L’impôt, ce n’est plus ce que ça a été

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L’impôt, ce n’est plus ce que ça a été

Publié le 17 août 2014
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Joie, bonheur et sourires rayonnants : à quelques semaines de la rentrée, les premiers avis d’imposition sur les revenus 2013 arrivent dans les boîtes à lettres. Et immédiatement, le contribuable, à peine rentré de vacances, dépiaute fébrilement son courrier pour vérifier si, lui aussi, fait partie de ces heureux assujettis dont les impôts, fort modestes puisqu’on est en France, pays du lait et du miel, vont encore baisser.

Car oui, c’est une certitude : pour certains d’entre eux, les impôts vont baisser. Bercy s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué de presse ces jours derniers pour bien s’assurer que tout le monde était au courant de cette information capitale : grâce aux effets sensibles et bénéfiques de tous les efforts entrepris par le gouvernement, la France va mieux et une partie des ménages, ceux à revenus modestes, verront leur feuille d’impôt s’alléger. Et en plus, il n’y aura pas besoin de remplir un cerfa complexe en triplicata, puisque ce sera automatique. C’est Bercy qui le dit.

Et pour les autres contribuables (les pas modestes, les pas pauvres, les pas non-imposables), toute augmentation du chiffre n’est en réalité qu’un sentiment de hausse ; tout le monde sait que les sentiments sont trompeurs, mais rassurez-vous, il n’y aura pas de hausse d’impôts. Michel Sapin, le Rameur des Finances, a clairement décrit la position officielle du gouvernement, entre deux ahanements poussés sur des avirons trop lourds : malgré la faible croissance (nulle), il n’y aura pas de hausse (trop forte).

Cependant, notez bien qu’il n’y aura pas non plus de remboursement de l’argent prélevé en trop suite aux énormes économies consenties par le gouvernement, qui s’acharne (et le fait savoir bruyamment) pour descendre la facture de 50 miyards sur les 3, 4 ou 5 prochaines années, si si, juré craché. Il ne faut pas rêver non plus. Et tous ceux qui recevant des e-mails douteux, se sont bêtement imaginés que les impôts pouvaient vraiment rembourser des choses, devront se faire une raison et seront probablement déçus du résultat. Du reste, de ces e-mails de phishing ou des dernières déclarations de Valls et Sapin clamant qu’ils allaient faire des économies, je ne sais pas encore clairement où se situe la plus grosse fraude.

Il faut dire qu’en matière d’austérité, la crédibilité générale des gouvernements qui se sont succédé ces derniers temps en France laisse franchement à désirer. Oh, oui, bien sûr, si « austérité » signifie « pluie drue de taxes et d’impôts », alors oui, on y est, en plein dedans. Si, en revanche et comme on l’admet plus facilement, « austérité » signifie que l’État et son administration se mettent à la diète et font des efforts pour adapter leurs dépenses avec les rentrées fiscales, alors non, décidément, l’austérité n’est toujours pas là. L’administration française est même toujours dans le peloton de tête des plus dépensières.

dépenses publiques - austérité qui dépote

Cette constatation, faite et refaite par chacun des Français et notamment par ceux qui paient, continuellement, des impôts, incite peut-être ces derniers à se poser une question, aussi pertinente qu’agaçante : à quoi bon ?

À quoi bon payer tous ces impôts puisque, quoi qu’il arrive, les dépenses publiques ne seront pas maîtrisées ? À quoi bon, puisque les services rendus en contrepartie sont de plus en plus médiocres, voire carrément mauvais ? À quoi bon alors que le futur qui se dessine en France semble de plus en plus sombre ? À quoi bon, alors que la dette ne sera pas remboursée ?

Pas étonnant, dès lors, de constater que les réticences s’accumulent du côté des payeurs, qui multiplient assidûment les demandes de délais ou les remises gracieuses. Le plus inquiétant ici reste qu’à côté de ceux qui, faisant œuvre utile de résistance active contre l’État en demandant, systématiquement, des réductions et des délais, que ce soit justifié ou non, on trouve un nombre croissant de Français qui n’ont même pas le luxe de faire ces demandes pour le plaisir de ralentir l’énorme machine bureaucratique, mais bien parce que leurs finances ne leur permettent plus de nourrir la bête.

Ainsi, les relances pour les demandes de paiement d’impôts sont passées de 4.51 millions en 2011 à 10 millions en 2013 ; les demandes de réductions gracieuses sont, elles, passées d’un million à 1.28 million sur la même période. Peut-être cette augmentation s’explique-t-elle en partie par la multiplication d’articles de presse expliquant en détail comment procéder pour, justement, demander réduction ou étalement de ces impôts, ou, plus simplement, peut-être — hypothèse moins rose encore mais pas moins crédible — les contribuables se sont-ils appauvris ? Du reste, ce qui est vrai pour les particuliers l’est aussi pour les entreprises qui, elles aussi, accumulent les délais de paiement des cotisations sociales…

En tout cas, si, après les savants calculs de Bercy, quelques ménages nouvellement imposables échapperont bien cette année à toute augmentation d’impôts, voire n’auront pas à payer cette fois-ci, la fiscalisation de la part employeur des complémentaires santé devrait en revanche rendre imposable quelque 252.000 foyers supplémentaires, tandis que la fiscalisation des heures supplémentaires, appliquée pour la première fois sur une année entière, fera entrer dans l’impôt près de 200.000 ménages de plus.

Oui, vous avez bien lu. Alors qu’on fanfaronne à Bercy sur les contribuables qui vont échapper à la saignée annuelle, les mêmes politiciens s’empressent d’oublier les autres contribuables, bien plus nombreux, qui vont s’en cogner une nouvelle tranche. Youpi ! L’impôt s’étend donc à de nouvelles couches qui, elles aussi, vont devoir manifester leur « consentement à l’impôt », cette petite partie douce-amer du vivre-ensemble français qui permet à la société de continuer à fonctionner avec le brio que le monde entier nous envie.

sapin et le consentement à l'impôt

La distribution des avis d’imposition continuera encore quelques jours. Des centaines de milliers d’aoûtiens, rentrant de vacances, découvriront qu’ils sont, au contraire de ce que les discours lénifiants de la caste politique actuellement au pouvoir avaient laissé entendre, de nouveaux assujettis au tonneau des Danaïdes de l’État français. Il sera intéressant de regarder comment ces populations nouvellement fiscalisées réagiront alors. Et parallèlement, il sera aussi fort éclairant de regarder, dans quelques mois, les performances de la collecte fiscale.

Entre le consentement à l’impôt et l’effet Laffer, m’est avis qu’on n’a pas fini d’entendre parler des problèmes budgétaires français.

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En surcroît, une petite vidéo :

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Sur le web

Voir les commentaires (18)

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  • Si on rendait publics ce que touchent les élus et hauts fonctionnaires, leurs avantages en nature, ainsi que leur déclaration de revenus, il n’y aurait plus du tout de consentement à l’impôt de la part des autres citoyens. On a dit « transparence », non?
    Et quand ceux qui nous gouvernent parlent de « justice » , ils veulent dire quoi exactement?

    • Il n’y a déjà plus consentement à l’impôt, comme le montre l’exil extérieur et l’exil intérieur massifs des Français. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand l’Obèse écrase, au nom du collectivisme socialiste, les secteurs économiques qui ne le regardent pas, secteurs où il n’a rien à faire, où il est parfaitement incompétent, où il corrompt tout par son clientélisme pervers, où il provoque volontairement chômage, pénurie et pauvreté pour satisfaire quelques intérêts privés de politiciens et hauts fonctionnaires assoiffés de l’argent des autres, le consentement à l’impôt est mort. C’est ainsi que la pseudo démocratie qu’est la social-démocratie dévoile son vrai visage, une banale dictature comme il y en a eu des centaines par le passé. Il est temps d’instaurer la véritable démocratie, débarrassée de la gangrène socialiste immorale et périmée. Il est temps que la France entre enfin, libérée de l’Obèse, dans le XXIe siècle.

    • @huger
      Déjà, si on informait les gens du coût de tout ce qui semble couler de source, tel le prix d’une année scolaire pour un enfant, d’une équipe de pompiers, etc.
      Les gens ne seraient peut-être pas tous contre l’impôt, mais exigeraient tous davantage de contrôle et d’efficacité. Et auraient peut-être tendance à ne pas abuser des services payés par la collectivité.

      • Ce qui me tue c’est que le Conseil général du val de marne d’obédience communiste cherche à faire peur aux gens en les enfumant pour qu’ils signent la pétition contre la suppression des départements; en leur disant qu’il n’y aurait plus d’ordinateurs gratuits pour l’entrée au collège en sixième.
        Et des gens signent convaincus de cette argumenta tion de m…

        • ben oui, mais c’ est le discours schizophrène de tout un chacun en France, se plaignant d’ un côté de payer trop d’ impôts et en même temps, au moindre problème, réclamant l’ intervention de l’ état, du député, du maire…Etc.

          • Oui, enfin comme ils paient d’avance et de toute façon, il est normal qu’ensuite ils réclament. S’ils ne payaient pas, êtes-vous si sûr qu’ils réclameraient plus d’état ?

        • ils ont bien raison : c’est les régions qu’il fallait supprimer, pas les départements.

          comme quoi , mème un communiste peut sortir des choses sensées …

        • Ce qui me tue c’est que le Conseil général du val de marne d’obédience communiste cherche à faire peur aux gens en les enfumant pour qu’ils signent la pétition contre la suppression des départements; en leur disant qu’il n’y aurait plus d’ordinateurs gratuits pour l’entrée au collège en sixième.

          Et c’est là qu’on voit la dérive progressive de la dépense et des délires collectivistes. Quand j’étais enfant dans ce même département (déjà communiste), le truc c’était un survêtement (foireux, proche des tenues de schtroumpf du service militaire) gratuit quand on rentrait en seconde 😉 Un ordinateur, en sixième, visiblement il y a de plus en plus d’argent (ah, on me dit qu’en fait c’est le contraire).

  • l’impot ? ça eu payé …

    mais ça paye plus ! …

  • Réjouissons-nous braves gens.
    Nos commentateurs zélés de Francetélévisions viennent d’annoncer que Normal1er recevra demain à 18 h30 tous les athlètes ayant participé brillamment aux championnats d’Europe d’athlétisme.
    La république socialiste bananière dans toute sa splendeur.
    la France est en faillite et notre petit despote Normal1er va chercher sa part de gloriole, en se montrant complaisamment avec des sportifs dont tout le monde se fout.

  • moi j ai tout vendu a temps , j’ai placé mes sous en suisse et je suis au Portugal…ouf !!

    • Ah oui, et bien Patrice « Moi » vous me faites carrément ch… Non pas que je vous envie, non, vos soussous planqués en Suisse et vos féfesses au Portugal je m’ en contrefiche, c’ est juste que vous devriez changer de nationalité et respecter un pays plus pauvre que le votre, et ne pas venir exposer cyniquement votre p’tain de bronzage.

      • j ai pris la nationalité belge ,comme ça je ne paye pas d impots et je boit des bières avec Gérard ,et quand je vais a geneve je fais la fête avec delon et aznavour , c est super la vie sauf qu il ne faut plus être francaoui….!

        • Stéphane ,quitte la cgt et travaille ,tu seras riche ,et tu pourras t éclater !!

          • @patrice
            Je ne suis pas riche, et je m’éclate quand même. Je travaille, ne cotise pas à la cgt, mais je comprends Stéphane (qui travaille sûrement, lui aussi)
            L’abondance de bien ne nuit pas, mais je n’irais pas jusqu’à quitter mon pays, mes proches, ma langue pour conserver le magot que je me suis constitué grâce à mon travail.
            Il se peut que vous ayiez perdu gros en quittant la France, à part les ronds qui garnissent votre compte numéroté. Pour vous en rendre compte, il faudrait que vous accordiez de la valeur à autre chose que votre pactole.

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