées des yeux, par connaître un retour durable à meilleure fortune à partir du moment si attendu où, délivré, il sera favorisé d’un impérieux et surtout vital retour aux réalités.
Pour ce faire, car le temps nous est désormais terriblement compté, il m’apparaît primordial que nos élites dirigeantes, actuelles ou en capacité d’exercer un jour ou l’autre le pouvoir, prennent la vraie mesure de la situation catastrophique dans laquelle la France, depuis bien trop d’années, se trouve engluée.
Mais à l’opposé d’une telle attente, Jean-Yves Le Drian déclare : “La détermination de François Hollande et tous les risques qu’il prend pour sortir le pays de la crise économique, pour rétablir les finances publiques et le dialogue social et dépasser les corporatismes paieront. Oui, il sera en situation d’être candidat en 2017”.
Jean-Yves Le Drian est généralement considéré comme un excellent ministre de la Défense, apprécié dans son domaine d’intervention que, cependant, il a le plus grand mal à sanctuariser face aux exigences de Bercy. À moins d’être en service commandé, pourquoi se sent-il ainsi obligé de dire pareilles sornettes ?
“Il existe une contradiction de plus en plus profonde, entre le politique tel qu’il est encore souvent, et la mutation du monde à l’ère des “hubs”, du réseau et du flux (…) Les gouvernements les plus efficaces seront ceux qui se concevront eux-mêmes essentiellement comme prestataires de service pour la liberté d’agir, de créer, d’entreprendre. Ceux qui comprendront que les détenteurs de capitaux ont et auront le choix”.2
Faut-il alors croire Manuel Valls et Arnaud Montebourg quand ils donnent aujourd’hui, sans doute avec la bénédiction forcée d’un François Hollande réduit à un rôle de potiche, le sentiment de vouloir prendre le taureau par les cornes pour essayer d’éviter à la France de connaître les affres d’un déclassement universel ?
La tâche incombant désormais à Manuel Valls et à Arnaud Montebourg relevant clairement des Douze Travaux d’Hercule, j’ai personnellement le plus grand mal à croire qu’après tant de temps perdu il leur soit encore possible, confrontés à d’irréductibles résistances solidement ancrées, d’inverser une tendance aussi lourde.
- Alvin et Heidi Toffler : “La Troisième Vague”, Denoël, 1980, Folios, Essais, 1988. ↩
- Guy Millière : “La Septième Dimension – Le nouveau visage du monde” (L’à part de l’esprit, septembre 2009). ↩
J’ai eu la chance de lire « S’adapter ou périr » d’Alvin Toffler en 1986 lorsque j’étais en fin de licence de Sciences-Eco. C’était déjà à l’époque un pavé dans la marre du socialisme français mortifère et une description apocalyptique de la catastrophe économique prévisible des entreprises américaines, touchées par le mammouthisme et la lourdeur administrative, qu’il conseillait dont la General Electric, le cobaye du moment. J’ai toujours gardé en tête cet axiome central de la vie (à titre personnel bien évidemment, esprit anti fonctionnaire par essence) que les hommes depuis l’âge des cavernes n’ont jamais oublié par peur de disparaître, sauf nos élites marxisées (de gauche ou de droite) depuis 100 ans. On peut adapter cet axiome à tout individu et toute organisation, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.
On crève dans la France et l’Europe du XXIè siècle de ne pas avoir mis cette antienne à nos frontons républicains à la place des autres totalement hors du temps. En gros, les pragmatiques évolutifs et souples s’en sortent (Allemagne, etc…) les idéologues réactionnaires et statiques s’en terrent.
Plus une population mal-eduqué dans l’ensemble qui va prendre la relève. Resterons quelques élites qui pourront tenir le pays dans une oligarchie bisounours un temps….. jusqu’au déclassement…. La France est finie, il n’y a plus rien à faire. Si ! Fuir !
50 ans de bisous ont achevés les forces vive du peule Français.
Baladez vous dans les rues et ouvrez les yeux….
Au-delà de la surface des problèmes économiques et sociaux, le problème de la France, c’est d’abord sa mentalité collective et, en conséquence, ses dirigeants. Un livre très éclairant pour comprendre: « La France aveuglée par le socialisme » de Philippe Némo.