Aux États-Unis, auteurs (producteurs) et lecteurs (consommateurs) s’impliquent dans la lutte entre deux géants du livre, Amazon et Hachette. Mais que vient-on donc faire la ministre de la Culture française dans cette galère ?
Par Frédéric Mas.
C’est à une véritable lutte entre producteurs et consommateurs du livre que nous assistons depuis quelques mois aux États-Unis. Pendant tout le week-end, Amazon et Hachette Book Group (HBG), la filiale américaine du groupe Lagardère, ont échangé quelques noms d’oiseaux. La dernière vacherie vient d’Amazon, qui a divulgué l’adresse courriel de Michael Pietsch, le directeur général de HBG, pour que les consommateurs fassent directement pression sur le géant du livre afin qu’il baisse ses tarifs. Amazon, après avoir lancé des rumeurs accusant Hachette d’entente sur les prix, n’a pas non plus apprécié la lettre ouverte signée dans le New York Times par plus de 900 auteurs contre ses pratiques jugées mortifères pour la filière du livre.
Pour Thibault Doidy de Kerguelen, un peu ironique, il s’agit là d’une monstration sans équivalent de démocratie de marché : les différents acteurs de la filière du livre sont appelés à prendre position quasi directement… sans l’intervention des pouvoirs publics. Comme il le rappelle avec justesse, en France, l’État se serait déjà invité dans ce conflit pour en démêler les fils avec toute la subtilité qu’on lui connaît. Notre ami a sans doute pêché par optimisme : c’était sans compter la prétention de notre ministre de la Culture à juger du Vrai et du Bien à travers le Monde sans souci des frontières nationales et des latitudes.
En effet Aurélie Filippetti a manifesté hier son soutien aux 900 écrivains américains contre les pratiques jugées inqualifiables d’Amazon. Pour Maître Filippetti : « Cet épisode est une nouvelle révélation des pratiques inqualifiables et anticoncurrentielles d’Amazon (…) C’est un abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l’accès aux livres. Amazon porte atteinte à la diversité littéraire et éditoriale. »
Sans entrer dans le détail de cette querelle entre Amazon et Hachette, il convient de rappeler que ce n’est pas à un ministre français de s’ingérer dans les affaires entre deux entreprises prospérant aux États-Unis. Jusqu’à nouvel ordre, être ministre de la Culture en France ne permet pas d’accéder à une compétence juridique universelle en droit de la concurrence.
Rappelons également que ce n’est pas aux pouvoirs publics d’arbitrer un tel conflit d’intérêts, mais bien aux consommateurs directement. C’est à eux seuls de sanctionner l’attitude des uns et des autres en choisissant les produits qui leur conviennent le mieux. Enfin, rappelons que bien que l’attitude d’Amazon puisse prêter le flanc à la critique, l’accusation d’entente sur les prix adressée à l’endroit de HBG ne tombe pas du ciel. Hachette avait déjà été condamné par la justice sur ce fondement. Il est donc facile pour A. Filippetti de brandir le sabre de bois de la justice pour défendre la position « anti-concurrentielle » d’Amazon, mais on ne peut pas dire que dans le domaine, HBG puisse se poser en modèle.
Fidèle à la méthode Montebourg, le gouvernement à travers son ministre de la Culture se sent obligé d’interférer dans un conflit sur lequel il n’a aucune prise, le tout pour satisfaire une opinion publique nationale peu informée sur un problème qui ne la concerne que de (très) loin. La France n’en sort pas nécessairement grandie.
Filippetoche est une sous-Montebourg. Elle n’existe que par les médias, et que par la grâce de l’argent public, dont elle est le parfait… sous-produit.
Et rien de mieux qu’une « polémique » pour faire parler de soi.
Donc Amazon. Depuis sa nomination en 2012, elle s’habille du costume de David contre Goliath.
En plus Amazon est une cible parfaite : dangereusement américain, coupable de pratiques sociales et fiscales louches.
Or, l’existence même d’un « Ministre » de la culture est une insulte.
L’existence de Filippetti en tant que « Ministre » de la culture est ainsi une double insulte.
Il ne faut donc surtout pas répondre sur le fond aux délires de la ministricule… Il faut simplement lui fermer le clapet en lui coupant les vivres.
En coupant le budget du ministère de la culture, on réduira à néant les pouvoirs de nuisance de Filippetti.
Le vrai libéralisme c’est ça. On ne parviendra jamais à convaincre Filippetti, ses complices et leurs clientèles qu’ils sont sots.
Il faut simplement les contraindre à se taire. A disparaître. A retourner à leurs études, à l’anonymat qu’ils n’auraient jamais du quitter en raison de leur médiocrité.
En fermant le robinet à pognon.
On attend avec impatience ses élucubrations lorsque Netflix va débarquer sur le PAF; on risque franchement de se marrer !
Amazon, le Monsanto de la vente par correspondance. Un bouc émissaire parfait…
Pourtant j’ai jamais autant lu depuis que je suis client de ce machin, a peut près tout ce qui est publié s’y trouve, y comprit de truc improbable d’occasion…
Merci Amazon, tout le monde ne vie pas dans une grande ville à deux pas d’une librairie de qualité.
absolument ces parisiens nous gonflent
Mais, mon cher, même les Parisiens commandent leurs livres sur Amazon…
Moi j’ai pas le choix, je vais pas faire 3 heures de train pour flâner chez *******.
Sans oublier la partie auto-édition pour les écrivains en herbe… qui participe bien plus à la diversité littéraire que le truc qui prétend défendre la culture.
Le coût du livre électronique est faible. Arrivé au stade de la PAO, l’oeuvre n’a besoin que d’une validation de l’auteur et un affichage sur le sites des grands marchands. Le livre papier va à l’imprimerie, reviendra en épreuve pour validation-correction, puis sera imprimé en milliers d’exemplaires, palettisés, gerbés, distribués, dépalettisés, reconditionnés en unité d’office, livrés et manutentionnés par le libraire qui vous confiera que c’est finalement un métier très physique !
Le prix de vente de l’e-book doit être très faible rapporté à celui du papier ! Et la majeure part doit revenir à l’auteur.
Ceux des auteurs qui manifestent contre le diffuseur sont des c… ânes, c’est à l’éditeur qui les gruge qu’ils devraient s’en prendre.
Filipetti, même pas la peine de citer cette andouille.
« Le coût du livre électronique est faible. »
Certes mais celui qui l’achète devra aquérir un support informatique et abonnement à un FAI (sauf s’il peut commander depuis son boulot ou ailleurs et EDF) pour en disposer. Car le grand absent de cette affaire, c’est le client.
A voir le succès d’Amazon, le client semble satisfait.
Pour ma part, depuis que j’ai une liseuse Kobo, je n’achète en papier que des vieux polars ou parfois un livre rare si je suis en fonds. Le tout-venant est sur la liseuse quand je le souhaite. Imbattable.