Par Bénédicte Cart.
Une étude récente tend à prouver l’existence d’un lien entre usage de contraceptifs par voie orale et augmentation des risques de cancer du sein. Alors que les études précédentes comportaient des incertitudes concernant la récolte des données observables, celle proposée par une équipe de chercheurs de l’université de Washington repose sur une méthode d’analyse plus rigoureuse, c’est-à -dire moins liée au témoignage des personnes examinées. Parmi plusieurs femmes dépendantes du même programme de santé publique, 1 102 femmes âgées de 29 à 49 ans ont été diagnostiquées comme atteintes de cancer du sein, et cela sur une période allant de 1990 à 2009. Des contrôles aléatoires ont ensuite été faits parmi l’ensemble des femmes présentes au programme santé publique, le tout en fonction des parcours médicaux des unes et des autres. Le tout a donc confirmé la corrélation qui existerait entre le cancer du sein et l’usage de contraceptifs oraux.
Cette nouvelle étude nous interpelle. S’oriente-t-on vers une remise en cause de cette avancée médicale ? La pilule, promesse de liberté, deviendrait-elle cause de contrariétés pour nous les femmes ? Révolution pour la femme dans les années 1960, elle a eu un succès tel que, dans les années 2000, environ 60% des femmes utilisaient cette méthode de contraception en France. Mais aujourd’hui, les scandales scientifiques viennent mettre à mal notre confiance en ce petit concentré d’hormones.
La pilule est le fruit d’un travail de recherche entre les deux guerres, notamment en réponse à un contrôle des naissances aux États-Unis. C’est en 1960 que la première pilule est commercialisée aux États-Unis, en 1962 qu’elle est autorisée légalement pour les femmes mariées américaines, et en 1967 qu’elle l’est pour les Françaises. Après quelques accidents pour débuter, puis des études pour un dosage efficace, la pilule devenait légale et remboursée par la sécurité sociale.
Une découverte libératrice
On peut facilement comprendre pourquoi, dans un contexte social comme celui des années 1960-70, une découverte comme celle-ci était une vraie libération de la femme. En effet, elle obtenait un moyen de contraception simple qui nécessitait d’avaler un petit cachet chaque jour, rien de très contraignant face aux moyens existants ou à l’IVG. Elle pouvait jouir du sexe pour le sexe, comme un homme, sans craindre une grossesse. Ainsi, la procréation était contrôlée, la femme déresponsabilisée et libre de se satisfaire sans crainte – tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Puis les cancers du sein ont touché de plus en plus de femmes, les effets secondaires se sont multipliés, les risques cardiovasculaires ont explosé. Il a fallu penser aux dangers de notre petite pilule…
Mais des effets controversés
À l’heure actuelle, le scandale des pilules de deuxième et troisième génération, les hormones de synthèse qui bouleversent l’écosystème ou encore le lien entre cancer du sein et prise de pilule nous amènent à repenser nos moyens de contraception. De plus en plus de femmes se posent maintenant la question : que veut-on me faire ingurgiter ?
En effet, pendant plusieurs années, l’État a enchaîné les campagnes de sensibilisation, facilité le remboursement par la sécurité sociale, assuré l’accessibilité de la pilule et visé sa généralisation et la prise de cette pilule par chacune d’entre nous, en organisant sa publicité. Les laboratoires pharmaceutiques se sont chargés des prescripteurs et des distributeurs. En apportant de nouvelles fonctions à la pilule contraceptive dans le but de fidéliser toujours plus, on en vient à mettre à mal l’image de la femme comme femme capable de procréer en la rendant quasi-infertile (notamment en faisant disparaître les symptômes de règles).
Quel futur pour la contraception?
Et maintenant, que faire ? Réfléchir à la méthode qui convient le mieux, pour soi mais aussi pour son partenaire. Finalement, chaque méthode a ses contraintes, il est important de savoir ce que son corps accepte. Il existe en effet de multiples façons de ne pas tomber enceinte, allant du préservatif à l’observation de ses cycles menstruels.
Devons-nous pour autant remettre en cause les acquis de nos aïeules ? Reconnaissons plutôt que cette découverte scientifique était un progrès réel par la maîtrise de la procréation qu’elle a offert. Mais l’engouement qu’elle a suscité a été tel que nous n’ouvrons les yeux que maintenant pour une utilisation plus mesurée et raisonnable. La pilule doit rester un moyen de contraception comme un autre, la liberté qu’elle a pu procurer n’était peut être qu’illusoire à l’image de ce qu’est la pilule : un concentré d’hormones synthétisées chimiquement.
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Source : Elisabeth F. Beaber, Diana S.M. Buist, William E. Barlow, Kathleen E. Malone, Susan D. Reed, and Christopher I. Li., « Recent Oral Contraceptive Use by Formulation and Breast Cancer Risk among Women 20 to 49 Years of Age », Cancer Research, 74 (16), 15 août 2014.
Je me suis toujours demandé si un certain nombre de conséquences attribuées à la pilule n’étaient pas en fait celles de la pratique accrue du sexe ?
Je ne crois pas que la pilule permette à la femme de « jouir du sexe pour le sexe, comme un homme ».
La pilule engendre une baisse drastique de la libido et du plaisir sexuel.
Les pilules même les plus faiblement dosées entrainent notamment une sècheresse vaginale qui a comme conséquence immédiate des rapports au mieux inconfortables et au pire douloureux.
Tiens, contrepoints se met à diffuser des études scientifiques pour faire peur? Le sanitarisme est devenu une valeur libérale?
Plein de femmes ont pris la pilule sans problème et subitement la pilule c’est mal.
Je vois dans tout ceci une bataille entre laboratoires pour pénaliser la concurrence en demandant de nouvelles lois.
Mmmh… Je reste songeuse. Une étude ne suffit pas à valider une théorie. En outre, que signifie le nombre « 1102 » femmes âgées de 29 à 49 ans? Il est sorti de son contexte. Sur combien de femmes examinées portait l’étude? 10’000? 100’000? Un million? Qui a financé l’étude en question? Et ces femmes, avaient-elles d’autres facteurs de risques (tabac, alcool, obésité, sédentarité)? Ont-ils été pris en compte? Le cancer reste une maladie principalement liée au vieillissement et il est facile d’effrayer les femmes jeunes, alors que la majeure partie des cancers du sein se développe chez les femmes âgées.
Personnellement, j’ai abandonné les contraceptifs hormonaux depuis plusieurs années, mais jamais je n’ai fait de propagande anti-pilule pour autant. Et je n’aime pas la propagande de la peur dans une société d’opulence où l’on s’effraie pour tuer le temps.
Quant au concentré d’hormones « chimiques », voilà un argument qui ne tient pas la route. Dans ce cas, autant abandonner les antibiotiques et laisser mourir les enfants de rhumatisme articulaire aigu ou de scarlatine. Après tout, c’est naturel, ça. Nos grands-parents devaient sûrement trouver leur époque sans chimie merveilleuse…
Et pour rappel encore, la vie est chimie. Tout ce que nous sommes, toutes les plantes, tous les animaux sont de la chimie. Sans elle, il n’y aurait rien. Merci d’éviter les raccourcis si chers aux marchands de peur qui placent la chimie d’un côté et le bio de l’autre.
On se croirait sur le site des intégristes catholiques « Le Salon Beige », véritable torchon anti-féministe et homophobe. Déplorable que Contrepoints puissent diffuser de tels articles liberticides et réactionnaires.
Anti féministe et homophobe ? Ne pas aimer l’article ok, mais de tel mensonges ne valent rien comme critique.
le sujet étant la pilule contraceptive, je ne vois pas ce que les homos vient faire dans la discussion ?
Nawak, il me semble que vous confondez l’acces libre à la contraception qui est une victoire féministe majeure et la diffusion massive d’un médicament. Prétendre que les moyens homonaux sont les seules techniques contraceptives valables, c’est une magnifique manipulation des laboratoires pharmaceutiques qui font un business énorme sur ces produits.
C’est l’inverse d’une technique contraceptive « féministe » car elle trop souvent distribuée sans précaution et sans information : elle met en péril la santé des femmes en promettant à tous une jouissance sans limite … sans aucun risque pour les hommes !!!! vous trouvez que c’est féministe , ça ?
c’est au contraire superbement machiste : l’accès au sexe pour les hommes est encore plus facile, sans aucune contrainte et sans « complication » à gérer….
« l’accès libre à la contraception qui est une victoire féministe majeure  »
Pourquoi féministe ?
Les hommes ne sont-ils pas concernés par les conséquences de leurs actes ?
Soit c’est un progrès pour les deux, soit c’en est un pour les « irresponsables » (comme dirait l’horrible réactionnaire Stromae… )
En tant que vieux réactionnaire j’aurais souhaité que le devoir oblige les hommes à assumer leurs actes autant que les faits y obligent les femmes.
« c’est au contraire superbement machiste : l’accès au sexe pour les hommes est encore plus facile, sans aucune contrainte »
Exactement.
Et l’horreur de l’avortement de masse est l’aboutissement de cette perversion.
La dignité humaine en sort broyée.
Elle ne peut plus être intrinsèque et inconditionnelle.
Mais c’est le socialisme qui a fait cela aux hommes.
Autrefois on n’aurait pas admis qu’un homme fuie ses responsabilités, sauf à le considérer comme malvenu dans la famille.
De nos jours il serait stupide ou héroïque de les assumer.
Aux États-Unis, 75% des naissances de Noirs concernent une « famille monoparentale » (la destruction de la famille commence par lui adjoindre des qualificatifs…): Voilà où les a menés la sollicitude des socialistes.
Les avertissements prophétiques de Thomas Sowell, loin de faire douter les socialistes, n’ont fait que lui attirer leur haine.
Le SB n’est ni homophobe ni contre les femmes, si c’est ce que vous appelez « anti-féministe ».
Il est même plus libéral que la plupart des grands médias, quoique pas assez à mon goût.
C’est une bonne source d’information.
Il existe une methode tres simple, tres efficace et sans danger: le sterilet (sans hormone de synthese).
Il y aurait un boulot passionant de recherche a faire sur les raisons qui poussent le corps medical a mettre en avant les petites pilules magiques plutot que le sterilet ou d autres alternatives qui ne jouent pas a l apprenti chimiste avec notre corps.
Mon opinion personel est que la pilule est bien plus profitable pour les labos pharmaceutique qu un intervention qui coute une centaine d euros pour des annees d efficacite.
Enfin… la verite finit toujours par eclater, apres bien des tragedies malheureusement…
Les pilules sont des moyens de contraception très efficaces mais ce ne sont pas des bonbons (l’argument non libéral, anti-féministe etc… ne tient pas réellement [mon jugement à ce propos est d’ailleurs beaucoup plus sévère] – n’oublions pas que libéralisme va essentiellement avec de bonnes théories de l’information complète). Les effets cancérigènes, risques vasculaires et métaboliques sont connus depuis longtemps et les progrès des pilules ont justement été apportés pour les diminuer au maximum mais il existe des effets paradoxaux entre les quantités hormonales apportées, certaines très faiblement dosées apportant des risques plus importants chez certaines femmes. Il existe plusieurs autres méthodes contraceptives (plus efficaces que l’observation des cycles, n’oublions pas que nous sommes presque tous des bébés Ogino!) et que la sagesse est probablement au cours de sa vie de varier (suis Ok avec Naufrage). Trente années de pilules hormonales, c’est probablement beaucoup trop…
Quelques théories émettent des doutes tout relatifs, mais rien sur le fond ne permet d’affirmer aujourd’hui que la pilule provoque le cancer, et bien des professionnels du secteur le disent.
C’est de la désinformation au même titre que ceux qui nous racontent que les vaccins tuent les gens, que les OGM sont nocifs, que le réchauffement climatique par les émissions de CO2 est démontré, ou que le fracking est une méthode dangereuse d’extraction du gaz.
Toujours des hypothèses et des études très peu concluantes, voire aux méthodes discutables, et toujours des gens pour affirmer que ça y est c’est bon la nocivité est prouvée.
A un moment donné si des femmes veulent tester d’autres méthodes de contraception, qu’elles fassent ce qu’elles veulent mais n’empêchent pas d’autres d’utiliser la pilule en manipulant l’information. De toute façon il n’y a rien de plus simple qui n’ait été trouvé, donc voilà .
Comme dit Naufrage, question simplicité, le stérilet enfonce la pilule, fait courir beaucoup moins de risques vasculaires (les accidents vasculaires avec hémiplégie des jeunes femmes sous pilules de 3-4èmes génération sont là pour confirmer, avouez que c’est dommage à 18-20 ans; risque existent aussi pour les autres mais moindre) ou métaboliques et préserve la libido (notamment au moment de l’oestrus).
Je crains que tout cela soit exploité par des intégristes divers pour remettre en cause la possibilité pour les femmes de recourir à une forme de contraception ( mais pas aux frais de l’état svp)…
C’est encore un autre débat, mais effectivement la pilule gratuite aux frais de l’Etat je ne suis pas pour.
Qui sont ces « intégristes » qui imposent leur volonté aux autres ?
Si c’est là votre définition de l’intégrisme, alors ce terme s’applique aux socialistes.
La morale ne doit pas être du ressort de l’État, de la contrainte.
Elle ne doit pas être enfermée dans un carcan conformiste.
Votre intolérance pour la vision que vous appelez « intégriste » n’est pas libérale.
Ce terme, comme « extrémiste » sert à disqualifier quiconque s’écarte du conformisme socialiste.
J’utilise pour ma part un autre terme plus approprié: Dissident.
Une société libérale doit au contraire résonner d’imprécations.
Le silence feutré du conformisme est la marque de la peur, de la répression, de l’endoctrinement obligatoire.
Genre le sanitarisme c’est pas du conformisme lol
« cette découverte scientifique était un progrès réel par la maîtrise de la procréation qu’elle a offert »
La procréation est facile à maîtriser, et elle l’a été comme le montre la variabilité de la natalité selon les contextes et les conflits.
Les découvertes qui ont permis de la réduire sont celles qui ont réduit la mortalité.