Le 31 août dernier Pékin a accordé à la région administrative de Hong Kong le privilège, unique en Chine, d’élire au suffrage universel son chef exécutif en 2017, conformément à la promesse faite en 1997 par le gouvernement, au moment de la rétrocession de cette ancienne colonie britannique12 ! Mais ce n’est pas sans condition : les candidats seront au nombre de 2 ou 3 et devront être approuvés par un comité largement aux mains du pouvoir central chinois. Les pro-démocrates dénoncent un scrutin biaisé et une démocratie bafouée.
Ainsi, l’annonce faite par Hong Kong déplaît fortement au mouvement « Occupy Central with love and peace », pro-démocratie. Ce dernier menace déjà depuis des mois de bloquer le quartier d’affaires en y organisant un sit-in géant si Pékin refuse des élections conformes aux critères internationaux3.
Va-t-il mettre ses plans à exécution ? Car si ce mouvement veut occuper une place importante dans la promotion de la démocratie, à Hong Kong et plus largement en Chine, il devra mettre ses menaces à exécution sous peine de ne pas être crédible. D’ailleurs sa légitimité est contestée, même à Hong Kong. Selon un sondage de l’Université de Hong Kong, 56% des résidents se disent opposés à ce mouvement4.
À travers ce cas de figure, ce n’est pas seulement l’avenir de ce territoire qui est en jeu mais bien celui de la Chine : va-t-elle rester ancrée dans la dictature communiste ou un mouvement démocratique va-t-il voir le jour ? Cela dépendra notamment de la manière dont le mouvement Occupy défendra ses convictions.
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- Adam Minter, « Hong Kong Democrats Need a New Strategy », Bloomberg View, 9 septembre 2014. ↩
- Philippe Grangereau, « Pékin douche les désirs de liberté de Hong Kong », Libération, 1er septembre 2014. ↩
- Ibid. ↩
- Gabriel Gresillon, Yann Rousseau, « Pékin prend le risque du divorce avec les démocrates hongkongais », Les Échos, 1er septembre 2014. ↩
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