Hier, on consommait en achetant et en devenant propriétaire de l’objet. Demain, on s’abonnera à un service, qu’on pourra arrêter à tout instant ? La révolution a déjà eu lieu pour la musique en ligne, avec les succès de Deezer ou Spotify, ou est en route avec le leasing automobile, la video on demand, etc. Pour le reste de l’économie, on y est certes pas encore mais, selon une nouvelle étude menée pour Zuora, le leader mondial des solutions de Relationship Business Management, par l’Ifop, un institut de sondage, les nouveaux modes de consommation ont de beaux jours devant eux, en particulier la location et la consommation par abonnement.
Ainsi, selon cette étude, « Un Français sur deux souhaite consommer plus de produits par abonnement ». Ces chiffres sont plus élevés dans certaines catégories de la population, comme les jeunes (61%), les catégories socio-professionnelles supérieures (57%) ou les franciliens (54%). Pour les types de bien, ce sont, sans surprise, les produits culturels qui sont les plus consommés via ce nouveau modèle (22% des Français consomment ainsi la presse écrite, 10% les films et 9% la musique). Pour l’infographie complète, voir en bas de cet article.
Qui dit nouveaux modes de consommation ne dit toutefois ni fin du capitalisme, ni fin de la propriété. Au contraire, comme le rappelait l’économiste Jean-Yves Naudet : « pour les libéraux, c’est la preuve de la capacité créatrice de l’économie de marché », qui sait se réinventer en permanence pour offrir aux consommateurs de meilleures prestations à moindre coût. Et il y a tout lieu de parier que les emplois qui ne seront plus utiles pour produire des biens que l’on saura plus efficacement mutualiser seront remplacés par d’autres, dans de nouveaux secteurs comme justement cette mise en réseau.
Méthodologie de l’enquête
L’IFOP a mené l’enquête auprès d’un échantillon de 1001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (la représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération). Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing), du 26 au 28 mai 2014.
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J’aime bien le point d’interrogation à « qu’on pourra arrêter à tout instant ? »
L’abonnement est juste une forme de propriété temporaire.
Pourquoi acheter un bien dématérialisé, ou un bien à obsolescence rapide (d’origine technique, comme la téléphonie, ou pris dans le tourbillon infernal de la mode) ? En fait on se rapproche de ce que les vendeurs savent bien : le client n’achète pas un produit mais la satisfaction d’un besoin.
« Les consommateurs accordent de plus en plus d’importance à l’illimité (53%) et le partage (57%) quand il s’agit de leurs choix de modèles de consommation. »
Dans le cas d’abonnements à des services de musique, le simple fait d’avoir des restrictions aux catalogues suivant les pays est déjà un contre-exemple, en outre la disponibilité du service n’est jamais garantie. Quant au partage, je ne pense pas que les ayants droits aient donné leur accord.
Bref, des limitations bien réelles; le commanditaire de l’étude prêche pour sa paroisse.
A relativiser. Je calcule toujours mentalement, même pour les biens de faible valeur, la rentabilité de la location par rapport à l’acquisition. Résultat, j’achète presque tout, de mon téléphone à l’immeuble où je travaille. Il est rarissime que la location (ou le CB) soit plus intéressante financièrement que l’acquisition, surtout pour moi qui déteste jeter quelque chose qui fonctionne très bien.
Mais je vais probablement faire une exception pour netflix, étant donné l’absence de solution d’acquisition dématérialisée légale.
Tout à fait d’accord.
Si l’on garde une chose plus longtemps que « la moyenne » avant de la jeter. Si l’on regarde plusieurs fois le même film, si on n’a pas de problèmes à garder un téléphone 3 ans ou un ordinateur 5 ou 6 ans (ce qui est vraiment pas un problème s’il a été bien choisi au départ et qu’il est bien entretenu) alors la location est souvent plus couteuse.