Par Alasdair McLeod
Un article du Ludwig von Mises Institute.
Courant septembre, les Écossais voteront par référendum pour leur indépendance après des mois de débats intenses entre partisans du oui et ceux du non. Mêmes les déclarations présentées comme purement financières ou économiques par nature n’ont pas été étayées sur des faits concrets ou sur une analyse sérieuse. Le Scottish National Party défend une position purement émotionnelle, tandis que l’establishment de Westminster emploie la tactique de la peur : l’Écosse doit s’attendre à une situation pire encore.
Il n’y a pas de raison pour que 5 millions d’Écossais ne s’en sortent pas bien mieux comme nation indépendante, mais cela supposerait qu’ils laissent tomber à la fois leur dépendance à l’État-providence et aux subventions, et qu’ils acceptent la réalité. Si cela est fait correctement, la diaspora écossaise, dont de nombreux membres avaient abandonné les terres socialistes et protectionnistes pour le marché libre un peu partout ailleurs, reviendra en un éclair.
En quittant la Grande-Bretagne, l’Écosse devra établir sa propre constitution. Le pays pourrait donner une plus grande protection aux droits de propriété et réduire en même temps l’étendue de l’intervention politique en économie et dans le monde des affaires. Posséder son propre système légal donnera à l’Écosse le top départ du processus. Contrairement aux menaces venant de Westminster concernant la Livre sterling, une Écosse indépendante pourrait régler le cours de sa nouvelle monnaie locale sur la livre ou même sur l’euro, donnant ainsi des garanties de stabilité monétaire. Le prix à payer pour l’Écosse serait de devenir un entrepôt régi par son droit propre.
C’est la formule qui a fait le succès de Hong Kong. Il faut se souvenir que Hong Kong a émergé des troubles de l’occupation japonaise de 1945, et a remonté une pente bien plus escarpée que celle de l’Écosse d’aujourd’hui. Du point de vue économique, il n’y a aucune raison pour que l’Écosse ne soit pas un succès foudroyant comme nation indépendante, tant qu’elle accepte le marché, rejette l’interventionnisme et fournit des garanties juridiques.
Malheureusement, la majorité des Écossais voit la chose différemment. Ils pensent que le pétrole de la mer du Nord leur sera acquis par les accords d’indépendance, et que les revenus du pétrole et du whisky financeront la redistribution sociale et les pensions. Ils rêvent d’une augmentation de la socialisation des moyens de production, fournissant ainsi un vernis de justification à la majorité irréfléchie qui veut simplement plus pour moins cher. Mais l’indépendance signifie aussi laisser tomber la sécurité apportée par la Grande-Bretagne et subventionnée par les impôts anglais (selon la formule de Barnett).
Selon des chiffres publiés par l’Analyse statistique des dépenses du Trésor public de 2014, l’Écosse a reçu un total de 10 152 livres par habitant en matière de dépenses en services fournis par l’État, tandis que le niveau moyen de Grande-Bretagne atteignait 8 788 livres. Dites ça à une famille de quatre membres. Le secteur public en Écosse est aussi plus important que celui de l’Angleterre, avec 22,1% sur l’ensemble des emplois comparé au 18,8% de cette dernière – c’est une dépendance qu’il faudra prendre en compte. Dites ça aux 566 300 fonctionnaires, dont la plupart des salaires dépendent directement ou indirectement de Westminster.
Beaucoup de choses ont été dites sur les difficultés engendrées par la séparation, et il est certain qu’il existe des problèmes. La menace de la monnaie a déjà été évoquée ; reste aussi le problème de la proportion de la dette britannique que l’Écosse devrait assumer. Mais rien de tout ça n’est nouveau pour Whitehall, qui a réalisé par le passé plusieurs arrangements financiers avec divers pays devenus indépendants de l’Empire britannique. En dépit des menaces des politiciens de l’Establishment de Westminster, le processus ne devrait pas être difficile.
En tant qu’Écossais, j’aimerais voir le pays voler de ses propres ailes, en dépit de son manque complet de tout projet économique réaliste. L’indépendance libérerait l’Écosse de la tyrannie économique des subventions, et la nation serait à terme obligée d’adopter la liberté de marché et de vivre selon ses moyens. Ça serait toujours un premier pas vers la révélation du potentiel économique indéniable de l’Écosse que l’Union lui a toujours refusé comme membre. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il est probable que les Écossais auront la trouille, et qu’ils préféreront s’accrocher à ce qu’ils connaissent de peur d’hériter d’une situation pire encore.
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Traduction Contrepoints de « A Free Market Case for Independence : Let’s Make Scotland Like Hong Kong » paru sur le site du Ludwig von Mises Institute.
sans vouloir être méchant, les écossais sont très à gauche, ils haissent Tatcher, ils veulent plus d’état e plus de socialisme. ils seront bien sûr perdant (économiquement) en cas de référundum. le seul avantage de leur indépendance sera que le reste du royaume uni sera plus à droite et que la gauche aura plus de mal.
l’écosse indépendante finira sur le long terme en ruine
il vaut mieux faire des expérience de socialisme sur des territoires limités plutôt que sur de plus grands ensembles.
s’ils veulent tester le socialisme, en tant que libéraux, qui sommes nous pour les en empêcher ?
« s’ils veulent tester le socialisme, en tant que libéraux, qui sommes nous pour les en empêcher ? »
Va dire ça aux écossais non socialiste. Il est vrai que l’Angleterre n’est pas loin et que pour échapper à trop de socialisme c’est un sacrifice moindre de quitter l’Ecosse pour l’Angleterre, que quitter la France pour( … pour où, d’ailleurs ? le Québec ? ), mais ça reste pénible.
Mauvaise idée le Québec 😀 sauf si c’est comme porte d’entrée vers l’ouest.
malheureusement, le problème s’est que le socialisme est une idéologie fasciste voulant s’imposer à tout le monde (sauf peut être le national socialisme). ce n’est pas pour rien que l’on parle de l’internationale socialisme. voilà pourquoi il faut combattre sans relâche le socialisme. maintenant, cela me dérange absolument pas que l’écosse devienne indépendante et se ruine avec le socialisme. perso, j’en ai rien à foutre si les écossais sont cons, tanpis pour eux
toutes les expériences socialistes ont échoué sur le long terme que ce soit sur un grand ensemble ou un petit ensemble
Un pays comme l’écosse peut rapidement tomber au fond du gouffre avec une expérience socialiste, C’est pas forcément un mal a si long terme que de faire voir la vérité aux gens… Après 15 ans de socialisme on pourra voir une écosse proche de la Pologne des années 70, et ils changeront peut être d’avis.
Non, lorsqu’ils seront au fond du trou ils sortiront les pelles.
Les habitants ne se remettent jamais complètement du socialisme.
« en cas de référundum » je voulais dire en cas d’indépendance
@ jacques : disons qu’en tant que partie plus pauvre et plus subventionnée d’un pays riche, l’Écosse est aujourd’hui structurellement socialiste ; s’ils sont coupés de Londres, être libéral ou conservateur ne sera plus soutenir la city contre les Écossais, mais la bonne santé économique de l’Écosse. De plus une partie de la population est toujours proche de la terre et du bons sens paysan (l’Écosse c’est la campagne quand même), donc une fois qu’ils auront expérimenté un mandat socialiste on peut espérer qu’ils sauront à quoi s’en tenir. De plus le jeu politique fait qu’il est toujours compliqué d’avoir plus de deux grands partis, actuellement les indépendantistes et le Labour en Écosse. Si l’indépendance se réalise, le prestige du SNP sera énorme, mais il aura tôt fait de se diviser sur les questions économiques (en tout cas devra se distinguer du labour)
La comparaison avec Hong Kong ne tient pas. Hong Kong n’a jamais été indépendante, et ne le souhaite d’ailleurs pas. Avant 1997, elle était une colonie britannique, et depuis, elle est devenue une région administrative spéciale de la Chine avec un haut degré d’autonomie. Elle doit sa prospérité actuelle notamment à ses relations étroites avec la Chine continentale, qui lui accorde un traitement commercial de faveur.