Analyse critique de l’épisode 4 de la série documentaire « Capitalisme » diffusée par Arte : la survie de l’utopie socialiste continue.
Par Louis Rouanet
L’épisode quatre de la série d’Arte sur le capitalisme révèle des nostalgies marxistes chez certains : la survie de l’utopie socialiste continue.
Le documentaire commence à Nanjie, ville chinoise où les principes communistes sont toujours appliqués d’une main de fer.
La narratrice nous ferait presque croire que cette ville est un modèle de démocratie et de progrès :
« À Nanjie, dernier village communiste de Chine, […] la voix du peuple résonne toujours dans les hauts parleurs. » (1 min. 47)
Ce serait cependant oublier qu’à Nanjie, les ouvriers (mais pas les cadres) sont tous formatés à l’obéissance par un séjour d’un mois dans les rangs de la milice locale avant de commencer à travailler. De même, les avantages du système communiste sont réservés aux 3000 habitants originaires du village, les 10 000 ouvriers extérieurs étant entassés dans des dortoirs de huit personnes où les entrées et sorties sont strictement contrôlées1. Mais pour les réalisateurs, c’est clair, le socialisme, c’est le peuple, contrairement au capitalisme.
Après cette brève escapade à Nanjie, la question fatidique est posée :
« Marx fait-il figure de dernier rempart face au capitalisme débridé qui règne aujourd’hui en Chine ? » (2 min. 03)
Si le « capitalisme débridé » règne, par définition cela signifie qu’il n’y a plus de rempart pour le limiter. Mais passons sur cet illogisme et analysons les faits.
Malgré tous les progrès accomplis, le capitalisme en Chine reste brimé par l’État : les droits de propriété sont mal respectés, les entreprises publiques sont nombreuses et le planisme continue à occuper une place importante, tout ça sur fond de corruption.
Mais qu’importe, puisque pour les réalisateurs du documentaire d’Arte, tout ce qui est mauvais est capitaliste. Le monde allant selon eux de mal en pis, ils en déduisent que l’idéologie (néo) libérale domine. À chaque évocation du capitalisme, les trottoirs d’Haïti et les bidonvilles indiens apparaissent à l’écran, mais, quant à Marx, ce sont les longues lectures de ses lettres amoureuses qui le dépeignent.
Mais où est donc passée l’orthodoxie libérale ?
Si l’orthodoxie dominante est libérale, il faut alors expliquer une contradiction dans les faits : pourquoi dans ce documentaire sur Marx, le consensus semble complètement anticapitaliste ?
Pourquoi aucune critique de Marx n’est exposée ?
Entre Tristam Hunt, député travailliste, qui déclare « Marx n’a jamais semblé plus pertinent qu’aujourd’hui » (12 min. 25) et Yanis Varoufakis, économiste, qui certifie qu’« en 2008, le capitalisme est mort », nous nous demandons où sont tous les tenants de la pensée unique libérale.
Il nous est dit dans ce documentaire d’Arte, que le marché serait « débridé », « total », « sans entrave », « dominant » : voilà le problème.
Selon notre cher député travailliste Tristam Hunt, toutes les prédictions de Marx sur l’accumulation du capital et la concentration du secteur financier se sont réalisées. Pourquoi le capitalisme ne s’est-il pas effondré ? Selon lui grâce aux gouvernements.
Tristam Hunt déclare :
« Nous avons renfloué les banques, subventionné les industries, organisé le secteur de l’assurance, soutenu les services financiers. Ce sont les forces du collectivisme qui ont sauvé le capitalisme. » (46 min. 42)
Ah ! Nous y voilà  ! Ce sont vos propres mots : les politiques économiques sont collectivistes. Comment, dès lors, pouvez-vous dénoncer le capitalisme triomphant, la déréglementation sauvage, sans ressentir dans votre esprit une contradiction insurmontable ?
Nos économies sont en effet des économies mixtes dont la partie « collectiviste » a entraîné, chose prévisible, une débâcle économique et financière. Le problème est énoncé dans la citation ci-dessus : ce socialisme pour les riches visant à récompenser l’échec fut une catastrophe.
Tristam Hunt nous montre que si un secteur échappe bel et bien à la responsabilité, c’est celui de la politique. Il est en effet facile pour M. Hunt de dénoncer le capitalisme, alors que ce sont en réalité les politiques défendues par lui et ses camarades qui causèrent la crise.
Les inégalités, les pauvres et le capitalisme
Le documentaire d’Arte part du principe que le capitalisme est synonyme d’inégalités et de détérioration des conditions de vie des pauvres.
Selon l’intervenant Yanis Varoufakis, quand il étudiait l’économie, la controverse se faisait entre les partisans de Hayek et les partisans de l’économie planifiée.
Pour les libéraux, le capitalisme agirait comme une lutte darwinienne : les plus faibles périssent et les plus productifs se développent. Apparemment, Yanis Varoufakis n’écoutait pas ses cours sur Hayek puisque pour ce dernier, la sélection darwinienne ne se fait qu’entre règles de justes conduites et non pas entre les hommes.
De plus, M. Varoufakis élude complètement le problème de l’impossibilité de l’allocation rationnelle des ressources dans une économie socialiste que découvrirent Ludwig von Mises et Hayek dans les années 202.
Face à la désinformation de cette émission sur le capitalisme, confrontons les pétitions de principe exposées à la réalité.
L’émission sur le capitalisme décrit les conditions affreuses de travail pour les enfants et les ouvriers au XIXe siècle. Elles sont incontestables. Cependant, ce que font implicitement les réalisateurs, c’est comparer le capitalisme, système imparfait, à un monde idéal, forcément utopique. Ce qui s’est passé historiquement, c’est qu’en augmentant la productivité, l’accumulation du capital a délivré les enfants du travail, permis l’augmentation des conditions de vie des plus modestes, et réduit le temps de travail. Les enfants n’ont pas attendu le capitalisme pour travailler, et c’est ce que semble oublier les plus ardents antilibéraux. Auparavant, les enfants mouraient, or ce fut de moins en moins le cas avec les progrès permis par le capitalisme3.
Thomas Piketty nous apprend dans le documentaire que :
« Ce qui alimente l’inquiétude marxiste et plus généralement les mouvements socialistes et communistes qui se développent dans la deuxième partie du XIXe siècle, c’est la très grande stagnation salariale. ».
Très grande stagnation salariale ?
La progression des conditions de vie, même pendant le début du XIXe siècle fut, contrairement à l’analyse de Marx, substantielle. Même un historien socialiste comme Edward P. Thompson se voit obligé d’admettre, aussi pessimiste soit-il sur les conditions de vie des ouvriers, qu’« en 1840, la plupart des gens étaient « plus à l’aise » que leurs prédécesseurs ne l’avaient été cinquante ans auparavant »4.
Il faut rappeler aussi que les premiers mouvements socialistes ne prirent pas racine chez les ouvriers, mais chez les aristocrates qui voyaient leur position remise en cause. On ne s’étonnera pas de constater comme le fit Elie Halevy que « le milieu dans lequel s’écoula la jeunesse de Karl Marx était la haute bourgeoisie liée à l’aristocratie »5.
Le documentaire d’Arte perpétue d’ailleurs les critiques aristocrates du capitalisme.
Il y est affirmé que le capitalisme a annihilé les hiérarchies et la morale ancestrale pour laisser place à l’intérêt personnel et donc à l’exploitation. Cette critique pseudo morale du capitalisme est emplie de conservatisme.
Pensons à Engels qui, dans « La situation de la classe laborieuse » (1845), s’offusque que les femmes travaillent plutôt que de rester à la maison. Il critique aussi, chose peu commune, la « domination de la femme sur l’homme » dans les sociétés capitalistes6.
Les premières critiques du capitalisme consistaient à condamner, comme le firent Marx et Engels plus tard, la « dégradation morale » due au capitalisme. Ainsi, dans les années 1830 un Anglais comme Gaskell fustigea le capitalisme en admettant que le bien-être matériel des travailleurs s’était amélioré, mais que la conséquence fut leur débauche morale. Il considérait la consommation de thé par la classe ouvrière comme une dégradation morale. D’autres auteurs dénonçaient la tendance des filles à acheter des habits au lieu de les fabriquer elles-mêmes7.
Autant d’exemples de « dégradation morale » qui étaient en fait le témoignage de l’enrichissement des plus modestes. Ce ne serait pas grave si ces critiques n’avaient pas été courantes, et si elles n’avaient pas été récupérées par une partie de ceux s’autoproclamant défenseurs des travailleurs.
De la légèreté des exemples
Dans ce documentaire que nous devrions plutôt appeler plaidoyer anticapitaliste, des exemples illustrent la pensée de Marx.
En plus du fait qu’aucun exemple positif à propos du capitalisme ne soit présenté, le problème est que les exemples soigneusement choisis par les réalisateurs montrent, contrairement à leurs intentions, la supériorité du capitalisme libéral.
Mais n’est-il pas admis que toutes les prédictions de Marx sur l’accumulation du capital et la concentration du secteur financier se soient réalisées ?
Sur l’accumulation infinie du capital entre quelques mains, tout laisse à penser que c’est un mythe qui est surement le résultat d’un biais : on voit les « grandes familles » qui ont su maintenir leur richesse mais on ne voit pas toutes les familles riches « déclassées ».
Prenons le cas des États-Unis où les inégalités de revenus ont fortement augmenté : ceux qui étaient parmi les 20 % les plus pauvres en 1996 ont vu leurs revenus augmenter de 91 % entre cette date et 2005, contre seulement 10 % pour ceux qui étaient parmi les 20 % les plus riches. Ceux qui étaient parmi les 5 % les plus riches en 1996 ont même vu leurs revenus diminuer entre cette date et 2005.
Marx écrivait que « les moyennes sont de vrais outrages infligés aux individus réels »8.
Pourtant, ceux qui analysent les inégalités ne cessent d’utiliser des moyennes de groupes et des agrégats : les 1 %, les 10 %… Quand on étudie les inégalités, la grosse lacune est de ne pas prendre en compte la mobilité intergénérationnelle. Quand on étudie scrupuleusement les « individus réels », on peut constater que l’accumulation infinie du capital n’existe pas.
L’exemple de la concentration dans le secteur financier et de la financiarisation de l’économie est encore plus mauvais.
En effet, s’il y a bien un secteur qui n’est pas soumis à la propriété privée aujourd’hui, c’est bel et bien celui de la production de monnaie. Le système de banques centrales, c’est-à -dire l’organisation socialiste de la monnaie, fut à l’origine de bien des crises mais également de la financiarisation.
L’émission monétaire profite principalement aux grosses banques, d’où une hypertrophie de la finance. Ce n’est pas une coïncidence si aux États-Unis, le phénomène de financiarisation va de pair avec l’affirmation du pouvoir de la banque centrale. La Fed est créée en 1913, or la part du secteur financier qui n’était que de 1,6 % du PIB en 1860 connut une forte croissance pour représenter 2,9 % du PIB en 1950, 4,7 % en 1980 et finalement 8 % en 20079
La planification centralisée de la monnaie, et non le capitalisme, est à l’origine de bien des phénomènes condamnés par l’opinion publique. Mais peu importe pour Arte, la financiarisation et le capitalisme sont tellement mauvais qu’ils sont même coupables de la tentative de suicide d’un Roumain.
En effet, en 2010, un électricien se jette du balcon du Parlement roumain (et non pas du balcon d’une banque). Le comble est que ce monsieur est technicien à la télévision publique. Comme quoi, l’emploi public n’est pas synonyme de bien-être.
Comment l’endettement de la Roumanie a-t-il pu amener à cet acte désespéré ? Selon le documentaire, c’est la faute de la « libéralisation financière totale » qui a incité les banques étrangères à favoriser le crédit à la consommation. Si la libéralisation financière de la Roumanie est totale, comment qualifier la liberté financière en Suède, au Danemark ou en Finlande, pays où elle est bien plus développée selon les indices de liberté économique. « L’argent coulait à flot dans le pays » selon les propres mots du président d’ING Roumanie, Misu Negritoiu.
La bulle a éclaté et c’est donc la faute du capitalisme : « Comme Marx l’avait annoncé, l’endettement n’est qu’un capital fictif » (53 min. 15). C’est tout à fait vrai que l’argent fictif coulait à flot en Roumanie, puisque c’est l’un des pays d’Europe les plus inflationnistes ; ce qui incite par ailleurs les individus à surconsommer.
Avant 2004, le taux d’inflation était systématiquement supérieur à 10 %, et celui-ci est resté élevé par la suite. Cependant, chez les anticapitalistes d’Arte, l’explication rationnelle est absente, la cause de l’endettement, c’est le néolibéralisme qui a « inventé l’individu » pour qu’on essaie de se démarquer les uns des autres en consommant sans limite. Tout phénomène social est donc pour les réalisateurs du documentaire, une sorte de complot, d’intention cachée de la classe dominante. Le caractère circulaire de cette argumentation rend donc l’analyse de la réalité inutile.
Les effets pervers du capitalisme selon Arte, ce sont aussi les graines de coton OGM en Inde. Les agriculteurs sont incités chaque année à racheter des semences OGM en promesse de plus hauts rendements, mais ces semences coûtent cher et les petits agriculteurs, acculés à la faillite, se font ensuite saisir leurs terres par les créanciers. Il est présenté l’histoire d’une femme dont le mari s’est suicidé en raison de ses dettes.
Conclusion : le capitalisme a transformé les semences en produit de consommation, en nouvelle source de profit pour les grandes compagnies. Mais la propriété intellectuelle qui protège les grands semenciers et oblige les petits agriculteurs à racheter les semences n’est pas le résultat du capitalisme. La propriété intellectuelle est bel et bien un privilège gouvernemental que nombre de libéraux, y compris l’auteur de cet article, se sont efforcés de critiquer.
Marx, ce grand incompris
Nous avons largement montré quelle est la trame idéologique du documentaire.
Ses réalisateurs ne furent même pas capables de cacher leur sympathie pour Marx. La mort de celui-ci est présentée comme le moment où « le plus grand penseur vivant a cessé de penser » (50 min. 53).
À la fin du documentaire, l’argument ultime des marxistes est utilisé : les catastrophes du socialisme réel ne sont pas le résultat du marxisme mais bien leur dévoiement. Les idées de Marx auraient été mal comprises et mal interprétées au XXe siècle.
Cependant, une lecture attentive de Marx nous montre que les abominations perpétrées par les régimes communistes ne sont pas des erreurs de l’histoire ou une trahison du marxisme. Dans Le manifeste du Parti Communiste (1848), Marx et Engels proposent « le travail obligatoire pour tous », ce qui n’est finalement que l’ancienne version de la phrase de Trotski quand celui-ci affirmait : « Dans un pays où l’État est le seul employeur, toute opposition signifie mort par inanition. L’ancien principe : qui ne travaille pas, ne mange pas, est remplacé par un nouveau : qui n’obéit pas, ne mange pas. »10
De plus, Marx défend la centralisation « de tous les moyens de production entre les mains de l’État ». Or, toutes tentatives d’étatisation des moyens de production ont abouti aux despotismes les plus sanglants.
Par ailleurs, en 1849, Friedrich Engels, grand ami et financier de Marx, appelait à l’extermination des Hongrois, soulevés contre l’Autriche. Marx lui-même se demande comment se débarrasser de « ces peuplades moribondes, les Bohémiens, les Carinthiens, les Dalmates, etc. »11.
Le communisme est en fait un « totalitarisme médiatisé par l’utopie » selon l’expression de Jean-François Revel. Derrière les bonnes intentions des communistes se cachent les justifications pour les pires atrocités. La nature criminogène du socialisme a largement été démontrée, mais les réalisateurs de ce documentaire, dans leur haine froide du capitalisme, omettent complètement cet aspect, preuve qu’ils comparent deux choses incomparables : l’utopie à la réalité.
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Lire aussi sur Contrepoints :
- « Capitalisme » sur Arte : retour critique sur le premier épisode
- « Capitalisme » sur Arte (2) : désinformation à tous les étages !
- « Capitalisme » sur Arte (3) : les méfaits du libre-échange et de la mondialisation ?
Une grande campagne de sensibilisation ‪#‎ArteCliché (twitter et facebook) est lancée par un collectif de 20 associations et think tanks. Avec entre autres l’Institut Coppet, l’Institut Turgot, L’Institut économique Molinari, GénérationLibre, Students for Liberty (Paris et régions), Think Libéral Sciences Po, Les Conférenciers de Paris Ouest, l’IREF et l’ALEPS. Des articles vont paraître dans la presse : Le Figaro et Contrepoints.
- Voir : À Nanjie, Mao pas mort ! L’Express, 04/01/2001. ↩
- Voir : F.A. Hayek, The use of Knowledge in Society, American Economic Review, 1945, disponible en français. Ludwig von Mises, Le calcul économique en régime socialiste, 1939. ↩
- Voir : F.A. Hayek, Capitalism and the Historians, Chicago University Press, 1954 ; Ludwig von Mises, L’Action Humaine, Chapitre XXI, partie 7, 1949. ↩
- Edward P. Thompson, La formation de la classe ouvrière anglaise, 1963, édition Points, 2012, p.272. ↩
- Elie Halevy, Histoire du socialisme européen, 1948, p.100. ↩
- Friedrich Engels, « La situation de la classe laborieuse », Les différentes branches de l’industrie, 1845. ↩
- Voir : William Hutt, The factory system of the early 19th century, Economica, 1926. ↩
- Cité dans : Bernard Maris, Marx, ô Marx, pourquoi m’as-tu abandonné ?, Flammarion, 2012. ↩
- Chiffres trouvés dans : Luigi Zingales, A capitalism for the people : recapturing the lost genius of american prosperity, Basic Books, 2012. ↩
- Cité par : F.A. Hayek, La route de la servitude, PUF, édition quadrige, 1944, p.89. ↩
- Voir Jean François Revel, La grande parade, essai sur la survie de l’utopie socialiste, Plon, 2000. ↩
« La mort de celui-ci est présentée comme le moment où « le plus grand penseur vivant a cessé de penser »  »
Il s’agirait en fait d’une citation de Engels
la chine est un pays où il y a le capitalisme d’état. je vous conseille de lire »Le grand bluff chinois : Comment Pékin nous vend sa « révolution » capitaliste » de Thierry Wolton qui montre que les horreurs du régime chinois (dictature, absence des droits de l’homme, corruption,….) vient de l’héritage communiste et non pas du capitalisme. la structure du régime n’a absolument pas changée, il s’agit de ce classique pouvoir Etat-Parti Communiste unique qui dirige et contrôle TOUT, dans le pays.
Les théories socialistes ont été démontées propre en ordre. Les économistes ont montré que ces théories n’ont aucune structure interne cohérente (lisez par exemple Bohm-Bawerk pour ne citer que lui), et qu’elles reposent sur des conceptions erronées, notamment de la valeur du travail, de l’échange, du capital ou du profit. Il n’y a pas un économiste sérieux qui défende les conceptions de Marx. Il n’y a pas une faculté d’économie où l’on enseigne son modèle économique comme on enseigne le modèle IS-LM, la théorie du consommateur, etc. Dans les facultés d’économie Marx fait partie de l’histoire des idées comme Freud en psychologie. Il a été montré mathématiquement que la planification de l’activité économique était moins efficace que l’économie de marché. Allez lire la démonstration de Barone 1908, c’est un bijoux. L’économétrie durant tout le 20ème siècle a massivement montré que les mesures socialistes (contrôle des prix, salaire minimum, etc.) ne permettent pas d’atteindre les objectifs souhaités et/ou produisent des effets secondaires qui sont plus problématiques que le problème qu’on essaye de solutionner.De même, les mesures comparatives montrent sans ambiguïté que plus les pays protègent la propriété, plus il y a de liberté économique, plus ces droits entrent en force dans la réalité grâce à un système de tribunaux efficaces, et plus à l’arrivée on a un revenu réel élevé par habitant y compris pour les plus pauvres. Allez lire par exemple De soto. En d’autres termes, l’économétrie a montré dans toute sorte de domaines économiques ce que les mathématiques avaient anticipé. Finalement, l’histoire a également montré que chaque fois qu’on a essayé le socialisme, et on l’a essayé plusieurs comme on répète en science une expérience pour voir la robustesse du résultat, ça finit très mal. http://www.institutcoppet.org/2013/02/16/de-l%E2%80%99impossibilite-du-socialisme-par-hans-hermann-hoppe/
Jacques, j’aime en général bien tes interventions mais tu y gagnerais en lisibilité si tu introduisais une mise en page plus aérée (découpage en quelques paragraphes)
Si je n’avais pas vu ton pseudo je n’aurais pas lu un tel pavé et je trouve dommage qu tu perdes des lecteurs juste pour cela.
Excellente revue, merci à l’auteur.
un livre intéressant sur Marx : « Marx »de Nicolas Tandler. Marx est le théoricien du génocide de classe. les communistes ne sont même pas logique avec eux même. si les régimes communistes n’étaient pas de vrais régimes communistes, pourquoi font ils alors du révisionnisme historique ??? pourquoi se donnent ils tant de mal à minimiser les atrocités des régimes communistes ??? bizarrement, les communistes défendent ce genre de régimes jusqu’à ce que ces régimes soient totalement indéfendable pour l’opinion publique. aujourd’hui, ils défendent encore des gens comme le che (une ordure responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes)et des régimes peu recommandable comme le régime chaviste (qui a ruiné le vénzuela et qui n’hésite pas à envoyer en prison les opposants politiques)
« La propriété intellectuelle est bel et bien un privilège gouvernemental » : mpfff… Pour une fois que l’Etat fait le job régalien pour lequel il est légitime, on ne va pas se plaindre. En quoi la propriété intellectuelle oblige-t-elle les petits fermiers (ou les grands) ? Si l’usage des semences OGM n’est pas rentable, les petits fermiers finiront par en utiliser d’autres et Monsanto fera faillite. Point barre. Sans compter que ces fameux OGM seront rapidement libres de droits, quand ils ne sont pas déjà . Si les OGM s’imposent, il faut croire qu’ils intéressent quand même quelques fermiers dans le monde. Des dizaines de millions en réalité : un détail, sans doute ! Combien d’échecs chez les fermiers à cause des OGM ? Combien ont une vie infiniment meilleure grâce aux OGM et donc grâce aux bienfaits de la propriété intellectuelle ?
La situation difficile de quelques fermiers n’a strictement rien à voir avec les OGM, encore moins avec la propriété intellectuelle. Le problème est évidemment ailleurs. Si on laisse de côté la question de la manipulation des prix agricoles par quelques Obèses voyous, la question est la suivante. Les petits fermiers sont-ils, compte tenu de leur mode de production, concurrentiels dans leur marché ? Comme on le voit, c’est surtout leur capacité d’adaptation aux évolutions du monde qui est en jeu.
Ceci dit, un petit moment d’égarement ne suffit pas à gâcher une série d’articles d’excellente facture pour dénoncer la propagande mensongère d’Arte la socialiste.
Nos amis socialistes n’ont pas encore compris que le communisme s’est effondré partout ou il a été essayé.
« Même un historien socialiste comme Edward P. Thompson se voit obligé d’admettre, aussi pessimiste soit-il sur les conditions de vie des ouvriers, qu’« en 1840, la plupart des gens étaient « plus à l’aise » que leurs prédécesseurs ne l’avaient été cinquante ans auparavant » ».
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Voici le passage complet : « Ainsi, il est tout à fait possible de soutenir deux propositions contradictoires à première vue. Au cours de la période 1790-1840, il y eut une légère amélioration dans les niveaux moyens de vie matérielle. La même période connut une exploitation intensifiée, une plus grande insécurité et une misère humaine accrue. EN 1840, LA PLUPART DES GENS ETAIENT « PLUS A L’AISE » QUE LEURS PREDECESSEURS NE L’AVAIENT ETE CINQUANTE ANS AUPARAVANT, mais ils avaient vécu et continuaient à vivre cette légère amélioration comme une expérience catastrophique ».
Pour comprendre ce que peut bien vouloir dire « expérience catastrophique », je reproduis un passage situé un peu plus haut : « Un accroissement des facteurs quantitatifs par habitant peut fort bien s’accompagner d’une détérioration qualitative du mode de vie des gens, des relations traditionnelles et d’une accentuation de la répression. Les gens peuvent fort bien consommer davantage et, dans le même temps, se trouver moins heureux et moins libres ».
Cette « expérience catastrophique » qu’on pourrait qualifier d’ «existentielle» a été vécue, sous de multiples aspects, par les classes ouvrières européennes et, aujourd’hui encore, par des dizaines de millions d’ouvriers (euh ! « opérateurs » ! ) dans les pays émergents et en voie de développement.
Bien entendu, pour un libertarien qui se targuerait d’économie (ou plutôt d’économisme ou, pire encore, d’ « économétrisme »), seul compte ce qui peut être compté en monnaie sonnante et trébuchante, soit le QUANTITATIF. Par contre, il forclôt tout ce qui relève du QUALITATIF, par nature immatériel et non mesurable.
« Bien entendu, pour un libertarien qui se targuerait d’économie (ou plutôt d’économisme ou, pire encore, d’ « économétrisme »), seul compte ce qui peut être compté en monnaie sonnante et trébuchante, soit le QUANTITATIF. Par contre, il forclôt tout ce qui relève du QUALITATIF, par nature immatériel et non mesurable. »
Ridicule. Vos histoires de qualitatif ne sont rien d’autre qu’une diversion pour essayer de cacher les manquements de votre idéologie concernant le quantitatif.
Vous faites le même genre d’enfumage que Thompson dans l’extrait que vous reproduisez.
Allez donc demander aux Coréens du nord s’ils sont heureux.
Est-ce que vous pensez vraiment qu’on puisse être heureux dans l’état de servitude qui découle nécessairement (et a de fait toujours découlé) de l’application de vos idées?
André: « mais ils avaient vécu et continuaient à vivre cette légère amélioration comme une expérience catastrophique »
Ce que vous voyez: le médicament à la pauvreté est dur à supporter.
Ce que vous ne voyez pas: La somme de toutes les misères accumulée sans ce médicament dépasse de plusieurs ordres de grandeurs celle des inconvénients.
« Prions l’autorité de rester dans ses limites; qu’elle se borne à être juste. Nous nous chargerons d’être heureux. » Benjamin Constant
Cette baisse de qualité, vous ne faites que l’affirmer sans la démontrer…
Bref, sans intérêt, sauf à prouver votre mauvaise foi ou votre ignorance des concepts que vous cherchez à manipuler…
Quantitatif … qualitatif, c’est toute la différence entre niveau de vie et mode de vie.
On pourrait illustrer cela par le discours de Robert Kennedy sur le PIB : « (…) le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux.
Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages.
Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants.
Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture.
Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays.
En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue »
Tu tombes mal l’inculte: s’il y a bien une mesure économétrique que les libéraux critiquent depuis longtemps, c’est bien celle du PIB. Pour tout un tas de raisons…
Cet épisode a atteint les sommets, les olympes de la mauvaise foi.
L’épisode de la lettre de l’amoureuse en guise de présentation de Marx, la ou tous les précédents portraits de libéraux avaient commencé par des figures de requins avec les dents en avant, comique. Triste. Navrant. J’ai craqué sur cet épisode. J’ai coupé au milieu et ne suis pas allé plus loin. Il s’agit d’un document de combat, pas d’un documentaire d’information. Je ne souhaitais pas les louanges du libéralisme.
Mais autre chose que cette insulte analphabète.
Ca nous renseigne sur l’auteur e tout le bain intellectuel qui l’entoure. Comme leurs predecesseurs, ces gars pensent que la noblesse de La Cause leur permet de s’affranchir de toute limite, de toute honneteté, de toute morale dans le traitement de l’ennemi. Leur permet d’utiliser tous les mensonges, tous les simplismes, tous les clichés. Avec le simple objectif de l’efficacité maximale.
Le fond de la honte est atteint pour arte avec cette série. Que le parti communiste m’envoie du ciel des clusters bombs de vérités de cet acabit, je suis beau joueur et je dirais que c’est de bonne guerre. Mais venant d’ARTE, on est aux limites de la faute je trouve.
Article: « le capitalisme est synonyme d’inégalités et de détérioration des conditions de vie des pauvres. »
+21 d’augmentation moyenne du PIB mondial entre 2001 et 2011. Dont seulement 14% dans les pays développés et +41% chez les autres.
Et ça c’est affiché sur le site « observatoire des inégalités » qui en tire la conclusion (en allant chercher des évolutions figées à un instant « T » et des comparaisons idiotes) que « les inégalités augmentent ».
Y a-t-il une limite à la bêtise de ces gens là ?
Il est évident que les communistes déboussolés par l’effondrement de lURSS cherchent par tous les moyens à prouver que c’est un incident de parcours…..une déviation reparable par une vraie révolution »socialiste  »
Mais ils auront beaucoup de mal à trouver un pays marxiste sans dictature et effondrement économique
La Chine par sa façon musclée de gouverner….peut permettre toutes les interprétations
Alors, il n’y a pas un socialiste ici, pour défendre son beau projet ? C’est trop inzuste !
Le documentaire commence à Nanjie, ville chinoise où les principes communistes sont toujours appliqués d’une main de fer. La narratrice nous ferait presque croire que cette ville est un modèle de démocratie et de progrès : « À Nanjie, dernier village communiste de Chine, […] la voix du peuple résonne toujours dans les hauts parleurs. » (1min47) nous dit-elle.
Autant je ne suis pas fan du Marxisme et de ses dérivées autant il y a un problème au début de l’article, vous n’avez pas compris le reportage, à aucun moment Nanjie n’a été présenté comme une ville bien, mais simplement comme la dernière ville « vraiment Marxiste » de Chine.
d’ailleurs quand il est question de « voix du peuple » il s’agit ni plus ni moins que d’un instrument de propagande, le reportage montrant un haut parleur digne de l’URSS ou de la Corée du Nord, à aucun moment je n’ai trouvé que la narratrice présentait cela comme bon, de la même manière quand Orwell écrit 1984 et parle de l’horloge qui « sonne 13 heures » sous entendu le cadrant à un chiffre 13, c’est pour montrer au lecteur que quelque-chose n’est pas normal.
je ne sais pas quel zozo voudrait revenir à un marxisme en regardant ce reportage.
Quand à l’accumulation du capital (et sur plusieurs génération) je crois que des économistes libéraux et marxistes peuvent s’accorder là dessus, pour autant la moitié d’entre eux ne proposera pas la spoliation comme système économique permettant d’éviter les rentes.
http://www.minarchisteqc.com/2010/10/pour-en-finir-avec-la-theorie-de-lexploitation-du-labeur-dautrui-de-marx/