Rats : attention, danger !

Les Londoniens, les Parisiens et bien d’autres citadins vivent en étroit contact avec des animaux porteurs de toute une panoplie de virus.

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rat credits ludovic bertron (licence creative commons)

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Rats : attention, danger !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 octobre 2014
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Par Jacques Henry.

rat credits ludovic bertron (licence creative commons)

On a coutume de dire qu’à Paris, Londres, Bangkok ou New-York… il y a autant de rats que d’habitants et c’est la vérité. Certes les puces des rats ne nous sautent plus dessus pour nous transmettre la peste mais tous ces rats représentent un réel risque sanitaire mal connu du grand public, car les médias s’abstiennent de parler des sujets qui dérangent. Le climat, la transition énergétique ou l’effondrement du prix du pétrole sont plus payants en terme d’audimat ou de lecteurs assidus. Parler des rats, vous n’y pensez pas ! Et pourtant partout où il y a des hommes il y a des rats et dans certains pays le rat est même un mets de choix. Séjournant au Cameroun il y a quelques années, j’ai réussi après un gros effort mental à manger un morceau de viande de rat de brousse à peine plus gros que la dernière phalange de mon petit doigt, un pays où la chair de cet animal est considérée comme excellente. Mais les rats vivant partout dans les grandes villes sont plutôt repoussants. Des biologistes de l’Université Columbia à New-York ont voulu en savoir plus sur les micro-organismes pathogènes que véhiculent les rats de la ville de New-York et ils n’ont pas été déçus, loin de là !

hollande rat rené le honzecC’est un véritable cauchemar qu’ont découvert ces limiers de la microbiologie avec les moyens modernes d’investigation au niveau de l’ADN que la police utilise de plus en plus pour retrouver d’horribles violeurs de petites filles des années après leur forfait. Pour ces rats new-yorkais, il y a vraiment de quoi avoir peur parce qu’ils sont tous porteurs de virus vraiment bizarres transmissibles à l’homme et encore inconnus avant cette étude auxquels il a fallu donner des noms parfois poétiques : Flavivirus, Pestivirus, Pegivirus, Salepovirus Parechovirus ou Hepacivirus dont certains sont retrouvés aussi chez les chauve-souris, l’un des principaux vecteurs soupçonnés du virus de la fièvre d’Ebola.

Pire encore, sur les 133 rats capturés et étudiés, 8 d’entre eux étaient porteurs du redoutable Hantavirus dit de Seoul découvert durant la guerre de Corée et qui provoque une fièvre hémorragique avec une attaque des reins et des poumons le plus souvent fatale. Pas vraiment de quoi être rassuré. Tous ces nouveaux virus sont potentiellement mortels pour l’homme, c’est bien connu, le rat est un commensal de l’homme depuis la nuit des temps et ce n’est pas surprenant puisqu’il est le seul animal avec l’homme à s’entre-tuer sans raison apparente, « qui se ressemble s’assemble » comme on dit dans les chaumières.

rat

Donc, les Londoniens, les Parisiens et bien d’autres citadins vivent en étroit contact avec des réservoirs indicibles de ces animaux nous côtoyant insidieusement et porteurs de toute une panoplie de virus. Pour les bactéries, le tableau est tout aussi sombre puisque les rats charrient des salmonelles, des Clostridium, y compris la bactérie responsable de la peste, mais oui c’est vrai, et bien d’autres bactéries toutes dangereuses pour l’homme avec des conséquences sur la santé dont aucun promeneur avec son chien n’a la moindre notion. Si vous promenez votre chien dans les rues de Paris, de Berlin, Londres, Singapour, Shanghai, Sydney ou Tokyo vous êtes tout simplement en danger de mort ! En effet, tous les virus et autres bactéries qu’hébergent ces rats peuvent être transmis à l’homme par l’intermédiaire de leur animal de compagnie préféré, leur teckel ou leur cocker chéris qui hument les défécations ou encore mieux l’urine des rats et deviennent la meilleure courroie de transmission de ces maladies pour la plupart encore inconnues. Par exemple, il y a de bonnes raisons de penser que de nombreuses personnes souffrant de l’hépatite non A non B ont contracté le virus par l’intermédiaire de leur animal de compagnie favori, en l’occurrence leur chien, qui aurait reniflé les crottes d’un rat porteur (sain) du virus. Trois pour cent de la population est porteuse du virus de l’hépatite C et un cinquième de ces personnes en mourra dans les 20 années qui suivront leur premier contact avec le virus.

Le rat new-yorkais a l’air d’affectionner plus particulièrement ce type de virus puisqu’à l’issue de cette étude il est sérieusement envisagé de l’utiliser comme animal de laboratoire pour étudier justement ce dernier agent pathogène pour lequel il n’existe pas d’animal modèle, les résultats avec les chimpanzés comme animaux modèles s’étant avérés décevants. C’est à peu près le seul point positif de cette étude…

Source : Firth C, Bhat M, Firth MA, Williams SH, Frye MJ, Simmonds P, Conte JM, Ng J, Garcia J, Bhuva NP, Lee B, Che X, Quan P-L, Lipkin WI. 2014, « Detection of zoonotic pathogens and characterization of novel viruses carried by commensal Rattus norvegicus in New York City », mBio 5(5):e01933-14. doi:10.1128/mBio.01933-14.

Illustration : arbre phylogénétique de quelques virus trouvés chez les rats new-yorkais.

Sur le web 

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  • l’homme est sale , il laisse ses déchets partout ou il est , les villes sont sales , il est normal que les rats pullulent partout ou on se trouve ;

    • Il est cependant inévitable, en vivant, de produire des déchets. Je ne connais pas encore d’humain, fût-il saint ou roi, qui puisse se nourrir sans laisser aucune épluchure, miette ou os dans la poubelle, ni sans devoir aller à la selle… « dans nos villes aujourd’hui, les rats d’égout contribuent à éliminer les déchets dans les villes. S’ils n’étaient pas là, les canalisations d’eaux usées des grandes villes seraient en permanence bouchées. La population de rats parisiens dévore chaque jour 800 tonnes de déchets organiques, elle n’est donc pas nuisible sous cet angle mais apporte ainsi une aide écologique très importante »

      L »écologie, ce n’est pas un truc politique simpliste qui oppose la nature pure et immaculée à l’homme vil et « sale », c’est une science, et c’est complexe.

    • Une belle collection de maladies que votre chat ou chien peut vous transmettre sans avoir de rats :
      http://www.pediatre-online.fr/allergies/animaux-de-compagnie-maladies-enfants/

  • Le ton de l’article fait sourire. Il y a des millions de rats dans nos rues, ce n’est pas nouveaux, et nous ne tombons pas comme des mouches de maladies exotiques.

  • C’est flippant votre truc.
    Pour avoir zoné dans des caves et des parkings, c’est vrai. Le rat est bien présent, et adorable. Loin des films d’horreurs, il a les yeux doux et aimant. Niveau bactéries en revanche, je ne lui ferai pas de bisous. Quid des caves des restaurants avec du stock de nourriture.

  • J’avais des rats dans mon jardin. Depuis qu’il y a un chat, il n’y a plus de rats!
    Rappelons que le chat a été ramené du moyen orient par les croisés, et qu’il a sauvé l’Europe de la peste.
    Gens des villes, donnez à manger aux chats sauvages rôdeurs, ils vous tueront les rats.
    Je mets un bol de lait et de la pâtée dehors le soir, et au matin tout cela est consommé, et je trouve un rat mort à côté.
    Les chats sont très conscients de leur mission!

  • Que disent les écolos? Sans doute qu’il faut les laisser vivre et espérer un équilibre harmonieux.
    Ont ils le courage de ne pas utiliser de raticides?
    les élus font du cinéma pour faire croire que leur commune est  » pesticide free  » ( en laissant les mauvaises herbes poussées et en embauchant des gens pour désherber à la binette ou avec une machine à gaz) mais ils sont bien obligés ( tant mieux) d’utiliser des raticides. Heureusement que la chimie est là pour préserver nos vies.

    • Les quelques centaines de rats qu’ils vont ainsi tuer par an sont bien peu de choses en comparaison du rythme de reproduction effrénée des rats. On se donne une bonne conscience hygiénique, mais on ne change absolument rien à cet état de fait, et pour tout dire, on n’y peut rien. Eradiquer totalement le rat, en supposant que cela soit possible, pourrait au final avoir des conséquences plus négatives que positives.

      D’autant que par comparaison, les moustiques causent infiniment plus de morts dans le monde.

      • J’ai du mal à voir le rôle positif des rats: pouvez vous préciser.

        • autre chose boufferait les déchets, par exemple des éléphants, des éléphants mutants tueurs porteurs de virus mutants tueurs…

          vraie question toutefois pourquoi faut il absolument sauver toute la biodiversité?

        • Je cite plus haut l’extrait d’un article scientifique sur les rats qui explique le rôle positif qu’ils jouent dans les grandes villes. Et d’un point de vue plus général, chaque espèce animale ou végétale est un maillon d’un écosystème, est peut être utile voire nécessaire à son équilibre et son maintien. C’est en ce sens que les écologistes, les scientifiques, pas les escrocs politiques, parlent de la nécessité de préserver la biodiversité. Mais je n’ai jamais dit, pour répondre à lemiere jacques, qu’il fallait absolument « sauver toute la biodiversité ».

          Pour l’exemple, le panda, icône mondiale de la nature mignonne et bisou-compatible, est un animal inepte, ne jouant aucun rôle dans les écosystème, et pour tout dire complètement inadapté. Il peut bien disparaître, je m’en contrefous, et la nature aussi. Cessons de dépenser des sous pour les nourrir et les accoupler dans des zoos, de toute façon ils sont voués à l’extinction sans même l’intervention de nous vils humains pollueurs.

          Tout ce que je dis, c’est que les questions relatives à l’écologie, la nature, la biodiversité, ne se résument à une opposition binaire humains méchants-nature gentil, pas plus que l’inverse.

          • je n’ai pas dit que vous aviez défendu cette idée , mais cette question arrive à chaque fois qu’on se laisse à dire qu’un animal est utile…

            le rat est typiquement une bestiole qui a suivi l’homme je crois et a fait pas mal de dégât sur la biodiversité…

            mais bon , j’ai tendance à penser que la croissance de la population humaine accompagne une plus grande emprise se l’homme sur la biomasse…un type du wwf dira ..c’est une catastrophe… mais arrive ensuite toujours des prpositions pour limiter la « prolifération » humaine…

  • Bonjour Monsieur Henry

    je pense que vous lirez avec intérêt mon article de blog sur le sujet; c’est ici: http://hyform.blogspace.fr/7327863/18-nouveaux-virus-de-rats/

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