Réduire les déficits : les manœuvres de Hollande pour y échapper

François Hollande milite pour un sommet d’urgence de la zone euro en vue de redéfinir le rythme de réduction des déficits publics.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
François Hollande en 2011 (Crédits : Parti Socialiste, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Réduire les déficits : les manœuvres de Hollande pour y échapper

Publié le 30 août 2014
- A +

Par Nicolas Nilsen.

François Hollande en 2011  (Crédits Parti Socialiste licence Creative Commons)

Il y a deux jours, devant la Conférence des Ambassadeurs réunie à l’Élysée, François Hollande a annoncé qu’il demanderait aujourd’hui lors du Conseil européen à Bruxelles, la tenue « dans les meilleurs délais », d’un sommet de la zone euro, en vue de définir une nouvelle trajectoire de réduction des déficits.

Le but de la manÅ“uvre, pour le chef de l’État, est de bénéficier d’un nouveau répit compte tenu de ses difficultés politiques manifestes et de la faiblesse de l’activité économique. Michel Sapin a d’ores et déjà avoué cet été que le déficit public dépasserait 4% cette année (bien au-delà des 3,8% prévus). Ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB en 2015 devient un objectif irréalisable pour l’exécutif qui finira bien par demander officiellement à Bruxelles un délai supplémentaire.

« Parce que la reprise est trop faible, parce que l’inflation est trop basse, parce que l’euro est trop cher, et parce que l’Europe est menacée par une longue et peut-être une interminable stagnation si nous ne faisons rien », a déclaré François Hollande. Bref, tous les prétextes semblent bon pour repousser les réformes structurelles nécessaires et continuer de dépenser et de s’endetter.

Pour ceux qui douteraient de l’urgence à réduire les déficits, rappelons que :

  • la dette publique est à plus de 2000 Mds d’euros,
  • les caisses de l’État sont vides,
  • les comptes sociaux sont dans le rouge,
  • les retraites ne sont plus financées,
  • à partir du 15 septembre les fonctionnaires seront payés à crédit,
  • le chômage a encore explosé en juillet : on est maintenant à 1000 chômeurs de plus par jour et à 5,4 millions de chômeurs au total,
  • les particuliers ont été matraqués par la fiscalité et ne peuvent plus consommer,
  • les constructions de logement s’effondrent,
  • les entreprises ne peuvent pas embaucher parce qu’elles croulent sous les charges, les contraintes, les normes, les formulaires, les contraintes de seuils etc.

Bon, j’arrête la liste, ça m’épuise.

Mais Hollande, Valls et Macron continuent à penser « politique » et refusent obstinément de voir qu’il y a urgence à tailler dans les dépenses de l’État – massivement, et à la hache – pour réduire la dette, les déficits et les dépenses publiques, ainsi que la Cour des Comptes le répète inlassablement, et redonner de la liberté aux Français et aux entreprises.

Mais pour eux, l’austérité c’est toujours pour les Français – jamais pour l’État qui refuse toujours de réduire son poids, ses missions, son train de vie. On n’a pas besoin de tous ces ministères, de toutes ces Préfectures, de toutes ces sous-Préfectures, de toutes ces Commissions Théodule. Qu’ils les suppriment au lieu de continuer, pour les payer, à faire les poches des contribuables !

Finalement c’est peut-être Montebourg qui avait raison en disant : « François Hollande, je lui dis tout mais il n’écoute pas. » « Avec François Hollande, on ne peut pas discuter, donc on ne discute plus. Ça ne sert à rien, les discussions avec lui sont inutiles. Sympathiques mais inutiles. »

On a donc un Président qui est à la fois aveugle et sourd. Il sera évidemment emporté aux prochaines élections, mais des jours très sombres s’annoncent malheureusement pour les Français qui se retrouveront ruinés quand ils l’auront chassé… Tragique quinquennat qui aura mis la France à genoux.


Sur le web.

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • Suis d’accord avec vous sur le fond… Mais il y a plus qu’un simple problème d’obstination.

    Sarkozy a fait exactement la même chose. Idem pour Chirac.

    Le refus, toujours obstiné, toujours constant malgré les « soubresauts » politique et le cirque médiatique, de laisser faire le marché, de laisser respirer le système c’est à dire d’accepter la destruction créatrice, respiration normale pour corriger les déséquilibres, les bulles etc.

    Pourquoi une telle constance ?

    Parce qu’accepter ce fonctionnement, reviendrait à dire aux Français : « vous avez vécu plus haut que vos moyens, tout le monde doit descendre maintenant, votre prospérité a été achetée à crédit » : 2000 milliards d’euros…

    Discours totalement inaudible bien entendu, et donc inconcevable pour quelqu’un qui cherche à être élu.

    Alors le meilleur moyen pour eux de contrer le Réel, le marché, est de faire de la « dépense publique » adossée sur la dette.

    C’est aussi simple que cela. Voilà pourquoi il n’y AURA JAMAIS de baisse réelle -nominale- des dépenses publiques, quelle que soit le gouvernement et sa couleur politique, si on demeure dans le paradigme courant.

    Chirac avant hier, Sarkozy hier, Hollande aujourd’hui. Et demain un autre clown.

    C’est un mythe qui va se poursuivre.

    Le seul moyen de sortir de cette démence collective est de précipiter la faillite du pays, pour démanteler les structures de pouvoir qui sont les causes mêmes de cette folie : institutions, partis politique, syndicats, sans oublier bien entendu la « sphère publique » c’est à dire le fonctionnement même de l’état, des collectivités, leurs effectifs et leurs missions etc.

    S’acharner sur Hollande, Valls et tous les autres en dénonçant leur « aveuglement », ne fera que vous rendre frustré, ou fou.

    On ne discute plus, on arrête de se faire avoir par les « réformes », on arrête de les écouter, on ne répond plus à la propagande…. on fait grève.

    On fait la Grève D’Ayn Rand… Et on regarde tranquillement le système imploser.

    Tout autre stratégie est vouée à l’échec.

    • Pourquoi une telle constance ?

      Très simple : social-clientélisme. Les socialistes sont obsédés pathologiquement par le pouvoir et l’argent gratuit des autres. Leur survie politique ne tient qu’à la redistribution massive de prébendes à ceux qui ne travaillent pas. Ces derniers étant toujours plus nombreux, il faut trouver toujours plus de fric que l’Etat n’a pas dans ses caisses.

  • Il avait déjà essayé avec Monti et Rajol de monter un front d’opposition à Merkel. Et s’était fait blouser par ceux-là même qu’il voulait rallier sous sa bannière.
    Mais comme il est aveugle et sourd, il va recommencer.
    François, t’as entendu, la Dame elle a dit NEIN !

  • tout le problème de l’irresponsabilité de nos politiques : tant qu’ils ne paieront pas les conséquences de leurs actes…

    le problème de l’effondrement du système, ce seront les dégâts collatéraux imprévisibles et qui ne toucheront pas forcément les responsables.

  • La France menacée « par une longue et peut-être une interminable stagnation si nous ne faisons rien » : jamais Culbuto n’a été aussi proche d’exprimer la vérité toute crue. Sortirait-elle finalement de la bouche des faibles d’esprit, cette vérité ? Car c’est effectivement ce qui menace la France si les réformes structurelles indispensables de réduction massive de l’Obèse ne sont pas menées à bien, avec force et conviction par-dessus le marché.

    • Plus que la vérité, c’est un aveu d’impuissance !

      Mais aussi d’incohérence : les EU ont retrouvé la croissance. Si ce n’est pas le cas de l’Europe, mais surtout de la France, il faudrait réfléchir sur les causes structurelles ou politiques propres à l’Europe et la France et non pas « exiger » de nos partenaires des bricolages monétaires et financiers qui ne résolvent rien.

    • « Parce que la reprise est trop faible, parce que l’inflation est trop basse, parce que l’euro est trop cher, et parce que l’Europe est menacée par une longue et peut-être une interminable stagnation si nous ne faisons rien »

      Dans sa démarche, il désigne l’Allemagne comme responsable. Un prétexte pour rester au pouvoir.

      Rien d’autre à dire que c’est une abomination.

  • Je vais faire simple et non simpliste.

    Pourquoi subissons nous depuis 1988 la même politique étatique communiste mise à exécution que ce soit par la droite ou la gauche ?

    Parce que l’événement majeur de cette page Historique (1981-1986-88) est la trahison des institutions par Mitterrand (Qu’il pourrisse en enfer !).

    En effet en 1986, la droite emporte haut la main les législatives, et au lieu de démissionner, comme le voudrait l’esprit de la 5eme République, il applique la lettre de la constitution et reste.

    1ere co-habitation délétère et catastrophique pour la France !

    Chirac et la droite tente de redresser 5 ans de socialisme catastrophique, socialement, économiquement et « sociétalement ».
    En 2 ans ils y parviennent un peu, redresse la barre économique (dettes et balance commerciale), sociétale (Retour au valeur fondamentales de notre société) etc.
    Tout cela à un prix et le pays et les français ont du faire des efforts durant 2 ans…

    Résultat, L’ordure réussit à être ré-élu en 1988 !

    Moralité, quand Chirac et la droite reviennent, ils comprennent qu’ils ne repasseront pas si ils font le boulot et que les rouges en profiteront pour dilapider le travail effectué ( Démagogie maximum !)

    Conclusion : Politique rouge depuis 1988 !

    • Un nouvel élu à 3 à 4 mois pour remettre de l’ordre, pas plus.
      Le reste du mandat sert à engranger le résultat des mesures prises.
      Pour cela il faut un homme courageux, mais je n’en vois aucun.
      Sarkozy à cédé aux taxis.
      Juppé a cédé à la rue.
      Chirac aux lycéens…..
      Maintenant si l’élu veut le consensus, c’est foutu. Les améliorations aux marges viennent pendant le reste du mandat.
      Mais l’axiome de tout cela est que le candidat ait un programme crédible et sincère de rétablissement des libertés du marché, et cela est loin d’être gagné.

  • Toujours un plaisir, vos billets. Merci.
    Personnellement, ce qui me marque le plus, c’est la démagogie des propos des hommes politiques. La barre a été mise très haut en 2012 par celui qui nous sert de Président. Je constate que la Droite classique hésite, seule, à rentrer dans cette spirale. Ne pas travestir la vérité conduit à des revers électoraux.
    Dans mes rêves, j’aimerais un détecteur de mensonges fiable, auquel serait soumis tout politique ou association, syndicat,…dès qu’il s’exprime en public, assorti de l’ obligation de répondre à toutes les questions (sans botter en touche) sous réserve d’arrêter séance tenante son discours.
    Alors, le débat politique retrouverait un peu de cohérence.
    Mais ce n’est qu’un rêve, et je ne vois pas comment la confiance entre élus et électeurs pourra être restaurée.

  • Allez juste pour nous faire rire, ci-après les vues de Paul Krugman sur la France. Elles contrastent bien évidemment avec ce que nous observons en France…
    http://krugman.blogs.nytimes.com/2014/08/27/whats-the-matter-with-france/

    • J’ai encore plus drôle : sur Bloomberg, un journaliste américain s’émerveille d’avoir payé seulement 70 euros aux urgences dans un hôpital parisien (pour soigner son fils) !

      Le type est tellement en extase qu’il met un scan de la facture de l’hôpital.

      « This is so unfamiliar to Americans that it’s worthwhile to include an image of the bill below. » !

      http://go.bloomberg.com/market-now/2014/08/28/sons-hospital-bill-emergency-room-doctor-95/

      Il s’émerveille. Si j’avais été français, je n’aurais même pas payé cette somme. etc.

      C’est là où on mesure le problème majeur quand il s’agit de comparer les économies dans des pays différents : le manque de connaissances.

      Ce pauvre homme ne sait pas que la Sécu est en déficit chaque année, que le déficit cumulé est gigantesque, et que son fils a été soigné à l’oeil, enfin plutôt contre de la dette, et que les 70 euros ne reflètent pas le vrai « prix », etc.

  • Je crains qu’au contraire on ne se précipite encore davantage dans toujours plus de redistribution (la « main qui prend » évince la « main invisible » pour déboucher sur « Cuba sans le soleil » (Macron).

    Le capitalisme de connivence a prodigué de telles croissances de richesses imméritées qu’un très grand nombre de nos concitoyens ont intégré volontiers que ce processus magique doit perdurer et se faire aussi pour leur propre bénéfice.

    Les « managers d’au-dessus » (les hommes d’état sont de loin les plus grands bénéficiaires du capitalisme et du libéralisme à ce jour) n’ont plus qu’à arroser là où on le demande dans une sorte de frénésie à la gloire de l’argent et des dettes. Dire qu’on se demande encore pourquoi l’atmosphère de nos sociétés devient si frivole et irresponsable aussi bien pour ce qui est des affaires économiques que des affaires privées…

  • Je corrigerais la fin en: « quinquennat qui aura fini, avec panache, de mettre la France à genoux »

  • C’est comme dans la chanson de Guy Beart:
    « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté »…
    La pseudo « droite » est tétanisée par la malhonnêteté intellectuelle des marxistes ! Car ils « touchent » eux aussi…
    Tout à été complexifié à dessein pour justifier des emplois de parasites sur le dos de ceux qui créent la valeur ajoutée.
    Dans une PME de 50 personnes, il peut se concevoir que 4 administratifs soient nécessaires pour faire « fonctionner » cette PME, MAIS CERTAINEMENT PAS 6 OU 7 !!
    Toutes ces théories fumeuses d’économistes de plateaux télé relèvent de l’enfumage.
    Qui se lèvera pour virer tous ces NAUFRAGEURS ?
    La seule réponse au délire verbeux reste le PRAGMATISME….
    Il faut désormais faire de la chirurgie de campagne sans hésiter à amputer les membres gangrènés.

  • les politiques sont des boulets….surtout quand ils sont sourds et aveugles ; en revanche , ces crétins ne sont pas muets , hélas , ça nous éviterais d’entendre leur tristes conneries ; quand c’est qu’on les jettent par dessus bord pour éviter le naufrage ?

  • Etre à un tel niveau de conservatisme est tout simplement fascinant. Merci au PS: il va permettre le grand coup de balai.

  • Etes – vous sûrs que le président milite pour reduire le déficit public avec les ambassadeurs (sommet européen)
    Ne serait ce pas pour sortir l Europe de la guerre ?

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Voilà un message que certains ne voudront jamais entendre... Et pourtant s'il y a une chose que l'Histoire nous enseigne, c'est que la réalité est intangible. On peut la nier, on peut en faire le tour, mais ça ne changera rien. Ça ne fera que repousser le moment où chacun devra ouvrir les yeux et la regarder en face.

Posons d'abord les bases de cette réflexion : une nation est faite de citoyens, et c'est l'énergie de chaque citoyen, son travail, sa créativité, son ambition, qui créent l'énergie du pays. Les anciens pays de l'Est, pour ... Poursuivre la lecture

L’économisme de gauche le plus archaïque est bien parti pour revenir peu ou prou aux affaires et, avec lui, le magistère d’économistes théoriciens non-pratiquants, comme Élie Cohen, réputé faire consensus. L’objectivité et l’omniscience prêtées à ceux-ci par ce dernier reposent depuis longtemps sur un dosage subtil et pourtant largement déséquilibré entre libéralisme et interventionnisme d’État agrémenté d’antinucléarisme « raisonnable ». 

 

Dans cette caste séculairement omniprésente sur les plateaux télé, on trouve le dis... Poursuivre la lecture

Le très court délai d’organisation des scrutins des 30 juin et 7 juillet prochains favorise indéniablement le Rassemblement national (RN) en forte dynamique aujourd’hui à la droite de l’échiquier politique face à une gauche minée par ses querelles intestines, malgré une unité de façade purement électorale, des Républicains en plein divorce et une majorité présidentielle victime entre autres du rejet de la réforme des retraites, et de l’inflation.

Toutes les études d’opinion soulignent que le vote RN est un vote de colère et de méconten... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles