De l’impossibilité des réformes

Alors que les effets fastes de la parcimonie nouvelle de l’État se feraient sentir sur la durée, les effets néfastes pour les ex-bénéficiaires seraient immédiats.

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Turgot (Image libre de droits)

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De l’impossibilité des réformes

Publié le 24 octobre 2014
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Par Michel Desgranges.

Turgot (Image libre de droits)Je lis sous la plume d’un homme intelligent, qui a durant de longues années dirigé avec une rare compétence une « entreprise du CAC40 », qu’il serait bon de « réduire les dépenses de M. État de 12% (certes), et que cela pourrait se faire dans les dix ou quinze prochaines années ».

Ce dernier point est une impossibilité absolue.

M. État dépense, avec la largesse de qui n’a pas à se soucier de ses recettes, soit pour distribuer des salaires, pensions et gracieusetés diverses, soit pour acheter des biens ou produits que personne n’irait acquérir volontairement au prix ou sous la forme auxquels ils sont vendus. Ces dépenses de M. État provoquent chez leurs bénéficiaires une sensible satisfaction (plus ou moins grande) et même assurent à certains d’entre eux l’essentiel de leur subsistance.

Voyons maintenant quel serait l’effet de l’arrêt de ces dépenses.

Dépensant moins, M. État prélèverait moins, les citoyens verraient s’accroître leur revenu disponible, qu’ils pourraient affecter par un libre choix à telle acquisition ou tel investissement, et cette liberté profiterait à tous.

C’est là une vérité économique, et morale.

Mais qu’en est-il politiquement ?

Alors que les effets fastes de la parcimonie nouvelle de M. État se feraient sentir sur la durée (disons d’ici quelques années), les effets néfastes, pour les ex-bénéficiaires, seraient, eux, immédiats. Se voyant du jour au lendemain privés des bienfaits (en euros) qui les faisaient vivre, pour les uns, ou les gratifiaient d’un plaisant superflu pour d’autres, les victimes des économies manifesteraient, tout de suite, un vif mécontentement, de l’espèce qui promet au M. Président en place une prochaine déroute électorale.

En face, les bénéficiaires d’un bien futur ne se feraient guère entendre, d’autant qu’il est dans la nature de l’homme de crier plus fort son déplaisir que son contentement. Cette difficulté avait été fort bien perçue par Turgot lorsqu’il entreprit, au début du règne du malheureux Louis XVI, des réformes libérales ; malheureusement, trop certain d’avoir raison en théorie (ce qui était le cas), il ne sut trouver une solution politique, et échoua.

Turgot ne devait pourtant convaincre que le Roi et une poignée de ministres pour obtenir durablement leur soutien, un M. Président devrait gagner – pour dix ou quinze ans ! – l’adhésion de millions de citoyens élevés dans le mythe de l’heureuse redistribution (et justice sociale et autres turlupinades), ne rêvons pas.

Ce ne sont pas de prudentes et impossibles réformes qui changeront quoi que ce soit, mais une révolution totale, radicale, et immédiate.


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  • Hollande devrait comprendre que même s’il ne fait rien lui et son parti perdront en 2017.
    Alors autant partir avec une image de réformiste courageux plutôt qu’avec une image de losers..

  • Les dépenses publiques d’un état ne devraient jamais dépasser le tiers du PIB (et encore cela me paris beaucoup)…Comme jadis aux USA ou actuellement en Suisse et Corée du Sud.

  • On pourrait cependant ne pas remplacer les fonctionnaires partant en retraite pour arrêter l’hémorragie, supprimer la quasi-totalité des comités Théodule qui entraînent des dépenses sans pour autant être l’activité principale de leurs membres, arrêter de subventionner associations parasites, syndicats et partis politiques, diviser par x le nombre d’élus (référendum pour ces dernières mesures). Donc toute réforme n’est pas impossible, c’est une question de volonté politique

    • Les hommes politiques sont en majorité fonctionnaire, avocat ou médecin. Les premiers ne feront rien qui les désavantages, les seconds ont d’autant plus de boulot que les lois sont compliquées et les derniers sont plutôt bien aidé financièrement par notre déplorable sécurité sociale. Je ne vois donc aucun volontaire dans les hommes politiques actuels.

  • Le parallèle avec la Révolution est justifié : dettes hors de contrôle en temps de paix. L’effondrement de la monarchie absolue a donné très vite le pouvoir aux émeutiers parisiens et tous les maux qui ont suivi : incompétence politique et financière qui ont amené la Terreur, le maintien du Directoire par la guerre aux frontières, la banqueroute des deux tiers, Napoléon et Waterloo.

    S’organiser politiquement pour une alternative libérale est indispensable. C’est de la responsabilité des élites authentiques de la société française, celles qui connaissent parfaitement la question de l’inflation des politiques publiques et veulent un Etat plus modeste.

    S’organiser localement, et indépendamment de la sphère publique. Le monde agricole, celui de l’industrie, du commerce, des services, des professions libérales, et autant que possible des entrepreneurs-fournisseurs et clients avec leurs propres salariés (tous sont contribuables, c’est déjà un point commun)
    Gagner à cette cause tous les fonctionnaires qui privilégient leur métier à leur statut. Ils sont nombreux.

    Si tout ce monde arrive à se connaître et à faire une communauté d’intérêt locale contre la prédation fiscale de l’Etat, ils ont déjà gagné, car ils seront imités partout dans le pays. Rien n’est hors de portée.

  • Mercredi prochain, on saura si l’UE refuse d’avaliser le budget français et exige davantage que le montant des économies prévus qui leur semble très insuffisant .
    Hollande vascille,un peu plus
    Et comme les chiffres du chomage de septembre , publiés aujourd’hui, sont encore mauvais, il est cette fois dos au mur.
    Il ne peut plus continuer à nous enfumer avec des parlotes vaines et des propositions vides et faire le beau dans les médias.
    Les Français en ont plus que marre.
    Il faut que ça explose avant la fin du premier trimestre 2015, sans que les gens confient stupidement leur destin dans les mains de l’UMP

  • Ce ne sont pas de prudentes et impossibles réformes qui changeront quoi que ce soit, mais une révolution totale, radicale, et immédiate.

    Très probablement, et c’est très regrettable. La fRance sera la risée de l’Europe ❗
    Mais ne rien tenter, c’est s’y condamner.

  • Contrepoints va devoir dire la VERITE à tous ceux qui gavés par la propagande du MLPS et Laurent C. croyaient faire un bras d’honneur à la sécurité sociale et à notre système de retraite par répartition.
    Pour eux c’est fini.
    Leur enfumage idéologique basé sur des contre-sens juridiques fait pschitttt….
    les meneurs encourent de lourdes peines de prisons et les autres vont devoir payer avant de regagner le système obligatoire lorsqu’on travaille en France.
    Ces gens doivent savoir que la desertion a toujours couté cher.

    http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2252/AN/801.asp

    • Comme cette dermato qui paye 42ke de charges RSI ?
      Vous trouvez cela normal ?
      Il ne faut pas s’étonner que certains jeunes ne veulent plus faire médecine …
      Il ne faut pas s’étonner que certains médecins s’installent à l’étranger… Plus assez d’ophtalmos …
      Il ne faudra pas s’étonner que certains chef chefs d’entreprises partent à l’étranger…

      Le système que tout le monde, soit-disant, nous envie, va devenir votre enfer dont vous ne voudrez bientôt plus.
      Pour 600 EUR (300 nous, 300 entreprise), à 2, nous on est pas mal traités du tout, et pas pour le montant de misère que vous touchez ❗ ❗ ❗

    • Mais ils sont affiliés à un régime d’assurance maladie, ce régime n’est juste pas français et ça votre amendement ne l’oblige pas.
      Je suis tout même effaré de voir dans l’exposé de cet amendement les termes de « monopole de la sécurité sociale ». Je croyais que ce gouvernement était contre les monopôles de toutes sortes …. sauf les leur évidemment. lol

    • Heil Sécurité Sociale !

      Les Kapos sont en marche, bientôt suivis des Vopos avec kalachs aux frontières.

      Si ça plait pas, je m’en tape, attaque sur une personne et non sur un groupe :

      http://www.contrepoints.org/2014/10/25/185866-quand-wall-street-parie-sur-leffondrement-de-la-france#comment-952936

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Il est coutume dans nombre de régimes, où la contestation gronde, de lire ou d’entendre « mais que font les gens ? » tout en s’excluant soi-même de toute action immédiate ou à court terme. Le réflexe est très commun, et trouve son origine dans les mythes révolutionnaires.

C’est l’imagerie des peuples en armes ou des armées du peuple qui ont forgé cette fiction de masses d’individus capables d’infléchir le destin d’une communauté. En somme, faire accroire que les peuples sont les acteurs directs de leur propre histoire.

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« Point de banqueroute. Point d’augmentation d’impôts. Point d’emprunts. »

Voilà les exigences très claires de Turgot, nouveau ministre de l'Économie et des finances de Louis XVI, à son Roi. Turgot tentera sans succès de libéraliser le prix du blé pour régler le problème récurrent des disettes. De même sa cible sera les privilèges - position politiquement dangereuse... On le sait moins, mais en Limousin, il supprime la corvée, l'impôt en nature. Bref, un grand économiste qui aura tenté de réformer un pays décidément irréformable...

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Pour certains, les Réflexions sur la formation et la distribution des richesses de Turgot surpassent La Richesse des Nations d'Adam Smith. On soupçonne même le deuxième de s'être très fortement inspiré du premier ! Division du travail, souveraineté du consommateur, propriété privée, rôle du capital, etc., tous les grands thèmes économiques sont, il est vrai, évoqués par l'économiste français.

https://youtu.be/erHIXJvRQiI

Article publié initialement le 10 janvier 2021.

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