« L’argent des autres » d’Emmanuel Martin

Dans son petit livre, Emmanuel Martin détricote cette déresponsabilisation générale, à l’origine des crises actuelles.

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« L’argent des autres » d’Emmanuel Martin

Publié le 15 octobre 2014
- A +

Par Francis Richard.

martinLes pays occidentaux sont tous endettés. Mais certains pays sont plus endettés que les autres. La France en fait partie. Chaque Français naît désormais avec une dette substantielle comme cadeau de bienvenue sur Terre, parce que les Français qui l’ont précédé, ou le précèdent, se sont montrés, et se montrent, irresponsables. Les Français constituent en effet une société à irresponsabilité illimitée. Comme il n’existe pas de responsabilité collective, cela signifie que chacun d’entre eux est responsable peu ou prou de l’état actuel du pays, et que sa conscience s’est accommodée, et s’accommode, fort bien de disposer de l’argent des autres, qu’il soit présent ou futur.

Dans son petit livre éponyme, Emmanuel Martin détricote cette déresponsabilisation générale, à l’origine des crises actuelles. Il le fait à l’aide de l’analyse économique, qui se base sur la compréhension des mécanismes de l’action humaine. Tout homme agit en effet en fonction d’incitations, d’information et de connaissance.

Les incitations ?

« Les politiques de bonnes intentions créent généralement les mauvaises incitations ». Pourquoi ? Parce qu’on ne pense pas aux « conséquences inattendues ». On ne voit que le bon côté apparent des choses, on ne voit pas ce qu’elles coûtent en réalité.

L’information ?

Le mécanisme des prix est normalement « une magnifique machine à distribuer de l’information sur les réalités économiques », donc à « guider » les choix, à condition qu’on n’intervienne pas pour en distordre les signaux.

La connaissance ?

« Du fait de la nature physique de notre corps et du monde nous ne pouvons être qu’à un endroit à la fois […]. Et en partie à cause de ce fait, nous pouvons avoir connaissance d’un fait que personne d’autre n’a. Cette connaissance d’une opportunité nous permettra d’en tirer un revenu en l’exploitant. »

Pour que l’information (objective) et la connaissance (subjective) puissent être exploitées à bon escient par l’homme, encore faut-il qu’il soit libre et responsable de ses actes. Quand il fait le bon choix, il en est récompensé. Quand il fait le mauvais choix, il en subit les conséquences.

Dans le capitalisme responsable, la carotte ce sont les profits, le bâton les pertes :

« Le risque de pertes, voire de faillite, agit comme une incitation à éviter de prendre de mauvaises décisions. »

Être libre et responsable ne signifie pas « être libre de faire ce qu’on veut et d’être finalement toujours sauvé par l’argent des autres ».

Pour que le capitalisme marche, il faut donc que le système de profits et pertes existe.

Pour que la démocratie fonctionne, il faut, de manière analogue, qu’il y ait reddition des comptes :

« Le rôle de l’homme politique est à bien des égards de gérer l’argent des autres, étant donné sa fonction de représentation. »

Or, la reddition des comptes n’a pas lieu en France parce que la Cour des comptes contrôle mais n’a pas de pouvoir, et que le Parlement a théoriquement le pouvoir, mais que c’est l’administration qui le détient pratiquement.

L’argent des autres, prélevé en quantité toujours plus grande, peut donc y servir, impunément, à accorder des faveurs ou des privilèges électoralistes, à redistribuer, à subventionner des entreprises ou des syndicats, à préserver des emplois inutiles, à créer des emplois bureaucratiques, à créer un capitalisme de copinage ou de connivence, etc.

Emmanuel Martin développe deux exemples : celui de la tragédie de l’euro et celui des subprimes, où la connivence entre économie et politique s’est traduite par la privatisation des profits et la mutualisation des pertes, c’est-à-dire ce qu’on peut faire de mieux avec l’argent des autres, discréditant par là même le capitalisme responsable qui lui est amalgamé.

Le remède aux crises actuelles est « de réinjecter massivement de la responsabilité individuelle dans nos sociétés » :

« Que des pseudo-capitalistes ne puissent plus jouer avec notre argent grâce à leurs connexions politiques ! Que des politiques ne puissent plus, eux non plus, jouer avec notre argent en se cachant derrière l’opacité des institutions ! Que la bureaucratie, déjà pléthorique, cesse de prendre prétexte de ses propres échecs pour gaspiller toujours plus notre argent ! Que nous puissions enfin être véritablement solidaires – et pas juste dispendieux de l’argent des autres. »

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  • C’est un article totalement incompréhensible pour un thuriféraire de l’état providence , de l’assistanat , du fonctionnariat à outrance , de l’état socialiste à la française …responsabilité et solidarité individuelle sont des injures chez ces bons apôtres !!!

  • Oui mais tout est dit. En peu de mots. Cela fait 33 ans que cela dure, et les boucs-émissaires potentiels étaient si nombreux qu’il a été aisé à la gauche d’en dérouler la liste pendant le temps de cette « Génération Mitterrand », qui est encore aux manettes, le temps de tous les (nous) épuiser, un par un. « Le socialisme s’arrête quand il n’y a plus d’argent… des autres. »

    Ouf, on est tous enfin appauvris, on entend enfin le tocsin du socialisme-communisme-cégétisme-banqueroutisme !

    • C’est bien une des rare fois que je lis ou entend quelqu’un qui sait compter !
      MERCI !

      33ans en effet, pas quarente ans ! 1981, le début d’une époque mortifère !

      Maintenant l’espoir ! 33ans, c’est pas l’age du Christ à sa mort ?

      Vive le  » martyr » du socialisme !

      • Logique ! Ils nous bassinent tous que la crise de la France a commencé en 1973… Ce qui est faux. Barre a laissé 50 milliards dans les caisses de l’Etat en 1981. La droite avait pronostiqué l’effondrement économique de la France en 2 ans, avec ces idées à la con… C’est ce qui s’est réellement passé ! Après, ce fut la Bérézina qui dure depuis 33 ANS. La France ne s’en est jamais vraiment remise. Mettre Mitterrand et ses boys au pouvoir fut l’erreur du XXè siècle de la France. On en paye encore les pots cassés, disons en ce moment les vases canopes, pour être plus précis.

  • quand vous osez prononcer le mot responsabilité, les gens vous répondent solidarité…. et ça en France, que voulez vous, c’est ancré dans les esprits des gens, plus jeunes compris, par les rouges de l’éducation nationale.
    Comme ça, il n’y a aucune solution possible…

  • Élémentaire mon cher…Francis! Sauf pour les s(oci)alauds de tous bords.
    Cette présentation bien envoyée me donne envie de lire l’ouvrage.

  • pq les gauchistes sont tjs très généreux avec l’argent des autres mais jamais avec le leur ???

  • L’argent des autres commence bien en 1974 avec la relance budgétaire de Chirac, qui ne marchera pas, suivi de la hausse des prélèvements obligatoires, et de la hausse du chômage : de trois cent mille à un million.
    L’étatisme de droite a toujours précédé l’arrivée du socialisme
    Giscard n’a pas cru aux vertus du libéralisme, on a eu Mitterand
    Sarkozy a surendetté le pays, on a Hollande

    Cela continuera tant que la société civile française ne s’organisera pas en communautés capables de refuser la spoliation et de négocier l’impôt.

  • UN RAPPEL POUR LES POLITIQUES

    Nous, Individus Libres et Responsables, en vue de former une humanité plus parfaite, d’établir la justice, d’assurer la paix, de pourvoir à la défense de chacun, de développer la prospérité générale et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous reconnaissons les présents Droits.
    Article premier
    Les Individus naissent et demeurent libres et égaux en Droits.
    Article 2
    Les Droits naturels de l’Individu sont la Vie, la Liberté et la Propriété.
    Article 3
    Tout Individu est propriétaire de sa propre Vie, dont il est reconnu par tous comme seul et unique bénéficiaire.
    Article 4
    La Liberté consiste pour chaque Individu à être en droit de faire ce que bon lui semble avec sa Propriété. Ainsi l’exercice des Droits naturels de chacun n’a de bornes que l’exercice pour autrui de ces mêmes droits.
    Article 5
    La Propriété étant le produit de la Vie et de la Liberté d’un Individu, c’est-à-dire le produit de son temps, de son énergie et de son talent et de la partie de la nature mise à profit pour sa réalisation, elle est un droit inviolable et sacré.
    Article 6
    Nul n’est en droit d’attenter, d’utiliser ni de menacer d’utiliser la force ou la violence contre la Vie d’autrui.
    Article 7
    Nul n’est en droit d’attenter, d’utiliser ni de menacer d’utiliser la force ou la violence contre la Liberté d’autrui.
    Article 8
    Nul n’est en droit d’attenter, d’utiliser ni de menacer d’utiliser la force ou la violence contre la Propriété d’autrui.
    Article 9
    L’objet de toute Société tient dans le respect et la conservation des Droits naturels et imprescriptibles de l’Individu.
    Article 10
    Tout Individu a le droit de décider lui-même de ses actes et le devoir de les assumer.
    Article 11
    La garantie des Droits naturels implique le droit au recours à une protection, dans la limite du respect de ces mêmes droits.
    Article 12
    L’objet de la Justice est uniquement d’obtenir réparation des dommages envers la Propriété de la Victime.
    Article 13
    Nul ne peut être tenu de respecter une situation ou un contrat qu’il n’aurait pas préalablement pleinement accepté.
    Article 14
    Tout Individu est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été avéré coupable.
    Article 15
    Nul ne peut être tenu au respect d’une condamnation sans avoir été préalablement jugé et reconnu coupable dans des conditions équitables et par un tribunal reconnu par lui.
    Article 16
    Tout acte ou décision qui entrerait en opposition avec la présente Déclaration est considéré comme invalide et ne peut être imposé sans contrevenir aux Droits naturels de chaque Individu.

  • c’est cela qu’est beau dans le socialisme : même si tous les expériences socialistes échouent, c’est pas grave vu que c’est l’argent des autres qui est utilisé. il y a qu’à recommencer et à espérer que cela marche. le socialisme est le camp du Bien, l’important s’est les intentions et non pas le résultats (les centaines de millions de morts,…)

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