Par Baptiste Créteur.
L’inventeur du QI, Alfred Binet, n’a pas inventé le QI dans l’objectif de mesurer l’intelligence. Il cherchait à identifier les élèves ayant des difficultés avec le système éducatif français pour qu’ils puissent retrouver le chemin de l’apprentissage et du succès, d’abord scolaire.
L’idée que l’apprentissage ne se fait pas de la même façon pour tous n’est plus à démontrer.
Il y a un génie en chacun de nous. Mais si on juge un poisson à sa capacité à grimper aux arbres, il vivra toute sa vie pensant qu’il est idiot. – Albert Einstein
Aujourd’hui, alors que l’éducation et la formation se font (ou au moins se conçoivent) tout au long de la vie, de nouveaux moyens de formation apparaissent (notamment les MOOC), permettant à terme à chacun de trouver la meilleure méthode pour apprendre. Quelques étudiants brillants mais vivant dans des pays sous-développés ont par exemple pu être identifiés via Internet où ils suivaient des cours en ligne et soutenus par plusieurs universités prestigieuses.
L’intelligence ne se mesure pas de façon unique, et l’apprentissage ne se fait pas de façon unique. On comprend mieux les dommages causés par le manque de liberté éducative ; les parents de surdoués le savent bien, un rythme ou une méthode inadaptés peuvent conduire un « haut potentiel » au décrochage.
Mais le « haut potentiel », l’intelligence et le talent peuvent devenir eux-mêmes des handicaps. Quand on les conçoit comme innés, quantités fixes, caractéristiques inhérentes de l’individu, il y a de fortes chances qu’on le convainque qu’il est par nature doué. Et le mal est fait.
Le mal, c’est pour l’individu d’adopter cette vision déterministe de l’intelligence, de l’apprentissage et du succès. Il cherchera alors à briller, prouver son intelligence, et se remettra difficilement à la découverte de ses lacunes et échecs. Le mal, c’est de conduire l’individu à penser que ses résultats ne sont pas le produit de son effort.
Les parents sont, certes, de bonne foi ; ils cherchent à rassurer leur progéniture sur ses capacités et parfois s’en émerveillent, ou s’inquiètent de n’avoir su élever qu’un « élève moyen », lent ou souffrant de difficultés de compréhension. Les instituteurs et professeurs ne sont pas en reste ; leurs appréciations orales et écrites peuvent condamner les enfants à considérer leurs capacités impressionnantes ou limitées comme une quantité fixe.
Cet « esprit fixe » (fixed mindset) qui conduit à considérer l’intelligence et le talent comme des quantités fixes conduit selon Carole Dweck (auteur de Mindset) à chercher à avoir l’air intelligent, et développerait une tendance à éviter les défis, abandonner rapidement dans l’adversité, considérer l’effort comme vain, ignorer les critiques et se sentir menacé par les succès des autres.
Si vous êtes le plus intelligent dans la salle, trouvez une autre salle. – Michael Bell
Un « esprit de croissance » (growth mindset) génère un désir d’apprendre, donc une tendance à embrasser les défis, persévérer dans l’adversité, voir l’effort comme voie vers la maîtrise, apprendre des critiques et voir dans le succès des autres une source d’inspiration.
Pour Carole Dweck, nous nous situerions tous quelque part entre esprit fixe et esprit de croissance, mais notre position sur cet axe n’est pas figée. C’est un état d’esprit, qui a d’immenses conséquences sur notre parcours – et, in fine, notre succès.
En valorisant dès le plus jeune âge l’effort des enfants plutôt que leur talent inné, on leur fait don d’une vision d’eux-mêmes et du monde favorisant l’apprentissage et le travail. Ils ont la responsabilité de leur succès.
Dans le cas contraire, nombre d’enfants à potentiel inexploité feront tout pour éviter d’exploiter ce potentiel ; ils préfèreront souvent être médiocres sans effort et sans risque de connaître leurs vraies limites, celles qu’ils peuvent atteindre en travaillant dur. Leur apprentissage sera plus difficile, sauf dans les matières pour lesquelles ils penseront être « doués ».
Et, tout au long de la vie, cette vision suit chacun d’entre nous. Quelle peut être la plus grande ambition d’un « élève moyen » ? Ne vaut-il pas mieux éviter d’être un « bourreau de travail » quand on peut vivre confortablement de ses facilités ?
La culture revêt alors une importance capitale. Quand on sait l’importance de l’effort et le nombre de défis à relever pour entreprendre avec succès, et quand on connaît l’importance de la persévérance pour réussir après plusieurs échecs, on comprend qu’une vision déterministe du talent et de l’intelligence nuit grandement à la création d’entreprise. Ou, plus simplement, à l’acquisition d’une maîtrise permettant d’être compétent et innovant.
Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. – Winston Churchill
Rendez service à vos enfants, collègues, amis : valorisez leurs efforts plutôt que leurs capacités. Même s’ils sont déjà prisonniers d’une vision ou leur talent est inné, et sont plus facilement flattés par la reconnaissance de leur génie que de leur travail, il n’est jamais trop tard pour changer d’état d’esprit. Aidez-les à apprendre de leurs échecs, reprochez-leur leur ignorance plutôt que leur bêtise.
Et rendez-vous service : comprenez que vous n’échouez pas, vous apprenez.
J’ai raté plus de 9 000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matches. Pas moins de 26 fois, mon équipe m’a fait confiance pour tenter un panier qui nous amènerait la victoire, et je l’ai raté. J’ai échoué dans ma vie, encore et encore. Et c’est pour ça que je réussis. – Michael Jordan
Effectivement, la curiosité et le désir de comprendre ainsi que l’effort doivent avoir une place dans le développement dès le plus jeune âge et doivent être valoriser même si le résultat est approximatif. Passer un test de QI pour ne rien en faire ne sert à rien, à mon avis.
Mais c’est difficile pour les parents qui n’ont souvent pas le temps de répondre ou de stimuler l’esprit curieux de leur enfant, préférant les protéger de ce qui est mauvais pour eux.
Le philosophe Alain résume très bien cet article dans un de ses Propos : »Même les meilleurs esprits auront besoin de beaucoup de temps ».
Mais qui lit encore les Propos ?
Le texte ne fait aucune mention de ce que le titre annonce,ne parle pas de la curiosité comme aiguillon de la recherche et de la réflexion.
Il n’est question que de la subjectivité d’une fausse connaissance de soi qui serait l’illusion d’un niveau individuel fixe et déterminé,de naissance qu’on n’aurait pas à chercher à dépasser,quelque chose qui,dans un cas correspondrait à une prétention à une supériorité innée,dans un autre,une résignation à une infériorité native et inéluctable.
C’est une thèse comme une autre,qui correspond assez à des comportements courants : il n’est pas mal de se connaitre un peu et de connaitre ses propres limites et ce n’est pas malsain,au contraire.
Mais il est vrai qu’il ne faut donc ni se surestimer(ce qui,paradoxalement,peut conduire à ne pas chercher à progresser,si je comprend,selon l’auteur,et cela doit être le cas chez les gens superficiels(encore un truc à déceler(mais comment s’avouer,et d’abord prendre d’une superficialité ?),ni se sous-estimer selon une croyance à un déterminisme décourageant,à une fatalité du sort.
En bref, il ne faut pas avoir d’idée préconçue sur soi,ni sur ses enfants,donc ni les aduler,ni les abaisser.
Dans tous les cas,cela ne peut que venir troubler l’évolution naturelle et le déroulement de l’initiative individuelle.
L’idée préconçue : c’est la sentence héraclitéenne selon laquelle : » toute présomption est fatale(ou obstacle) au développement « .
Cependant,il y a des différences de cas individuels : peut-on dire que,chez les sujets doués,il vaut sans doute mieux ne pas trop les encenser,ni qu’il se gonflent eux-mêmes,sans doute,parce qu’ils auraient tendance à en faire trop(ce qui est quand même parfois le moteur de grandes destinées),alors que les sujets moins doués auraient avantage à prendre confiance en eux-mêmes(ce dont les premiers n’ont pas besoin),dans le sens intellectuel,du moins,sans pour cela donner dans la vanité bébête ?
Pour en revenir à la curiosité,il est notoire,depuis Aristote, que la réflexion (et la philosophie) a sa source dans le questionnement.
Alors,doit-on opposer,une certaine agilité cérébrale opportuniste à une sorte de faculté(ou un entrainement) au questionnement, en somme à l’idée que tout peut avoir des prolongements non immédiats qu’il y a à découvrir, ce qui serait le moteur de ce qu’on appelle la curiosité ?
Non, si on ne sait pas questionner et si nous n’avons pas de base concrète à la question, la curiosité ne restera qu’au stade désir de savoir ( en référence à la pulsion epistémophilique de Freud)
Dc il faut de la culture, de l’intelligence et de la curiosité pour que la confiture prenne!
Mon texte suivant, Bénédicte, semble répondre au vôtre,alors que je n’avais pas encore celui-ci sous les yeux,étant en train d’écrire.
Curieux
Celui en dessous? Dans ce cas je pense être d’accord avc vous. Mais, jadis, pour moi, tous les enfants n’allaient pas à l’école donc c’était faire le travail à la ferme, à la maison où je ne sais quoi d’autre, donc j’imagine qu’on ne demandait pas de faire du mieux mais de faire le travail impeccable.
Mais je vous rejoins, l’enfant apprenait par l’effort alors qu’aujourd’hui on apprend à être opérationnel. Un seul moule de l’apprentissage, du prêt à penser, donc peu d’effort individuel.
La curiosité, comme vous le dites, est présente chez tous les enfants, maintenant c’est par ces capacités qu’il pourra mettre en mot cette curiosité et c’est ce qui permet d’avoir des connaissances et de la culture, pour moi les 3 sont liés et s’auto-alimentent, d’où votre impression que la réponse est évidente pour moi!
Je crois plutôt que la culture procède de l’intelligence et de la curiosité.
Mais,tout enfant étant naturellement curieux, ne doit-on pas déduire du titre et du texte de l’auteur, que le mieux serait de ne pas l’influencer sur une évaluation subjective de ses capacités,tout simplement ?
Il semble que,jadis, tout ce qu’on exigeait d’un enfant, était simplement de faire, constamment, de son mieux !
Ce qui était une éducation de l’effort, simplement « valorisante » pour l’être.
Il est vrai que cette éducation là était réservée à certaine classe ou caste.
Depuis, l’éducation a un peu changé de sens : elle consiste à rendre les gens,d’ailleurs pour leur bien au final,utilisables,je ne dirais pas « par »,mais « dans » la société moderne et industrialisée. Ce n’est pas absolument contradictoire, mais l’esprit a un peu changé : il ne s’agit plus de se faire valoir par rapport à un modèle d’un certain héroïsme,mais simplement de se faire une place au soleil,d’accéder à la technicité,donc,supposément,au niveau optimum.
« Depuis, l’éducation a un peu changé de sens : elle consiste à rendre les gens,d’ailleurs pour leur bien au final,utilisables,je ne dirais pas « par »,mais « dans » la société moderne et industrialisée. »
Pourquoi renier le mot « par ». Ca a été un grand débat mettant en cause l’éducation nationale vs le patronat avec toujours le socialisme niant le réel : l’instruction nationale DOIT former des gens utiles aux entreprises et limiter le domaine des connaissances générales à acquérir, ceci étant l’affaire de chacun.
Des gens utiles aux entreprises auront un emploi et avoir un emploi rend libre, libre d’acquérir un savoir supplémentaire.
Vous n’avez pas tort. J’aurais sans doute dû préciser(mais on ne va pas méditer des heures) : « je ne dis pas « seulement » PAR,mais aussi DANS, j’espère que nous sommes d’accord puisque vous ne me contredisez pas absolument. Si j’avais écrit « par » tout court,c’était donner dans la propagande socialiste sur l’éducation ne servant qu’à faire des esclaves pour le capitalisme, ce que nous sommes tous,chacun au service des autres,si on veut,mais on n’est pas que cela,on est pas devenu des esclaves,n’est-ce pas !
Quoique cette réflexion sur les nuances de l’éducation à travers les âges semble assez hors sujet,mais c’était pour regretter qu’en quantifiant ou catégorisant les capacités(ce qui correspond à un certain utilitarisme),on influence plutôt inutilement,voire nuisiblement selon l’auteur,les jeunes à la résignation ou à la prétention,sujets sur lesquels il vaudrait encore mieux ne pas se fixer pour se contenter de donner toujours le meilleur de soi,tout simplement.
Je crois me souvenir que,dans ma petite enfance,on demandait seulement d’être bon élève,et non d’être doué,mais de travailler.Il n’ y a sans doute pas besoin de remonter aussi loin que je l’ai fait !
Le maitre mot,c’était ,non le don, mais le mérite ! C’est-à-dire l’effort !
Je pense au fameux « mérite républicain » du brave Chevènement .
L’intelligence a souvent été réduite à l’aptitude à l’acquisition d’un savoir puis a évolué vers la compréhension des lien de causalité mais a mis de coté ceux pour qui l’apprentissage est indissociable de la compréhension.
L’intelligence la plus utile est en fin de compte l’intelligence d’adaptation : une base de connaissances + une capacité d’analyse + une capacité de raisonnement.
Tout au long de l’article j’ai senti un parallèle avec le fait que la réussite dans une entreprise ne serait pas qu’une histoire de moyens (avec un // entre le QI et les moyens financiers) mais d’utilisation de ces moyens, avec pour conclusion que l’argent ne fait pas tout si c’est un branque qui est à la manoeuvre.
Et on voit tous les jours des entreprises faire de grossières erreurs de stratégie : la dernière en date étant Bouygues qui nous prouve tous les jours que cette intelligence là n’est pas héréditaire ou alors qu’elle viendrait de lla mère (lu dans une étude dernièrement)
Oui,mais : la critique est aisée et l’art est difficile, n’est-ce pas ?
J’ ai l’impression que Bénédicte prend la question comme résolue,disanr que pour acquérir de la culture,il faudrait d’abord être cultivé.
L’intelligence est d’abord naturelle, mais,également elle s’acquiert par la curiosité et par l’effort de curiosité,d’où l’entrainement au questionnement.
S’acquiert et se développe.
Très ensuite, s’appuie évidemment sur ses acquis,bien sûr …
Quel est cet article de l’intelligence héréditaire, si vous avez le lien? Encore de la faute de la mère…;)
@ ralboliot: je dis la même chose que vous. Maintenant c’est une question d’éducation et de temps ( j’entends pour les parents)!
pas taper pas taper… faut bien que ce soit la faute à quelqu’un hein ?
Depuis le jour où j’ai lu cet article, je regarde différemment les enfants que j’ai eus… hi hi
http://www.contrepoints.org/2013/02/16/115008-limportance-du-qi-dans-la-reussite
Ah oui je me souviens maintenant de cet article… Comme la grippe au 8eme mois de grossesse qui favorise les décompensations eb schizophrénie chez l’enfant!
Je travaille moi-même dans les sciences cognitives, et je vous conseille de prendre ce genre d’articles avec des pincettes. Une bonne partie est effectivement correcte et très documenté, mais…
Il y a énormément de paramètres que l’on ne comprends pas encore dans l’étude de l’intelligence, et qui mettent à mal certaines hypothèses que l’on a formulé.
Votre commentaires quand à la possibilité que les français et les suisses aient peut être des aptitudes biologiquement différentes me laisse à penser que vous extrapolez un peu, parce que ce n’est pas le cas, dans ce cas là. Du tout 🙂
Ah et il suffit de faire une recherche rapide sur Google pour savoir que l’auteur est très légèrement nazi (euphémisme) par moment (donc pour la neutralité, on repassera).
Hecta -> « Il y a énormément de paramètres que l’on ne comprends pas encore dans l’étude de l’intelligence, et qui mettent à mal certaines hypothèses que l’on a formulé. »
Comme par exemple ? N’hésitez pas à argumenter. Mais ce sera à vos risques et périls (si je suis dans les parages).
S’il y a bien des hypothèses mises à mal, ce sont les hypothèses anti-QI (du style « multiples intelligences »). Vous voulez des articles ? Là, ici, là encore.
Ah, MH, je vous savais dans les parages 🙂
Je ne suis pas anti-QI, puisqu’une fois de plus, je travaille dans les sciences cognitives.
J’aurais du dire m’en tenir à « Je vous conseille de prendre ce genre d’articles avec des pincettes ».
Cela dit, MH, vous êtes l’incarnation même des dérives des « Hereditarians » type HBD -> logiques… jusqu’à un certain point, car bien plus biaisés qu’ils voudraient le faire croire. Les « Environmentalists » n’ont pas le monopoles des études bidons.
Je me rappelle encore, par, exemple d’une note sur un de vos blogs à propos du fait que les gens à QI élevé était moins racistes parce que plus manipulables. Vous y croyez vraiment ?
De toute évidence, vous connaissez vôtre sujet (et mieux que moi), difficile de le nier, mais de là à vous présenter comme un îlot d’objectivité au milieu de l’océan des sentimentalistes aveugles, ça, je peux dire que ce n’est pas totalement vrai.
Libre à vous d’être raciste, mais reconnaissez donc que cela brouille parfois légèrement vôtre jugement et vous rends moins exigeant quant aux faits.
Hecta, c’est bien ce que je pensais. Vous n’avez aucun commentaire argumenté à me proposer. Vous n’êtes qu’un fanfaron. A partir de là, je n’ai plus rien à vous dire.
La plupart des « behavioral geneticists » disent que l’effet du QI est médié par l’environnement. Par exemple, le développement du QI est favorisé par l’interaction de l’enfant avec son environnement. Néanmoins, le fait de recevoir plus d’exposition environnementale ne signifie pas que le QI est causé par l’environnement social. Apprendre n’est pas comprendre.
Le mécanisme souvent décrété est le suivant : genotype->environment->phenotype (et ainsi de suite; boucle de rétro-action). On appelle cette théorie « genotype-environment correlation » (GE corr). Vous avez un exposé complet ici. Néanmoins, la théorie a plusieurs problèmes selon moi (voir mon commentaire laissé chez le Minarchiste).
Il est certes vrai qu’une meilleure exposition à l’environnement social favorise le fait d’avoir un QI plus haut, mais c’est sans doute parce que les hauts QI peuvent tirer (apprendre) le mieux de cet environnement. Dans l’hypothèse GE corr (dit aussi rGE; ou covGE pour covariance) on prétend au contraire que donner un environnement stimulant pour les faibles QIs produira des effets similaires que pour les hauts QIs (e.g., meilleur développement cognitif ou meilleur « social outcome » en général), mais ça ne semble pas très vrai (voir liens).
Détail : 9000 tirs ratés, pas 900 ! Sinon, il serait un robot des années 2100…
Coquille corrigée. Merci !
Article intéressant de Baptiste Créteur sur le fond, car il a profondément un bon fond et une bonne intelligence des choses en général… mais on ne comprend pas pourquoi il oppose curiosité et intelligence.
J’ai rencontré des gens curieux et intelligents dans tous les métiers et dans toues les classes sociales.
Je ne connais pas de gens curieux qui ne soient pas intelligents.
Je ne connais pas de gens intelligents qui ne soient pas curieux.
Je ne connais pas de gens inintelligents ni peu curieux dans aucune classe sociale ou professionnelle.
Je ne connais pas de gens inintelligents.
Je ne connais pas de gens peu curieux.
Qui possède les critères pour évaluer l’intelligence ?
Qui possède les critères pour évaluer la curiosité ?
Si l’intelligence était liée à la somme des acquis, alors il n’y aurait que des gens intelligents dans le sommet de la pyramide sociale.
L’adage dit : « je préfère une tête bien faite à une tête bien pleine ».
Facile d’en tirer toute une somme de conséquences.
Le sommet de la France montre actuellement l’inverse. Il faut donc relativiser tous les critères d’intelligence basés actuellement sur les diplômes et les tests liés à l’intelligence abstraite. Car si c’est de diplômes ou de livres dont on parle, il est fort facile de constater que certains ne rendent pas intelligents comme les connaissances nécessaires pour avoir ces diplômes. J’ai rencontré beaucoup de gens très cultivés bêtes comme leur pieds sortis de leurs livres, et d’une intelligence sociale et humaine qui frôlait la correctionnelle.
L’intelligence abstraite, parlons-en !
J’ai ce qu’il faut à ce sujet.
Je peux vous affirmer que dans cet univers de l’abstraction intellectuelle, j’ai été suffoqué de découvrir autant de gens aussi c..s, aussi peu intelligents, aussi peu curieux, si prévisibles, si peu révolutionnaires, si peu créatifs, si peu adaptés pour résoudre des problèmes simples, bourrés de diplômes comme s’il en pleuvait mais bêtes à lier, se mettant à la retraite de l’intelligence dès le premier poste obtenu de haute lutte par l’accumulation des bouts de papiers honorifiques, qu’ils seraient les premiers éliminés de la sélection vitale si un grand bouleversement terrestre (climatique, social, politique, chaos, guerre, inondation…) arrivait subrepticement. Dans leur cas, ayant obtenu le poste honorifique et surprotégé à vie, les efforts de survie étaient devenus désormais inutiles. L’esprit s’était arrêté de se surpasser. La retraite commençait à 25 ans. On en a bien un qui a réussi à monter jusqu’à l’Elysée avec cette mentalité !
J’ai passé de nombreuses carrières professionnelles au crible depuis 35 années de vie professionnelle. J’ai constaté un fait notoire. Les carrières professionnelles les plus abouties au bout de 50 ans (car travailler moins de 40 ans à notre époque est ridicule compte tenu de nos capacités cérébrales et de santé humaine obtenue par les prouesses techniques du XXè siècle) sont celles qui ont eu le plus d’échecs. Michael Jordan ne me contredira pas qui disait (en plus des citations admirables ci-dessus) : « La réussite d’un homme est la somme de tous ses échecs. »
Peut-on en conclure que les gens qui réussissent tout en mode sans échec pendant leur vie scolaire et professionnelle sont peu intéressants et n’apportent pas grand chose aux autres ? Je n’ai pas de réponse toute faite mais on peut y réfléchir.
J’ai passé de nombreuses carrières professionnelles au crible depuis 35 années de vie professionnelle. J’ai remarqué que le critère principal de l’intelligence, le premier d’entre tous, sans aucune exception et qui prouvait un niveau d’intelligence (et de curiosité, l’un n’allant pas sans l’autre) supérieur était uniquement celui-ci : la capacité d’adaptation aux changements. Car toute société et toute époque sont fluctuantes, variables, révolutionnaires, explosives… Les critères qui vous ont vu obtenir vos diplômes et la connaissance dans votre enfance et le long de votre formation sont obsolètes dix ans après votre entrée dans la vie active. Ce fut mon cas. A quoi servent donc ces diplômes et ces connaissances quand vous avez 45, 50, 55, 60 ans… A rien stricto sensu, sauf les rouages intellectuels mis en place et l’habitude prise de poser et résoudre des problèmes.
La vie et la société ne sont que paramètres variables. Elles sont océaniques et aériennes. Le m3 d’eau ou d’air qui était à cet endroit tel jour sera à 10 km plus loin le lendemain. La vie est un perpétuel turn-over. A quoi bon créer une société avec des critères, normes et barèmes fixes si cette société en meurt 30 ans plus tard si elle n’évolue pas et eux parallèlement (voir l’état de la France, une société mentalement immobile !)
L’intelligence, parlons en ici ! L’intelligence, c’est de mettre à la poubelle sans aucune appréhension une réflexion, un texte, un objet, une idée qui n’ont plus d’utilité en ce temps. Nombre de lois ou d’idées inintelligentes pour notre époque nous pourrissent la vie. Est-il intelligent de les garder parce que ceux qui veulent les garder ont tous de merveilleux diplômes obtenus il y a plus de 30 à 40 ans. Est-ce intelligent de garder ces textes, ces idées, ces objets… et ces gens ?
Non, c’est bête ! Et cette bêtise institutionnelle et officielle tue notre pays, à petit feu.
Il fallait le dire et le répéter. On y est habitués sur Contrepoints, c’est le propos du lieu : le nivellement par le haut. Délicieusement choisi…et réaliste en diable.
Un système d’écrêtement par le bas de l’indigence intellectuelle.
Y a du boulot en France, en Europe, dans le monde !
Comment peut-on encore réfléchir avec des idées produites par des peuples nomades d’il y a plus de 1000, 2000, 3000 ans ? Bien que quelques-unes de ces idées soient pérennes et universelles.
Il y a des choses qui sont faites pour les musées et d’autres pour notre temps. Il est intelligent de savoir faire la part des choses entre ces deux cases de rangement.
La capacité d’adaptation aux changements ? C’est elle seule qui prime en permanence dans la vie et c’est ce seul critère qui vous fera trouver des gens intelligents partout, dans toutes les strates de la société et de la pyramide socioprofessionnelle, dans tous les pays et aussi des gens inadaptés ou décalés du temps (mais pas forcément inintelligents) aux mêmes endroits. C’est elle seule qui déterminera si vous pourrez aller loin dans la vie avec votre travail, vos efforts, votre intelligence, vos talents.
Ce seul critère a fait que certaines espèces ont disparu sur Terre et d’autres sont encore là. Il en est de même dans la conjoncture très étroite qui nous est offerte le long de la vie qui galope comme un cheval fou incontrôlable. Le temps est compté, le cheval est aveugle et nous tentons de rester en selle. Il ne faut pas perdre de temps pour optimiser au maximum ce que nous sommes, et tenir bien les rênes, car ça secoue.
Inutile de croire aux miracles, il n’y a pas d’après.
On aura tout le temps qu’il faut pour se reposer après.
La vie, c’est hic et nunc.
Il y a des gens beaucoup plus intelligents que moi qui profitent de la vie sans rien foutre. Je n’ai pas encore trouvé le secret de leur intelligence.
J’y travaille.
@fraserve
+1
Merci pour ce post
« Il y a des gens beaucoup plus intelligents que moi qui profitent de la vie sans rien foutre. Je n’ai pas encore trouvé le secret de leur intelligence.
J’y travaille. »
Là, par contre je n’ai pas compris. Vouliez vous dire que des gens qui profitent de la vie sans rien foutre sont plus intelligents que vous car mieux adaptés à notre époque ?
Des gens comme des héritiers qui ne feraient que profiter de la richesse accumulée par leurs ascendants sans rien en faire, par exemple ?
Je constate seulement que je travaille comme un damné et que des gens qui ne travaillent pas ou peu s’en sortent mieux que moi.
C’est peut-être la raison pour laquelle je déteste le socialisme qui fabrique des assistés et fait la promotion par le népotisme, la concupiscence, le copinage, le clientélisme, les vieilles ou jeunes aristocraties (professionnelles, familiales, corporatistes, syndicales, idéologiques, scolastiques…), non par le travail et l’excellence et je j’ai toujours préféré le libéralisme et la méritocratie.
Aujourd’hui, c’est de notoriété publique dans la société française qu’on n’a jamais autant rencontré de médiocres pistonés aux places de pouvoir.
C’est ontologique au socialisme.
Vous n’avez pas remarqué, depuis que le socialisme est l’organe centralisateur de la société française et européenne, il y a de plus en plus de gens qui jouent au loto, car il y a de moins en moins d’espoir de s’en sortir par son travail et son opiniâtreté, par son talent, son intelligence et ses mérites. Moi même je m’y suis mis par périodes, car il n’y avait pas d’autre espoir, malgré les infamantes statistiques. Mon esprit avait connecté que le loto était plus efficace que le travail, l’intelligence et le talent… Une telle société est triste à mourir, c’est la déblâcle.
Le socialisme est une catastrophe mentale autant qu’économique. Elle décourage les plus vaillants, les plus talentueux, les plus travailleurs.
Dont le seul espoir est le départ.
C’est la raison pour laquelle je dis que je suis moins intelligent que ceux qui ont compris qu’en utilisant le système à fond, même si cette action individuelle multipliée par des millions d’actions va détruire le système, ils s’en sortiraient mieux que ceux qui ont une éthique professionnelle proche des huguenots, dont l’essence philosophique était le talent, le travail, l’honnêteté dans les affaires.
Oui j’avais remarqué fraserve que les gens qui jouent au loto pensent effectivement que c’est la seule façon de s’en sortir. Vu le paquet de gens qui jouent, c’est grave…
@gameover
Je me suis toujours demandé pourquoi des gens déjà pas trop fortunés au départ consentaient à se délester chaque semaine d’une somme pas si insignifiante.
Je n’avais jamais pensé à l’argument de fraserve et effectivement, c’est triste.
D’autant que c’est toujours la banque qui gagne, au final.
Les gens râlent quand ils paient des impôts, mais certains acceptent de jouer leur argent avec une forte probabilité de le perdre au profit d’un petit nombre de chanceux, qui n’ont même pas travaillé pour gagner tout cet argent.
Ça m’a toujours paru être le summum de l’immoralité, le principe du loto.
Et le signe d’un fatalisme qui me fait un peu pitié, pour tout dire.
D’autant plus immoral que c’est basé l’idée que ce qu’on gagnerait sera pris aux autres ! Et non par la force ni un mérite supérieur mais par le hasard !
Un socialisme aléatoire !
fraserve +1000 j’hadère
He bien, vu que je suis une surdouee, je peux temoigner de l’enfer que j’ai vecu tant dans mon enfance que dans mon adolescence et par la suite, dans ma vie de jeune adulte. Raillee, mailtraitee, et souvent punie dans des conditions injustes, j’ai fini par me fondre dans le maelstrom ambiant et dans certaines classes de primaire, mon meilleur classement, pour ceux qui ont connu cela, etait « avant-derniere ».
Malgre tout, j’ai rencontre des instituteurs et professeurs qui ont compris ma difference et m’ont aidee. Ce n’est qu’a une trentaine d’annees que j’ai vraiment compris qui et ce que j’etais. A partir de la, je n’ai pas eu besoin de mettre les bouchees doubles, j’allais tres vite en tout avec des resultats superieurs.
Dans mon travail, un milieu essentiellement masculin et tres hierarchise, je faisais de l’ombre a bien des gens…. Je me suis adaptee en preferant rester en bas de l’echelle et garder ma liberte de ton, usant de mes capacites au point de me rendre indispensable la ou j’etais. Mais surtout, comme disait Coluche, « n’etant pas gradee je ne pouvais pas etre degradee ». Ainsi, j’ai pu dire merde autant que j’ai voulu, sans rien avoir a perdre. Et puis, au fil du temps, je suis arrivee dans differentes equipes qui ne comprenaient pas toujours mes facultes, qui n’arrivaient pas a suivre mon rythme, qui faisaient confiance a ma memoire notamment « et » entre autres.. Mais j’ai connu des gens extraordinaires, vraiment extraordinaires.
J’ai cesse d’en vouloir a ceux qui n’avaient rien compris et qui voulaient m’abaisser a cause de leur ignorance et sans doute leur jalousie.
Aujourd’hui, je suis agee, j’ai toujours les memes capacites, davantage meme que quand j’etais jeune, mais je peux me regarder dans la glace et etre intimement convaincue que je n’ai ecrase personne, je n’ai pas fait de crise d’ego , j’apprends tout azimut, je decouvre sans cesse, …et je mesure le degre de cretinerie atteint pas la france.
Voila, pour une tranche de vie speciale. Je me suis prise en mains.
Je partage en tous points.
Comme je vous comprends…
Pourquoi vous focalisez sur les compétences scolaires et la réussites au travail?, vous pourriez nous parler de votre vie, de vos intérêts, créativité, personnes qui vous entourent, les hauts potentiels ne se résument pas aux compétences cognitives…
@ fraserve: je crois vous comprendre, il faut faire ce qu’il semble bon pour soit et ne pas chercher à savoir si son voisin a raison, c’est votre vie, si vous voulez travailler tout le temps c’est votre choix. Je pense qu’on trouve de vrai satisfaction, de joie et de bonheur en travaillant, et cela peut prendre des formes différentes!
« Le mal, c’est de conduire l’individu à penser que ses résultats ne sont pas le produit de son effort. »
Parfait, il faudrait ajouter. Le bien, c’est d’admettre que sa réussite personnel est toujours lié aux autres(et un peu de chance).
Je suis abonné à la newsletter d’un coach canadien extraordinaire, Jean-Pierre Lauzier (http://www.jeanpierrelauzier.com/chroniques_vente.html http://www.jeanpierrelauzier.com/chroniques_motivation.html) dont les leçons simples (en deux pages maximum) sont une mine de richesse et de renseignements, sont les héritières de celles de Dale Carnegie.
Il dit en gros tout ce qu’on trouve sur Contrepoints dans les articles. Mais il dit aussi une chose qui ne devrait jamais sortir de la tête d’un individu : « la réussite est liée non à votre volonté de réussite personnelle, mais avant tout à la volonté profonde de faire réussir vos clients, vos amis, vos collègues dans leurs projets ».
C’est révolutionnaire de dire cela en France, car c’est profondément libéral (logique au Canada). Plus révolutionnaire en tout cas que le socialisme qui ne fabrique que de l’égoïsme et du chacun pour soi, contrairement à son idéologie pseudo morale et pseudo généreuse. Je lui avais suggéré d’essayer de donner des cours en France à Sciences Po, pour faire bouger les mentalités nécrosées socialistes.
Pas de réponse.
Pour lui, sans aucun doute, c’était peine perdue.
Serait-il possible d’échapper à la dépressive ironie contemporaine ?
Pour ceux que le nihilisme ambiant révolte, il reste espoir de mener une vie intelligente en rêvant non pas de la lutte finale, mais de la lutte initiale, celle que nous devons commencer par mener individuellement. Chacun de nous devrait être un mouvement social à lui tout seul.
C’est le chanteur Sting qui a dit il y a une vingtaine d’années que la première façon de changer le monde n’était pas de le changer globalement par des mouvements de masse médiatisés (il savait de quoi il parlait étant membre, prescripteur et organisateur de grand concerts « pour la planète ») mais en essayant de changer les choses au niveau de son paradigme simple, de son microcosme, de son village, de son entourage, de sa famille. Il avait cent fois raison. Il avait compris le principe des cercles vertueux économiques qui commencent par la base en faisant boule de neige à l’ensemble de la société. J’ai appris qu’i agissait ainsi avec ses entreprises où il a plus d’une centaine d’employés et collaborateurs.
« Chacun de nous devrait être un mouvement social à lui tout seul. »
Que le ciel vous entende !
Que les socialistes se taisent, s’abstiennent d’agir et laissent faire les gens vivre et faire librement, cela marchera cent fois mieux que lorsqu’ils sont aux commandes et nous imposent leurs diktats !
La lutte initiale: quitter l’empire du nihilisme
Un livre de Philippe Nassif
« Il y a un génie en chacun de nous… » – Albert Einstein
a contrario: « il y a aussi des poissons volants, mais ce n’est pas la majorité du genre! » – Clémenceau (ou M. Audiard?).