La semaine dernière, c’était un couac entre Valls et Macron d’un côté, et Hollande de l’autre, sur l’épineux sujet du chômage, de la traque des fraudeurs aux indemnités et sur la nécessité de réforme d’un système (encore un) qui affiche des déficits, le tout pour éviter les petites aigreurs sociales à l’extension du flicage par Pôle Emploi. Et histoire de ne pas refroidir le moteur médiatique, le sujet de chamaillerie hebdomadaire du gouvernement sera les autoroutes.
Bon, bien sûr, la chamaillerie, aussi médiatique soit-elle, n’est pas venue de façon complètement fortuite. C’est que ça se travaille, ce genre de pataquès national bien baveux ! Si on peut, si on doit même improviser complètement les idées et les sujets, l’idée même d’une cacophonie gouvernementale de plus est en revanche issue d’une préparation de longue haleine, d’un savant calcul politico-politicien dont le but est, à chaque fois, multiple, entre occuper la galerie pendant que des choses embêtantes et graves se déroulent discrètement en coulisse, et permettre aux uns et aux autres de se mettre en scène, parce que les élections, c’est dans deux ans (pour ainsi dire demain, au rythme où vont les décrépitudes personnelles, de nos jours). Et cette semaine n’échappe pas à la règle. Le déroulé de l’action permet de bien comprendre comment, en partant d’une constatation à l’emporte-pièce et pas forcément frappée au coin du bon sens des bénéfices d’exploitants d’autoroutes, on en arrive à un débat national sur la gratuité de ces voies de communication le week-end (oui, vous avez bien lu).
Tout a commencé mi-septembre, assez discrètement, avec plusieurs entrefilets dans la presse, expliquant plus ou moins doctement qu’à la suite d’une enquête menée par l’Autorité de la Concurrence, on s’était rendu compte que les sociétés d’exploitation des autoroutes françaises faisaient de solides profits. Comme chacun le sait en France, faire du profit est quelque chose d’éminemment louche puisque cela signifie que le service rendu est payé par des consommateurs qui, globalement idiots, continuent à le payer à ce prix trop élevé (le bon prix étant celui où le profit engrangé est aussi rikiki que possible, je suppose). D’ailleurs, les calculs de l’Autorité sont formels, les entreprises autoroutières n’ont rien à mettre en face de leurs profits outranciers :
« Elles affichent toutes une rentabilité nette exceptionnelle, comprise entre 20 % et 24 %, nourrie par l’augmentation continue des tarifs des péages. Et cette rentabilité n’apparaît justifiée ni par leurs coûts ni par les risques auxquels elles sont exposées »
Voilà, c’est dit. La petite musique d’un profit scandaleux est introduite dans les pensées des uns et des autres, parmi lesquels on trouve immanquablement un député ou un sénateur avide de remettre un peu de justice dans ce monde de brutes capitalistes. De plus, la masse des clients pardon des victimes est énorme, puisqu’on parle de contribuables et d’automobilistes. Pour une fois qu’on ne veut pas étriller le conducteur-pollueur, c’est le moment où jamais d’agir. Pour un politicien, agir, c’est faire du bruit avec sa bouche. Eckert fut l’un des premiers sur le pont, suivant en cela une Ségolène Royal jamais en retard d’une bonne ponction :
« Il faut commencer par faire le constat que les profits et les versements de dividendes des sociétés d’autoroutes sont inacceptables, (c’est) en tout cas immoral, faute d’être illégal. »
Pas illégal mais immoral, ce qui revient au même en Socialie, et hop, on va remettre tout ça d’équerre à grand coup de ponctions bien senties, non mais oh ! En fait, tout le monde l’aura compris, il fallait préparer psychologiquement les entreprises à une bonne petite taxe de derrière les fagots, l’abandon en rase campagne de l’Écotaxe par Ségolène Royal laissant un joli trou-trou dans le budget. Évidemment, il a fallu mettre un petit bémol à ces emportements homériques sur les profits des sociétés autoroutières et sur l’envie de tabassage fiscal qui montait chez la ministre et le secrétaire d’État : après tout, c’est vraiment pas illégal, y’a des contrats, et si on cogne ici, il faut compenser par une petit bisou, là, et c’est pas simple la politique, et c’est difficile l’économie quand on en n’a aucune expérience. Sapin rappellera donc la difficulté technique et juridique de modifier à la volée les contrats de concessions, et tout le monde se calmera un peu.
Un peu seulement, parce que la machine médiatique n’attend pas et qu’il est difficile, impossible même, de contenir une idée, même si elle n’est ni bonne, ni grande ni solide, dans la petite boîte crânienne de Ségolène dans laquelle elle se cognera de plus en plus vite en attendant de sortir, frustrée qu’elle est par un volume aussi réduit. Mardi matin, c’en est trop, paf, l’idée sort, d’un coup, en pleine radio : et si on faisait des autoroutes gratuites le week-end ?
Pour rappel, en Socialie, beaucoup de choses sont gratuites. L’école est gratuite (parce que les enseignants sont bénévoles, bien sûr). La santé, c’est gratuit (les médecins et les infirmières travaillent pour un sourire un ou un petit bisou, évidemment). Et les autoroutes, le week-end, pourraient être gratuites (parce que les infrastructures sont apparues par miracle, que les personnels qui bossent dans les sociétés concessionnaires sont bénévoles et que tout ça, c’est de l’amour et de l’eau fraîche en poudre, assurément). L’évocation de toute cette gratuité franco-française me pousse irrémédiablement à penser à Chewbacca, chevauchant un écureuil et attaquant des soldats nazis. J’ai aussi pensé à des licornes et des monstres gentils qui proutent des paillettes, mais ce sera pour une prochaine fois.
Des autoroutes gratuites le week-end ? Pas de doute, nous avons atteint ici le Point Ségolène, ce point magique de non-retour où l’on sait qu’on n’est plus dans l’univers normal des adultes responsables, mais dans celui des politiciens irresponsables partis très loin dans l’espace intersidérant du foutage de gueule en Cinémascope et son Dolby Surround. Parce qu’à y réfléchir deux minutes, les autoroutes arbitrairement déclarées gratuites le week-end, c’est un peu de la renégociation de contrat à la volée, et c’est un peu un appeau à emmerdes juridiques et logistiques.
Cette idée ségolèsque, c’est une façon courtoise et particulièrement novatrice de s’asseoir sur le droit de propriété, un peu comme si, de façon unilatérale, le propriétaire de votre location décidait que le week-end, il avait le droit de faire un barbecue sur la terrasse du bien qu’il vous loue, et tant pis si vous aviez d’autres plans. Mais c’est aussi un cauchemar logistique en devenir, les automobilistes réservant manifestement leurs départs pour le week-end, gratuit, ce qui ne manquera pas d’occasionner de magnifiques bouchons les jours de grands départs. C’est aussi ça, l’écologie sauce Royal.
Cependant, la lucidité gouvernementale, actuellement en voyage inter-galactique, a décidé de faire un petit crochet rapide par Matignon qui peut alors démentir formellement toute étude d’une gratuité le week-end, arguant que l’idée était « difficilement envisageable » … (ce qui, au passage, devrait terroriser tout individu qui se rappellera que ce sont précisément les idées les plus loufoques et les plus bancales qui se sont régulièrement retrouvées sous forme de lois quelques temps plus tard). Partant de là, la chamaillerie est complète. Ajoutant à la cacophonie habituelle au sein de la majorité (cacophonie qui couvre d’ailleurs habilement l’absence presque parfaite de tout discours cohérent dans l’opposition), la nouvelle séquence-couac du gouvernement peut alors se développer d’un média à l’autre.
Encore une fois, tout ceci montre surtout que le gouvernement entend récupérer de l’argent où il peut, partout s’il le faut, et qu’il est prêt à toutes les contorsions pour y arriver. Il en est maintenant réduit à proposer, pour atténuer ses ponctions arbitraires, des idées aussi farfelues qu’improvisées par la voix de Ségolène Royal, d’ailleurs habituée des saillies grotesques (on se remémorera utilement son idée d’entre deux tours aux élections présidentielles qui consistait à faire raccompagner chaque policière par un policier, par exemple).
Le plus grotesque étant que ces débats et ces discussions n’ont aucun aspect pratique, si ce n’est, pour les politiciens, de se mettre en scène et de jouer au plus présidentiable : dans les têtes de Valls et de Royal, il s’agit surtout de montrer aux Français qu’on a de la lucidité à revendre (pour le premier) et des idées novatrices (pour la seconde), qu’on veut absolument tenir un beau budget bien carré bien propre pour Manuel (parce que ça peut jouer pour la prochaine élection d’importance, mes petits amis), et qu’on est proche du peuple et de son petit pouvoir d’achat déjà fort tendu pour Ségolène (parce qu’elle aussi, elle se voit bien rempiler dans la course à l’Élysée, et elle connaît la chanson).
Le pathétique de ces agitations semble échapper à la presse. Alors que la situation du pays ne cesse de se détériorer, on assiste encore une fois à une série de couacs navrants au gouvernement, de petites prises de becs stériles et de mises en exergue d’individualités au demeurant pas très reluisantes. S’il est – je le reconnais – assez amusant de commenter ces bouffonneries, il ne faut jamais perdre de vue que ces guignols font toujours leurs clowneries à nos frais, que la facture se paiera toujours cash, et qu’encore une fois, elle ne leur sera pas présentée.
Et plus ces pitres s’amusent, plus ce pays est foutu.
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Sur le web
Rendons à César ce qui est à César : « There’s no such thing as a free lunch », c’est avant tout de Robert Heinlein, effectivement repris 11 ans plus tard par Friedman.
Cela mis à part, c’était bien rigolo de les voir ses dépatouiller d’une idée aussi crétine que le coup de la gratuité le week-end.
C’est une honte d’écrire des articles comme celui ci. D’ailleurs j’ai été spammé sur le texte de Mr Nils..
Vous parlez de liberté d’expression. Alors, je vais vous dire, mes petits amis. Si vous continuez comme ça vous allez tous et toutes vous retrouver en exil en Sibérie.
Que peut on nous reprocher ?
Est-ce que c’est de notre faute si les riches se sont cassés, hein ?
Et puis ces entreprises irresponsables qui ne veulent plus embaucher des gens.
Bah, les gens ne comprennent vraiment pas les sacrifices que l’on fait contre eux. C’est juste un problème de communication. On va changer les mots. En 2017, ça va aller.
Ce que je trouve honteux, c’est que les propriétaires qu’on a expropriés pour construire les autoroutes eux ne touchent rien et ne soit pas intéressés aux bénéfices. On leur rachète leur terre au prix du terrain agricole et ensuite cash money pour l’exploitant. Voilà le premier scandale et ça c’est pas normal.
Ce que je trouve honteux, c’est l’expropriation.
De la a justifier le racket des autoroutes et toute la salade des ententes cordiales avec les pouvoir publics pour bien matraquer « l’usager » (pas le client, hein…) et arroser tout le monde, il y a quand même plusieurs pas…
parce que 600 francs pour faire 400 kilometres (A7 / A8), excusez moi, mais c’est TRES CHER. Et c’est moi qui fournit le véhicule!!…
vous en êtes encore en francs ? 😀
Ca remet les pendules a l’heure quand on s’interroge sur les prix
çà dépend de l’ age qu’ on a ! c’est un bon réflexe pour surveiller surtout ses débits
Tu as encore bu Sue Helene!!
lol
Sue Hélène Régolaye 🙂
bonjour ,à propos des autoroutes ,Il m’avait pourtant semblé que du temps de Meur Giscard d’Estaing ,il avait été promis juré craché que passé le fameux 1er choc pétrolier des années 70 ,les autoroutes rentraient dans le giron de l’état ,parties intégrantes du réseau routier national ,ce gratuitement si mon souvenir est bon .Quelqu’un peut-il me renseigner ? Est-ce bien cela ?
le prix des autoroutes restent une arnaque, surtout qu’avec la TIPP, on les a payées largement !
cette idée n’est pas aussi idiote que cela , si on lui accole une belle grosse vignette comme en suisse !
en suisse, la vignette est à 40 chf par an.
quand il a été question de la passer à 100 chf, le peuple a refusé lors de la votation.
Moi ca m’affole, mais ou sont les réformes les vrais, la on touche le fond de la communication …
C’est pitoyable, les créateurs de richesses sont en grève, le boulot dans de nombreuse activité est à l’arrêt, je crois pas sincèrement qu’il s’en rende compte c’est pas possible pour proposer ce genre d’énormité dans l’état actuel des chose tous en sachant que nous allons vers une baisse de l’activité dans la fin de l’année suivante avec les présidentielles qui arrivent, la ça dépasse l’entendement humain.
Euh la ça boue un peu dans les chaumières , ça va mal finir ….
n peut épiloguer des mois sur le tarif des peages mais avouons que la « gratuité le week end » c’est soit de la provocation a la pagaille soit de l’inintelligence soit les deux a la fois
Questions: les autoroutes fixent leur prix ou c’est fixé par l’Etat ? Est-ce qu’ils payent un loyer ou un revenu mensuel à l’Etat ?
L’état prend 40% du coût du péage, voir la petite cinématique « qu’est ce qu’on paye au péage » sur le lien ci dessous :
http://www.autoroutes.fr/fr/questions-reponses.htm
Il serait donc aisé de baisser les prix de 20% pour tout le monde et tout le temps en réduisant de moitié la ponction étatique…
Une réduction de la ponction étatique ? Bonne idée, et ça marche aussi sur les carburants !
Le voir en France : on peut toujours rêver…
(en passant super article)
merci
Les sociétés d’autoroutes auraient tôt fait de relever leurs tarifs pour les remettre au niveau précédent. Si elles trouvent suffisamment de couillons pour payer un tarif donné, elles n’ont pas de raison de le baisser.
Elles sont tenues par des règles, qu’elles tirent à leur avantage. Mais elles devraient alors baisser leurs tarifs.
Mais ne rêvons pas : beaucoup de blabla, mais les impôts et taxes ne baisseront pas 🙁
Damned je vais me faire en partie l’avocat du Diable mais si vous prenez régulièrement les autoroutes vous avez pu remarquer qu’elles sont, par rapport à ma jeunesse dans les années 80, bien plus sures, fournies en aires d’autoroutes bien plus pratiques (toilettes propres, douches, zones pour les enfants, espaces verts, zones pour les pique niques), mieux entretenues.
Je ne suis pas sur que si l’on était resté à des autoroutes privées on aurait la même qualité, il suffit de voir le pataquès pour refaire un pauvre rond-point (ha ça les RP on sait faire, mais sur autoroute y’en a pas), ou un tronçon de départementale. Sans compter qu’on aurait des morceaux d’autoroute nickel devenant pourris pile poil sous le panneau de changement de région (rigolez pas, ça arrive déjà pour les nationales et départementales).
Notez que ça ne veut pas dire que les contrats ont été bien rédigés au départ. Mais je pense que la privatisation a été une bonne chose pour les autoroutes.
http://www.unionroutiere.fr/wp-content/uploads/2013/12/URF-partie-5-BD.pdf
page 114 : « Total fiscalité automobile spécifique = 37,5 milliards d’euros (2012) »
page 115 : « APU DEPENSES TOTALES = 17,8 milliards d’euros (2012) »
Le delta est donc de 19,7 milliards. En d’autres termes, les automobilistes sont délestés de 19,7 milliards d’euros par an.
La privatisation de la gestion des autoroutes financés avec l’argent publique a été décidé unilatéralement. Jamais les contribuables qui ont payés ces routes n’ont donné leur accord, même de principe. Jamais je n’aurai accepté de me défaire de ma part des autoroutes que j’ai financé avec mes impôts, et avant moi mes parents, et avant eux mes grands parents.
Donc effectivement, ici, les profits des sociétés d’autoroutes sont immoraux, tout simplement parce des politiciens leur ont vendu la propriété collective alors qu’ils n’avaient aucune légitimité à le faire. La privatisation (contrairement à la libéralisation) est toujours le moyen pour le capitalisme de connivence le plus gras de s’exposer, et on en a ici l’un des exemples les plus parlants.
Donc comme les politiciens qui ont conclut un contrat avec les sociétés concessionnaires n’avaient aucunes légitimités à le faire, ça ne me choque pas qu’on ne face aucun cas de leur soi disante propriété. Que les sociétés d’autoroutes se retournent contre ceux avec qui ils ont signé pour se faire indemniser. C’est leur problème pas le mien ni celui de l’usagé contribuable.
Les autoroutes ayant été financées avec l’argent public doivent devenir gratuite (leurs entretiens étant très largement couvert par les taxes sur le carburant). Celles qui ont été financés avec de l’argent privée doivent revenir à qui de droit qui en décidera alors comme il l’entend.
Vous voulez dire que l’Etat a donné gratuitement les autoroutes à des sociétés privés ? ouh les vilains.
Sachant qu’entre une administration gérée avec les pieds, voire pas gérée du tout, et une société privée qui veille à ce que le travail soit fait correctement, mon choix est vite fait.
En cas de mauvais entretien, on peut taper sur la société privée, quand l’Etat ne fait pas son travail, chaque élu reporte la faute sur les voisin, les fonctionnaires itou, les responsables défilent et se défilent, ça se dégrade, ça coûte de plus en plus cher et c’est le contribuable qui fait le dindon. merci bien!
Et si vous avez cru que le TIPP était là pour payer financer les infrastructures, c’est bien dommage pour vous.
Si vous suivez le lien de H16, vous verrez que le plus gros ponctionneur est l’Etat pas les sociétés privées.
Bref, ça rapporte toujours à l’Etat, mais ça ne lui coûte rien et il n’utilise toujours pas les bénéfices pour améliorer les infrastructures. Pardon si, on fait des rond-point.
dictateur = un jeune (j’ai 2 ordinateurs)
Qui a évalué le prix de la concession des autoroutes ?
Les mêmes que vous accablé de gérer le pays avec les pays. Et je vous rejoint, des gens incapables de gérer une autoroute ne sont pas plus capables d’en tirer le meilleur prix.
Qui parle d’entretien étatisé ?
On peut très bien faire un contrat ne portant que sur l’entretien. C’est ce qu’on appelle d’ailleurs un contrat d’entretien. Entretien =/= concession =/= gérance.
Votre homme de paille a brulé. Désolé.
Qui a cru quoi ?
Je dis (et non « crois ») que les taxes sur le carburant doivent servir à financer l’entretien et la construction des routes. Les routes sont aussi vitale à la liberté que l’air à la vie des humains./
Qu’est-ce que ça peut me foutre de savoir qui ponctionne quoi ?
Rien. Je dis que les routes construites avec le pognon des contribuables doivent rester gratuites./ Le reste m’est sans intérêt. Savoir que copain-politicien s’en met autant que copain-entrepreneur par la magie du capitalisme de connivence : ça ne change rien au problème du capitalisme de connivence.
Qui a évalué la concession des autoroutes, et fixé les règles d’évolution des péages ? Mais l’état, bien sûr, suivant les règles qu’il aurait utilisé pour les exploiter. Les sociétés privées, mieux organisées, ont vu qu’avec ces règles, elles sauraient elles faire des profits.
L’erreur fondamentale est d’imaginer que si l’état avait conservé ces autoroutes, il ferait les mêmes profits à son compte. Pas du tout ! Il ferait une opération quasi-blanche compte-tenu de l’entretien et des coûts de fonctionnement, puisque c’est comme ça qu’il a fixé le prix de la concession. Alors que là, il a touché 14 milliards (vente des concessions) et 1 milliard par an au moins (imposition des bénéfices et des dividendes), simplement parce qu’elles sont mieux gérées, que les employés des péages ne sont pas fonctionnaires ni en grève. En 7 ans, ça fait 20 milliards de récupérés, contre ZERO.
A mon avis l’erreur est d’imaginer qu’il est légitime de faire de l’argent avec le pognon des autres.
Tout ce que je vois dans votre démonstration (qui me semble très intéressante ceci dit) : c’est qu’on a encore volé 20 milliards au contribuable/usager …
« faire de l’argent avec le pognon des autres » ne veut rien dire. L’état ne fait que perdre de l’argent, pourtant il le prend aux autres, et prétend que c’est pour leur bien. Le patron de PME ou le commerçant du tiers-monde à qui j’ai prêté de l’argent fait bien de l’argent avec, pourtant lui comme moi en sommes satisfaits et trouvons ça moral. Les routes sont la propriété commune, les confier pour 99 ans à quelqu’un qui saura les gérer pour moins cher que l’état est habile. Cette société fait alors des profits monstrueux, il fallait mieux négocier le contrat. Et pour mieux négocier le contrat, il fallait avoir en réserve une solution alternative qui vaille quelque chose.L’état s’est fait avoir, ok, mais s’il avait gardé ses routes, il en aurait été encore plus de sa poche.
Effectivement ma formule était mauvaise.
La question est de savoir si vous avez donner volontairement ou non votre argent. On ne choisit pas de payer ses impôts, on y est obligé sous peine d’être emprisonné et saisit. Et donc, effectivement, ça me dérange que des entreprises privées (à comprendre au sens large) se fassent de l’argent avec des valeurs (mobilière ou immobilière) achetés avec mes impôts. Parce que cet argent que je donnais à l’Etat par l’intermédiaire de mes impôts, j’aurai aussi bien pu le placer moi même et en récolter le fruit pour mon propre compte.
Donc oui : c’est immoral d’un point libéral. Vous pouvez retourner la question dans tous les sens : cela ne changera point.
L’Etat ne s’est pas fait avoir. Les élus qui ont « vendus » (la concession) n’ont pas mal négocié le contrat, ils l’ont juste négocié vis-à-vis de leurs intérêts. Et autant vous dire que leurs intérêts ne recoupent certainement pas les vôtres, les miens et plus généralement ceux des contribuables.
On a affaire ici à du capitalisme de connivence le plus gras. C’est ce que je disais, et ce que je maintiens.
Il aurait fallut supprimer les DDE. Et négocier des contrats d’entretiens avec une multitude d’entreprises de TP pour des durées de 5 à 10 ans. En faisant marcher les concurrences bien sûr.
On supprimait les péages, et avec l’argent des taxes sur les carburants on payait ces entreprises chargés de l’entretien (à savoir qu’elles rapportent environ 30 milliards par an : de quoi largement entretenir les routes). Les taxes sur les carburants devraient d’ailleurs ne servir qu’à financer les infrastructures routières et être tout simplement équilibrées chaque année en fonction des coûts de ces dernières.
Pour l’entretien des bords de route départementales qui va s’en occuper dans les zones lointaines de la ville ?
Les campagnards paient des impôts eux aussi pour quel service rendu ?
Contrat avec des entreprises privées.
Avant de se jeter sur son clavier, faudrait peut-être lire ce que les autres écrivent.
Si aucunes entreprises ne veut spontanément se positionner sur ces tronçons, vous faites des lots entre des portions de routes intéressantes et d’autres qui ne le sont pas.
c’est démagogique et ne sert à rien.
M. le jeune, il y a des communes pauvres et riches
Il n’y a pas que les autoroutes (de la communication)
C’est ça.
Bye-bye bernie !
Mais en revanche, ça ne vous dérange pas que l' »Etat » (comme avec ISIL, faut mettre des guillemets maintenant car ce n’est rien de plus qu’une organisation de type mafieuse) s’endette, dépense allègrement l’argent des générations à naître ?
Hum ?
Qu’est ce qui est le plus choquant : un agent économique qui tente de maximiser ses profits ? Ou l' »Etat » qui pour obtenir du cash « facilement », afin de faire n’importe quoi avec, a décidé un jour de privatiser les autoroutes ?
Fast forward ce jour : que dire de Macron qui annonce la vente pour 10 milliards d’actifs de l' »Etat »… En prenant soin de préciser que 4 iront au désendettement (!) et 6 seront dépensés dans des « investissements » (on pouffe… embauche de nouveaux fonctionnaires-copains)
Bref, vous vous trompez de cible, et de tempo.
1/ Si ça me dérange. En attendant, c’est pas pour autant qu’après avoir été volé, je souhaite me faire volé le fruit du vol.
Exemple : Un cambrioleur vous vol 1000 euros et avec il s’achète un lingotin d’or? La police arrête promptement le voleur. Ce dernier est absolument insolvable mais a toujours avec lui le lingotin, toujours sous blisters (comprendre que sa valeur n’a baissée), acheté avec le fruit de son vol à votre égard. Deux solutions s’offrent à vous pour régler le « civil » :
a) Le voleur revend le lingotin à un de ses copains et vous rends le fruit de cette vente, à savoir 500 euros.
b) Le voleur vous rend le lingotin. A vous de choisir de le garder ou de le revendre pour potentiellement 1000 euros.
Vous préférez quoi ?
2/ Je n’ai que très peu confiance en l’action de l’Etat. Et je n’ai absolument aucune confiance en lui pour pouvoir tirer un bon prix de la vente d’un des biens qu’il a acquis grâce à l’argent du contribuable, c’est-à-dire le mien en parti.
3/ Ce que je veux c’est que l’Etat solde ses actifs dans l’économie en créant une holding (par exemple « France Holding ») coté en bourse dont il cédera une part égal à chaque contribuable. Libre à chacun de revendre à son prix ou de conserver. Pas de capitalisme de connivence possible avec un montage comme celui-là.
La question de la dette doit-être réglé par l’impôt (flat tax) et non par la vente d’actifs par des gens qui se sont montrés parfaitement incompétents en gestion depuis plusieurs dizaines d’années. Pas question que le contribuable français se fasse floué comme l’a été le citoyen soviétique sous Boris Eltsine.
Les infrastructures routières étant une condition sine qua non à la liberté de circulation, je ne souhaite pas que leur nue-propriété soit privatisé. Elle doivent rester un bien public, gérés par des entreprises privées contractant avec l’Etat, et dont la contrepartie serait financée par une taxe sur les carburants.
Si une entreprises privée veut construire des routes en sus avec des capitaux privés : libre à elle.
Je ne suis pas libertarien. Que la chose soit claire.
Interdit de vendre les biens d’état sans référendum point.
On arrive bien a peu prêt à 99% a sécurisé les comptes bancaire, on pourrait quand meme sécurisé le vote Electronique a distance mince alors on attend quoi .
La cessation de bien acquis par l’impôt ne devrait en aucun cas être vendu sans ces propriétaires.
m’enfin quoi …
Il me semble que la méthode évidente pour faire baisser les péages est de laisser le rail concurrencer la route en autorisant qui le veut à faire rouler des trains pas cher, genre micheline, sur les voies ferrées qui aujourd’hui voient passer 4 trains par jour. En plus, ça devrait plaire aux écolos…
Au train ou vont les choses, le vélo sera bientôt largement suffisant !
Au pire une voiture électrique avec une autonomie de 100 km devrait faire l’affaire pour aller au turbin.
(pour les riches !)
Comme ça au moins on est sur qu’il n’y aura plus d’évasion du contribuable. Au moins physiquement parlant.
Les syndicats du rail ont-ils donné leur accord ?
Non. La solution est de libéraliser la construction des autoroutes. Les sociétés d’autoroutes gérant les mêmes trajets pourront ainsi se faire concurrence, ce qui fera baisser les tarifs.
Excellent. Plusieurs autoroutes pour aller de A à B. Superposées ? Parallèles ? Situées dans deux espace-temps disjoints ?
Tant qu’on y est, serait-il possible d’avoir plusieurs robinets (disons 3) sur mon évier ?
3, c’est pas con : un pour le froid, un pour le tiède, un pour le chaud 🙂
Ce qui est sûr, c’est que vous n’avez pas inventé l’eau tiède, ce subtil mélange d’eau froide et d’eau chaude.
C’est une bonne idée à condition de faire du développement commercial du produit : la micheline dans les villes et villages.
Ouaip, si elle passe devant chez moi, d’accord 🙂
le développement commercial c’est utile dans les zones dépourvues de moyens de transport collectifs.
Il faut l’adapter.