Par Olivier Méresse.
Ce qui nous est présenté comme la grande réforme de Manuel Valls a donc été voté par l’Assemblée Nationale « dans la nuit » (du jeudi 17 au vendredi 18 juillet 2014). L’air de rien, c’est un nouvel échelon territorial qui vient de naître pour s’insérer dans le mille-feuille français, en reproduisant à l’échelle des régions le même miracle bureaucratique que l’intercommunalité avait déjà opéré au niveau communal.
Alimenter le mille-feuille administratif
Rappelons que la question à l’origine de cette décision était de supprimer soit la région, soit le département, plutôt que de venir inventer et superposer aux actuelles fragmentations du territoire et des responsabilités de nouvelles délimitations aux contours originaux. Comme ce n’est pas une région qui va absorber ses voisines, ce sont nécessairement ces super-régions qui vont venir coiffer les régions en s’y ajoutant. Les chiens ne font pas des chats et l’administration française est désormais programmée pour fabriquer un nouvel échelon territorial par décennie. Là où cette bureaucratie se perfectionne dans son vice c’est qu’elle produit désormais ces monstruosités au prétexte de lutter contre.
Un tour de passe-passe, largement accepté par nos élus de l’opposition – ce qui est louche vous en conviendrez – nous a fait passer en un éclair de la question « régions ou départements » à la question subsidiaire de la taille de nos régions, qui telles qu’elles sont aujourd’hui ne seraient soi-disant pas concurrentielles avec les régions allemandes, les fameux länders. C’est parfaitement faux puisqu’il existe des régions allemandes de toutes tailles. La Bavière, la Basse-Saxe, le Bade-Wurtemberg ou la Rhénanie du Nord-Westphalie font partie des plus grandes mais il en existe également de minuscules : Brême, Hambourg ou la Sarre. Et quitte à imiter les Allemands nous devrions commencer par le ratio d’emplois publics par millier d’habitants presque deux fois plus élevé chez nous.
Longue vie à l’interrégionalité !
Je ne pousserai pas le cynisme jusqu’à souhaiter une longue vie à l’interrégionalité mais gageons que nous en prenons pour longtemps. La création de ces super-régions est programmée pour 2017, et soyons certains qu’elles nous coûteront cher bien avant, tandis que la suppression des départements est prévue, elle, en 2021, échéance dont nous pouvons parier qu’elle sera repoussée. Il aurait mieux valu faire le contraire : en matière bureaucratique, on sait ce qu’on gagne, on ne sait pas ce qu’on perd.
Nous sommes en France et plutôt que de remettre en question l’interrégionalité, tout le débat a porté sur la forme qu’elle allait adopter, chacun proposant sa façon de marier les petits morceaux du puzzle. Je vais vous épargner mon opinion en la matière quoique je brûle de l’envie de vous montrer mes propres talents de mosaïste (mes aptitudes en coloriage faisaient, dès la maternelle, l’admiration de mes maîtresses d’école…). Je préfère en revenir à la question d’origine « département ou région ».
Voilà une question qui pourrait, dans notre démocratie confisquée, faire par excellence l’objet de référendums départementaux. Non pas tels qu’organisés récemment en Alsace. Rappelons que le Bas-Rhin avait voté pour la suppression du département sans atteindre le quorum, tandis que le Haut-Rhin, mieux mobilisé, avait voté pour le maintien des deux structures. Le référendum qu’il faudrait organiser sur tout le territoire ne laisserait qu’une alternative : département ou région mais pas les deux.
Si les habitants des Hauts-de-Seine se sentent majoritairement plus Altoséquanais que Franciliens, ou plus Franciliens qu’Altoséquanais, c’est à eux seuls d’en juger. Quitte à faire se déplacer nos concitoyens nous pourrions leur demander le même jour de choisir entre leur commune, leur canton et leurs diverses intercommunalités : communauté de communes, syndicat d’agglomération, etc. Le soir même de ces consultations, nous aurions notre nouvelle carte de France et c’en serait fini du mille-feuille, de la dilution des responsabilités et des dépenses doublonnées.
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Chronique lue dans l’émission Le libre journal des économistes (Radio Courtoisie) le 23 juillet 2014.
Sur le même sujet, voir l’article de Jean-Philippe Feldman.
Nul doute que cette réforme, qui devait économiser un milliard ou plus, va en coûter autant ou plus.
La seule chose à faire et déjà proposée par la commission Attali en 2007 était de supprimer les départements, ce que Sarkozy le petit a immédiatement balayé comme impossible (évidemment, cela aurait supprimé des milliers de fauteuils confortables et juteux où il faisait si bon ne rien faire au crochet des con-contribuables).
Pour réduire notre millefeuille à ce qu’il devrait être: 3000 communes et 20 régions. Point barre.
Mais que de fromages qui disparaitraient!
Il faudra donc un tyran bien inspiré pour mener à bien cette réforme pourtant évidente.
Le problème n’est pas de réduire le nombre de strates ou de structure, mais d’avoir tout simplement une meilleure gestion du personnel.
Avoir 3 strates et 1000 employés en trop ou 1 strate et 1000 employés en trop, vous me voyez désolé, mais je n’arrive pas à faire la différence (ma deuxième neurone se bat avec la première, j’ai donc un peu de mal à réfléchir).
Le problème est que les élus embauchent pour réduire le chômage dans leur secteur sans songer que l’argent dépensé ainsi devient soit de la dette, soit de la taxe pour les entreprises et particuliers qui doivent de fait réduire leur activité, et ainsi de suite dans un cercle sans fin.
Cette politique locale est reproduite à l’échelon nationale avec les mêmes effets.
Le tout avec la meilleure intention du monde: soulager la misère, ce que personne ne peut critiquer et que donc personne ne critique.
Evidemment, dans mon esprit, tout ce qui est supprimé l’est avec ses fonctionnaires qui se retrouvent au chômage et interdiction d’embaucher un fonctionnaire de plus. Cela doit faire dans les 700 000 fonctionnaires en moins. Petit détail: pour ce faire, il faut bien entendu abroger le statut de 1948 de la fonction publique.
Ca va toujours mieux en le disant 😉
« Demander leur avis aux Français ? Vous n’y pensez pas ! Si cette populace était intelligente, elle n’aurait pas élu des imbéciles tels que nous «
Qui aurait pu croire une seconde que cette pseudo réforme aurait pu aboutir à une seule suppression de postes?
1 région + 1 région = 2 régions+ la strate supplémentaire.
Comme les communautés de communes…
1 commune + 1 commune + 1 commune = 3 communes + la communauté de commune.
Seule la faillite étatique peut nous sortir de ce piège à c*n.
+10000
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Le préfon qui finance Contrepoints : j’adore.
Non, moi j’ai une pub pour « broyeur et concasseur » : c’est personnalisé 🙂
Place a la democratie locale proche des citoyens donc vive la commune et les départements – les régions ne servent a rien ou a pas grand chose …
qui vas encore payer toutes ces fanfaronnades. moi j’en ai marre ,je réduis mon activité ,je ne renouvelle
pas les c d d de mes collaborateurs ,je me sépare de l’apprenti , c’est triste pour eux , mais je ne veux pas
mourir au travail pour engraisser les incapables qui nous gouvernent. je vais travailler seul pour les
mêmes clients mes en tant que tâcheron . beaucoup moins d’heures , des balades en campagne a pied
et du repos . aujourd’hui je suis allé aux champignons ,et demain j’y retourne.
bossez bien , au revoir .
Rien de tel qu un pouvoir soce pour mettre un pays à l arret.
« Sal**ds de patrons qui refusent d embaucher qu on vous dit !!! » « Et même qu ils vont aux champignons en plus »
Bon , bonne chasse aux champignons , et tous mes respects , il faut couper les vivres à ces nuisibles.
Pour ma part c est le jacobinisme qu’ on doit éradiquer.
A force de cacher l histoire, les Français ne savent peu de chose.
La France est un ensemble d’état.
Différentes de chacune d elle
Comment un état centrale peut il uniformiser tout ca? Il répète la même histoire que la monarchie française absolue.
exemple pour la Bretagne.
A force de ne pas les entendre, c’est les poussés au séparatisme.
C’est ca que l’etat veux? Parcequ’il est bien partis