Contribuables Associés continue son combat pour les citoyens contre l’excès de dépense publique. Entretien exclusif avec son délégué général, M. Eudes Baufreton, sur la journée de libération des contribuables.
Contrepoints : Qu’est-ce que le jour de libération des contribuables ? D’où vous vient l’idée ?
Eudes Baufreton : Le Jour de libération des contribuables est une date, un indicateur qui vise à bien faire comprendre à tous les contribuables ce que représente la dépense publique par rapport aux richesses produites. Derrière cet indicateur, Contribuables Associés dénonce de manière permanente l’excès de la dépense publique. Le Jour de libération des contribuables nous le montre. Les Allemands et les Italiens sont respectivement libérés le 14 juin et le 5 juillet. Il faut rappeler que les dépenses de l’État sont financées par nos impôts et la dette, et ce en constante augmentation pour des prestations qui diminuent.
Contribuables Associés calcule ce jour depuis 1999. Cette année-là, il était le 17 juillet. En 15 ans, la dépense publique est passée de 52,6% à 56,7% du produit intérieur brut. En 2014, d’après les estimations de l’OCDE, la dépense publique représentera 56,7% du PIB, et portera le Jour de libération des contribuables au 27 juillet.
Pourquoi avoir lancé, en France, ce symbole fort ? Parce qu’il fallait informer les Français. Les contribuables français paient beaucoup de taxes et d’impôts. C’est pourquoi il nous semblait intéressant de transformer les dépenses publiques alimentées par leurs impôts en jours travaillés.
Trop de dépenses publiques, c’est trop d’impôt.
Concrètement, quelles solutions politiques propose Contribuables associés pour alléger le fardeau des dépenses publiques ?
Il y aurait de nombreuses petites solutions à proposer pour faire des économies dans de nombreux pans du secteur public. Cependant, il y a un changement important à opérer si l’on souhaite pouvoir vraiment baisser les dépenses publiques et ne pas se contenter seulement de réformettes qui n’endigueront que légèrement la hausse des dépenses publiques… Il s’agit de supprimer le statut de la fonction publique. Supprimer ce statut d’un autre âge que de nombreux pays ont supprimé, c’est faire sauter le verrou nécessaire aux réformes qui permettront de vraiment baisser les dépenses publiques. Ainsi, dans certains secteurs, de nombreux besoins ne peuvent avoir de réponses faute de moyens suffisants alors que dans le même temps, des moyens surdimensionnés par ailleurs ne sont pas utilisés ou ne sont plus adaptés. C’est le cas au sein de l’Éducation nationale qui bénéficie de plus en plus de moyens pour n’obtenir que de moins en moins de résultats…
Le statut actuel de la fonction publique empêche tout ajustement. Si la France avait le même taux d’administration (% de la fonction publique par rapport à la population active totale), nous économiserions 110 milliards d’euros par an. Tout en conservant les services publics. Les freins sont donc politiques, malgré les alertes de la Cour des Comptes.
Comptez-vous lancer une campagne sur le sujet ?
Contribuables Associés lancent avec ses membres une campagne nationale de mobilisation pour limiter le statut de la fonction publique aux seules compétences régaliennes. L’une des premières actions est le soutien de la proposition de loi du député Jean-François Mancel qui vise à soumettre les agents publics au code du travail.
Avec cette campagne, l’objectif de Contribuables Associés est simple : mettre le frein à un système à bout de souffle et faire mieux avec moins. Aujourd’hui, force est de constater que la fonction publique n’est plus au service des administrés mais ce sont ces derniers qui sont au service de la fonction publique. Attendue par les 350.000 membres de Contribuables Associés, cette grande campagne de mobilisation s’adresse à tous : contribuables (nous le sommes tous), économistes, élus, fonctionnaires, contractuels, dirigeants économiques.
Pour Contribuables associés, cette campagne doit déboucher sur une réduction forte du nombre d’agents de la fonction publique (État, collectivités territoriale et hospitalière) et à une clarification du statut et du système qui l’entoure. Objectif : obtenir un triple bénéfice. Pour les Français, il s’agit d’avoir des services publics plus efficaces et plus économiques. Pour les actuels agents de la fonction publique, une réforme profonde leur permettra d’améliorer leurs conditions de travail en favorisant la progression de carrière, la flexibilité et la reconnaissance du mérite, notamment en termes de rémunération. Enfin, pour l’État, l’enjeu est de taille : réduire le poids économique de la fonction publique et adapter les moyens aux véritables besoins.
En résumé d’avoir une fonction publique au service de ses concitoyens et non l’inverse.
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Contribuables Associés sur le net.
Lire aussi :
D’où vient l’idée ? De Milton Friedman, je crois bien : http://0055d26.netsolhost.com/friedman/pdfs/newsweek/NW.08.05.1974.pdf .
Une libération, c’est toujours gai. En fait, la plupart des impôts se versant en cours et en fin d’année, c’est plutôt un jour d’enchaînement fiscal qui nous tombe dessus à la Pentecôte…
Il serait intéressant de calculer quand serait le jour de libération fiscal si l’état ne pouvait pas s’endetter (donc s’il prélevait sur l’économie ce qu’il emprunte actuellement).
15 aout ?
Très juste remarque,
La dette n’est qu’un impôt différé.
Sauf si elle est répudiée ou « annulée », ce qui risque d’arriver
(ensuite plus personne ne voudra prêter de l’Etat français, ce qui sera tant mieux).
Dans la phrase « Si la France avait le même taux d’administration… », il manque « que l’Allemagne » ou « que la moyenne des pays de l’euroland » par exemple. En l’absence de comparaison, votre phrase est incompréhensible.
Ceci dit, il est vrai que la France meure de trop d’état, ce trop d’état étant la logique du socialisme qui sévit en France depuis 33 ans. Et toujours avec les meilleures intentions du monde et toujours avec le même résultat catastrophique. « Errare humanum est, perseverare diabolicum ».
Le socialisme est donc bien le diable personnifié.