Par Rafaël Amselem.
Parmi sa longue liste de problèmes, notre cher Président commence à être légèrement débordé : le chômage, la dette, les dépenses publiques, de plus gros soucis comme la carte des régions… Comprenez, quitte à aggraver le climat social, autant essayer de faire quelques économies sur cela plutôt que sur le train de vie des fonctionnaires, ou encore le poids de l’État. Ce ne sont que quelques exemples d’idées et je suis sûr que personne auparavant ne les a eu, n’est-ce pas ? Et dans ce gouffre sans fin, François Hollande doit faire face à un imprévu. En effet, l’Union Européenne est sous la menace de la déflation !
Dans mes recherches sur le libéralisme, j’ai commencé il y a peu à m’intéresser à la monnaie et aux banques centrales.
Qu’est-ce que la déflation ?
La déflation est un principe économique assez simple. Mais faisons un très rapide dessin de notre modèle monétaire. Dans notre système économique, la monnaie en circulation, celle que vous gagnez, celle qui est prêtée, celle qui est sous forme scripturale etc., est appelée la masse monétaire. Si elle augmente, la monnaie perd en valeur, parce qu’elle est moins rare. Si elle diminue, la monnaie gagne en valeur, car elle est plus rare.
Comment cette masse monétaire peut-elle varier ?
Dans le cadre du système européen, la monnaie est régulée par la Banque Centrale Européenne, principalement par ce que l’on appelle le taux directeur. C’est le taux auquel elle prête de l’argent aux banques, qui vont elles-mêmes le répercuter sur leur taux de crédits. Donc plus le taux directeur est bas, plus les banques vous prêteront à un taux bas, ce qui débloque la machine à crédits, et donc une augmentation de la masse monétaire (phénomène d’inflation). Plus il est haut, moins les ménages emprunteront, ce qui à la longue fait baisser la masse monétaire. De plus lorsque l’on rembourse un crédit, la monnaie prêtée disparaît de la circulation, comme s’il n’avait jamais existé. Bien entendu, cela ne suffit pas à faire varier cette dernière, mais cela a sa grande importance. Les ménages emprunteront aussi en fonction du climat économique, et de leurs projets.
Mais alors, qu’est-ce que la déflation ?
Tout simplement, la déflation est une baisse de la masse monétaire en circulation sur le marché. La monnaie prend donc de la valeur, ce qui a pour effet que les prix baissent.
Ce que craignent les économistes est que si les prix baissent, les ménages reportent leur consommation, allant même jusqu’à épargner. Pourquoi acheter aujourd’hui ce qui sera moins cher demain ? Les entreprises perdent donc du chiffre d’affaires. Alors, elles baissent le prix de leurs produits en vente pour inciter à consommer. Ainsi, au vu de la baisse continuelle des prix, les ménages décident de ne plus consommer, puisque tout sera moins cher demain.
Attention ! Il ne faut pas confondre la déflation monétaire et la déflation due à la concurrence, l’une est réellement bien plus bénéfique que l’autre, je vous laisse deviner laquelle.
Et là , c’est le drame !
Enfin n’allons pas plus vite que la musique. Un premier reproche peut être fait à cette crainte. En effet, nous avons des besoins nécessaires dans l’immédiat. Pour beaucoup que l’on achète, nous avons besoin de le consommer dans l’immédiat. Il n’y a donc pas à avoir de craintes quant au ralentissement trop brutal de la consommation. Ce que font les économistes, c’est essayer de prévoir le comportement des ménages dans une situation économique donnée. Bien sûr que dans l’économie, nous pouvons avoir tendance à avoir le même comportement, mais il me semble impossible, pour les économistes, de savoir avec certitude ce que les ménages prévoient de faire : étant tous des individus, nous avons tous des comportements pouvant varier. Un exemple très simple : celui de l’IPhone. La plupart des consommateurs l’achèteront à sa sortie, quand son prix est bien élevé – comme s’il n’était pas déjà assez cher – au lieu d’attendre la baisse naturelle de son prix.
Concernant la marge des entreprises, elle comprend les prix et les coûts. Or, le coût, c’est aussi un prix. S’il baisse autant que les prix, cela n’affecte en rien l’entreprise.
L’histoire nous montre aussi que la déflation n’est pas égale à la récession. L’exemple très simple est celui des États-Unis au XIXème siècle, qui a connu deux périodes de déflation d’une quarantaine d’années chacune, pendant lesquelles la croissance fut maximale. Tant que le système continue d’innover, la déflation n’affecte pas grande chose .
Enfin n’allons pas plus vite que la musique. Valls et Hollande ont de quoi se réjouir, cela leur donne les moyens de détourner notre attention et d’accuser le coup face à l’Allemagne.
Réaction de la BCE : créons de la monnaie !
Face à cette menace, la BCE a décidé en juin dernier d’abaisser son taux directeur à 0,15%, taux historiquement bas (auquel vous pouvez retirer l’inflation, ce qui donne un taux négatif !). Une fois de plus, la BCE, habillée de sa cape rou… heu bleue étoilée, nous sauve de cette impasse en relançant la machine à crédits. Ou alors, nous entrons dans un système à effet de bombe à retardement ? L’exemple le plus récent, en 2008, nous montre qu’abaisser anormalement son taux directeur génère des bulles. La Fed, en abaissant son taux directeur en 2001 – toujours pour « relancer la croissance » – a créé ce monstre, cette bulle, qui a fini par éclater. Comment pouvons-nous encore recommencer les mêmes erreurs ? Injecter de la masse monétaire en permanence n’est pas un garant de croissance et de consommation à long terme. Au lieu de laisser le marché se développer de manière naturelle, les gouvernements les dopent, laissant place aux investissements et manipulations d’argent plus que douteux. Les Banques Centrales manipulent la monnaie de manière irresponsable au service des États et des riches, en prenant la responsabilité de jouer avec le feu, dans un système où les économistes sont très loin de tout connaître, surtout en matière monétaire. Créer de l’inflation, en injectant du crédit, et donc en diminuant la valeur de notre monnaie, revient à taxer les plus pauvres et les épargnants, tout en aidant les plus riches. C’est-à -dire, ceux qui peuvent commercer avec cette nouvelle valeur monétaire avant les autres.
Je ne doute pas des effets bénéfiques à court terme de l’augmentation de la masse monétaire. Mais cette vision est dévastatrice à long terme, c’est même devenu la spécialité de nos amis socialistes et keynésiens, de ne voir que le court terme.
Mais je m’égare, j’allais commencer mon discours autrichien sans avoir fini de parler de la déflation.
Si l’inflation est une mauvaise chose, laisser la déflation s’installer le serait-il aussi ? Nous sommes dans une situation où plus personne n’emprunte. Mais je suis convaincu que si une crise déflationniste doit apparaître, il faut la laisser éclater. Pour la simple et bonne raison que les Banques Centrales ne font qu’aggraver la situation en retardant continuellement une future et inévitable crise économique.
D’après Jörg Guido Hülsmann, la déflation serait même un moyen de « nettoyer » notre économie d’une inflation passée, symbole d’une richesse imaginaire. Warren Harding, président des États-Unis dans les années 20, a laissé volontairement émerger une crise déflationniste, afin que disparaissent tous les mauvais investissements, et la faillite de ce qui n’aurait jamais dû prospérer en économie. S’en est suivie, un an plus tard, une forte croissance. La déflation n’est pas souhaitable pour la BCE, car elle n’est pas l’intérêt des banques privées avec lesquelles elle est en connivence, ni celui des États et de leur dette. D’ailleurs, notre super Mario Draghi, président de la BCE, n’exclut pas un programme de Quantitative Easing s’il s’avère que le risque de déflation devient trop important. Nul besoin de commenter ceci.
Je préfère que nous devions faire face à une crise, certes qui sera difficile à affronter, mais qui sera toujours plus souhaitable qu’un crash total, dû à une nouvelle bulle volontairement créée. Il n’est pas possible de maintenir un rêve de croissance ainsi.
Penser à un autre système
Il serait peut-être temps de mettre en place un système de libre banque, où la valeur de la monnaie et du crédit sera la plus juste possible. Un système où l’épargne gagnera sur l’impression de billets, qui, il me semble, ne devrait pas être un monopole d’État. La monnaie n’est pas un outil politique, mais bien économique. Elle est là pour permettre les échanges, si nécessaires à notre système. Les monnaies-fiat mises en place par nos puissances étatiques ne sont bonnes qu’à financer les dépenses publiques et à imprimer toujours plus de billets. Fort heureusement, d’autres monnaies naissent, nul besoin de citer le Bitcoin, qui commence à  être connu, il me semble ; et j’espère que l’or redevienne une base dans notre système monétaire international. La voie autrichienne doit être étudiée !
Sous mes airs de donneur de leçons, et malgré mon jeune âge, j’ai bien conscience de ne pas être un spécialiste en économie, encore moins en matière monétaire. Il y a très certainement des erreurs dans tout ce que je viens d’écrire, et j’espère être corrigé. J’ai encore beaucoup à apprendre, mais il me semble que cette injustice doit être réparée. Les banques centrales ne sont que des instruments à créer de la fausse croissance dans l’intérêt de certaines puissances, et de leur donner du « crédit ». Le problème des banques centrales est qu’elles ne respectent pas le juste taux d’intérêt pour prêter, elles ne tiennent pas en compte la demande en crédit, et les réserves en épargne.
Pour nos chers politiciens, inutile de se tourner vers l’Allemagne, ou au principe de l’Euro, vous, les dirigeants, êtes fautifs.
La réalité est très simple : notre système est faussé par les banques centrales. Nous ne pouvons pas continuellement inventer de la richesse par la création monétaire. Nous ne pouvons pas ad vitam aeternam créer un mirage sur notre monde, surtout dans un domaine aussi primordial que l’économie. Nous ne pouvons pas ainsi jouer avec l’argent, dans un système où ce sera toujours le plus pauvre qui trinquera, et où on criera à la faillite « du système capitaliste ultra-libéral ».
« Il ne faut pas confondre la déflation monétaire et la déflation due à la concurrence »
Si la déflation monétaire est facile à comprendre (destruction de monnaie par la BC), dans le cas de la déflation due à la concurrence, puisque la monnaie n’est pas détruite dans ce cas, où peut bien être passé le stock de monnaie excédentaire ?
L’insondable mystère de la monnaie perdue…
La déflation ne vient pas forcément de la destruction de la monnaie par la BC via l’augmentation du taux directeur, elle peut venir d’autres facteurs comme des impôts trop hauts, le remboursement des crédits sans en prendre de nouveaux etc…
La déflation due à la concurrence n’a rien à voir avec la masse monétaire, on parle ici de déflation pour l’image de la baisse de prix.
Les prix unitaires baissent, mais peut-etre que les quantites augmentent, ou que de nouveaux produits apparaissent?
MV=PT, si vous ne voyez pas où M a diminué, c’est que c’est V qui a été réduite.
Effectivement, V la vitesse de circulation de la monnaie aura diminué, ce qui indique qu´un résidu de la masse monnétaire sera sorti du système momentanément: phénomène de thésaurisation…
Si la production augmente, et que la masse monétaire reste stable, les prix baissent, ce qui signifie que la monnaie a plus de valeur. C’est cela la déflation aux USA au 19ème siècle. Cette déflation ne pose aucun problème, bien au contraire.
@MichelO En poursuivant votre raisonnement, si V ralentit vers 1 en même temps que P ralentit au risque de baisser (ce qu’on observe actuellement), T (l’économie en volume) ne dépend plus que de M. La BC sera dans ce cas incitée à booster M pour ne pas freiner l’économie par manque de monnaie. Et hop, un TLTRO… non, deux c’est mieux ! Par ailleurs, si V est très proche de 1, cela signifie peut-être qu’une partie de M est thésaurisée. Etrange comportement que cette thésaurisation alors que la BC imprime, ce qui fait perdre sa valeur à chaque unité thésaurisée de M. Il s’explique peut-être par une peur de l’avenir plus forte que la perte de valeur, une défiance nouvelle envers la BC, un doute quant à sa capacité à gérer au mieux la monnaie. Parce qu’il ne faut pas oublier que la BC n’a strictement aucune idée de V et ne connaît P et T qu’avec retard et approximation. Bref, M est gérée au doigt mouillé par le banquier central, ce qui n’est pas fait pour rassurer l’investisseur. Dur métier !
@Amselem : les impôts sont neutres ; passant d’une poche à l’autre, globalement la monnaie est inchangée. Oui, le désendettement des agents économiques ralentit la création monétaire, malgré les incitations de la BC pour nous faire bouffer de force sa nouvelle monnaie. Alors, pensez à ce qui va arriver quand l’Etat va devoir lui aussi se désendetter pour éviter le défaut. Ca promet d’être passionnant à observer.
@BABA : Oui. il faut bien voir les deux côtés de l’équation. Si les quantités augmentent (T), logiquement V aura tendance à augmenter (plus de transactions implique une vitesse de circulation plus rapide pour M stable). Par contre, M baissera avec P, situation éminemment déplaisante pour tous les petits politiciens de la création qui promettent la lune gratuite à leurs clientèles.
@Vladimir : tout à fait ! Lorsque P baisse et que T augmente, V ou M ou les deux doivent augmenter. Puisque V augmente plutôt en fonction des quantités (gains de productivité), M augmente de valeur (pour une quantité de monnaie stable) plutôt en fonction des innovations pures.
Merci à tous les 4. Pour être plus précis, j’aurai dû écrire « L’insondable mystère de la monnaie perdue pour les hommes de l’Etat ». En cas de déflation, qui sont donc ces faquins osant faire disparaître toute cette belle monnaie fraîchement imprimée ? Scrogneugneu ! Vite, des coupables ! Vite, des boucs-émissaires !
Le stock de monnaie excédentaire est en fait lié au phénomène de thésaurisation, on a tout simplement de la monnaie qui sort du circuit monnétaire sous forme d´épargne non investie. ( ça à l´air très keynésien comme explication …)
La thésaurisation n’est qu’un hypothèse. La limite du raisonnement, que j’avoue assez osé par ailleurs (mais c’était pour la bonne cause), est d’être établi sans compter l’extérieur.
J’ai lu un tas d’article sur ce sujet récemment, mais celui-ci est le meilleur.
Ah merci beaucoup!
 » Il y a très certainement des erreurs dans tout ce que je viens d’écrire, et j’espère être corrigé.  »
Seul éclair de lucidité de cet article ridicule.
Dans le monde réel, avec monnaies flottantes interconnectées, la déflation s’est toujours traduite par une calamité durable. Il n’existe aucun contre exemple actuel.
« Dans le monde réel, avec monnaies flottantes interconnectées, la déflation s’est toujours traduite par une calamité durable. »
Avez-vous des exemples ???
On a des exemples sur l’inflation qui provoque toujours une calamité durable : toute l’Amérique latine, L’UE, Zimbabwe… 😉
Oui des exemples on en a, le Royaume Uni dans les années trente qui a voulu garder sa convertibilité or au côut d´une grave crise économique et sociale interne. On a aussi l´épisode du bloc de l´or qui a vu la France et des pays d´Europe du Sud maintenir une monnaie forte au prix d´une crise interne là aussi. Et puis l´Argentine de 2001 dont la crise provient s´une surévaluation de sa monnaie et de tensions déflationnistes … Les exemples ne manquent pas. La logique est assez simple à comprendre. Si les prix baissent, les entreprises réalisent moins de marges. Dès lors elles investissent moins. Elles créent donc moins de richesse, il y a donc moins de croissance. Je pense que ce blog est le point de rencontre d´économistes de l´offre. La déflation est un impôt qui ponctionne directemment l´offre, je ne comprends pas bien votre point de vue, que vous soyez hostiles à l´inflation, soit, je le conçoit. Je trouve presque dogmatique que vous défendiez par opposition le contraire. L´école classique c´est l´école de la masse monnétaire neutre.
Non. Le problème est qu’à la sortie de la guerre, les États se sont mis en tête de retrouver la convertibilité d’avant-guerre.
Le gold exchange standard a été mis en place pour ça, donnant à la Grande Bretagne un privilège monétaire impérial dont elle a abusé, utilisant ce système pour utiliser la planche à billets avec la convertibilité.
Les USA, pour empêcher la fuite de l’or ont aidé la GB en imprimant à leur tour, lançant par la les années folles.
Quant à l’Argentine, le problème vient du financement de la bureaucratie avec la planche à billet alors qu’il y avait parité avec le dollar. Au moment où ils ont du y mettre fin, ça a posé des problèmes.
Le problème ici, c’est qu’il s’agit d’une déflation par credit crunch et pas d’une déflation par thésaurisation ou simplement par augmentation de Q.
« Nous tenterons de procéder à une déflation intelligente et courageuse, nous mettrons un terme aux emprunts gouvernementaux qui empirent la situation, et nous nous attaquerons aux coûts élevés des mesures étatiques avec toute l’énergie et la compétence dont les républicains sont capables. Nous promettons ce soulagement qui découlera de la fin du gaspillage et de l’extravagance, ainsi que du renouveau des pratiques de frugalité publique, non seulement dans le but de diminuer le fardeau fiscal, mais aussi parce que cela constituera un exemple pour stimuler l’épargne et la prudence économique dans la vie privée. » -Warren Harding
« Warren Harding, président des États-Unis dans les années 20, a laissé volontairement émerger une crise déflationniste, afin que disparaissent tous les mauvais investissements, et la faillite de ce qui n’aurait jamais dû prospérer en économie. S’en est suivie, un an plus tard, une forte croissance. »
Bonjour,
On peut retenir deux définitions de « déflation » :
(1) Comme vous le faites, une diminution de la masse monétaire
(2) Un gain du pouvoir d’achat d’une unité monétaire.
Les deux sont-elles équivalentes, voilà la grande question qui divise la pensée économique. La définition (2) a pour conséquence une baisse des prix (encore qu’on peut aussi palabrer sur ce qu’on entend par niveau général des prix), c’est d’ailleurs uniquement comme cela qu’on peut mesurer (donc de manière indirecte) le gain ou la perte du pouvoir d’achat d’une unité monétaire. C’est d’ailleurs pour cela que (2) est souvent remplacé par (2’) : baisse des prix. Si (1) et (2) sont équivalentes, on doit pouvoir montrer qu’une diminution de la masse monétaire entraîne une baisse des prix. Or c’est loin d’être évident. Ce sont les travaux d’Albert Aftalion qui mettent en doute la relation causale « baisse de la masse monétaire (et donc réciproquement hausse de la masse monétaire) -> hausse des prix (resp. baisse des prix) ». Dans Monnaie, Prix et changes. Expériences récentes et théorie, il explique que cette relation est vérifiée pendant certaines périodes (ex. entre 1914 et 1919) mais non vérifiée pendant certaines autres (ex. entre 1919 et 1939). Mais il va même plus loin et montre qu’en fait ce sont plutôt les variations des prix qui commandent les variations de la masse monétaire. A l’origine, il faut s’intéresser aux individus eux-mêmes et à la valeur qu’ils accordent à l’unité monétaire. Rien ne permet de dire qu’ils accordent la même valeur à celle-ci. Certains peuvent estimer qu’une unité monétaire doit permettre d’acheter telle quantité de biens (surtout des biens indispensables) alors que d’autres peuvent estimer qu’elle doit permettre d’en acheter davantage. Ainsi la valeur de la monnaie dépendra « des satisfactions que chacun attend de l’unité monétaire plutôt que des satisfactions que donne cette unité ». Si donc il y a une hausse de la satisfaction espérée d’une unité monétaire, les prix vont baisser. Pourquoi cela entraînera une baisse de la masse monétaire ? Parce que l’argent économisé grâce à la baisse des prix, sera thésaurisé et que les crédits diminueront. Tout cela risquant de créer une spirale : les agents voyant une tendance à la baisse préférant attendre tant que possible.
Dans la suite, je prends la définition (2’), notamment parce que c’est celle-ci qui est utilisée communément et en particulier dans les discours actuels. Vous avez entièrement raison de distinguer déflation ayant une cause monétaire et déflation provoquée par l’amélioration de l’appareil productif : économies d’échelle, efficacité productive due à l’innovation, l’automatisation, par exemple, cela explique notamment l’exemple des USA au XIXème siècle. Par contre, que nous ayons besoin de consommer est une évidence mais même en période de récession, il y a toujours de la consommation, le problème est que celle-ci n’est pas suffisante. Concernant les profits, votre raisonnement serait valide dans un système où tout se ferait instantanément, immédiatement sans régime transitoire, or ce n’est pas du tout le cas. Le processus de production est un processus temporel, or en période déflationniste, pendant ce processus les prix vont baisser. L’entreprise va donc avoir acheté des biens, des services (les consommations intermédiaires) à un prix plus élevé que lorsqu’elle vend sa production, c’est bien pour cela que la déflation est dangereuse pour les profits. En plus à cela s’ajoute le problème des salaires, là encore les salaires (qui ne sont pas prix en compte d’ailleurs dans l’indice des prix) ne vont pas diminuer immédiatement (même dans un système ultra –flexible) pour deux raisons : 1. Comme pour les consommations intermédiaires, ils sont versés avant que la production ne soit vendue. 2. La question de la rémunération salariale a un fort caractère social. On peut assez bien imaginer que vouloir les baisser engendrera des conflits, des négociations, qui feront tourner l’horloge.
Vous vous dites favorable à un système totalement fractionné, ce que vous appelez « un système de libre banque, où la valeur de la monnaie et du crédit sera la plus juste possible » . On pourrait déjà discuter sur le sens de « juste » valeur de la monnaie tout comme d’ailleurs lorsqu’on parle du « juste » prix pour une marchandise, mais passons là -dessus. Qu’est-ce qu’implique un système totalement fractionné ? Tout d’abord des échanges qui sont rendus plus difficiles du fait des coûts de conversion et de l’incertitude sur les taux de change entre les monnaies produites par les différentes banques. Des attitudes spéculatives sur la monnaie qui perd ainsi son rôle de liquidité pour devenir un titre financier comme un autre (ce qui pour le coup peut entraîner de la déflation). Une grande volatilité des cours. En réalité, c’est même contre l’essence de la monnaie d’avoir un système fractionné entre différentes devises. La monnaie est le bien liquide par excellence, celui qui doit être reconnu par tous, avoir la confiance de tous. Il est donc naturel que partant d’un système fractionné, on aboutisse à l’avènement d’une monnaie unique pour éviter les désagréments cités plus haut et donc faciliter les échanges : il est naturel pour un individu d’adopter la monnaie utilisé par le groupe avec lequel il fait le plus d’échanges. Ainsi, petit à petit, les groupes grossiront et certaines monnaies disparaîtront, pour qu’au final, une parmi celles de départ triomphe, tout cela au nom de l’efficacité économique.
1/ « ce sont plutôt les variations des prix qui commandent les variations de la masse monétaire. » : sous régime de monnaie monopole avec banque centrale, cette déclaration signifie que les banquiers centraux sont incompétents et provoquent les crises parce qu’ils ne peuvent pas comprendre es événements. Pourquoi pas ? Cela semble assez pertinent, du moins conforme à ce qu’on observe actuellement ou, historiquement, avec l’origine de la crise de 29.
2/ « en période de récession, il y a toujours de la consommation, le problème est que celle-ci n’est pas suffisante. » L’idée d’une consommation insuffisante n’a pas de sens car les hommes libres consomment en fonction de leurs productions qu’ils échangent. S’ils veulent consommer plus (resp. moins), ils adaptent leur production et leurs échanges à la hausse (resp. à la baisse) en fonction des prix et des quantités des marchés. Cependant, sous l’effet de la loi des grands nombres, les décision des uns à la baisse sont compensées par les décisions des autres à la hausse. De même, une récession dans un secteur économique ne peut entraîner de récession dans les autres secteurs. La cause d’une récession générale a donc à une origine exogène au marché. Alors que la nature inhospitalière est désormais relativement bien dominée grâce aux bienfaits du capitalisme, si les hommes ne produisent pas assez par rapport à leur souhait de consommation, c’est qu’ils ne sont pas suffisamment libres, essentiellement parce que le pouvoir politique détruit les capitaux ou les spolie à son profit. Il est intéressant de noter que le Pape l’a très bien expliqué, lui qui a récemment exhorté les dirigeants du monde à libérer l’accès aux capitaux pour toutes les populations, ce qui signifie libéraliser l’économie. Sans surprise, Il réclame plus de capitalisme pour libérer les populations grâce à la production et l’échange, pas plus de collectivisme socialiste pour les enfermer dans un esclavage idéologique stérile.
3/ Le prix d’une monnaie universelle sans concurrence, donc sans marché, sera définitivement inconnu. Cette monnaie ne pourra donc plus servir de contrepartie dans l’échange et ne servira à rien, sauf peut-être pour allumer la cheminée ou caler l’armoire. Les monnaies monopoles actuelles sont toutefois dotées d’un tarif administratif (taux directeur des banques centrales) pas trop délirant parce qu’elles sont en concurrence entre elles sur le Forex. Mieux que rien, cette situation reste un pis-aller loin d’être satisfaisant. Au sein d’un territoire donné, la monnaie est un bien comme un autre qui doit avoir un prix et une quantité instantanés, continuellement actualisé. Les prix des monnaies, comme pour n’importe quel bien, apparaissent donc grâce au marché, autrement dit grâce à la concurrence entre plusieurs monnaies sur un même territoire. Rien ne justifie les monopoles monétaires territoriaux actuels. La question des coût de conversion entre monnaies en concurrence est parfaitement accessoire. Enfin, depuis que nous savons appris qu’un monopole est toujours conséquence d’une intervention étatique inappropriée, lorsque les Etats auront rendu la monnaie au marché, il y aura en permanence concurrence entre plusieurs monnaies. Mieux, il n’y a que la concurrence monétaire pour éviter que les banques ne deviennent TBTF, menaçant toute l’économie par les décisions de quelques banquiers profitant de la solidarité de fait qu’impose une monnaie monopole. L’avenir, sans aucun doute, est à la concurrence monétaire, certainement pas à l’émergence d’une monnaie universelle.
1. Il faudrait un peu développé votre raisonnement. Pour ma part j’aurai plutôt tendance à considérer que c’est la réciproque (variation monétaire commandant la variation du niveau des prix) qui montrerait (au moins en partie) que les crises sont causées par les banques centrales.
2. Il est vrai que j’aurai dû dire : la consommation est moindre que le cycle précédent, ou encore, la consommation est insuffisante pour que le PIB augmente. Par contre, la loi des grands nombres n’a pas grand-chose à voir avec ce que vous dites, c’est simplement une moyenne statistique. Ensuite, il faut abondonner cette conception walrassienne des agents économiques rationnels, indépendants, comme s’ils étaient dans un bulle et enfin prendre conscient que les agents économiques sont des êtres sociaux, qui ont des comportements mimétiques, qui interagissent avec leurs semblables (hors marché, d’ailleurs dans le modèle walrassien, les agents n’interagissent pas directement entre eux et via un media, le commissaire priseur virtuel). La récession dans un secteur peut bien entendu entraîner une récession dans un autre. Les différentes secteurs sont interconnectés de plusieurs manières. Directement, par exemple le secteur de l’automobile vendant et produisant moins d’automobile aura besoin de moins de matières premières (acier par exemple), ce qui peut réduire sa production. Indirectement. Une récession dans un domaine entraînera baisse de salaires, licenciements donc baisse de la consommation dans d’autres secteurs.
3. Parler du prix d’une monnaie n’a pas grand sens étant donné que le prix est une grandeur monétaire. C’est comme si vous parliez de la longueur d’une longueur, pas grand sens. Par contre elles sont commensurables tout comme le mètre avec le miles. Nous vivons déjà dans un système où il existe une monnaie non pas universelle car existe à côté d’autres monnaies, mais au moins une monnaie hégémonique, le dollar. Lorsque vous dites : « Cette monnaie ne pourra donc plus servir de contrepartie dans l’échange et ne servira à rien », vous n’avez pas compris ce qu’est la monnaie ! Ce qui fait que lorsque je vais chez mon boulanger et qu’il accepte mon billet ce n’est pas grâce au taux directeur, mais parce qu’il sait que le billet que je lui donne lui permettra d’acheter des biens et services. La monnaie est un objet social qui repose sur une cohésion minimum de la société dans laquelle les agents vivent. Ce qui montre bien que l’hypothèse walrassienne est empiriquement fausse. Vous déclarez que la question des coûts de conversion est accessoire mais c’est une affirmation gratuite. Bien entendu que les individus vont préférez avoir une monnaie unique plutôt que de devoir aller changer la monnaie de leur porte-feuille pour aller acheter leur pain puis aller changer la monnaie pour acheter leur côte de bœuf, etc ! Non seulement ils perdent du temps, ils paieront des commissions, et en plus en fonction du taux de change ils risquent de perdre du revenu réel ! L’histoire montre plutôt une tendance à l’universalisation de la monnaie, mais je comprends que vous qui fantasmez sur le siècle passé, vouliez revenir en arrière.
1/ Dans les deux sens, les banquiers centraux ne semblent donc rien maîtriser, malgré leur air docte et pénétré destiné à abuser les croyants. Et pourtant, ils ont l’incroyable prétention de fixer le prix de la monnaie !
2/ Les licenciements n’entraînent pas la baisse de la consommation globale mais au contraire son augmentation : les employés rendus disponibles par la faillite des anciens secteurs non rentables sont récupérés par les secteurs plus rentables et obtiennent de meilleurs salaires. Il peut y avoir quelques courtes périodes d’ajustement cycliques mais globalement, on s’en fout. Par conséquent, ces crises sectorielles ne peuvent pas être synchrones à l’ensemble des secteurs. La faillite d’un secteur sert toujours à booster les autres. Par conséquent, c’est bel et bien la restriction ou l’interdiction des licenciements qui entraînent la baisse générale de la consommation par le chômage de masse, comme suite à la baisse de la production, parce que ces politiques empêchent les entreprises de fonctionner, donc les nouveaux secteurs d’émerger.
Vous savez, taxer et réglementer le tabac a pour objet de limiter l’usage du tabac, et ça fonctionne plutôt pas mal. Eh bien, pour le travail et l’emploi, on observe exactement les mêmes effets. Etonnant, non ?
Une crise systémique ne peut apparaître qu’à la suite d’une intervention irresponsable de l’Etat et de ses excroissances. A ce titre, l’Etat est le principal responsable des crises majeures. Il est parfaitement trivial de trouver la trace de décisions politiques irresponsables précédant et expliquant chacune des crises du XXe siècle, systématiquement, dans tous les pays, sans aucune exception. Les processus économiques en tant que tels n’ont rien à voir là dedans.
3/ Parler de « grandeur monétaire » n’a aucun réalité économique et résulte d’une confusion assez banale liée au fait que les prix s’expriment préférentiellement en unités monétaires. Elle explique pourquoi la véritable nature de la monnaie vous échappe comme à tant d’autres. La monnaie n’est en rien un étalon comme peut l’être le mètre, grandeur définie une fois pour toute. Que dirait-on d’un étalon dont la mesure varierait chaque seconde sur le marché de l’étalon ? C’est tout simplement ridicule ! La monnaie n’est pas un étalon, ni de près ni de loin.
Une fois ceci évacué, un dernier petit effort vous permettra d’observer qu’on peut tout aussi bien déterminer avec précision le prix d’une voiture en euros qu’en baguettes de pain, en cigarettes ou en Big Mac. La monnaie est sans discussion possible un bien comme un autre. Mais le grand intérêt de la monnaie est qu’elle facilite l’échange, donc la création de valeur, pour le coût le plus faible possible, contrairement aux autres biens. Elle doit avoir un prix et une quantité pour pouvoir être échangée. Faute de quoi, elle est inutilisable. Et ce ne sont évidemment pas les fonctionnaires qui sont en mesure de le découvrir. Comme pour n’importe quel bien, le prix de la monnaie demeure désespérément inconnu en l’absence de marché libre.
Au cours du XXe siècle collectiviste, à force d’idéologies pour faibles d’esprit, de guerres inutiles et de crimes de masse, on a imaginé pouvoir se passer des marchés, donc in fine des prix. Vain espoir ! Le progrès et la modernité consistent aujourd’hui à abandonner dans la poubelle de l’histoire cette période dramatique avec ses concepts collectivistes erronés. Désormais, seule l’universalité de la liberté a du sens. Croire encore ne serait-ce qu’à la possibilité d’une monnaie universelle, c’est s’enfermer dans un passé définitivement périmé.
La concurrence monétaire est inéluctable.
1. Si vous pensez à Greenspan, Trichet, je suis entièrement d’accord avec vous. Pourtant il suffit de les lire pour voir que ce sont des défenseurs de la dérégulation, de la libéralisation, de la privatisation, autrement dit ils sont assez proches de votre pensée.
2. Les licenciements entraînent une baisse des revenus (lorsqu’on est au chômage ses revenus diminuent), et même un comportement attentiste (étant dans une période d’incertitude et anticipant que les revenus vont décroître jusqu’à ce que soit trouvé un nouvel emploi, on remettra à plus tard les dépenses estimées superflues). Vous avez une conception statique de l’économie : les équilibres, les ajustements se faisant instantanément, mais c’est une conception simpliste. Le jour où quelqu’un perd son emploi, il est rare que le lendemain il retrouve un emploi. Sans compter que c’est faire l’hypothèse que les individus sont substituables, alors qu’ils n’ont pas les mêmes compétences, les mêmes savoirs. Il y a donc nécessairement une durée entre les deux emplois. Finalement vous nous dites : « tôt ou tard , il y aura amélioration, un nouveau cycle, équilibre, etc ». Vous savez ce que Keynes répondait ! C’est une affirmation un peu facile, gratuite car il faut bien voir que si cela ne s’améliore pas on court à la catastrophe et à la fin de la société. Finalement cela ne coûte rien de dire « tôt ou tard » car personne ne sera là si ça ne se produit pas ! C’est exactement le discours que tenait les soviétiques. Un pur sophisme. Je vous invite à vous renseigner sur les gains en emploi de la fin de l’autorisation administrative de licenciement en France en 1986. Aucun ! Vous avez raison réglementer r a pour but d’empêcher certaines pratiques, certains comportements. C’est valable aussi bien dans le cas du tabac que de l’entreprise. En effet, il est normal d’empêcher certaines pratiques dans le monde du travail : harcèlement, pressions, mise en danger des salariés, etc. Concernant les taxes, en réalité c’est surtout la différence de taxation qui est là pour désinciter ou inciter à certains comportements et non les taxes en elles-mêmes. Vous avez entièrement raison, une crise économique ne peut être provoquée que par des individus, les processus économiques n’ont rien à voir. C’est comme si on disait que ce sont les réactions biologiques qui sont à l’origine d’une épidémie sanitaire ? Ce sont les bactéries, les virus qui en sont à l’origine. Or l’économie étant une science portant sur les comportements humains, ce bien les individus qui sont la cause des crises. Ensuite dire qu’au XXème siècle, les crises sont politiques c’est vrai également puisque ce sont bien des individus qui ont créés et institutionnalisés des systèmes de production, de finance, etc.
3. Vous montrez quelques lacunes en science car la définition du mètre a bien varié durant les siècles. Je vous accorde que cela ne varie pas aussi rapidement que la monnaie. Vous confondez ensuite étalon et grandeur. Un étalon est une mesure de grandeur servant de référence. Une monnaie peut très bien servir de monnaie de référence. Vous faites la confusion entre grandeur et mesure : la longueur est une grandeur, le mètre, le miles une mesure de la grandeur longueur. Le prix est une grandeur, le dollar, l’euro, le yen sont des mesures de cette grandeurs. La différence entre prix et longueur c’est que le rapport entre deux mesures est stable (même si comme je l’ai dit, la définition du mètre peut varier durant les siècles), tandis que le rapport entre deux monnaies lui est variable.
Vous pouvez déterminer le prix d’une voiture en baguette de pain justement grâce à la monnaie qui rend commensurable des biens par nature incommensurable. Vous faites une simple règle de trois, en passant par le prix monétaire. Ceci dit vous avez raison on pourrait prendre comme monnaie la baguette de pain, la mesure du prix serait donc le nombre de baguettes, cela ne contredit nullement ce que je dis ! Mais si vous voulez acheter une voiture, je ne pense pas que le vendeur acceptera que vous le payer en baguette de pain, même si vous lui en donnez 500 000 ! Tout simplement parce que la baguette n’est pas un bien liquide contrairement à la monnaie. La monnaie n’a nullement besoin d’avoir un prix pour être échangée contre des marchandises, les agents doivent simplement avoir la certitude que la monnaie qu’ils reçoivent leur permettra d’acquérir les marchandises qu’ils souhaitent ensuite. Il doit y avoir un accord, une acceptation commune sur l’objet qui sert de monnaie. A la rigueur il existe bien un prix de la monnaie, c’est ce que coûte la production des artefacts qui servent de monnaies. Enfin vous vous contredisez. Vous dites : « La concurrence monétaire est inéluctable. » Or plus haut vous dites : « le grand intérêt de la monnaie est qu’elle facilite l’échange, donc la création de valeur, pour le coût le plus faible possible, contrairement aux autres biens. » Autrement dit, cela signifie que si on veut faciliter l’échange il faut une monnaie unique pour réduire les coûts.
La crise déflationniste dont vous parlez ici frappe l´Europe depuis le déclenchement de la crise des subprimes:
Les différents gouvernements ont mis en place des meusures d´austérité qui ont amené à une déflation du pouvoir d´achat des ménages et par conséquent de la force de vente des entreprises. S´en est suivi une rationnalisation (certes nécessaire) de l´économie. L´euro a imposé au sein de la zone euro comme un véritable étalon or et a poussé les entreprises à un vrai travail de compétitivité. Quoi qu´on en dise, la BCE en comparaison de la FED ou de la Banque Centrale Britanique a eu une politique relqtivement meusurée. On a un taux d´intérêt qui effectivement bat tous les records, mais ne nous y trompons pas, l´accès au crédit est limité étant donné le taux d´endettement très élevé des secteurs publics et privés.
Alors voilà , n´appartenant à aucun des deux dogmes keynésien et libéral (quelque soit le nom que l´on veut leur donner …) je m´en remets tout simplement aux faits:
Pourquoi la politique expansionniste de la FED rencontre-t-elle un tel succès aujourd´hui ?
Sans vouloir entrer dans du Montebourisme de bas étage, je tiens à souligner quelque chose: les entreprises européennes sont compressées parcequ´elles ne peuvent réaliser suffisament de marges. Alors oui, il faut que nous coupions dans le service public, que nous allegions la dette blablabla …
Seulement ses efforts là il faut les faire et voilà près de 5 ans qu´ils sont faits en Europe. On a retiré l´essence du moteur et on l´a nettoyé. Maintenant ça fait cinq ans qu on est arrêttés au stand. Alors oui, on a un secteur public qui à un certain poids sur le PIB, oui on pourrait envisager des réformes. La crise est la contrepartie inévitable de toute croissance. Laissons l´idéalismme aux philosophes, remettons de l´essence dans la voiture et terminons le grand prix.
« une déflation du pouvoir d´achat des ménages et par conséquent de la force de vente des entreprises. » Non ! Comprendre l’économie ainsi relève justement du dogme, par des faits. C’est parce que les agents économiques travaillent qu’ils obtiennent du pouvoir d’achat et non parce qu’ils auraient du pouvoir d’achat qu’ils travailleraient.
« La crise est la contrepartie inévitable de toute croissance. » Non ! La crise est la conséquence de mauvaises décisions politiques du fait d’une incompréhension de l’économie, incompréhension expliquée par les croyances erronées comme celles de la phrase précédente.
J´entends bien cette idée de monnaie voile. C´est pour ça que je me félicite des politiques d´austérité qui ont été menées ces dernières années. Je pense seulement que cette idée n´est vraie que jusqu´à un certain point, et je constate que les pays ayant conjugué des politiques mixtes d´austérité puis de relance s´en sortent mieux. La politique économique me semble donc être un mal nécessaire. Je trouve qu´il est très difficile d´affirmer en économie. Nous parlons, en effet, d´une science complexe où se chevauchent exemples et contre-exemples. Sur elle nous ne pouvons émettre que des hypothèses, et il nous faut nous appuyer surtout sur l´empirique. Il faut donc face à la crise faire preuve de pragmatisme. La théorie économique est trop complexe pour être le fondement de révolutions … Je trouve ceci-dit très intéressants les enseignement de l´école autrichienne et c´est un véritable plaisir de pouvoir débattre sur ce blog.
« La politique économique me semble donc être un mal nécessaire. » L’expression « politique économique » est malheureuse, source d’interprétations erronées. Elle ne signifie pas que les politiciens doivent s’occuper d’économie. Au contraire, la meilleure politique économique, c’est qu’ils s’abstiennent d’en avoir une, étant donné leur naturelle incompétence en la matière. Laissez faire, laissez passer (rien à voir avec le laisser-faire) !
De même, il faut se méfier du terme « austérité ». De quelle austérité parle-t-on ? Autrement dit, qui paye ? Lorsqu’il y a de mauvais investissements, les principes élémentaires de la liberté responsable, de la justice et de la morale consistent à faire payer ceux qui ont fait les mauvais investissements. Typiquement, l’Etat français a fait de mauvais investissements en créant trop de fonctionnaires, d’affidés et de subventionnés sociaux. C’est donc à eux de supporter l’austérité de la déflation des comptes publiques, et à personne d’autre. La crise spécifiquement française provient du fait que les politiciens du clientélisme débridé espèrent encore échapper à cette issue, pourtant inéluctable. Une bonne raison à cela : sans leurs promesses, ils disparaissent du jeu politique. Mais plus ils retardent l’échéance inéluctable, plus la crise sera violente pour tous. Bref, comme n’importe quel truand, ils nous font du chantage.
C’est en cela qu’on peut parler de crise terminale de la social-démocratie, prélude à la véritable démocratie, où l’Etat sera réduit à ses fondamentaux régaliens et ne sera plus en mesure de subventionner les uns ou les autres, ni par les impôts, ni par la dette.
Excusez-moi, je me suis mal exprimé, je pensais qu´il était clair que le terme de politique économique signifie un certain contrôle, une certaine surveillance de l´économie par l´Etat.
Par ailleurs quand je parle d´austérité j´entends réduction des dépenses de l´Etat ( sur le modèle espagnol…)
Voilà comme ça les choses sont claires.
Ceci étant dit, je ne veux pas être le défenseur d´une social démocratie que je sais trop imparfaite… Je veux seulement mettre en garde sur des postures que je trouve quelque peu extrêmes. Plaider pour la réduction de l´Etat à ses fonctions régaliennes est peut être dans l´idéal la meilleure des solutions (je ne sais pas) je pense seulement que dans le contexte actuel cette option n´est pas viable. La priorité n´est pas la mise en place d´un système parfait. La priorité c´est qu´est ce qu´on mange aujourd´hui. Il faut aller des faits vers la théorie, le contraire est dangereux. Ne défendez vous pas la déflation que parcequ´elle est l´opposé sémantique de l´inflation ? J´espère que ce n´est pas le cas.
Alors, nous sommes d’accord dans l’ensemble. Allez, une dernière précision, pour la route : l’Etat régalien n’est sûrement pas synonyme de société idéale ou parfaite. La société évolue bien comme elle le souhaite, nul ne sait vers où ni comment, simplement l’Etat régalien ne s’en mêle pas. Il se borne à faire respecter la vie, la liberté et la propriété privée. Voilà le champ strictement limité de son contrôle et de sa surveillance. Bref, décider d’établir l’Etat régalien est parfaitement viable dès aujourd’hui. Seuls les processus de transition pour y parvenir demandent du temps, en gros le temps de « racheter » les rentes de l’Etat obèse.
Non, nous ne sommes pas d’accord ! Je ne pense pas que la déflation ait un effet positif sur l’économie. « Les profits d’aujourd’hui, sont les investissements de demain, et les emplois d’après demain ». Or s’il y a déflation, il y a mécaniquement moins de profits…
Une chose m’échappe… Dans quel message ai-je dit que la déflation était bonne pour l’économie ?
Et bien soit, nous sommes d’accord: la déflation a un impact négatif sur l’économie.
Et si la déflation a un impact négatif sur l’économie, il incombe à la BCE d’éviter ce phénomène de se produire. Sur ce bonne nuit
Pour établir votre conviction économique, vous avez affirmé « Si les prix baissent, les entreprises réalisent moins de marges », vision évidemment fausse de l’économie. Oubliez vos convictions, préférez le raisonnement !
Une déflation modérée comme une inflation modérée sont globalement neutres pour l’économie. En vérité, c’est l’Etat obèse et lui seul qui souffre de la déflation car la déflation le prive de ses moyens de corruption. C’est pourquoi les hommes de l’Etat cherchent à nous convaincre de sa nocivité.
Votre espoir vis-à -vis de la BCE est vain. Comme n’importe quelle BC, elle est parfaitement incapable d’agir efficacement, malgré sa bonne volonté, parce qu’elle est aveugle. En toute hypothèse, elle produira toujours trop ou pas assez de monnaie, engendrant crise après crise. Les événements de 2006-2008 sont édifiants à cet égard. Prenez le temps de lire et comprendre ce document intéressant (et les suivants) :
http://blog.turgot.org/index.php?post/HL-Bernanke-1
Ce bon Milton préconisait une création monétaire lente, faible et uniforme, qui ne change pas dans le temps quels que soient les événements, proche du taux de croissance moyen de long terme de l’économie. Or, les BC n’ont manifestement pas suivi ses préconisations, malgré les discours mensongers qui prétendent qu’elles s’inspireraient de Friedman.
Tant pis pour nous qui allons maintenant payer le prix de leurs mauvaises décisions !
Louis33 a entièrement raison. Dans un cycle de déflation, il y a un décalage entre la baisse des salaires et la baisse des prix. Lorsque les prix baissent les salariés-consommateurs achètent avec le salaire ante déflation, ce qui met l’entreprise dans une situation délicate du fait de la baisse des marges. Si elle décide de baisser les salaires pour compenser, la consommation sera moindre que la précédente puisque celle-ci se faisait avec des salaires plus élevés. D’où cycle déflationniste et récessif.
Explication incomplète, inopérante à décrire les périodes de forte croissance déflationniste. On a dû oublier un truc dans cette description… Mais quoi, bon sang ? Scrogneugneu !
je vous reconnais ! Vous n’appréciez pas le débat contradictoire pourtant à la base du libéralisme. Donc vous vous contentez d’affirmations gratuites ! Si vous relisez mon commentaire à l’article je reprends ce que dit l’auteur et explique qu’il existe deux types de déflation : monétaire ou provoqué par l’amélioration de l’appareil productif. Dans le second cas, il n’y a aucune contradiction entre déflation et croissance.
Alors, ne pondez pas une explication bancale qui démontre le contraire de vos propos précédents.
Excusez moi Monsieur, je me suis encore mal exprimé. Si les prix baissent, en l’absence de baisse des coûts de production les marges des entreprises baissent mécaniquement.
En déflation, les prix baissent de façon asymétrique, tout comme en inflation, ils augmentent de façon asymétrique.
Si mes prix baissent et que les prix des biens nécessaires à ma prod baissent plus, je fais plus de profit. Et inversement.
Il y en a qui gagnent et il y en a qui perdent dans les 2 sens.
Faut arrêter de présenter le marché comme étant un tout collectif et uniforme.
Je ne fais que reprendre ce que vous avez écrit : « « une déflation du pouvoir d´achat des ménages et par conséquent de la force de vente des entreprises. » Non ! Comprendre l’économie ainsi relève justement du dogme, par des faits. C’est parce que les agents économiques travaillent qu’ils obtiennent du pouvoir d’achat et non parce qu’ils auraient du pouvoir d’achat qu’ils travailleraient. » Je vous montre que votre négation n’a pas lieu d’être et qu’en période de déflation, si les salaires baissent, les profits des entreprises baissent également, etc. Avant de donner des leçons d’économie aux internautes du haut de votre arrogance, vous devriez prendre quelques leçons et également des leçons de logique ! Cela vous évitera de mal comprendre ce que j’écris.
Merci Goodman.
Votre capacité à répliquer vainement sans fin n’a d’égale que la faiblesse de votre potentiel logique sur ce sujet comme les autres à propos desquels vous vous êtes illustré défavorablement ces derniers jours. Vous estimez démontrer quelque chose mais vous vous arrêtez à ce que vous voyez ou à l’émotionnel opportun, pour une bonne raison que je crois deviner (détrompez-moi !), à savoir que le raisonnement économique ne vous motive que dans la mesure où il justifie votre idéologie préconçue. Mais voilà , la réalité économique n’a que faire des idéologies préconçues et vous arrivez rapidement vos limites. Alors, pas la peine de devenir agressif, mon petit bonhomme : l’impasse où vous vous retrouvez était inévitable. Faites demi-tour, sortez de l’impasse de vos idées préconçues erronées, et vous verrez que ça ira tout de suite mieux pour vous.
Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre des nécessiteux, or quand ceci dépassent les bornes, il est possible de dérroger à la règle. Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une bonne fin d´après midi.
Marrant c’est exactement ce que je pense de vous. Comme je l’ai déjà noté vous avez le même raisonnement que les soviétiques lorsque l’épreuve des faits vous déplaît : ou bien vous dites que c’est négligeable, ou bien que c’est faux, ou bien que c’est un mensonge. Comme tous les sectaires, vous voulez faire entrer la réalité dans votre idéologie et cela bien que les faits contredisent vos théories. On le voit d’ailleurs très bien lorsque vous expliquez que vous voulez revenir au XIXème siècle ou encore souhaitez une concurrence des monnaies. C’est même à la limite de la pensée totalitaire. Ce qui est certain en tout cas c’est que c’est très loin de l’analyse scientifique. Contrepoints veut niveler par le haut, mais il faut bien noter que vous tirer plutôt vers le bas
Bravo pour votre article. Enfin un peu de lucidité.
Effectivement la déflation peut être une bonne chose, en tout cas, elle accompagnera nos prochaines années. Il faut bien à un moment donné que la bulle se dégonfle.
Vous avez indiqué que les prix peuvent baisser sans forcément que les marges des entreprises n’en pâtissent. C’est tout à fait vrai, mais cela nécessite une mise en conformité de la structure de coûts par rapport à l’activité générée. Les entreprises ne savent pour la plupart pas qu’elles ont des capacités de baisser leurs coûts de production d’une manière importante, et c’est leur grand drame.
Le monde change, les mentalités et les méthodes d’analyse vont devoir s’adapter, ou se démettre.
Voilà quelqu’un qui à 16 ans comprend mieux l’économie monétaire que 99% de la population, y compris les banquiers centraux et les spécialistes grassement payés, bravo !
Quelques petites précisions terminologiques :
> la masse monétaire. Si elle augmente, la monnaie perd en valeur, parce qu’elle est moins rare. Si elle diminue, la monnaie gagne en valeur, car elle est plus rare.
La valeur est subjective, et la « rareté » dépend de l’offre *et* de la demande, un bien rare dont personne ne veut n’a de valeur pour personne.
>Attention ! Il ne faut pas confondre la déflation monétaire et la déflation due à la concurrence, l’une est réellement bien plus bénéfique que l’autre, je vous laisse deviner laquelle.
Attention ! 🙂 Il ne faut pas confondre la déflation (monétaire) avec sa conséquence (une baisse des prix), et avec des baisses de prix pour d’autres raisons !
Mises insiste bien sur le fait que les termes inflation et déflation devraient être réservés aux modifications de la masse monétaire
http://mises.org/library/inflation-and-deflation
Josef Sima propose de garder inflation et déflation pour parler des variations de la masse monétaires, et de parler de « inflation » et « déflation » (entre guillemets) pour les variations de prix
http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1270349
http://journal.fsv.cuni.cz/storage/683_539_549.pdf
et bien merci a tous, moi qui suis en pleine révision de sciences éco pour un examen, cela m’a permis d’avoir une ouverture sur la thématique tellement d’actualité : la déflation …Souvent présentée comme un mal pire que l’inflation, ce qui me laissait déjà dubitatif ( sauf pour la déflation strictement monétaire -réduction de la masse monétaire par la BC ) avant d’avoir lu vos commentaires ….ce que j’en retire : ce besoin irrépressible d’inflation « modérée » constante, suscitées par des politiques monétaristes « non conventionnelles » par les pouvoir politiques, non pour soutenir la croissance comme ils l’affirment mais pour maintenir une érosion monétaire qui arrange bien des états surendettés…la multiplication des QE de par le monde ( même la suède s’y met ! ) nous entraîne dans une spirale de compétition de dévaluation des monnaies les unes vis a vis des autres sans fin…