Et flûte. Tout avait pourtant si bien commencé. Une conjoncture économique globalement positive, avec un retour évident de la croissance et une inversion vigoureuse de courbes, permettaient d’envisager l’avenir sereinement. Des promesses, réalistes, calmes et pondérées, furent faites. Des chiffres furent posés. Des élections furent gagnées. Et des résultats furent espérés. Et patatras, tout foira. La croissance ne pointa pas. Les courbes refusèrent de s’inverser. L’inflation, sur laquelle tant avait été misé, refusa obstinément de venir là où on l’attendait. Les trous se creusèrent. Les chiffres ne purent être tenus.
Misère, catastrophe et calamité vraiment trop imprévisible : le gouvernement a encore une fois raté un de ses objectifs qu’il s’était pourtant lui-même fixé. Au jeu de la prudence, il a encore échoué et alors qu’il comptait sur un déficit de la Sécurité Sociale déjà joufflu à 10 milliards d’euros en 2014, voilà qu’on s’achemine gentiment (mais fermement) vers un bon gros dépassement du dépassement, de l’ordre de 1,7 milliard d’euros. Cette année, le déficit atteindra 11,7 milliards d’euros.
C’est très gênant, d’autant que cette révision du déficit, déjà abyssal, intervient après les hurlements mal camouflés de la Cour des Comptes, la semaine dernière, qui se plaignait des déficits irréductibles de l’institution sociale. Vraiment, cette semaine ne va pas être simple pour la pauvre Marisol, ministre de tutelle de tout ce branlant bazar, et qui en présente, justement, le budget pour 2015. À l’instar des autres membres du gouvernement qui ont choisi qui le mutisme total (un avis enlèvement/disparition sera bientôt lancé pour Christiane T., invisible depuis le remaniement de rentrée), qui les petites phrases idiotes sibyllines (Laurent et Michel, en première ligne du gloubiboulga mental, n’ont pas démérité dans l’opération), qui l’effacement pudique (qui se rappelle que Fleur Pellerin s’occupe de l’Aculture ?), Marisol va devoir trouver une méthode pour faire contre mauvaise fortune, mauvaise économie et mauvaise gestion, bon cœur.
Ce ne sera vraiment pas simple. Tout comme le gouvernement qui, on l’a vu, va devoir faire preuve d’un talent d’équilibriste assez exceptionnel (et vu le calibre des clowns en place, assez improbable), la petite Marisol va devoir dégotter des économies sévèrement gonflées pour arriver à faire croire au reste du monde, une année de plus, que tout le bricolage vermoulu qu’on appelle la Sécu française peut encore tenir quelques mois de plus.
Cependant, en matière d’économies, je le rappelle encore une fois : il n’est absolument pas question de diminuer vraiment les dépenses de l’institution, même si ses cadres y sont bien trop grassement payés. Pour commencer à dégager une petite marge de manoeuvre ou un semblant de crédibilité, on devra donc plutôt tailler dans les prestations fournies. En plus, c’est facile, c’est exactement ce à quoi tout le monde s’attend et se résigne même.
Certes, il faudrait trouver plusieurs milliards d’euros, mais raboter ici et là dans les redistributions liées à la politique familiale permettra probablement d’en trouver au moins un. Les conseillers de Marisol ont un peu gratté les fonds de tiroir et sont d’ailleurs arrivés à la conclusion qu’on doit pouvoir économiser par exemple entre 300 et 400 millions d’euros en égalisant le congé parental. En substance, il s’agira d’aligner celui des hommes sur celui des femmes (youpi !) et de réduire celui des femmes à dix-huit mois (youpi ?). Et ça tombe bien : statistiquement, la femme prend bien plus de ces congés que l’homme.
En somme, les hommes ne profiteront pas de l’augmentation qui leur est offerte, et les femmes devront faire un effort. Et même si l’on peut se réjouir d’un retour à l’égalité, on ne peut s’empêcher de penser que cette égalité-là n’est mise en pratique que parce qu’elle est fort commode. Au passage, cela veut d’ailleurs dire que le gouvernement reconnaît (et utilise à son avantage) le différentiel de comportement des hommes et des femmes, et, par voie de conséquence, que les cotisations que ces premiers payent sont, au moins au regard des congés parentaux, sous-employées.
Parallèlement, comme Marisol a aussi affirmé qu’il n’y aura pas de gel des prestations familiales, et compte-tenu de l’historique global des gouvernements à respecter leurs promesses solennelles, on peut raisonnablement envisager une baisse de ces prestations à moyen terme. On pourra aussi évoquer la réduction de la durée des séjours en maternité de 3 à 2 jours, la baisse mécanique des remboursements des médicaments, et la pression sur le corps médical pour une baisse des prescriptions. Enfin, on ne coupera pas à l’augmentation de la traque tous azimuts des méchants fraudeurs, qui, on s’en doute, se cachent dans les entreprises, chez les patrons et la classe moyenne, en clair, chez ces gens impressionnables, noyés dans la paperasse administrative et surtout, solvables.
Bref, le mouvement est visible, inexorable et sera d’autant plus important que les finances sont mauvaises : les Français vont payer pour un service de plus en plus rétréci. Une question se pose alors : combien de temps continueront-ils à se faire ainsi flouer ? Combien de temps le système va-t-il persister à les ponctionner de sommes toujours plus importantes pour un service toujours plus petit, de qualité de plus en plus médiocre, le tout enrobé d’un flicage et d’une suspicion toujours plus grande ? Parce que la vérité crue, c’est que la part de cotisation dans le salaire n’a pas arrêté de progresser sur les 50 dernières années, et si, certes, les conditions démographiques, sociales et sanitaires ont évolué sur la période, on a du mal a justifier par cette évolution ce genre de courbes :
Et le plus épicé, dans cette histoire, n’est même pas la facture qui vous est camouflée dans des lignes absconses, tous les mois, à chaque salaire, mais dans le fait qu’on vous fasse croire qu’aucune alternative n’est possible, qu’il n’y a point de salut ailleurs ou que le privé serait, de façon certaine, plus cher.
Ironie du sort : pendant que les Français se font tringler à coup de trépan pétrolier par une institution qui s’enfonce dans les gabegies, les déficits et la médiocrité, les Suisses votent une fin de non recevoir polie mais ferme à toute introduction chez eux du merveilleux système social que le monde ne nous envie pas. Au passage, on en profitera pour rappeler que la prime moyenne payée par les Suisses pour leur assurance s’élève à 340€ sur des salaires moyens bruts de plus de 5000€ (soit 7% environ), là où le Français, joyeux et bondissant, paye en moyenne 350 euros pour un salaire brut moyen qui tourne autour de 2800 euros (ce qui fait dans les 12.5%), et ceci ne tient pas compte des autres prélèvements obligatoires (CSG et CRDS), qui alourdiraient méchamment la différence. Or, jusqu’à preuve du contraire, les Suisses ne sont pas parmi les plus mal placés en terme de soins de santé et dament le pion aux Français dans à peu près tous les classements sérieux, qui placent le système français plutôt … au milieu.
Avec les mesures d’économies et de flicage que le gouvernement nous concocte, on aura bien du mal à rester optimiste et envisager la moindre amélioration du système. Marisol, comme les autres avant elle, continue ici à ripoliner les structures vermoulues de l’édifice. Avec cette nouvelle couche de peinture, combien de temps pourra-t-il tenir ? Nul ne le sait, mais indubitablement, à moyen terme, ce système est foutu.
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Sur le web
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À Lire aussi : Je quitte la sécu – le grand dossier
Depuis de décennies toutes les réformes de la Sécu peuvent être résumer de la façon suivante : plus de cotisation, moins de remboursement. La gabegie est monstrueuse. On dirait que nos politiques jouent au Monopoli alors qu’il s’agit de l’argent des français. Incroyable.
surtout, la qualité des soins se dégrade…
Oui, attention à l’effet Whiplash !
C’est celui, juste après la courbe de laffer.
A priori, le système Français est proche d’une voiture des années 70, sans Airbag @c.
Ce qui veut dire en terme clair:
On va en prendre plein la tronche (devant donc), puis derrière (la nuque).
Quelques années de migraines et une bonne colonne droite.
Quelques dents en moins pour nos illettrés Français.
Quant à nos élus. Rien ne changera. Pourquoi changer un système qui marche ?!
A l’heure des augmentations humaine, de la ritaline pour les enfants, je me demande se que prennent nos élus pour être aussi con. Même avec de la mauvaise drogue on ne fait pas de bad trip comme ça.
LSD mélangé au round up ?
Bah, on s’en tape.
Sachez que les sénateur ont leur propre sécu à eux …
J’ai eu dans les mains la carte d’assuré social de Mr Othily Georges (pour ses lunettes) avec des numéros pas comme ceux du peuple, il m’a expliqué qu’ils avaient leur propre sécu à eux seuls …
Demande d’explication:
Selon leJDN, systeme suisse coute $ 9200 par habitant et le systeme francais coute $ 4900 soit presque 2 fois moins. Hors les suisses ne payent que $ 5 300 par habitant ( en moyenne des cotisations, 340*12*1.30), d’ou vient la difference? Il doit bien y avoir un complement de type mutuelle)
(desole pour les accents, clavier qwerty)
Les 5’300€ par habitant ne comprennent que l’assurance-maladie de base (catalogue des prestations ici : http://fr.comparis.ch/krankenkassen/info/glossar/leistungen-krankenpflegeversicherung.aspx), qui est obligatoire. Aucune assurance ne peut refuser un citoyen dans cette assurance.
Pour le reste, nous devons nous assurer par le biais d’assurances complémentaires. Là, les assurances peuvent refuser qui elles veulent et ces complémentaires ne sont pas obligatoires. Ceci ne concerne que l’assurance maladie.
En ce qui concerne l’assurance accident, la prime est généralement prise en charge par l’employeur. Les personnes travaillant moins de 8h/semaine ne sont assurées que pour les accidents professionnels et peuvent (doivent) s’assurer eux-mêmes.
Je ne sais pas d’ou vient la différence, mais j’ose émettre deux hypothèses:
– le chiffre français est bidonné, c’est a dire partiel. L’administration est très forte pour planquer des coûts dans différentes strates plus ou moins faciles a lire.
– En Suisse, l’assurance maladie est une assurance, contrairement à la France ou elle est structurée comme un impôt. Pour toute assurance, on peut choisir de payer une franchise ou non, et son niveau. Dans ce cas, la contribution de l’assuré suisse est supérieure a sa cotisation. Ceci expliquerait la différence.
Par ailleurs je rappelle que le système suisse avec ses 61 assureurs est beneficiare. Comme celui d’Alsace Moselle, tiens, d’ailleurs…
bonjour ,comme le dit Chris ;on dirait que nos politiques jouent ! Malheureusement ces gens sont très sérieux ,partant la gabegie /assistance à outrance ,c’est dans le programme de l’ENA ! Donc ils ne jouent pas , mais appliquent l’utopie enseignée .
Ces personnages ,du haut de leur suffisance ,ignorent ce que sait d’instinct n’importe quel Maire de petit village français : à savoir ;lorsque l’on a en caisse 100 euros ,on ne peut pas en dépenser 150 .
Les chiffres sont meme pire que cela.
Le salaire net moyen suisse est de 4100€. En France 1600€… Deja on sent une difference.
Ensuite,
Les cotisations d assurance maladie suisse representent 8% du salaire net moyen
En France , cotisation maladie salariale et patronale plus csg = 28% du salaire net !
Tout est dit
+1
Pas besoin d’aller aussi loin. Mon eau par exemple. Elle me coute 2* le prix qu’elle vaut+la part du ministère truc bidule. Mon péage, il a été payé une fois dans mes impôts, et a chaque fois que je l’utilise.
Le travail est taxé 3 fois. L’assurance maladie, 4 fois.
La bagnole est taxée, le radar me retape, l’essence, l’assurance…..
L’ecole pour vendre des pizzas pour sa cagnotte. Les chèques pour garder les enfants 30 minutes de plus.
La liste est épuisante.
Dans l’histoire, c’est pas l’argent le problème. C’est le respect des valeurs, des gens, des biens.
Dans un système communiste comme le notre, l’individu devient un élément qu’il faut détruire.
Jusqu’ou serons capables d’aller et de supporter cela sans rien faire ?
Pour ceux qui viendraient dire que c’est profondément inégalitaire, ceux-là, on peut leur dire que les plus bas revenus sont subventionnés.
Pour Vaud, 383 de prime avec la franchise la plus basse, 254 avec la franchise la plus haute.
Subside maximal : 331.- soit 86%, payés par les impôts.
Pour un célibataire, 331.- si revenu <= 17000.- et 30.- si = 34500.- 0.- si <=40000.-
« le gouvernement reconnaît (et utilise à son avantage) le différentiel de comportement des hommes et des femmes, et, par voie de conséquence, que les cotisations que ces premiers payent sont, au moins au regard des congés parentaux, sous-employées »
Ce qui est génial avec nos gouvernants, c’est qu’on les imagine d’auto-congratuler de leur génie à faire passer ce genre de pilules empoisonnées comme un progrès social. Ils méritent de finir empalés sur les paratonnerres de l’Elysee.
Sauf erreur de ma part les « elus » sont bien portes par les electeurs.
La foutaise de la secu date pour ainsi dire de sa creation.
Donc RIEN de nouveau, y compris vos eterrnelles blablas de comptoir.
Il y a une tres belle reflexion de Montesquieu sur ce comportement de volailles.
Combien de regimes de protection sociale existe-t-il de par le monde ? Les avez vous etudies pour comparer ( a par le regime Suisse pour lequel chacun presente d’ailleurs des chiffres differents )
Finalement , le probleme, c’est peut-etre bien VOUS ?
C’est vrai jambon, tu as peut être raison. Touchons du bois pour ne pas tomber malade.
Si il s’agissait de votre agent et de votre caisse de santé, feriez vous l’impasse sur sa gestion rigoureuse ?
La réponse est non. La santé et l’argent des autres, ça se respecte. On ne joue pas à la roulette russe avec les retraites et 65 000 000 d’individus. Cela est lâche, cynique et répugnant de bassesse.
@jean bon : Moi pas comprendre, toi faire phrase en Français pour moi comprendre toi ?
Le paradoxe Français est de voire de magnifiques créatures présenter des parfums à la TV, et de bouffer du marxisme à longueur d’année.
Alors qu’il serait plus simple de prendre Aubry ou Taubira pour remplacer les mannequins des Pubs. Il faut rester cohérent, merde à la fin.
Ce monde ne serait il pas parfait et complet ainsi ?
Meme Mélanchon s’en pendrait de joie.
Un jour viendra où les cotisations auront encore augmenté, plus aucun soin ou médicament ne sera remboursé et le déficit augmentera encore.
Ils en sont capables !
Oui j’y pensais en lisant le billet de h16… les cotisations graisseront le mammouth et payeront les intérêts.
@ Augustine; le croiriez vous, je suis preleve des cotisations ( impots Secu ) , et en retour je n’ai droit a RIEN. Il semble qu’il y ait rupture de contrat non ? Vous avez dit contrat ? QUEL contrat ? La secu ne doit pas avoir de contrat ? Ce sont DES organismes PRIVES, avec un numero SIREN en charge d’un sevice public, donc il DOIT Y AVOIR UN CONTRAT et aucun contrat ne permet de payer ( par obligation ) et n’avoir rien en retour.
Ca se passe en France et sa merveilleuse couverture SECU.
Pour avoir supporte ca, c’etait un test, vous supporterez TOUT.
Comme les moutons, qui vont se faire egorger…
Ne pas confondre les ancetres des Francais, qui n’etaient deja pas des stars, et les Francais d’aujourd’hui.
La plus grosse partie du déficit vient de l’hôpital où le nombre d’administratifs a été multiplié par 15 en trente ans…
Le système suisse fonctionne mieux parce que les assurés sont responsabilisés grâce au système de franchises.
Plus on supprime les participations des patients, plus on encourage la consommation injustifiée.
Et nous continuons à aller dans le mauvais sens avec le tiers payant.
Le but de l’assurance obligatoire doit être de permettre aux gens de faire face à des soins très coûteux en cas de besoin.
Mais pas de payer la consommation médicale de confort, pour laquelle il conviendrait de laisser l’intéressé choisir de s’assurer ou pas.
Je suis parfaitement d’accord avec le fait que le système suisse est plus vertueux que le nôtre mais les les chiffres donnés dans l’article sont faux.
Le vote de ce week end concerne l’assurance maladie ; les montants de prime que vous donnez sont ceux pour un seul adulte . Mais chaque membre de la famille doit une cotisation . Et celle-ci – indépendante du salaire (les Suisses ont refusé à 70 % en 2007 d’introduire une cotisation proportionnelle) – est entièrement payée par les assurés.
En revanche en France la cotisation non plafonnée est principalement payée par l’employeur à un taux de 13,1 % ; le problème est que l’assurance maladie en France n’est pas qu’une assurance mais aussi un impôt.
Aucune cotisation n’est payée par l’employeur.
http://www.contrepoints.org/2013/09/09/138411-charges-patronales-salariales-cest-toujours-payez
http://www.contrepoints.org/2013/12/24/151112-le-salaire-brut-nest-que-pure-fiction
Certes la notion de salaire brut est contestable.
Mais alors dans votre article il vous faut comparer les salaires totaux suisses et français totaux chargés.
Délicat, puisque le salaire total français, au contraire du suisse, n’est jamais perçu par le salarié.
Mais chaque membre de la famille doit une cotisation .
Sur Vaud, à moins de faire ménage à 3 😉 vous payez au plus 383 x 2 = 766.-. et 254 x 2 = 508.- avec la franchise maximale.
Plus 80 par enfant avec franchise 0.
Mais ou est le drame puisque des allocations familiales sont versées.
Et si vos revenus sont bas, vous êtes subsidiés et ne payez presque plus rien.
Et les subsides sont payés par l’impôt, bien entendu. Et l’état de Vaud participe pour près de 50% aux soins (hôpitaux CHU), donc via impôt. Mais peu de gens le savent, et à mon avis, ce n’est pas bon.
ce que paye l’employeur est de l’argent tire du travail du salarie. A la fin il n’y a que le salarie qui paye TOUT. Cette distinction est une pure foutaise, et l’accepter ou la promouvoir releve d’un grave niveau de BETISE.
A diffuser cette belle analyse…
Bon, en rapport avec mon avatar et pour couper court à toutes les élugubrations sur les chiffres concernant la suisse :
– Aucune cotisation payée par l’employeur sauf pour les accidents.
– Aucune cotisation prélevée sur le salaire sauf si accord du salarié pour paiement direct de l’assurance santé de base.
– L’assurance de base est obligatoire et N’EST PAS fonction des revenus.
– TOUTES les assurances de base sont privées. Il y a plus de 60 assurances au sein de 10 groupes.
– Le tarif de ces assurances est divisée en 3 catégories 0-18 ans / 19-25 ans / 26–> death. Le 19-25 n’est pas obligatoire.
– Les prestations de base sont un panier mini dont médicaments courants, médecine, hospitalisation… mais sans les correcteurs pour les yeux ni les soins ou prothèses pour les dents. La couverture accident est optionnel si la personne ne travaille pas (enfants ou adultes).
– Une assurance de base est obligée de vous accepter quelque soit votre âge et votre état de santé et d’appliquer le tarif ad hoc. Les assureurs font des transferts entre aux pour compenser les différences de risque (âge, handicap, maladies rares etc….) et ce afin qu’il n’y ait aucun biais de recrutement en rapport des cibles visées sur leurs résultats.
– Les tarifs varient suivant le canton mais aussi le code postal pour différencier ville et campagnes.
– Les tarifs varient suivant la franchise qui peut aller de 300CHF à 2,500CHF pour les adultes et de 0CHF à 600CHF pour les enfants (diviser par 1.2 pour avoir des €)
– En moyenne pour un adulte la cotisation mensuelle avec franchise mini est de 300 à 400CHF suivant le lieu mais peut descendre sous 200CHF avec la franchise maxi. Rajouter environ 20CHF pour les accidents.
– En moyenne pour un enfant la cotisation mensuelle est de 80E avec la franchise mini de zéro. Mais c’est dégressif en général à partir du 3ème qui ne paie que la moitié.
– Chaque membre du foyer paie : donc pour une famille avec 2 enfants comptez 800 CHF comme base.
– Le prix diminue en fonction de la franchise (la réduction de prime est réglementéei mais aussi si on utilise un médecin de famille (MF) à choisir dans une liste ou un réseau de soins (HMO), une consultation préalable par téléphone, la non-utilisation du tiers payant. mais la réduction de cotisation ne peut pas être supérieure à un certain pourcentage de la prime initiale.
– La prime peut être réduite chaque année et jusqu’à 50% au bout de 5 ans si on n’utilise pas du tout son assurance. C’est comme un bonus.
– Les cantons prennent en charge au moins la moitié de l’assurance de base pour les enfants et les jeunes adultes en formation qui sont dans la tranche des bas et moyens revenus.
– les cantons avec l’aide de la confédération prennent en charge en partie les cotisations des salariés modestes (inf. à 2,500 à 3,500CHF svt nbre enfants et svt canton) . Le montant total de l’intervention cantons + confédération en 2013 pour réduction des primes a été de 4.24Mds CHF et concerne environ 30% des assurés.
– l’assurance complémentaire permet suivant les options de choisir son médecin, son hopital, chambre particulière, traitement des caries, orthodontie, lunettes, voyages, médecines parallèles… Les prix de ces complémentaires sont libres et fonction de l’âge (de 5 en 5 en général) mais on n’est pas obligé de vous accepter mais on ne peut pas normalement vous résilier… Le coût dépend donc de l’âge et des options et pour quelqu’un en activité ça va de 50 à 200CHF. La moitié des suisses ont une complémentaire.
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Voilou.
Perso je le trouve pas mal ce système et on comprendra – entre autres – aussi pourquoi le salaire des suisses est plus élevé. Si on compare avec la France ils touchent la part salariale + la part patronale de l’assurance maladie et font leur propre choix… et leur système est en équilibre.
En 2010 le montant des primes était compris entre 6 et 14% du revenu disponible suivant composition du foyer.
Les prestations de base : http://www.priminfo.ch/praemien/beratung/fr/beratung_02.pdf
Les prestations complémentaires : http://www.priminfo.ch/praemien/beratung/fr/beratung_04.pdf
Les primes moyennes par canton : http://www.priminfo.ch/zahlen_fakten/kt_durchschnittspraemien.pdf
Les aides : http://www.priminfo.ch/zahlen_fakten/fr/praemienverbilligung.pdf
Voilà pourquoi le coût de la santé n’est pas égal au montant des primes multiplié par 12 puisque beaucoup de gens utilisent des franchises élevées et gèrent leurs soins dentaires ou d’optique en direct sans passer par leur assurance.
Plutôt d’accord avec votre analyse concernant la mutuelle responsable et à haut degré de solidarité (en général, quand je vois ces 2 termes pompeux juxtaposés, j’ai tendance à fuir, hélas, elle est imposée).
Il est intéressant de noter au passage que lesdites mutuelles n’ont pas encore communiquées sur d’éventuels ajustements à la baisse de leurs tarifs suite aux plafonnements de certains remboursements introduit par le socle de soins ANI, mais gageons qu’ils sont en train de préparer leurs communications et ne leur jetons pas la pierre par anticipation.
Mais je n’arrive cependant pas à vous suivre sur ce point :
« Vous noterez au passage que les retraités sont écartés du système, exceptés pour les plus démunis. Normal, c’est ceux qui consomment le plus et sont donc par définition non rentables. »
En dessous d’un certain plafond de revenu, ils pourront prétendre soit à la CMU complémentaire (- de 8 645 euros pour une personne seule) ou soit à l’ACS (donc entre 8645 et 11 670 euros de revenus, 1 personne), ils sont donc en plein dans le système, financé par l’ensemble des cotisants de ces mutuelles responsables, ou bien je me trompe?
Désolé, j’avais mal lu, interprété « exceptés pour les plus démunis » en « ainsi que les plus démunis »
Du coup 100% OK avec vous, à mettre sur le compte de l’heure tardive, bonne fin de soirée.
TRES BELLE ANALYSE, bravo !!!
Ben faut savoir cher Monsieur. Faut libéraliser ou non ? Pourquoi n’ai je pas moi aussi un numerus clausus en faculté de mathématiques (Même si l’indigence générale dans la matière suffit à ce que nos effectifs se réduisent chaque année ), pourquoi pas un en Droit, un en Histoire, un en Économie ? Pourquoi protéger de la concurrence libre et parfaire un métier en particulier :'( vous ne voulez pas maintenir une…rente de situation j’espère !
Excellente remarque. Et c’est sans compter les salariés semi-fictifs dans des grandes mutuelles, qui travaillent pour les associations amies de la Socialie… La mutualité est la pompe à fric et à ressources du PS