Par Philippe Fabry.
En 2012, Nouriel Roubini avait annoncé que la Chine pourrait « s’effondrer » en 2013. Ce ne fut pas le cas, mais si la prédiction a sans doute un peu trop anticipé la date, il est probable qu’à deux ou trois ans près, elle se vérifiera.
Il y a quelques jours est apparue cette information : selon Patrick Artus, la croissance réelle ne serait pas de 7%, mais de 2%. Certes, c’est encore un chiffre dont doit rêver François Hollande, mais pour la survie du modèle économique, social et politique chinois, c’est très insuffisant : on peut brider la liberté d’expression et la liberté politique des individus, maintenir un système de corruption au profit d’une mafia de quatre-vingt millions de membres (le Parti Communiste Chinois) dès lors qu’en contrepartie la population a le sentiment que l’économie tourne suffisamment bien pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, et que les gens préfèrent travailler pour profiter du mouvement plutôt que de se révolter. Il est peu probable que la tendance de l’économie chinoise s’inverse, car son problème n’est pas conjoncturel mais structurel : un secteur bancaire pourri, un gouvernement économique interventionniste aux politiques keynésiennes plus dispendieuses encore que celles d’Occident, qui ont servi à alimenter une bulle immobilière colossale, une forte augmentation des salaires diminuant d’autant plus la compétitivité chinoise qu’ailleurs le progrès technologique diminue les coûts de production (aux USA grâce à la fracturation hydraulique et à la robotique, notamment)… et l’héritage désastreux d’une politique démographique qui conduit aujourd’hui à un vieillissement accéléré de la population (il y aura un inactif pour un actif à l’horizon 2030).
La Chine va s’effondrer, et c’est tant mieux
Enfin, bien sûr, ce n’est pas « tant mieux » pour le peuple chinois. Ce n’est sans doute pas « tant mieux » pour la géopolitique régionale et mondiale non plus. En revanche, c’est « tant mieux » pour l’idée que la conscience collective se fait d’un bon gouvernement. En effet, pour nombre de nos contemporains, et spécialement des politiciens et journalistes, la Chine est un modèle en ce qu’elle est (ou était jusqu’à présent) une sorte d’URSS qui aurait réussi : en acceptant de s’ouvrir à la mondialisation des échanges, en autorisant la propriété privée, et dans une certaine mesure la libre entreprise, tout en maintenant un système autoritaire et centralisé, la Chine aurait mis au point le modèle politico-économique le plus efficace, fondé sur la martingale semi-planificatrice conservant une forme d’absolutisme technocratique en abandonnant le collectivisme total qui avait coulé le modèle russe.
Difficile de croire que les technocrates et leurs amis connivards1 occidentaux n’aient pas cru voir dans l’étincelant succès de la Chine des années 2000 une source d’inspiration. Difficile de penser, en particulier, que les Eurocrates n’aient pas vu dans ce type de gouvernement une bonne option pour les décennies à venir.
Jadis, de nombreux commentateurs et intellectuels étaient fascinés par l’idée d’une société entièrement dirigée, comme en URSS, par de savants planificateurs. Après la chute de l’Empire du Mal, ils se sont retrouvés orphelins, mais on retrouvé de quoi rêver avec la Chine de la fin des années 1990. Que de journalistes nous ont vanté ces élites dirigeantes chinoises hypercompétentes, capables de piloter avec maestria une économie d’un milliard et trois cent millions d’âmes quand dans nos économies la croissance était à la peine ! Était-il, alors vraiment besoin d’être un libéral acharné pour comprendre le danger intellectuel qu’il y a à accorder un tel crédit à un gouvernement central et autoritaire ?
Durant des années, le régime chinois a semblé une preuve que si le capitalisme fonctionnait mieux que le collectivisme, leçon tirée de la chute de l’URSS, le capitalisme dirigé par un État puissant et autoritaire fonctionnait mieux que le capitalisme libéral, preuve en étant les suites de la crise de 2008. Certes, on me dira que le capitalisme américain qui a souffert en 2008 n’était pas libéral, mais je répondrai :
– même avec toutes les erreurs dirigistes pratiquées sous Clinton et Bush, l’Amérique est restée nettement plus libérale que la Chine, cela semble incontestable
– je parle ici de la perception des choses par le public, les journalistes et les politiciens : pour ces gens, l’Amérique, c’est le capitalisme libéral. Point. Ce préjugé structure donc leur raisonnement, et si l’on veut comprendre leur logique et les conséquences de l’observation du succès chinois, on doit en avoir conscience.
L’effondrement du modèle chinois est à ce titre une bonne nouvelle puisqu’il permettra de rappeler avec violence cette vérité (libérale) essentielle : le rôle de l’État n’est pas de diriger l’économie, non seulement il est illégitime à le faire, mais il est en outre inefficace. Toute efficacité n’est qu’une illusion fondée sur des chiffres trafiqués qui implique à terme une chute d’autant plus dure que le triomphe apparent aura été spectaculaire.
Et géopolitiquement, disais-je, ce n’est pas sans risque. Dans les années 1930, le banquier Hjalmar Schacht était considéré comme le magicien du Reich, qui avait permis à Hitler de redresser spectaculairement l’Allemagne. Pourtant, il a fallu à l’Allemagne se lancer dans la prédation de toute l’Europe pour payer la facture économique d’un redressement qui était en réalité bien plus frauduleux que miraculeux.
- J’appelle ainsi les partisans du capitalisme de connivence ↩
Constat sans doute exact, conclusions étranges : la déduction que ferait la majorité de l’effondrement chinois serait que Deng a eu tort de crier « il est glorieux de s’enrichir » et l’état tort de laisser se constituer une classe moyenne et des entrepreneurs milliardaires. L’effondrement serait considéré comme la preuve que l’état doit revenir remplacer par sa propre corruption celle des potentats locaux et renationaliser toute l’économie.
J’arrive a ces conclusions etranges en notant que pour nos contemporains, à tort ou à raison, l’Aeriaue continue d’incarner le capitalisme liberal. Avec une Amerique encore debout face à une Chine en difficulté, le jugement sera rapide, comme lors de la chute de l’URSS.
Amerique, non Aeriaue. Desolé, je répondais depuis un smartphone.
Chaque jour pourtant je me dis que nos dirigeants français préfèrent bien le modèle de l’URSS avant sa chute à celui de Reagan.
Comme MichelO, je me demande si la plupart des gens ne verront pas plutôt dans la chute de la chine, la conséquence de son évolution vers le capitalisme ultra neo libéral…
Pour moi, aucun ignorant en matière politique et économique ne peut abandonner et renoncer à son utopie socialiste et interventionniste, parce que même si elle n’existe pas, elle est tellement plus rose bonbon.
Vous sous estimez la nuisance des pastèques qui diront « quelque-soit le modèle, une croissance infinie est impossible dans un monde fini ».
Je ne suis pas sûr que la Chine incarne dans dans l’esprit du Français moyen l’économie dirigée, mais plutôt le pire des clichés sur le capitalisme à base de travailleurs esclaves payés au lance-pierre(oui, c’est extrêmement caricatural, mais je l’ai entendu plus d’une fois).
La chute de la Chine sera mise sur le dos du capitalisme et des marchés et si l’État chinois est blâmé, ce sera pour ne pas l’avoir assez encadré.
Peut-être, mais ça fera peut-être réfléchir certains gens de pouvoir et certains connivards. De plus, cela pourrait permettre l’éclatement de la Chine, et je doute que les potentats locaux puissent y survivre.
Pour finir, cela ferait disparaitre un sacré monstre, qui menace à plus ou moins brève échéance toute la région.
Que la chine tombe, et le problème de Hong Kong aura bien plus de chances d’être réglé, par exemple.
La chute de la chine n’est pas pour demain car la force de son peuple est sa capacité d’adaptation, au communisme comme au capitalisme.
La seule chute que l’on peut espérer est celle du parti unique, qui se nomme communiste, mais qui ne l’est plus, il se rapprocherait plus du saint simonisme, cher à certains socialistes bobos français.
Quant à citer Patrick artus comme référence est une pure plaisanterie et je vous rappelle que le japon présenté comme un pays démocratique ne l’est qu’en surface malgré la tentative des USA par l’intermédiaire de Mac arthur de redessiner les contours de la puissance politique japonaise.
La chine est la puissante concurrente des USA pour le 21 ème siècle, et la question sur son avenir est plutôt celle de savoir si elle deviendra la nouvelle Amérique ou par conformisme deviendra le japon
d’aujourd’hui.
Autre aspect important c’est le rôle qu’elle souhaite jouée au sein de la zone asie pacifique, un récent rapport du review defense annonce 12 porte avions chinois en 2030, quelle sera sa politique, simple défense de ces intérêts économiques ou hégémonie, beaucoup de questions en suspens.
La chute de la Chine n’est pas la chute des Chinois.
Une vision intéressante mais tirant des conclusions hâtives de données non fiables. La plupart des rapports indiquent certes une croissance qui ralentit progressivement mais pas d’effondrement à l’horizon, même en 2030.
Le système politique chinois en dépit de la corruption des élites et des fonctionnaires locaux a jusqu’à maintenant prouvé son bon fonctionnement grâce à un système d’évaluation très stricte.
La progression des cadres dans la hiérarchie dépend plus de la qualité de leur travail que de leur ancienneté ou de leur relations.
La plus grande différence est celle des mentalités. Les chinois sont les mieux préparés pour les prochaines décennies. Nul doute que nous nous effondrerons avant eux.
Au lieu de rédiger, écoutez donc l’avis d’un chinois :
http://www.youtube.com/watch?v=A57qY9MxiwQ
Nous en reparlerons dans l’ère « post-Roubini » , nouvelle vague de gourous !
Fantasmes…
Le parti pourrait potenciellement implosé et une forme de democratie apparaitre, l’Etat-nation pourrait imploser aussi avec une forme de regionalisation de la Chine… dans tous les cas elle en en resortira plus forte economiquement: la supériorité chinoise est culturelle, la tentation hegemonique est faible car peu partagée par le peuple, tout engagement exterieur engendrerait une recrudescence des troubles interieurs et donc activer les risques d’implosions. A ce titre les evenements en cours a HK seront probablement tres revelateurs de la capacite de manoeuvre reel du PCC, nous saurons assez vite…
Je viens de retrouver l’article de Roubini auquel je me réfère en introduction. Il ne parlait pas d’effondrement en 2013 mais à partir de 2013. L’article date de 2011. Son analyse ne me paraît pas démentie :
http://www.cafedelabourse.com/archive/article/le-pari-que-la-chine-va-perdre/#
La Chine est un des seul pays à faire de réels réformes. Et bientot sera le seul grand pays qui ne manipule pas sa monnaie. Si elle prends le mur ce sera après le Japon les US et l’Europe, mais oui la situation est critique la bas.
C’est dingue : même chez mes amis libéraux de Contrepoints, la fascination pour le modèle chinois est donc telle que nombreux sont ceux qui pensent qu’un pays aujourd’hui encore conduit par plans quinquennaux par un Parti Communiste n’ayant aucun respect pour la liberté individuelle s’en sortira mieux que l’Occident au sens large. Dingue.
vous avez raison
Que l’on soit libéral, conservateur, étatiste de tout bord, socialiste, on garde un inconscient collectif : l’anti-américanisme primaire plus ou moins masqué
Revel l’a bien décrit.
sans parler de la difficulté a prédire quoique ce soit d’ici 2030
Déjà qu’on a du mal à faire des prévisions à 6 mois…
+1
Premier truc don j’ai du me débarrasser pour avoir des réflexions productives. L’anti-américanisme, c’est le plus bas niveau de la paraisse intellectuelle.
Je ne suis pas un Obamalatre hein…
@ Cédric,
Si la Chine avait réellement fait des réformes essentielles; elle aurait commencé par organiser des élections libres. Elle aurait aussi libéré l’économie en favorisant l’esprit d’entreprise. Hors ce n’est pas le cas. Pas de démocratie en vue et les prêts bancaires vont essentiellement pour le financement des entreprises publiques ou privées en main d’appartchiks du parti. Il ne reste rien pour les éventuels entrepreneurs privés qui souhaitent investir.
Le pouvoir chinois a misé essentiellement son économie sur la manufacturation en usine en étant l’atelier de la planète. Et comme l’a si bien dit l’auteur du billet; les USA deviennent de plus en plus compétitif avec l’Asie grâce au baisses des coûts de production soit par l’innovation technologique et par la fracturation hydrolique. Investir en Asie tel en Chine devient de plus en plus coûteux.
Et le pire pour la Chine est à venir au niveau démographique avec la manque de filles pour le renouvellement des générations et le financement des futurs retraites. Dans la chine rurale les avortements son légion pour que ce soit des garçons qui naissent. Essentielles comme main d’oeuvre bon marché dans les exploitations agricoles familiales. Et sans parler des centaines de milliers de chinois qui n’auront eu aucune instruction scolaire due à la politique de l’enfant unique. Les parents mettant au monde un second voir un troisième enfant ne sont pas déclaré aux autorités sous peine d’être condamné pour ne pas avoir respecté la loi de l’enfant unique.
@ Philippe Fabry,
 » C’est dingue : même chez mes amis libéraux de Contrepoints, la fascination pour le modèle chinois est donc telle que nombreux sont ceux qui pensent qu’un pays aujourd’hui encore conduit par plans quinquennaux par un Parti Communiste n’ayant aucun respect pour la liberté individuelle s’en sortira mieux que l’Occident au sens large. Dingue  »
Je ne vous le fait pas dire.
D.J
Ce que je trouve dingue, c’est que les défauts du système chinois vous font apparaître le système occidental comme un concentré de qualités et de solutions pour le remplacer. Les élections libres n’ont jamais éradiqué la corruption ou les famines, c’est dans l’ordre inverse que ça se passe. Les Trente Glorieuses en France, ce furent 6 plans quasi-quinquennaux, non que je les regrette, mais pragmatiquement il faut admettre que ce ne sont pas les plans le problème, ce sont les lubies de ceux qui les écrivent. Les centaines de milliers d’enfants chinois privés d’instruction par la politique de l’enfant unique sont à comparer avec les dizaines de millions qui ne mangeraient pas à leur faim en son absence. Le manque de filles m’étonne, certes il y a encore dans les campagnes des avortements, mais il y a aussi la possibilité d’avoir un second enfant si le premier est une fille, ce qui doit compenser. L’argument de la nécessité d’un milliard d’affamés supplémentaires pour payer les retraites me paraît surréaliste.
Entendons-nous bien, je ne soutiens pas le modèle chinois, ni n’affirme qu’il soit supérieur à l’occidental. Je prétends seulement que le modèle occidental ne peut s’appliquer qu’à un pays déjà sorti de ses difficultés, et qu’il n’a aucune efficacité pour un qui y est encore.
 » Les centaines de milliers d’enfants chinois privés d’instruction par la politique de l’enfant unique sont à comparer avec les dizaines de millions qui ne mangeraient pas à leur faim en son absence  »
 » Ce que je trouve dingue, c’est que les défauts du système chinois vous font apparaître le système occidental comme un concentré de qualités et de solutions pour le remplacer. Les élections libres n’ont jamais éradiqué la corruption ou les famines, c’est dans l’ordre inverse que ça se passe. Les Trente Glorieuses en France, ce furent 6 plans quasi-quinquennaux, non que je les regrette, mais pragmatiquement il faut admettre que ce ne sont pas les plans le problème, ce sont les lubies de ceux qui les écrivent  »
Moi ce que je trouve dingue c’est les personnes comme vous qui pour critiquer le modèle occidental prennent comme exemple la France.
 » L’argument de la nécessité d’un milliard d’affamés supplémentaires pour payer les retraites me paraît surréaliste  »
Parce que vous croyez que la politique de l’enfant unique était une réponse contre à la famine? Toute les famines ont des causes politiques et non démographique. Les pays africains victimes de la famine ont une densité de population inférieur à la plupart des pays d’Europe. Une Chine économiquement forte et moderne sur tout le territoire rurale du pays et plus seulement dans les mégapoles comme actuellement permettrait d’ augmenter les rendements agricoles voir même à produire beaucoup trop comme en occident. C’est la pauvreté de la Chine rurale qui donne la malnutrition pas le nombre de chinois.
 » Les élections libres n’ont jamais éradiqué la corruption ou les famines,  »
Oui la démocratie dans un état de droit ça permet de virer des responsables politiques qui font mal leur travail par d’autres plus soucieux d’une économie saine. Et venez pas me donner comme contre exemple la démocratie Française.
 » Je prétends seulement que le modèle occidental ne peut s’appliquer qu’à un pays déjà sorti de ses difficultés  »
C’est comme de dire que le modèle libéral ne vaut que pour ceux qui sont sorti du socialisme. Bref pour sorti d’un mauvais modèle faut peut-être commencer par prendre le bon
Alors, elle répondait à quoi, selon vous, la politique de l’enfant unique ? Pour autant que je me souvienne, à l’époque, on mettait en doute bien des informations venant de la Chine, mais pas les famines ni l’idée que le contrôle de la natalité permettrait de les réduire. Les campagnes de stérilisation en Inde relevaient du même principe. Et il me semble que l’argument n’est pas la densité géographique de la population, mais l’impossible constitution de capital productif quand deux parents doivent partager ce qu’ils gagnent entre une douzaine de bouches à nourrir et leur héritage en six à chaque génération.
Nous pourrons défendre le libéralisme et la démocratie valablement quand nous aurons des solutions de transition à proposer, et quand nous cesserons d’être dans le déni des progrès réalisés dans le colbertisme des Trente Glorieuses ou de la période depuis le virage de Deng. Seule une infime minorité nous croit quand nous affirmons que « si c’était démocratique (ou libéral), ce serait la prospérité universelle ». Et pourquoi nous croiraient-ils plus que celui ou celle qui affirme que « si la France était plus franchement socialiste, ce serait le pays de la prospérité » ?
« Et venez pas me donner comme contre exemple la démocratie Française. »
C’est un peu court, comme argument… Expliquez-moi donc comment marchent les syndicats, les népotismes politiques, les adjudications dans les communes, les achats dans les administrations, etc., et comment, démocratiquement et libéralement, vous pensez pouvoir corriger la situation.
effectivement
mais l’occident n’est pas uniforme
il y l’occident latin
et l’occident wasps
« le seul grand pays qui ne manipule pas sa monnaie » : amusante remarque ! Les autorités chinoises sont les premières à se vanter de manipuler leur monnaie avec succès. Du fait de l’absence de change réellement flottant, cette monnaie est notoirement manipulée.
Je ne crois pas à un éffondrement de la Chine populaire car le Yuan pourrait sur une génération prendre la place du dollar qui lui ne vaut plus rien…Quand à l’évolution politique , je ne crois pas à la fin du parti unique mais plutot à des candidatures plus ou moins indépendantes et à une plus grande pluralité d’opinions au sein du parti comuniste Chinois.Et à une plus grande objectivité du système judiciare.Je tiens à rappeler que la Russie est d’avantage corrompue que la Chine (au niveau de la Grèce) d’après Transparancy International…
Pour que le yuan puisse prendre la place du dolllar il faudrait que la Chind ait plus d’avions, de tanks et de bateaux que l’Amerique. Cela n’arrivera pas.
C’est une opinion couramment répandue, mais l’histoire a montré que les Chinois n’envoient pas de corps expéditionnaires, juste des commerçants qui prennent un monopole de fait dans les transactions commerciales. Si le yuan détrône un jour le dollar, à mon avis, ce ne sera pas parce des porte-avions chinois menaceront ceux qui en remettraient en doute la valeur, mais parce que la plupart des échanges venant à être comptés en yuans bien qu’officiellement en dollars, tout le monde trouvera plus simple de les faire compenser en yuans à Shanghai ou Hong-Kong plutôt qu’en dollars à Chicago ou New-York. Personne ne se sera aperçu de rien, le yuan ne sera plus chevillé au dollar, mais le dollar chevillé au yuan…
La Russie me semble sur le déclin aussi.
Le dollar ne vaut plus rien? N’empêche que cette monnaie qui ne vaut plus rien reste la monnaie la plus achetée au monde car cette monnaie qui ne vaut plus rien reste une valeur sur pour la plupart des investisseurs dans le monde. Plus du 80% des transaction dans le monde se font en dollar qui ne vaut plus rien. le yuan c’est à peine 15%.
Pour la fin du dollar faudra repasser je pense dans un siècle ou deux et encore….
Bon, habitant en Chine, je vois les effets de la politique monétaire expansionniste, ou plutôt calquée sur la parité avec l’USD… Pour schématiser, les américains exportent leur inflation quand ils importent des produits manufacturés.
Dans la ville majeure où j’habite, il est fréquent de voir des buildings de 30-50 étages inachevés, laissés à l’abandon. On peut observer des stations de metro totalement inutilisées.
Je suis d’accord quand vous affirmez que la Chine va s’effondrer. Mais pas forcément relativement aux autres pays comme les USA, Europe ou Japon. Je n’ai aucune idée du pays qui plongera le plus.
Ce qui me gène :
1/ Citer Roubini et Artus via un argument d’autorité ( ou est la source?) revient pour un étatiste de citer Friedman ou von Mises, toujours sans source. Vous pouvez beaucoup de libéraux qui ont un point de vue similaire. Faites un tour sur Zerohedge 🙂
2/ Vous sur-estimez largement le pouvoir du gouvernement Chinois. Beaucoup d’entreprises ne payent que très peu, voire pas d’impôt du tout. Les pot-de-vin sont vous le savez, monnaie courante, et souvent plus une affaire de coutume que de désir d’être dans l’illégalité. Ils permettent de développer le 关系 et d’obtenir des faveurs.
3/ La Chine dispose de moyens de production considérables, et malgré l’augmentation des salaires, cela reste très intéressant car il y a toujours en ce moment augmentation de la productivité. J’ai créé quelques business en Chine, et quand je lis que la compétitivité de la Chine devient similaire à celle des USA, j’ai beaucoup de mal à le croire. Pourquoi dans ce cas il y a une telle balance excédentaire en Chine et déficitaire aux USA? Quand la Chine aura sont crach, il lui restera des moyens de production avec lesquels bâtir l’avenir.
4/ La Chine est la seule puissance à ne pas faire complètement n’importe quoi avec leur monnaie. Ils ont un plan, quoique très stupide selon moi. Par ailleurs, ils développent de plus en plus de réserves en métaux au détriment de l’USD. Ils se désolidarisent progressivement de l’USD.
Comparez la politique monétaire de la Chine, qui n’a pas changé depuis des années, avec celle de la BCE, FED ou BoJ qui avance à tâton mais toujours en faisant un plus grand pas dans la mauvaise direction que dans la bonne…
5/ La Chine n’aspire pas à l’hégémonie. Ils ne feront jamais de guerres coûteuses au bout du monde pour offrir la liberté et les bombes au peuples qui n’ont rien en commun avec eux. Vous mettrez en lumière les évènements du Tibet ou du Xinjiang, mais cela est plus dû à une volonté d’unification. Les Chinois seront toujours très curieux d’échanger avec les étrangers, ils auront toujours beaucoup à offrir et à copier 😉
La Chine a été une superpuissance, produisant presque 40% du PIB mondial jusqu’au XIXème siècle, avant de complètement s’écrouler. Ce n’est pas pour autant qu’ils ont colonisé. Leurs contacts extérieurs sont exclusivement commerciaux, donc bénéfiques.
 » La Chine dispose de moyens de production considérables, et malgré l’augmentation des salaires, cela reste très intéressant car il y a toujours en ce moment augmentation de la productivité.  »
Moyen de production essentiellement due aux investissements occidentaux. Et comme vous pouvez le voir la tendance commence à s’inverser avec la réindustrielisation en Occident surtout aux USA où la production même dans le textile devient moins coûteuse qu’en Chine ou au Vietnam grâce aux nouvelles technologies et au gaz de schiste.
Pour que la Chine rivalise par elle-même avec le reste du monde il lui faudra libéraliser son économie. Pour l’instant elle reste en main de l’état et des grosses société privées en main d’appartchik du parti.
La Chine en matière d’innovation est à la traine. Alors que l’économie moderne dépend de la capacité d’innover. La Chine figure loin derrière les USA, le Japon et l’Europe dans le nombre de brevets déposé. Brevet dit Triadique qui exclus les brevets nationaux. Et ne produit que très rarement des prix nobel scientifiques. Elle reste qu’un copieur de technologie.
D.J
Oui, l’économie dépend de l’innovation. Non, le point central de l’économie n’est pas la capacité à innover, mais la capacité à articuler les ressources à disposition.
Cela fait bien longtemps que la Chine a délocalisé son industrie textile au profit d’une industrie à plus forte valeur ajoutée… Mais (à qualité comparable) combien coûte une enseigne LED, une machine à café, un site internet ou un système hydroponique sur-mesure en Chine, en combien aux USA? Les chinois ont encore beaucoup de marge.
La Chine ne sera jamais un gros innovateur, les USA le seront toujours. En Chine, les tests scolaires sont essentiellement du « par coeur » : pour avoir tous les points, il faut noter exactement ce qui est inscrit dans le livre. Aux USA, les tests sont très souvent des open books sur lesquels on juge le « critical thinking ». Résultat ? Nos chinois sont d’excellents exécutants et les américains des innovateurs.
Volaille, merci pour votre commentaire détaillé et constructif. Je vais tenter de vous répondre :
1) Je n’ai pas cité Roubini et Artus comme argument d’autorité. J’ai cité Artus parce que son article a fait un peu de buzz et m’a poussé à écrire ce billet, et Roubini parce que l’avis d’Artus en question m’a aussitôt rappelé cet article qui m’avait beaucoup interessé il y a quelques années. Mais comme je ne dissertais pas sur l’un ou l’autre article, pris seulement comme illustrations, je n’ai pas pris la peine d’aller rechercher la référence. L’article de Roubini est ici : https://www.cafedelabourse.com/bios/nouriel-roubini et à l’époque, ses arguments m’avaient semblé bons, en particulier mis en lien avec des points qu’il n’évoquait pas mais allaient dans le même sens.
2) Je ne crois pas sur-estimer le pouvoir du gouvernement chinois. Je n’ai même pas cherché à le mesurer. En revanche, pour ce que j’en sais, ne pas payer d’impôts ne signifie pas la liberté ou l’indépendance vis-à -vis du pouvoir. Cela peut même signifier le contraire, si ceux qui dirigent les entreprises et y font fortune sont également infiltrés dans la structure du pouvoir. L’article de Roubini, à ce titre, m’a irrésistiblement fait penser à la corruption économique du pouvoir républicain à Rome telle que je la décris dans mon livre, avec une classe dirigeante utilisant comme levier la puissance publique au détriment du peuple.
3) Je me souviens d’un article de Charles Gave (retrouvé ici : http://lafaillitedeletat.com/2011/12/12/parlons-dautre-chose/) où il expliquait : « Il y a 10 ans, les robots pouvaient faire concurrence au travail des hommes si ce dernier avait un coût inférieur a $ 50 /heure. Aujourd’hui, nous en sommes à $ 2, ce qui est inférieur au coût du travail en Chine. Les usines installées en Chine vont donc s’en aller et être rapatriées au plus prés des centres de consommation. » Cette évolution n’est pas encore accomplie, mais elle est en cours. Ensuite, je ne nie nullement la capacité de la Chine a rebondir après son crach… Je conteste seulement son intégrité politique. Je ne crois pas que les USA rateront une occasion pareille d’éliminer un rival en le démembrant en plusieurs Etats rivaux.
4) Sur la monnaie, on ne peut certes pas les accuser de faire bien pire que les autres.
5) Tout gros pays aspire à l’hégémonie, ne serait-ce que pour garantir sa propre sécurité. Quand la Chine avance ses pions en mer de Chine méridionale pour essayer de s’emparer de toutes les ressources locales, c’est peut-être juste pour sa sécurité stratégique, ce n’en est pas moins de l’impérialisme comme le Japon des années 1930. La Chine ne cherche pas juste à obtenir ces ressources par le commerce. Il semble plutôt que pour les Chinois, le commerce est bon pour obtenir ce qui n’est pas stratégique (c’est d’ailleurs vrai pour la plupart des pays, en fait). La Chine ne cherchera peut-être jamais à dominer le monde entier, mais elle cherchera certainement à en dominer la part nécessaire à sa sécurité stratégique. Et vue la taille de la Chine, c’est une grosse menace.
Les crises, catastrophes économiques, comme les tremblements de terre, sont très imprévisibles, même si plein de raisons les justifient.
L’urss pourrait encore exister, comme la Corée du nord, Rome a mis des siècles à complétement s’écrouler, etc .. comme un tremblement de terre de force 9 en France est certain sur 3000 à 5000 ans, qui casse tout dans les Alpes, la Suisse, la vallée du Rhone, pouvant se produire demain aussi bien que dans 1000 ans !!!
La quasi totalité de l’énergie tectonique est dans les plus forts de force 8 à 9 , sinon les montagnes des Alpes n’existeraient pas !!
Et pourtant personne n’en est conscient, même pas la plupart des géologues !!
Merci pour ce complement d’analyse pertinent.
Moi ce qui me fait surtout peur, c’est la propagande omniprésente en Chine qui glorifie une position belliqueuse envers le Japon…
J’ai l’impression que l’Asie du Sud Est est l’équivalent d’une Europe qui ne serait jamais réconciliée après la guerre.
Après la guerre ? En ex-Yougoslavie, vous voulez dire ? Ils me paraissent moyennement réconciliés.
Mais en effet, c’est un peu l’ambiance Balkans avec les deux Corées, le Japon, la Chine, le Vietnam et quelques autres qui régulièrement s’écharpent pour les eaux pétrolifères. Bon, nous on préfère se frotter au Moyen-Orient et en Afrique, business as usual, rien de bon, mais rien de pire que pendant le demi-siècle écoulé en Europe.
Bonjour M. Fabry,
Je profite que votre article n’est plus en première page pour y répondre.
Je commencerai par le cœur de l’annonce de votre article : la Chine va s’effondrer. Vous vous appuyer sur une prédiction de Nouriel Roubini sans aucun doute très étayée mais qui reste cependant qu’une prédiction. J’ai eu l’impression que vous preniez vos désirs pour des réalités.
J’ai le sentiment qu’il y a un aspect disons… quasi-religieux à votre article en cela que vous ne désirez pas l’écroulement du « modèle chinois » pour le bonheur des chinois mais parce que ce modèle n’a pas à fonctionner, n’a pas à donner de résultat et doit tomber devant la Vérité Libérale Révélée. Le simple fait d’avoir sorti des millions de chinois de la misère est un affront mais si en plus cela devait se perpétuer encore des décennies, cela ne peut se concevoir ! et en plus cela en ferait un exemple…
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Néanmoins la suite de vos constatations sur les problèmes structurels de l’économie chinoises sont à prendre en considération, cependant il faut bien admettre que ces dérèglements structurels existent depuis longtemps et qu’ils n’ont pas empêché l’émergence explosive de la puissance chinoise.
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Je ne défends pas le modèle chinois mais me contente d’indiquer que ce modèle a eu son efficacité, d’ailleurs un autre pays d’Asie a eu un parcours empreint d’autoritarisme politique, de plans quinquennaux etc… c’est la Corée du sud. Je pourrais aussi parler de Taiwan, cette « bouture » de la Chine a connu lui aussi cette évolution de l’autoritarisme politique et économique du KMT vers une démocratie à économie libérale ce qui prouve que le chinois n’est pas culturellement inapte à ces notions. Reste que ces deux pays sont petits et cela doit jouer un rôle dans la réussite de la métamorphose.
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Je ne sais pas si le modèle actuel politico-économique va perdurer ou pas mais il est certain qu’il n’est pas garant d’une croissance future. Ce modèle a permis un rattrapage économique, tout comme nous avons eu nos trente glorieuses mais c’est terminé. La partie « facile » de la mise en valeur du pays où un système autoritaire et dirigiste pouvait donner des résultats impressionnants est effectuée, maintenant les investissements vont être moins productifs ; rien que de très normal.
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Je ne suis pas un libéral béat et je ne crois pas que le simple fait d’adopter un système économique démocratique et libéral va rendre des taux de croissance à deux chiffres mais c’est le système qui, si il y a une porte donnant sur une autre période de croissance permet de la trouver.
Alors effondrement ou métamorphose ? qui vivra verra…
effectivement, les article de fabry sur la chine sont quasi religion, ou la haine confine à la connerie …
dans un commentaire sur un article de  » henry le chercheur  » ( mais pas trouveur ) il prédisait que les USA se préparaient à démembrer la chine en petit morceau pour mieux la controler … récemment, le seul pays que les USA ont réussi à démembrer, alors qu’ils voulaient l’élever au rang de modèle démocratique au proche orient, c’est l’iraq … sans commentaire.
le problème de gens comme fabry, c’est précisément qu’ils sont le contraire des dirigeant chinois depuis mao tsé tong, ils sont des idéologues : d’aprés eux, en dehors du racisme inhérent envers un peuple à la peau qui n’est pas de la même couleur que la leur,  » la liberté économique ne peut pas exister sans liberté politique « . peut etre ? mais quid de la dictature chilienne du général pinochet ? ha oui, mais là ce n’était pas pareil, les USA était à la manoeuvre … il reste que depuis deng xiao ping, les dirigeants chinois, n’ont pas mal manoeuvré non plus :
ils ont commencé par redonné du pouvoir d’achat aux campagnes, les plus nombreuses en chine, surtout à cette époque, en liberalisant la production et les marchés agricoles. ils ont cloué le bec à la contestation étudiante qui menaceait de faire revivre la révolution culturel. si ça ne plait évidemment pas aux bobos, ils ont probablement bien fait, vu la suite …ensuite, ils ont libéralisé l’industrie, par petite dose, en ne tombant pas dans le panneau de la tabula raza qui a fait imploser l’ex URSS. attirant capitaux étranger, sans tomber dans la dépendance … leur gestion de la crise asiatique de 97, fut plutot réussis, et la chine fut un facteur de stabilisation lors de cette période. depuis, la libéralisation du pays ce poursuit , et la chine, ou une part importante de l’économie est faite au black, est déja probablement la première économie de la planète.
personne ne connait l’avenir, et il est possible que la chine s’effondre … dans le pacifique ? peu probable ! que le ciel lui tombe sur la tète ? dans 5 milliards d’année… même les crues meurtrière des fleuves ont été dompter par le PCC : grace au barrages des trois gorges, le cour du yang tsé est maitrisé … en france, cela n’aurait même pas été possible : dans le tarn, les zozos bobos cocos bloquent la réalisation d’un lac collinaire depuis 20 ans … on voit bien que l’occident décadent a peu de leçon à donner aux chinois, ne fussent ils pas démocratiques.
vouloir que la chine s’effondre ( comme si les chinois n’avaient pas assez souffert depuis 2 siècles ) est une chose. que la prière soit exaucée en est une autre.
concernant le parti communiste chinois, en dehors du fait les traduction entre langue asiatique et européenne sont toujours douteuse ( le PCC est il vraiment communiste au sens littéral comme au sens effectif ? ) on pourrait paraphraser churchill en disant que jamais, un aussi grand nombre d’hommes ne peuvent dire merci à un aussi petit nombre …