Blockchain : La dénationalisation de la monnaie

Petite introduction au concept des blockchains et de ses conséquences sur le système monétaire actuel.

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bitcoin (Crédits Duncan Rawlinson, licence Creative Commons)

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Blockchain : La dénationalisation de la monnaie

Publié le 13 septembre 2014
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Par Slim Bouzid

bitcoin (Crédits Zach Copley, licence Creative Commons)

Sans comprendre et saisir réellement le fonctionnement de la Blockchain, vous passerez sûrement à côté de l’essentiel de l’innovation que nous apportent les cryptos-devises. Bitcoin vous paraîtra comme une simple devise de geek sur internet sans aucun avenir, un gros Ponzi’s game qui inévitablement s’effondrera, au mieux une énorme bulle financière à plus de 7 milliards de dollars.

Cet article constitue une introduction au concept des Blockchains ou (bases de données décentralisées). Dans la première partie, je vais commencer par expliquer le fonctionnement des bases de données décentralisées, je vais aussi donner quelques exemples de nouvelles applications que permet cette nouvelle technologie. Par la suite je vais analyser les différents impacts que peuvent produire ces modèles de bases de données décentralisées sur le système monétaire et financier actuel.

Un grand livre de compte (ledger)

Voilà la définition de la Blockchain qu’on peut trouver sur la page Wikipedia en Anglais :

A block chain is a transaction database shared by all nodes participating in a system based on the Bitcoin protocol. A full copy of a currency’s block chain contains every transaction ever executed in the currency. With this information, one can find out how much value belonged to each address at any point in history.

La Blockchain est un type de grand livre comptable : en anglais ledger : c’est un registre de compte (une base de données) dans laquelle sont enregistrés tous les soldes comptables. (Qui possède quoi).
Ce modèle de grand livre comptable est la source de la comptabilité moderne, toutes entreprises, corporations ou bien institutions financières y ont recourt pour leur comptabilité. Il se base sur le principe de comptabilité double (débit, crédit) qui remonte au 15ème siècle. Les grands livres sont des bases de données dans lesquelles sont stockés (soldes de comptes, transactions passées, titres de propriété : (Actions), contrats d’assurance, titres de dettes : (obligations), produits dérivés etc.). Tout le système monétaire-financier et toute l’économie mondiale reposent sur ces bases de données qui permettent la reconnaissance des droits de propriétés, ce qui donne lieu à l’échange et au commerce mondial.

Le rôle des banquiers ou des intermédiaires financiers dans tout cela, est très simple. Ce sont des institutions mandatées par l’État pour tenir et opérer ces bases de données. Le banquier est simplement un intermédiaire ayant le privilège de jouer le rôle de fiduciaire. Les grands livres comptables sont donc la propriété des banques. Quand on dépose de l’argent dans un compte bancaire, on n’en est plus propriétaire, juridiquement c’est la banque qui en devient propriétaire et qui en est en charge.

L’idée de Satoshi Nakamoto était de reprendre le modèle des Ledger, mais de se débarrasser de l’intermédiation financière. C’est à dire ne plus avoir besoin d’un tiers pour mettre à jour les bases de données et prouver que M. X possède tel solde sur son compte, mais que la mise à jour soit effectuée par le réseau lui-même. Le but c’est de décentraliser et de distribuer les bases de données bancaires et les rendre accessibles à tous.

Il y a deux conditions à respecter afin de pouvoir concrétiser ce modèle :

D’abord il faut que cette base de données soit accessible à n’importe qui, n’importe quand : tout le monde peut aller vérifier les transactions qui y ont eu lieu, et consulter les balances de chaque compte. On peut aller sur le site Blockchain.info, toutes les transactions y sont enregistrées et librement accessibles au public. La deuxième condition, est encore plus importante que la première et plus difficile à implémenter. Il faut que les serveurs informatiques qui alimentent cette base de données en puissance de calcul ne soient pas contrôlés par une seule institution comme c’est le cas pour le système bancaire actuel : (Les bases de données de la BNP par exemple sont alimentées par les serveurs informatiques de la BNP), mais par n’importe qui en mesure de fournir de la puissance de calcul (un ordinateur).

Mining

Afin de distribuer les serveurs, Satoshi Nakamoto allait s’y prendre en créant un concept totalement nouveau : le minage.

Les mineurs sont des individus dont la fonction est d’alimenter tout le réseau Bitcoin en puissance de calcul, afin de permettre la mise à jour de la base de données (Blockchain). Les mineurs jouent le rôle de l’intermédiaire financier en quelque sorte, mais un intermédiaire qui ne connaît rien de notre identité. Son seul but est de produire des confirmations de transactions afin de les afficher dans la Blockchain. Une fois qu’il arrive à confirmer un block de transactions, il remporte les 25 nouveaux bitcoins qui se créent toutes les 10 minutes. (Il y aura en tout 21 millions d’unités Bitcoin disponibles, les bitcoins sont produits toutes les 10 minutes : à la hauteur de 25 bitcoins)

N’importe qui peut être mineur, on n’a pas besoin de l’autorisation de qui que ce soit pour se lancer dans l’industrie du minage. On peut donc en déduire que le minage obéit aux lois du marché et à la concurrence. Plus il y aura de mineurs disposés à accomplir cette tâche, plus la difficulté pour confirmer des transactions devient élevée.

Un mineur pour arriver à confirmer un bloc de transaction, doit passer par un processus appelé : Proof Of Work. « Preuve que le travail a été fait ». Le Proof Of Work consiste en du décryptage de données (C’est pour cela qu’on parle de cryptos-devises : pour arriver à les produire il faut passer par un processus de décryptage). Plus il y aura de concurrence sur le marché entre les mineurs, plus le décryptage se complexifie et le Proof Of Work devient long.

Ce qui va distinguer entre les mineurs c’est finalement la puissance de leurs ordinateurs, décrypter c’est faire des itérations. Le plus d’itérations qu’on arrive à produire, le plus de chance qu’on aura à décrypter et donc à confirmer des blocs de transactions.

Le bitcoin n’est qu’un début

Ce que je viens d’expliquer ici est le cœur de l’innovation, ce qu’on appelle la devise « bitcoin » n’est que la toute première application de la technologie Blockchain. Cette technologie pourrait être appliquée à toute forme de contrat financier, on pourrait voir différents titres émis directement sur des bases de données décentralisées (actions, obligations, assurances etc.) sans aucune intermédiation financière. Mais pas uniquement, aussi de l’intermédiation juridique, plus besoin d’un avocat pour garantir des contrats devant un juge, les contrats pourraient être distribués sur des Blockchains et librement accessibles à n’importe qui pour vérification.

Ceci a déjà commencé, plus de mille crypto-currencies répliquant le modèle de la blockchain sont désormais disponibles, chacune d’elles se spécialisant dans un service ou une fonction spécifique. On peut citer, le Litecoin (deuxième crypto-devise en terme de capitalisation plus de 200 millions de dollar de market cap), le Namecoin (qui offre la possibilité de créer un réseau de noms de domaine décentralisé basé sur la technologie des Blockchains), ou des cryptos-devises communautaires comme (Potcoin et Mazacoin), mais aussi des projets très prometteurs comme BitShares, Darkcoin, Blackcoin et Viacoin etc.

On peut déjà remarquer la différence entre un modèle à bases de données décentralisées, où l’innovation et la créativité sont totalement distribuées et librement accessibles à tous, et le modèle financier actuel où le plus important n’est pas d’innover, mais plutôt d’avoir l’autorisation d’opérer dans le milieu financier. Si on y pense, la principale difficulté pour créer une banque n’est pas l’activité de banquier elle-même, (c’est extrêmement simple d’opérer un grand livre comptable et offrir un service financier) la principale difficulté c’est l’obtention d’une autorisation. Ce qui fait en sorte que le modèle financier actuel soit ainsi fait, c’est parce que le tout premier titre financier sur lequel tout est indexé par force de lois (l’étalon de change) : est un monopole exclusif de l’État. Les devises Fiat (euro, dollar, yen…) sont des titres financiers émis par les États et imposées uniformément à tous comme unité de change.

C’est pour ces raisons que le monde de la finance semble encore aussi obscur. C’est un secteur qui est verrouillé et inaccessible aux communs des gens. Ce système a rendu les services financiers simples comme le transfert d’argent ou l’ouverture d’un compte bancaire extrêmement chers et dispendieux. Plus de 5 milliards d’individus sur terre n’ont pas encore accès aux services financiers de base. Le monopole des banques n’existe pas, c’est le monopole des État sur la devise qui est une vrai réalité. La technologie Blockchain est à l’extrême opposée de ce modèle, elle démocratise la finance et la décentralise.

L’importance des devises dans les rapports humains

L’usage d’une devise est une forme de langage à travers lequel on manifeste des souhaits et des intérêts particuliers. Les enfants dans l’école s’échangent des Pokémons, des cartes de joueurs, dans les prisons on s’échange des cigarettes. Le droit de choisir sa devise et le droit d’en émettre, devraient être considérés comme des droits fondamentaux de l’être humain au même titre que la liberté d’expression. Choisir sa devise est d’ailleurs une forme de liberté d’expression. Quand on choisit d’accepter ou de refuser une devise ou un titre spécifique comme moyen de paiement, on est en train d’exprimer une opinion.

L’invention des devises est l’une des plus vieilles inventions de l’humanité, elle avait immédiatement suivi le développement des échanges et du troc (le sel, le fer, les épices et même des coquillages ont été utilisés comme devises dans l’histoire). C’est à travers elles que se sont créés les tout premiers liens sociaux qui avaient permis la formation des sociétés, des États, des civilisations et ainsi de suite. L’usage des devises n’a pas été le fruit d’une construction, mais s’était imposé spontanément dans toutes les sociétés. Ce qu’on appelle les monnaies (l’or et l’argent) sont apparues bien plus tard. Ce sont aussi à la base des devises, mais des devises qui ont perduré et survécu à l’épreuve du temps. L’or et l’argent ont de par leur rareté et leurs attributs physiques gagné le privilège de s’appeler « monnaie ».

Remettre le pouvoir de l’argent aux mains des citoyens

Friedrich A. HayekLe pire cauchemar des États n’est pas que le prix du Bitcoin atteigne 1 million de Dollar. Le vrai risque c’est de voir ces bases de données décentralisées se multiplier dans le monde, de voir des milliers de devises alternatives émerger (des devises spécifiques pour des communautés, pour des associations, pour des entreprises…) toutes en concurrence les unes avec les autres. Imaginer des milliers de titres financiers (actions, obligations, assurances…) voir le jour sur internet d’une manière complètement anonyme sans passer par les rouages bureaucratiques et étatiques du monde financier actuel. La frontière entre titre financier et devise va complètement disparaître : une action pourrait être considérée comme une devise tout comme un contrat d’assurance, ou une obligation.

Si ce modèle des bases de données décentralisées aboutit, ça serait l’incarnation du vieux rêve de Friedrich Hayek qui l’avait si bien exprimé dans son livre La dénationalisation de la monnaie. Les Blockchains nous dirigent vers une complète et totale séparation entre l’État et la monnaie, une toute nouvelle forme de laïcité s’annonce. Cette technologie nous libère enfin de la pire des tyrannies que le monde ait connu : les Fiat currencies. Les devises étatiques sont l’origine du mal qui ronge toute l’humanité : les guerres, l’inflation, les crises économiques, l’expropriation des uns et l’engraissement d’autres, l’hypertrophie des États… Tout cela a été rendu possible par la monopolisation des devises par les gouvernements. La technologie des Blockchains remet le vrai pouvoir (Le pouvoir du Fric) aux mains des individus.

C’est la devise qui fait la souveraineté, et non la souveraineté qui fait la devise.


Un article  du Coin coin.

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  • merci pour cette présentation très claire de cette révolution !

  • Dommage qu’un article intéressant, sympathique et bien intentionné contienne quelques erreurs de détail.

    ce qu’il fait de mieux :
    – présenter la notion de « blockchain » comme une réalisation informatique distribuée de la notion de « grand livre », qui est au moins aussi vieille que la comptabilité
    – résenter la monnaie comme une des très nombreuses applications possibles de la technologie « blockchain », et le bitcoin comme une des monnaies possibles
    – donner un éclairage (c’est aujourd’hui la seule chose qu’on puisse faire) sur la concurrence à venir entre « cryptomonnaies » et monnaies étatiques

    Il est en revanche très léger voire erroné sur le « minage » : il existe d’autres techniques de construction de blockchain que le système de « preuve de travail », et ce système lui-même ne consiste pas en du décryptage de données

    en complément et correctif, je me permets de signaler mes propres textes:
    http://blog.turgot.org/index.php?post/Drean-monde-bitcoin
    http://blog.turgot.org/index.php?post/Drean-Bitcoin2

    Par ailleurs, j’avais rendu compte du livre de Hayek « The denationalization of Money » ici et là
    http://blog.turgot.org/index.php?post/Dr%C3%A9an-d%C3%A9nationalisation-2
    http://blog.turgot.org/index.php?post/S%C3%A9minaire-Dr%C3%A9an

    • Merci pour votre commentaire. Vous avez raison j’ai été un peu léger sur le concept de  »minage », je n’ai pas voulu trop m’attarder dessus, je ne voulais pas en faire un article très technique.
      De plus en plus de crypto utilisent désormais le proof of stake (beaucoup plus économique que le proof of work 🙂 )
      Mais je ne saisi pas votre point, pourquoi le proof of work ne serait pas du décryptage de donnée. Un mineur pour pouvoir rajouter un block de transaction dans la blockchain doit deviner une combinaison de donnée. Ce qu’on appelle le  »hash rate » est le nombre de combinaison qu’un ordinateur peut émettre à chaque seconde. Cet action est précisément du décryptage.

      • dans le système Bitcoin, « miner » consiste essentiellement à protéger un bloc de transactions par une somme de contrôle (hash total) qui servira par la suite à vérifier que le bloc est bien identique à ce qu’il était au moment de sa création. Mais le système impose que cette somme de contrôle soit inférieure à une certaine valeur, ce qui exige de la recalculer de très nombreuses fois en faisant varier un nombre arbitraire ajouté au bloc (le « nonce »), d’où un travail en effet énorme.
        Mais l’opération élémentaire n’est pas du décryptage. Dans un bloc, les transactions sont d’ailleurs en clair. C’est simplement l’application répétée d’un algorithme de « hashing » (SHA-256).

  • très curieux et plutôt puéril et enfantin de vouloir refuser le » système »

    votre exposé sur la comptabilité ,soi-disant tenue par les banques n’a aucun sens.

    C’est l’état qui régit la façon dont les sociétés tiennent leur comptabilité, et des formes de publicité de ces comptes.
    Quant vous déposez de l’argent, il vous appartient, point barre,vous pouvez en disposer comme bon vous semble et le rôle de la banque est justement d’assurer la régulation des flux financiers.

    Vous parlez de monnaies dédiées à des domaines particuliers, mais en fait ,vous réinventez le troc, ni plus, ni moins.
    Une autre chose est la façon dont se crée la monnaie.
    Ici, des gens sont « récompensés » pour un travail.
    la belle affaire.
    La banque centrale crée de la monnaie sur base d’emprunts, en regard ,du moins cela devrait rester le cas, de manques de liquidités dans un système de valeurs en croissances.
    Et jusqu’à présent, si je veux payer avec un bitcoin, il faut avoir l’accord de la utre partie.
    Si je prsente une monnaie étatique, elle doit être acceptée, sans réserves.

    bref, j’ai beau chercher, où donc se situe l’intérêt de ces monnaies, sinon dans le chef de ceux qui spéculent sur celles-ci?

    • Je ne suis pas d’accord avec le premier point  »Quant vous déposez de l’argent, il vous appartient, point barre,vous pouvez en disposer comme bon vous semble et le rôle de la banque est justement d’assurer la régulation des flux financiers »

      l’or physique que vous détenez, ou à la limite l’argent cash que vous gardez dans votre portefeuille sont bel et bien votre propriété, mais certainement pas l’argent que vous avez dans votre compte bancaire. La banque est un fiduciaire qui garde ces fonds pour vous. C’est la banque qui en est propriétaire et non pas vous.

      Pour le deuxième point je suis en partie d’accord, les crypto devises réinventent le Troc. Plus tôt en reprennent les avantages (le gré à gré), mais y intègrent un intermédiaire de change.
      L’intérêt de ces devises c’est de se débarrasser de l’intermédiation financière qui coute extreme chère à l’économie. Comme je l’avais expliqué dans l’article, cette technologie démocratise le droit d’émission de devises, et de tout autre titre financier (action, titre de dette, assurances…). Pour le reste c’est au individus de choisir quel devise ou titre financier ils préfèrent utiliser comme étalons de change.

      Tout titre financier pourrait être considéré comme devise, si je vous embauche pour un travail et je vous promet de vous régler en action de Apple, ou bien google. Fort probablement que vous allez accepter.

    • C’est vrai que cette présentation est une caricature. La réalité est plus profonde. Ce que Joe appelle l’Etat est juste une communauté qui prétend défendre la propriété privée d’après certaines règles constitutionnelles historiques et assez vagues.

      On ne peut « refuser » l’Etat, mais on peut parfois dénoncer son absurdité autodestructrice car l’Etat lui même est une idée qui n’a pas de réalité absolue. C’est un concept variable né au 18e.
      Toutes les règles de propriété sont relatives à certaines preuves ou circonstances. Le système bancaire prétend comptabiliser ces preuves, mais il lui arrive de les détruire simplement.
      Les dettes souveraines sont un affaiblissement relatif de la propriété privée par l’Etat (un Gouvernement qui fait défaut, annule le droit au capital prêté, or sa constitution stipule que la propriété prêtée DOIT retourner à son origine).
      Celui qui avait plus de 100.000 EUR de ses épargnes stocké à Chypre le sait.

      Bitcoin prétend mieux sécuriser la propriété individuelle. C’est assez crédible. Mais Bitcoin sera une véritable monnaie quand le crédit y sera pratiqué de manière banale.

      •  »Mais Bitcoin sera une véritable monnaie quand le crédit y sera pratiqué de manière banale »

        Je ne sais pas ce que tu veux dire exactement dans ce point. Du crédit en Bitcoin est déjà disponible essentiellement en crowdfunding

        • Peut-être existe-t-il déjà des analyses pointues, mais il me semble que le commun ignore la situation du BC vis à vis de la réserve fractionnaire et comment gérer le calcul de risque sans la juridiction de l’Etat par exemple? Le principe veut que la monnaie BC soit par principe déflationniste et que toute nouvelle entreprise recevra moins de crédit que la précédente vu que la monnaie disponible se réduit.
          Le crowdfunding permet il alors déjà l’émission d’obligations? Une entreprise réputée a t elle intérêt à lever de l’argent en BC et à quel taux?

          • Le système de réserve fractionnaire avait vu le jour bien avant la monopolisation par l’État de la création monétaire. Dans le système de banques libres qui avait été appliqué depuis le 18 eme siècle en Écosse, les banques y pratiquaient déjà le modèle de réserve fractionnaire (chaque banque émettait sa propre devises couverte par une quantité d’or). Toutes ces devises étaient bien sur en concurrences les unes avec les autres. Les banques ne gardaient pas une réserve de 100% en or, mais plus tôt une réserve optimale déterminée par le marché peut être dans les 80 à 90%. La différence constituait tout simplement le profit du banquier.
            Le système de réserve fractionnaire avait prit une tournure catastrophique depuis que la création monétaire avait été monopolisé par l’État. Les banques ne sont plus tenu de garder qu’entre 1 à 5% en réserve (ou quelque chose de similaire).

            Tout cela pour dire, qu’éventuellement un système de réserve fractionnaire pourrait très bien fonctionner par dessus Bitcoin (Le bitcoin serait l’équivalent de l’or en réserve pour les banques). Mais personnellement j’envoi pas trop l’utilité puisque la création des devises par les banques n’avait pour but au tout début que d’éviter à avoir à transiger en or directement (transport, risques de vols…) c’est pour ces raisons que le billet de banque avait vu le jour. Le bitcoin concentre déjà tous ces attribues.

            La nouveauté va venir plus tôt coté titrisation (création de titres financiers). Cette technologie (Blockchain) permet à n’importe quel entreprise, organisation, association et meme individu de créer leurs propres titres financiers ( action, obligation, contrat…) et de les émettre directement sur le réseau. Plus besoin d’intermédiation, ni de fiduciaires, ni de l’État et ses régulations. Ce que j’ai essayer d’expliquer dans cet article c’est que si ce système abouti il n y aura peut être plus de différence entre devise et titre financier Exemple : L’action de google ou de Facebook (émis sur une blockchain) pourraient très bien être considérés comme des devises (étalon de change) transférable de gré à gré tout comme le bitcoin aujourd’hui.
            Il y aura probablement des millions de devises et ça sera aux individus de faire leurs choix.

          • Comme je ‘ai déjà expliqué tout titre financier pourrait être émis sur une blockchain. Pour le reste (taux d’intérêt, prix…), c’est au marché de le déterminer.

        • J’ai trouvé les liens qui suivent sur « Ethereum » et qui donnent pas mal de pistes à mes interrogations en effet rendant votre réponse presque inutile. Merci…

  • Monsieur,
    Si vous avez compris le système de bitcoin, pourquoi vous n’en créez pas un nouveau et l’appelez bitcooin_2 ?
    Est-ce que les bitcoins pourront être un jour tracés ? c’est à dire, dans le même système, avoir 2 bitcoins différents 1 provenant de la firme_1 et un autre de la firme_2 ? et est-il possible que cette information reste perpétuellement liée à ces coins sans sortir du système bitcoin et sans avoir recours à des serveurs centraux?
    Amicalement

    • Pourquoi voulez-vous créer un bitcoin_2 ? Il apparaîtra en effet le jour où la communauté y verra un avantage, pour le moment, il y a déjà un grand nombre de monnaies concurrentes et un gros risque pour elles que le marché soit du type « winner takes all », ce qui les pénalise.

      Quant à être tracés, il faut savoir ce qu’on entend par là. Puisque toutes les transactions sont inscrites dans le ledger, ils sont parfaitement tracés. Puisqu’il est quasi-impossible de faire le lien entre les adresses codées et leurs détenteurs physiques, ces derniers peuvent moyennant quelques précautions simples ne pas être tracés.

      • Si les bitcoins peuvent être tracés de manière claire et sécurisée, pourquoi ne sont-ils pas encore utilisés par des firmes pour avoir de la liquidité : une firme firme_x laisse une trace sur un nombre n de bitcoins : une personne détenant ce bitcoin_firme_x aura en quelque sorte signé un contrat avec la firme_x lui garantissant une action de la firme ou un bien concret contre un nombre y de ces n bitcoins tracés. les bitcoins auront alors des prix différents selon les firmes qui les auront tracés

        • Il y a pas mal de projet qui s’alignent vers ces modèles. Comme Ethereum, Bitshares, counterparty, mastercoin… qui offre un service de création de titre financier (devises, actions, obligation…) distribués sur des blockchain.
          Comme je l’avais dit dans l’article, bitcoin (la devise) n’est que la toute première application des blcokchain.

  • « Le plus d’itérations qu’on arrive à produire le plus de chance qu’on aura à décrypter »
    Excusez le vieux grincheux que je suis, mais qu’est-ce que c’est que cette syntaxe de m… ?!?

    En bon français, ça se dit:
    « Plus on arrive à produire d’itérations , plus on a de chances de décrypter »

    Sur le fond, deux objectifs:
    – l’emploi de monnaies alternatives se heurtera au même obstacle que celui des monnaies naturelles (or): Cours légal et taxation comme placement.
    – le principe de la monnaie est de ne contenir aucune information (autre que sa valeur)

    Si votre objectif est de mettre des ressources à l’abri du pillage étatique, vous rêvez en couleur.
    Les crypto-monnaies peuvent apporter sécurité et économies, mais par supprimer l’impôt, qui restera, avec la mort, la seule certitude de la vie.

    La monnaie est une technologie de l’information.
    On ne résout pas un problème politique avec une technique: La technique est mise au service des objectifs politiques.

    Actuellement, par exemple, la manipulation des monnaies-fiat sert à masquer l’échec du socialisme, l’inanité de la planification économique.
    Si l’objectif politique était de maximiser l’économie de marché et de minimiser l’économie planifiée, alors une monnaie stable serait requise – et pour ainsi dire elle irait de soi.
    Un État dépensant au plus 5% du PIB par an pourrait sans dommage se financer totalement par création monétaire, et libérer complètement l’économie de ses impôts, taxes et normes comptables.

    • Excusez mon français, j’ai toujours eu du mal avec cette langue (compliqué lol), merci pour la correction 🙂

      Je vais commencer par le deuxième point :  »On ne résout pas un problème politique avec une technique: La technique est mise au service des objectifs politiques  »

      Je pense qu’il est possible de résoudre des problèmes politiques par la technologie. Un exemple serait internet, le peer to peer File sharing pour la musique le cinema… qui redéfini le concept de droit d’auteur et de propriété intellectuelle. Les compagnies de disques se sont résignés et ont presque toutes abodonnées l’idée de lutte contre le téléchargements sur internet. Ceci un exemple ou à travers la technologie il est désormais possible de contourner les lois de l’État et de forcer un changement sans passer par tout le processus politique (parti politique, élection, exercice du pouvoir…).

      Je ne pense pas que le but avoué des crypto devises soit de  »supprimer l’impôt », mais plus tôt de limiter le pouvoir de l’État à spolier ses citoyens. Dans le système financier actuel (monopolisé et centralisé), l’État peut tout se permettre (y compris taxer directement les comptes bancaires lol). Les modèles de Blockchain rendent cela impossible (Rien ni personne ne peut accéder à un compte bitcoin (adresse) sans avoir la clé privée). Ceci en tant quel tel, constitue un frein considérable à la puissance publique.

  • OK, je vais faire parler la loi de Cunningham

    L’intro est pas mal, mais après il y a des erreurs à corriger (mais l’article est bien quand même, félicitations)

    « Afin de distribuer les serveurs Satoshi Nakamoto allait s’y prendre en créant un concept totalement nouveau : le minage. » C’est vrai, mais il serait bon de signaler que le minage est une « bidouille » car il fallait motiver la sécurisation du réseau. Sans rentrer dans les maths, le problème des généraux byzantins (le problème cryptographique derrière la question du consensus décentralisé) ne peut être résolu par lui-même (juste avec des maths), il faut « motiver les troupes ». Et c’est là qu’intervient le minage. Comme je l’écris ici https://bitcointalk.org/index.php?topic=784363.msg9689768#msg9689768

    « Once again: goal is security; reward is just an incentive. When you mine a bitcoin (or stake a hyperstake), this is only the network telling you « thank you for securing me ». That’s all. Satoshi solved the Byzantine Generals problem by introducing an economic incentive to cryptography.
    In cryptocurrency, security comes from… greed. »

    Donc pour le faire court : pour des raisons mathématiques, la seule manière de sécuriser le réseau qu’on a trouver, ces de payer des gens pour le faire. Ces gens, on les appelle des mineurs et le paiement, c’est le bloc auquels ils ont droit de temps en temps.

    Ensuite
    « Plus il y aura de la concurrence sur le marché entre les mineurs, plus le décryptage se complexifie et le Proof Of Work devient long. »
    C’est vrai, mais dit comme ça, on a l’impression que la difficulté est une fonction du nombre de mineurs, ce qui est faux. 2000 mineurs ne signifie pas que ce sera plus difficile que 500 mineurs. Ce qui compte, c’est la puissance de calcul des machines cumulées. Alors, certes, avec plus de mineurs, il y plus de chances d’avoir plus de puissance de calcul parce que c’est plus populaire, mais au final, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Les altcoins en font l’amère expérience avec le « ASIC-ripping » et les multipools où une poignée de machines font exploser la difficulté.

    « Des devises très promettteuses comme Darkcoin, Blackcoin »
    Euh, non.
    – Blackcoin (le bon gros scam, une semaine de minage, puis 139000% de hausse du prix – je le sais, j’y étais) n’apporte rien. Oui, c’est du PoS – mais NXT aussi, si on va par là, et NXT, c’est quand même autre chose.
    – Darkcoin est plus dangereux que Bitcoin (rouler avec une ceinture de sécurité défecteuse est plus dangereux que rouler sans ceinture de sécurité du tout) – http://www.reddit.com/r/CryptoCurrency/comments/2nu9rg/darkcoin_anoncoin_shadowcash_monero/
    Mais l’idée de donner des exemples est bonne, hein ! Je ne connais pas assez Viacoin ou Bitshares pour parler (je sais que Peter Todd ne fait quasiment rien sur Viacoin et qu’il en est meme un peu embarassés; c’est Viacoin qui fanfaronne). Suggestion : remplacer Darkcoin par Monero et Blackcoin par NXT

    « L’usage d’une devise est une forme de langage à travers lequel on manifeste des souhaits et des intérêts particuliers. Les enfants dans l’école s’échangent des Pokémons, des cartes de joueurs, dans les prisons on s’échange des cigarettes. Le droit de choisir sa devise et le droit d’en émettre, devraient être considérés comme des droits fondamentaux de l’être humain au même titre que la liberté d’expression. Choisir sa devise est d’ailleurs une forme de liberté d’expression. Quand on choisit d’accepter ou de refuser une devise ou un titre spécifique comme moyen de paiement, on est en train d’exprimer une opinion. »
    Ça, c’est très bien, bravo !

    « Les devises étatiques sont l’origine du mal qui ronge toute l’humanité »
    Ça, vous auriez pu éviter. Ça décrédibilise grandement.

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Après le triomphe du libertarien Javier Milei à l'élection présidentielle en Argentine, le moment de vérité des premières réformes approche pour le nouveau président. Si le sujet vous intéresse, Pierre Schweitzer - responsable du podcast de Contrepoints - est invité à décrypter son programme économique le mardi 19 décembre à 19h00 au micro du "Rendez-vous des Stackers".

Ce n'est pas un hasard si la fintech StackinSat qui produit ce podcast a choisi l'Argentine comme thème pour sa première émission : le pays est pratiquement un ... Poursuivre la lecture

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