Hommes d’État : le crépuscule des Dieux ?

Un homme de l’État (et non d’État, une vertu désormais hors de portée) n’est-il pas moralement tenu d’éclairer sans démagogie ses mandants ?

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Hommes d’État : le crépuscule des Dieux ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 août 2014
- A +

Par Philippe Robert.

« L’une des leçons que j’avais retenues de Roosevelt et de Reagan était qu’il fallait gouverner son pays et non suivre les sondages d’opinion. Je décidai d’engager de profondes réformes au lieu de bricoler avec le statu quo. Comme je le disais à mes conseillers : « je n’ai pas accepté ce boulot pour faire petit jeu ». », disait George W. Bush1.

“Il faut dire la vérité aux Français !”… Cette affirmation péremptoire qui nous est servie et resservie par nos politiques débordés par les conséquences néfastes de leurs oracles démocratiques finit par résonner, au fil de mandatures peu ou prou incontrôlées, comme une sorte d’alibi pour solde de tout compte.

Un homme ou une femme de l’État digne de ce nom (et non d’État, une vertu désormais hors de portée dans notre beau pays), c’est-à-dire conscient de sa responsabilité d’élu au service du peuple et donc, par extension, au service de son pays, n’est-il pas moralement tenu d’éclairer sans démagogie ses mandants ? En d’autres termes, après avoir opéré des choix politiques parmi les réformes structurelles à entreprendre en fonction de l’urgence, les gouvernants se doivent donc, pour obtenir une pleine et entière acceptation du plus grand nombre, de faire preuve non seulement de courage politique mais aussi et surtout de pédagogie.

Ainsi, un pays comme la France, soumis à un chômage de masse persistant et qui ne cesse, jour après jour, de s’aggraver ne pourra encore longtemps supporter un tel état de fait sans prendre le risque historique, en s’effondrant sous son propre poids, de connaître le sort peu enviable des mondes trop tôt disparus.

Alors, que faire ? Libéraliser à marche forcée le marché du travail, baisser immédiatement l’impôt sur les sociétés (IS) avec en ligne de mire une réforme systémique de notre protection sociale en proie à une insolvabilité annoncée, très bien. Mais le faire contraint et forcé lorsque les dés pipés sont déjà jetés est destructeur.

Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis (Crédits Parti Socialiste licence Creative Commons)
Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis

Manuel Valls, visiblement préoccupé si ce n’est même dépassé par les événements, a explicité sa feuille de route lors du séminaire gouvernemental du 1er août dernier : « Il faut réformer, réformer et réformer inlassablement ». Sans doute. Mais, justement, n’est-il pas déjà trop tard pour espérer s’en sortir par le haut ?

« Une puissance modeste comme la France d’aujourd’hui, ou le Royaume-Uni de la fin des années 1970, ayant laissé pendant des décennies libre cours aux politiques socialistes, est contrainte de se réformer lorsqu’il ne lui est plus possible de faire face à son passif. Soit elle réussit ses réformes, soit elle est définitivement ruinée et déclassée dans le concert des nations. »2.

Pierre Moscovici en 2012 2 (Crédits Mathieu Delmestre-Parti socialiste, licence Creative Commons)Selon l’ancien ministre Pierre Moscovici pressenti pour occuper un poste important de commissaire européen mais peu apprécié de Berlin : « Nous avons lancé des réformes importantes pendant mon mandat, nous avons réduit les déficits et les coûts du travail. » Sans coup férir, M. Moscovici rêve tout éveillé !

Certains et non des moindres, tels ce Moscovici, qui refusent à la France la moindre chance de reprendre ses esprits clament alors, pour se dédouaner, qu’elle serait irréformable. Une telle affirmation qui est une insulte à l’avenir de notre cher et vieux pays est absolument fausse : la France renaîtra dès qu’elle aura décidé de rejeter le socialisme.

  1. George W. Bush : Instants décisifs, Plon, novembre 2010.
  2. Philippe Fabry, Rome du libéralisme au socialisme –Leçon antique pour notre temps, Jean-Cyrille Godefroy, mars 2014.
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  • Ce n’est sûrement pas le socialisme qui ruine la France et la planète. C’est le marché libre donc le capitalisme dans toute sa sauvagerie. Même les socialo y ont adhéré car y’a des affaires à faire et l’argent n’a ni de limites ni de frontieres.
    Alors Monsieur Robert, arrêtez de mentir aux français comme l’ont fait les Sarkozy Chirac et Cie et comme le font les socialos aujourd’hui. Ça serai déjà un bon début .. Pour la France

  • en france on a eu des hommes d’états ( richelieu, bonaparte, clémenceau, de gaules … )

    maintenant, on a des hommes des tas ( de fumier, d ‘anerie, de mensonges … )

  • « Hommes d’État : le crépuscule des Dieux ? »

    des Dieux ? et avec majuscule ? c’est leur donner un bien beau titre à ces ordures…

    « … la France renaîtra dès qu’elle aura décidé de rejeter le socialisme. »

    Oui, mais quand ? vu aujourd’hui dans une librairie le livre : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux? » de Roland Gori, auteur de « La fabrique des imposteurs »

    Inutile de dire, que les deux titres m’ont interpellée… je regarde la 4ème de couverture… ci-après un extrait :

    « … En les berçant avec la vieille chanson de l’abondance et du bien-être, en les insérant toujours plus dans des réseaux de surveillance et de contrôle au motif de les protéger des risques et des dangers, le pouvoir libéral contraint les citoyens à abandonner leurs libertés publiques au profit de l’automatisme des procédures. »

    Le pire dans tout ça ? la plupart, pour ne pas dire la majorité, le croit ! alors, devant tant de mauvaise foi, on n’est pas sorti de l’auberge pour convaincre les français que le libéralisme est la seule porte de sortie… cela dit, loin de moi l’idée de renoncer.

    • La majorité des Français sont dans la situation de l’allégorie de la caverne décrite par Platon :

      Enfermés dans la grotte du socialisme ils tournent le dos au libéralisme (liberté) et que l’un d’entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d’abord cruellement ébloui par une lumière qu’il n’a pas l’habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S’il persiste, il s’accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n’est qu’en se faisant violence qu’il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire

      (copié/collé wikipédia mais comme c’est déjà clair pas besoin de reformuler)

  • Les hommes d’etat et politicards bavards tampones Ena, ednat, ou fonctionnaires en tout genre, j’en ai mon taf. Envoyez moi plutot une bonne equipe de comptables !

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