Protectionnisme culturel

Paris devint au cours des années folles la capitale de la culture en s’ouvrant au monde, et non en se repliant sur une identité nationale mythifiée.

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Modigliani (Crédits : cliff1066, licence creative commons)

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Protectionnisme culturel

Publié le 31 juillet 2014
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Par Guillaume Nicoulaud.
Modigliani credits cliff1066 (licence creative commons)Il faut, comme le soulignent très justement Elisabeth et Gil, rendre hommage à l’âge d’or de Montparnasse, ces années folles durant lesquelles Paris fut, l’espace d’un trop bref instant, la capitale mondiale de la culture. C’était, nous dit-on, avant que l’art ne soit rattrapé par la « mondialisation marchande », qu’il soit « délivré de tout ancrage national » et qu’il s’adapte au goût de l’élite hors-sol. C’était l’époque bénie, donc, où le génie français bien de chez nous rayonnait sur le monde des arts.

Jugez du peu : durant ces années 1920, à Montparnasse, on croisait l’élite de la peinture française avec Pablo Picasso, qui fut l’un des premiers à s’y installer, mais aussi ses compatriotes Salvador Dalí, Joan Miró, Juan Gris, Pablo Gargallo ou Julio González. Avec un peu de chance, vous pouviez aussi rencontrer Ossip Zadkine, Marc Chagall, Chaïm Soutine, Michel Kikoine ou Pinchus Kremegne ; tous originaires de l’actuelle Biélorussie. Il y avait aussi des Russes comme Marie Vassilieff, Grégoire Krug et Léonide Ouspensky, des Polonais (Moïse Kisling), des Lituaniens (Jacques Lipchitz), des Roumains (Constantin Brâncuși), des Bulgares (Jules Pascin), des Suisses (Blaise Cendrars et Alberto Giacometti), des Italiens (Amedeo Modigliani), des Britanniques (Ford Madox Ford et Nina Hamnett), des Irlandais (James Joyce), des Autrichiens (Wolfgang Paalen), une bordée d’Américains (Ezra Pound, Henry Miller, Man Ray, Gertrude Stein, Edith Wharton et même, brièvement, Ernest Hemingway), des Mexicains (Diego Rivera) et même un Japonais (Tsugouharu Foujita).

Cette liste non-exhaustive que je vous laisserai compléter à votre guise prouve, je crois, de manière tout à fait concluante que le Paris des années folles était bien un produit culturel on ne peut plus français – du vrai made in France à marinière. Dès lors, nous conviendrons tous ensemble que le seul moyen de ressusciter cette époque bénie consiste à l’arracher des griffes de l’élite apatride et mondialisée qui l’a marchandisée : fermons nos frontières, subventionnons l’art français et boutons les envahisseurs hors de France.

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  • Ces artistes étrangers venaient s’intégrer dans un creuset français, qui reposait bien sur l’identité nationale.

    • Non, les français savaient faire de l’art, mais depuis que l’Etat obèse est devenu aussi Etat culturel, il y a peu de qualité dans cet océan de subventions.
      Mais oui les français savaient faire de l’art, mais buvaient constamment ce qui se faisait à l’étranger ou par des étrangers. Ils s’en inspiraient, l’amélioraient et le reste du monde s’en inspirait à son tour, dans un jeu d’échange qui a donné un patrimoine culturel magnifique, sur lequel une administration gargantuesque tente de vivre maintenant.
      Mettre des quotas sur la chanson française, obliger les chaines de télévision à investir dans la création, sans parler des faux droits d’auteur, tout ceci est inique dans l’Histoire. La France n’a jamais eu besoin de tout ça pour faire de l’art, et justement quand elle met en place ces protections cet art décline.

    • C’est à dire que chaque fois que vous intervenez c’est tjs sur le même sujet et dans le même sens.
      Mais vous vous en rendez même pas compte, du confort de la boboïde attitude.
      Cordialement quand même, en attendant des post moins orientés.

      • « Louis XIV, pour créer de toute pièce un « art français » fit appel à nombre d’étrangers »
        Donc en france il n’y avait pas d’artistes
        « Pas se mouler dans une pseudo « identité nationale ». »
        Systématiquement, dans tout vos posts, dénigrement de tout ce qui serait français.
        Comprenez moi bien, je suis libéral, donc pour le droit d’aller et venir de la population étrangère, mais je suis pour la liberté par gout, non pas par idées utilitaristes ou par qq postures généreuses.
        Pour ce qui est de la culture, si un pays est libéral, tous les artistes vont y venir parce que la création artistique aime la liberté tout bêtement.

        • la proposition « tout art est issu d’influences étrangères » est une impossibilité logique, puisqu’alors l’art « étranger » lui-même est issu d’ailleurs, et tout est dans tout et inversement.

          De plus, il y a une contradiction entre vilipender le protectionnisme culturel et rappeller que le développement culturel sous Louis fut largement encadré par le pouvoir politique, tout comme c’est le pouvoir politique qui a codifié la langue française.

          • on a le droit de ne rien avoir à faire de l’art, ou plus exactement de ne rien avoir à faire à ce que l’on nous présente comme art…l’art n’est pas une évidence…l’évidence est celle d’une caste qui revendique la possession de l’évaluation artistique qui ressemble beaucoup à un clergé…

            enfin bref…revenons au débat..subventionner la culture….pourquoi?
            Et d’ailleurs pourquoi une culture florissante est une bonne chose?
            Qu’est ce qu’ne culture florissante???
            J’ai la faiblesse de pense qu’à chaque fois qu’on nous parle de culture, on nous l’impose, et on brime l »expression de la créativité des gens…

            La culture est un produit naturel des société humaine…

            Navré d’être terre à terre , mais pourquoi je dois leur donner des sous si ce qu’ils font ne me plait pas? et à plus forte raison, pourquoi des gens qui disent à ce point mépriser le matérialisme veulent toujours que je leur assure leur matérialité?

            On ne parle pas de culture, on parle de donner des sous à un gars qui monte une pièce de théâtre…qui n’a pas de spectateurs.

        • Le problème, c’est que vous intervenez tjs dans le même sens, et vous réitérez.
          Un « art mondial » n’est que la négation de l’art – qui sera toujours le résultat d’un acte de création individuel.
          il est absurde de sublimer une « mondialisation de l’art » comme de viser au métissage culturel.

          LOL

          Cordialement quand même 😉

          • Le problème c’est surtout de ne pas voir de différence de situation entre les Années folles et aujourd’hui! 😀

            Je ne vois pas trop de preuve que la France serait fermée à quoi que ce soit, la réalité et les chiffres montrent le contraire. La question est : pourquoi les artistes talentueux semblent préférer d’autres destinations que Paris. De là on peut aborder mille causes et sujets.

    • Depuis longtemps (toujours?) les axiomes de « l’exotisme » et du « nul n’est prophète en son pays » ont définit les tendance artistiques d’un pays. Car « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». C’est la raison pour laquelle même aujourd’hui l’esprit français artistique est plus vivant (plus reconnu) ailleurs qu’à Paris où l’on s’extasie surtout sur ce qui vient d’ailleurs (par anti-racisme ou complaisance intellectuelle, l’un n’allant pas sans l’autre) et l’on traite « l’esprit français » (souchien ou « sous-chien ») de ringard voire de nauséabond et réactionnaire (j’en oublie les termes tant ils sont nombreux et éloquents de la quasi interdiction de cet esprit d’excellence artistique qui est particulier, quoi qu’on pense ou qu’on dise).

      Conséquence immédiate : on trouve de très nombreux artistes français à Berlin, LA, NY et London… Où là ils sont reconnus pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils représentent pour l’idéologie majoritaire. A-t-on aujourd’hui le droit de se réclamer ici d’une tradition française. C’est fort dangereux !

      Ailleurs, pas de problème ! Ici, nitcht verboten !
      « Ah, vous venez d’un pays de l’Est, d’Allemagne, de Papouasie-Nouvelle Guinée, du Magreb de l’Afrique ! Mais c’est très intéressant ce que vous faites ! C’est génial ! »

      C’est l’exotisme, c’est partout pareil.
      – « Vous venez d’où ? »
      – De la Mayenne.
      – « Et vous espérez faire quelque chose en venant de ce trou rural aux fondamentaux idéologiques et structurels moyenâgeux, bourgeois voire aristocratiques, tendance vendéen mâtiné berrichon. C’est unn trou ! »
      Et là vous vous dites que les pays exotiques sont aussi des trous, mais ils sont ailleurs… C’est à toute la force.

    • Ou plutôt, ils ont créé cette « identité nationale »

  • L’art en France fut très largement influencé par des tendances nées à l’étranger.
    Remontons aux grecs, par l’intermédiaire des comptoirs commerciaux, puis les romains, ce peuple localisé en Italie, on fait sans cesse des découvertes archéologiques romaines, et on aime à dire que c’est du patrimoine culturel français. Ces romains nous ont même imposé leur Droit.
    Puis vint l’art franc, ce peuple germanique venu vaguement des Pays-Bas et d’Allemagne du nord qui nous a même donné notre premier roi Clovis et notre premier empereur Charlemagne.
    Puis l’art médiéval que l’on pourrait qualifier d’art européen globalement. Dans une moindre mesure l’art islamique venu de l’Espagne musulmane, sans oublier que ceux-ci nous ont ramené une grande partie de la philosophie grecque que nous avions perdu depuis la chute de l’Empire romain.
    Puis vint l’art italien dont les rois de France se sont largement inspirés pour construire des palais.
    Puis les arts coloniaux au 19ème siècle, plus limités mais tout de même, les années folles qui ont transformé Paris en un centre culturel international, et puis maintenant c’est vrai que niveau culturel on bouffe pas mal américain désormais (séries, cinémas etc…).

    • Oui oui, et à la renaissance certains râlaient en se plaignant de cette influence italienne.

      Le problème n’est pas l’immigration, mais la France liberticide qui tue l’emploi (donc l’intégration) et l’ascenseur social. Utilisons notre énergie pour la Liberté, et pas pour la réduire en utilisant comme prétexte les ravages causés par l’intervention de l’état dans d’autres domaines.

    • Quel enfantillage! c’est vous qui êtes hors-sujet avec votre marotte sur les immigrés, on parle d’art et vous nous reparlez encore d’immigration , cessez avec cette fixette!
      Et pour votre culture, les romains et les francs ne sont pas arrivés en France en demandant la permission à un service de l’immigration, et ils ont donné à la France son Droit, une administration et un patrimoine historique.

      • Excellent !

        C’est tout a fait ça..

        Votre agacement est sain…

        Je suis d’ailleurs persuadé que les donneurs de leçons sur ce sujet, seraient les premiers planqués en cas d’épuration ! Voir, prêteraient main forte…

        Et vous, moi également (je me le permet) qui gueulons sur cette immigration incontrôlée, de peuplement, sans aucune formation et miséreuse (Pas artistique !) insupportable, voulons au fond, protéger ceux dont on ne parle jamais. Intégré, respectueux, aussi français que tous dans leur âme…
        tel un Mimoun ( le marathonien et bien d’autres…)
        Ceux là pâtissent de ce discours internationaliste mortifère…

        L’art est un bon exemple…

      • Vous avez appris votre histoire de France a l’ednat ?

        Les romains ont surtout liquide entre 1 et 2 millions de gaulois, precedemment proprietaires des lieus, de facon a ce que Jules puisse leur piquer leur or et leurs terres qu’ils avaient en abondance dans les deux cas (un peu comme pour les indiens d’Amerique du nord et du sud – quelle aubaine quand-meme…) et les francs sont arrives parcque pousses au cu-l par Attila.

        • ils en ont pas liquidé tant que ça, jules césar était un gros menteur …

          • Ah, ca… c’est vrai que lorsqu’on ecrit des bouquins qui vont etre lus 2070 ans plus tard, a quelques poussieres pres, on peu raconter un peu ce qu’on veut. Imaginez un peu le travesti historique si notre bon roi Francois le – petit – gros decidait de produire un travail identique a « la guerre des gaules » et que celui-ci ne soit decouvert que quelques centaines d’annees plus tard.

            Je sens que je vais encore faire des cauchemards et ma femme me dira que j’avais trop bu de whisky.

    • Les artistes se nourrissent de toutes les influences et n’ont pas de frontières de langage. La musique n’est pas une langue nationale par exemple, ni la peinture ou la sculpture, même si des récurrences nationales et les écoles, les styles sont évidents. Au XXè siècle on assiste à un mix qui dépasse de très loin les frontières des pays et des régions. A l’époque de l’internet, le mix est global. C’est aussi l’époque où les valeurs et les cultures locales reviennent en force par leur influence ancestrale tel un boomerang – « chassez le naturel il revient au galop » – pour contrer ce multiculturalisme dévastateur et niveleur pour les différences et les variétés d’expressions.

    • Euh, vous avez ramené dans ce sujet la question de « l’immigration depuis une 40 aine d’années », alors que visiblement, ce n’est pas le sujet de l’article. Ne reprochez pas à autrui de faire du hors sujet.

      Et franchement, un problème dans le débat de l’immigration est qu’il aboutit toujours au 2P2M. Pour accuser les autres de monomanie alors qu’on en a soi même, il faut être incohérent, tout comme lorsqu’on reproche aux autres d’avoir leur propre pensée et de leur reprocher de critiquer la votre.

      Et si ceux qui se disent libéraux commençaient à mettre en pratique la responsabilité qui est censée aller de pair avec la liberté ?

      Pourquoi s’étonner du fait que le libéralisme n’a pas de succès dans ce pays ?

  • pour préciser ma pensée à propos de la notion de « creuset », dans les années 20 et pendant la Belle époque la France attirait les artistes pas seulement parce qu’elle était acceuillante, mais parce qu’elle était une civilisation fière d’elle même, de son histoire, de son patrimoine culturel, et parce qu’elle était une grande puissance.

    Aujourd’hui la France n’attire plus (à part pour le coté musée à ciel ouvert) non pas parce qu’elle serait « fermée » ou parce que l’Etat se mêle trop de culture, mais parce qu’elle n’est plus une grande puissance.

    • Je suis bien d’accord avec vous. L’article est ridicule, comme à peu près toute la propagande vivrensembliste.

      Ces artistes n’ont pas décidé de venir à Paris parce que c’était une ville multiculturelle, mais bien parce qu’ils appréciaient la culture et la ville française. Je crois bien que c’est Schopenhauer, lorsqu’il venait en France, qui insistait pour qu’on lui parle français, pour la bonne raison qu’il ne venait pas en France pour parler allemand.

      De même Cioran, roumain de naissance, a adopté le français tant dans sa vie parisienne que dans ses écrits, abandonnant totalement le roumain, refusant même de le parler.

      Peut être la France toute méchante xénophobe réactionnaire pouvait faire rêver. D’ailleurs elle en a fait rêver plus d’un. Dans son livre Human Accomplishment, Murray est même étonné du potentiel « capteur d’élite » de la France, qui a selon lui capté plus de talents étrangers au 20e siècle que les États Unis, plus vaste, plus riche et plus loin des guerres.

      Qui rêve vraiment de vivre dans une société multiculturelle, autant dire aculturelle ?

  • Si il y a un pays dont le développement culturel a été marqué par le pouvoir politique durant toute son histoire, c’est bien la France.

    Sans l’Etat la culture française n’existerait pas. La langue française même n’existerait pas telle que nous la connaissons.

    • Baudelaire a eu besoin de l’Etat pour écrire?
      Comparez les budgets de la culture de l’Etat jusqu’à l’ancien régime et maintenant, et on en reparlera.

    • J’aime bien la dernière phrase…imaginons un instant que ce fut le comte Foix et non celui de Paris qui aurait donné naissance à la monarchie …nous parlerions quoi ? l’Occitant?

      Ce qui me surprend le plus c’est l’idée de nationalité de l’art, d’où nous vient cette idée ? de quelques politiciens certainement… de tout temps notre culture a été européenne avec des apports orientaux et américains au gré des conquêtes militaires… Alors parler d’un art français : quelle blague!

      • Je vous cite : « Ce qui me surprend le plus c’est l’idée de nationalité de l’art, d’où nous vient cette idée ? »

        Bien sûr…
        Pas d’école française de la peinture à travers les siècles ni de style influençant les autres…et vice versa..
        Chacun pays ayant sa personnalité, sa culture son style propre…

        L’école BOULLE c’est de la merde d’ailleurs…

        Pas de style Italien en musique ou de style Allemand ou Russe etc.en toute chose…

        C’est sûr le gloubiboulga mondialiste contemporain est somptueux.

        L’escroc SOULAGES qui explique, je le cite : « …parfois j’abandonne mon oeuvre durant plusieurs mois…je la reprends, et elle s’est finit toute seule…!!! »
        Interview réelle !

        Punaise, l’escroc, qu’il me donne la recette pour se finir tout seul…
        Et on lui pond un musée de son vivant, avec nos sous !

        • Le pire avec Soulages a été entendu récemment par un de ses disciples critique d’art. Rappelons au passage que tous les artistes stériles de cette même génération totalement dépassée par le renouveau actuel moins sophiste, plus solaire, plus populaire, moins intellectuel et au final beaucoup moins chiant et stérile que leur œuvre conceptuelle (elle n’a que cela comme qualité, le concept) se tiennent les coudes dans leur maison de retraite subventionnée à grand frais d’impôts supplémentaire, pour que le publc en profite jusqu’à la gueule de leur merde ripolinée.

          Un disciple médiatique de Soulages a donc osé récemment le désormais célèbre : « Soulages, le peintre de la lumière. »
          Je vous jure que c’est vrai. Comment osent-ils ?

          Au fond d’un gouffre noir et morbide, ils nous diraient : « Je ne supporte pas la lumière du jour, pouvez pas éteindre un peu ! « 

          • On pense voisinement la meme chose. C’est un peu trop facile mais je ne peux pas resister, ses parents nous ont fournis le bois pour le battre. Nous serons bientot soulages… Remarquez, a la fin, ce n’est pas difficile, il suffit d’ouvrir les yeux, enclencher le cerveau, et fermer les oreilles. Et le sophiste disparait.

            Je ne sais pas si Marcel Duchamps, arriere-grand-pere de l’art conceptuel, avait pleinement conscience de l’opportunite phenomenale qu’il allait ouvrir avec son urinoir signe L MUTT et expose a Chicago en 1916 (ou 1917, je ne sais plus et je ne vais pas aller verifier). Le concept – ou le peche – originel – « this is art because I say so », d’un cote on peut le voir comme responsable initial de la merdouille conceptuelle recuperee avec empressement ,et effusion generalisee avec distribution gratuite de bisous, et plus si affinite conceptuelle ( the concept will get you laid, that was really the attraction – les femmes ont toujours ete seduites par la « poesie »…), par toute une generation de petits cyniques mous et bavards, et ce depuis la fin des annees 50.

            D’un autre cote, et c’est une histoire que je me raconte souvent le soir au coin du feu, Marcel n’etait pas ignorant de la langue anglaise. Il y a une expression anglophone qui veut dire se foutre de la gueule de quelqu’un et qui se dit « to take the piss ». Que fait donc un urinoire dans une gallerie d’art sans etre connecte aux ecoulements d’eaux usees habituelles : IT TAKES THE PISS. What kind of piss does it take ?…

            Bravo Marcel. C’etait une belle charade premonitoire.

    • C’est un poncif qui ne résiste pas à l’analyse historique. il vaut mieux diviser les époques en « avant le droit d’auteur et après » soit « avant et après la révolution française ».

      Avant, le mécénat royal, princier, religieux, marchand, aristocrate est dominant. Tout pouvoir devient, doit devenir mécène « par publicité », plus pour montrer sa puissance que son goût – donc s’attacher les artistes les meilleurs, un marché concurrentiel est même très présent entre ces « achats d’art et d’artistes » de même type qu’aujourd’hui pour la vente et la revente des joueurs de football -. Les talents passant d’un mécène à un autre, d’un chantier à un autre en fonction de la conjoncture des uns et des autres. L’art est florissant car il y a des échanges surtout dans toute l’Europe du Moyen-âge (construction des cathédrales et des palais) et la Renaissance (représentation, apparition de l’art libéral…).

      Puis vient l’époque baroque et « l’art pour l’art » : malgré son attachement à une cour, Bach fait de l’art pour l’art, au service du Très-Haut… C’est le début de la liberté. Mozart devient indépendant et fait monter les enchères grâce à son talent mais aussi se fragilise en sortant du schéma de l’employeur unique. Il paiera cette indépendance et ce talent de sa vie. Juste après lui apparaissent les auteurs, compositeurs et artistes romantiques, indépendants par nature et détachés de tout mécénat sauf privé (les salons de la noblesse). Seul l’œuvre compte, elle devient universelle car elle n’a plus pour objectif de dépeindre, de valoriser la cour et son Prince. Peu importe pour qui elle est écrite, ce n’est plus du tout l’objet. L’objet devient le sujet, les faits de société, la liberté, les concepts philosophiques des Lumières. Tous sont abordés.

      La tendance s’impose jusqu’au début du XXè siècle où la nécessité de la fin d’un art devenu pompier par manque de renouvellement stylistique et trop récurrent bien que les sujets abordés soient très originaux et novateurs, art ne se renouvelant plus sur la forme, voit naître à sa place l’art moderne détaché des préceptes anciens du classicisme. Naissent alors des nouveaux langages, des nouvelles tendances, des branches mortes et des branches fortes. Des ruisseaux et des fleuves mais aussi des gouttes d’eau s’y produisent en parallèle. On aborde la recherche océanique et l’immensité de l’Univers. L’espace créatif est vaste, les tendances impossibles à dénombrer et échantillonner. Au même titre que la généalogie humaine. Avant le XXè siècle, le tronc est uniforme et s’élargit peu. Au xxè siècle, le feuillage devient d’une largeur infini. La tendance ne fera que se renforcer. Comme se renforcera de manière corrélative la faiblesse des écoles, des voies artistiques, des styles trop individuels, des branchages et des feuilles en somme.

      En fin de XXè siècle, chaque créateur commencera à cherchera à nouveau le tronc à partir duquel il voudra reprendre des forces pour affronter une nouvelle échappée vers le ciel. Car sans soutien architectural ou d’étayage, de puissance de bois ou d’échafaudage, point de racines, point de force créative, point de repères pour résister à l’apesanteur historique à venir, les langages étant devenus un à un trop faibles et égocentriques pour espérer construire de nouvelles cathédrales. Comme le fait d’artistes qui voudraient prétendre incarner l’avenir en ne s’appuyant que sur des nuages, des fluides, des nébuleuses.

      Dans ce nouveau paradigme, tout art et tout artiste devient alors lui-même une tendance. Dans ce magma incompréhensible, l’Etat commence à intervenir, les artistes demandent à être subventionnés et soutenus au titre de ne pas reproduire les erreurs historiques de l’ostracisation des génies romantiques, et fait la part belle en deuxième moitié du XXè siècle à ceux qui veulent imposer une tendance et un pouvoir par la force et l’influence. On assiste alors à une fonctionnarisation des arts mais aussi à un appauvrissement des langages qui ne bougent plus en musique pendant quasi 70 ans, car il faut en être pour espérer toucher les subsides. Sauf dans l’art populaire qui se nourrit de tout et mélange tout dans une world music en fin de siècle.

      Le même mécanisme de grand mélange se produit en peinture. Ici en Europe et surtout en France, naissent un secteur privé culturel et parfaitement concurrentiel sur le plan mondial opposé à un secteur public non marchand dont l’intérêt n’est pas le public culturel mais le progrès incessant dans les langages fussent-ils de plus en plus incompréhensibles au public voire jouant avec le banal, le merdique (de la merde devient de l’art), voire l’absence d’art ou d’expression (silence en musique et absence de peinture sur une toile blanche ou unicolore un nouveau un nouveau concept). Le happening devient tendance. Il ne vaut rien en valeur artistique (des ballons gonflés pour faire des animaux de jardin d’enfants, des accumulations de déchets…) mais est acheté très cher par les pouvoirs publics sommés de défendre la dernière modernité.

      Le serpent se mort la queue : « L’Etat n’entend rien à l’art ».

      Les artistes (pas les multiples imposteurs de notre temps) doivent faire tout pour survivre et vivre à leur époque, et aucune époque ne fut facile pour eux. Aujourd’hui, dire que l’art a toujours dépendu des pouvoirs publics est un non sens historique, surtout quand on voit que les nouvelles tendances les plus porteuses du début de ce XXIè siècle se manifestent dans les pays libéraux, là où l’art doit plaire plus que déplaire, montrer plus que démontrer, être éloquent par lui-même plus que par les discours idéologiques, quel que soit le niveau de langage où celui-ci s’exprime. Le tout étant de savoir à quel public veut-on parler.

      On avait compris où cela se passait désormais. Mais il y aura pour notre époque artistique comme pour les autres, des tendance fortes et des faibles, des troncs et des branchettes voire des branches mortes, des herbes folles et des gouttes d’eau, des petits ruisseaux et des fleuves, mais aussi des océans et des univers entiers qui accoucheront de l’avenir.

    • Lascaux sans État ni mecene, qui dit mieux ?

      • Theo31,

        On est pas la dans le meme domaine. On est dans la conservation du patrimoine qui bien evidemment, comme vous le suggerez, doit etre parrainee par l’etat (ou par un mecenat prive, effectivement). Il ne s’agit pas de creer quelque chose de nouveau, un art en mouvement, il s’agit de preserver un heritage cuturel. Dans le cas de Lascaux pas seulement francais, puisque ces peintures figurent sur la liste du patrimoine de l’humanite.

        • Par contraste, l’art qui devrait etre en mouvement s’il est subventionne prend racines…

        • Je parlais de ceux qui ont peint les grottes, pas de ceux qui veulent les conserver.

          L’humanité n’a pas attendu la création de l’Etat et de l’argent pour faire de l’art.

          • C’est une évidence que les étatistes totalitaires socialo-communistes ne supportent en aucun cas.

            D’ailleurs, plusieurs faits montrent qu’ils ne supportent pas l’histoire telle qu’elle s’est déroulée :
            – l’invention de « l’homme nouveau » théorique débarrassé par essence de toutes ses horribles programmations naturelles (réactionnaires et fascistes bien entendu…)
            – son art aussi devait être débarrassé de ces déviances insupportables
            – la réécriture de l’histoire sous un nouveau jour (marxiste-léniniste – option lutte des classes) devait devenir alors une priorité – Un sacré boulot de réécriture ! Et d’élimination de la pensée déviante – bourgeoise !
            – le naturel revient au galop. Les dictateurs sont pourchassés, deviennent « les victimes ». Voilà comment on réécrit l’histoire !

            Toutes constatations et faits dont nous auront gratifiés les théories et théoriciens de gauche et d’extrême gauche depuis le début du XXè (XIXè) siècle.

            Enfin dernier constat : ces gens n’aiment pas la vie. Vous leur dites « l’art vient de l’eau et du soleil, de la vie, de l’admiration de son environnement, de sa compréhension intime. » Un basique pour tout honnête homme qui les pratiquent.

            Réponse invariante : « Réactionnaire, Droite ou Extrême-droite, Goulag, chômage, exclusion, exécution ! »

            Pan !

          • J’entends bien maintenant et je m’accorde avec vous.

            Autant pour moi.

            Il faudra un peu m’excuser, je vous prie, j’etais un peu perdu dans mes traductions. Nous parlons donc le meme language. L’art tel qu’il est encourage – controle plutot – par les subventions de l’etat participe a l’achat non consentie, par le contribuable, de vessies pour des lanternes.

            Les sophistes ne sont-ils pas d’exellents multidisciplinaires…

            Je vous souhaite une bonne journee, prospere et liberale.

  • Confondre Paris et identité nationale est navrant pour celui qui pond de tels raccourcis… Un ethnocentrisme nombriliste à la montebourg… Paris n’est pas la France… De la Commune à Mai 68 jusqu’aux dernières élections municipales Paris est un ilot de prétentieux qui se font rabattre le caquet systématiquement par la Province… Dans vos listes à la Prévert vous oubliez à dessein les british nos ennemis mortels 🙂 qui évitent Paris pour venir vers Nice ou Bordeaux.

    Et puis je suis d’accord avec gillib, ce reniement permanent des français digne du ps ne vous apportera ni soutien ni sympathie pour votre « cause » libérale… Obnibulés par vos penseurs du XIXeme vous oubliez que les libéraux qui ont pris le pouvoir et changé leur société n’ont JAMAIS commencé par ch.er sur leurs compatriotes – je pense à Margaret pardi !

    Bref vous voudriez rester à O,1% d’opinions favorables, continuez…

    Je ne parle même pas des comm genre « les français sont ceci ou cela… », que j’ai pu lire çi ou là à la mateo et autres, comme s’ils en savaient quelque chose ces pseudo-spécialistes à part leurs présupposés…

    Sinon petit rappel historique : les années 20 c’est après cette hémoragie qu’a été 14-18 alors ne jouez pas les étonnés que des étrangers émigrent ici, et pas que des artistes, mon grand-père valet de ferme à 8 ans du matin à la nuit avec juste un toit et à manger pour salaire par exemple…

    Je vous garantis que dans la famille ce souvenir reste face à vos affirmations « les riches enrichissent les pauvres ». Les stats c’est une chose, votre grand-père c’est incomparable…

    Sinon Louis Ferdinand Céline juste après vos années superbes n’obtiendra pas le goncourt avec « le voyage… », faut vraiment être STUPIDE non ?!!!!!! 🙂

  • En matiere artistique tout restera mediocre et sans saveur tant que les subventions seront la. La subvention d’etat etant la mamelle vitale de l’art contemporain, partout dans le monde, comme l’est la perfusion morfinee au malade en phase finale.

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