Par Charles Sannat.
Tous les problèmes de l’euro perdurent, tels que je les avais décrits en 2011. Rien n’a été réglé depuis. Nous avons juste acheté du temps. Reste l’essentiel : nous approchons à nouveau d’une période de doutes existentiels. Ces doutes, il y aura deux façons de les affronter et peut-être trois.
La première sera le grand saut fédéral auquel je ne crois pas, tant les divergences sont profondes, à savoir une fiscalité commune, une émission de dette commune, un gouvernement commun et l’utilisation, tous en chœur, de la planche à billets et une bonne dose de monétisation. C’est possible mais fort peu probable et, au bout du compte, les Allemands seraient ruinés par les cigales du Sud et notre monnaie finirait comme le yen japonais. Une mort lente et douce certes, mais une mort tout de même.
La deuxième serait « l’explosion » de la zone et le retour aux monnaies nationales. Ce ne serait pas la solution politiquement et économiquement la plus efficace et la plus élégante. Le mieux, comme je le disais dès 2011, serait en réalité une sortie de l’euro de l’Allemagne et la conservation de l’euro pour les pays du Sud dont la France, ce qui permettrait d’avoir un choc de dévaluation plus modéré.
La troisième façon d’affronter ces doutes serait de ne rien faire comme depuis sept ans et le début de la crise, mais de parler pour ne rien dire, comme sait le faire Mario Draghi qui nous explique à l’envi qu’il fera tout ce qu’il faut pour sauver la zone euro et que ce sera assez… Sauf que cette fois-ci, le bluff risque de ne pas prendre.
Messieurs les Allemands, sortez les premiers
Voici ce que je disais dès 2011 :
« « Messieurs les Anglais, tirez les premiers. » C’est lors de l’épisode de la bataille de Fontenoy (en 1745) que ce mot fameux aurait été prononcé.
Dans notre Europe moderne, nous avons su depuis quelques décennies faire taire les armes et les canons. C’est bien sûr le principal succès de l’Union européenne. C’est d’ailleurs ce succès et cette connaissance historique partagée par tous des affres des guerres ayant ravagé notre continent pendant des siècles qui rend, dans l’esprit de tous, indépassable l’idée de construction européenne.
Pourtant, pourtant, l’année 2012 pourrait être celle où l’ensemble des européens demandera à nos amis allemands de sortir les premiers de l’euro.
L’Euro est une construction politique. Pas économique.
La monnaie unique a été créée et pensée il y a presque vingt ans. À l’époque, et c’est important de le rappeler, le Mur de Berlin vient de s’effondrer. La France, inquiète, voit poindre le danger d’une grande Allemagne réunifiée. François Mitterrand, alors président de la République, reste avant tout un homme de la Seconde Guerre mondiale. Il n’aura de cesse d’arrimer l’Allemagne à la France, à moins que ce ne soit le contraire, afin de rendre le destin de nos deux nations indissociable. La monnaie unique est un peu comme une corde reliant plusieurs alpinistes mais qui ne pourrait pas être coupée en cas d’accident. Dès lors, si l’un des membres de l’euro tombe, toute la cordée sera entraînée dans la chute.
L’euro est une monnaie économiquement allemande mais de construction politique française.
Le Président Mitterrand a donc négocié l’aide et le soutien de la France à la réunification allemande contre l’adhésion de l’Allemagne à l’euro en échange de quelques critères de bonne gestion financière (les célèbres critères de Maastricht) oubliés par tous (y compris nos camarades allemands) depuis bien longtemps. Il ne faut pas oublier la décision politique prise à ce moment-là par le Chancelier allemand de l’époque, Helmut Kohl. Ce dernier a décidé de convertir la monnaie des Allemands de l’Est au prix de la monnaie de l’Ouest. En clair, un Deutsche Mark (RFA-ouest) valait un Ost Mark (RDA-est). L’Allemagne n’avait pas l’argent nécessaire, bien sûr, pour convertir cette masse monétaire nouvelle sur la base de 1 pour 1. Une telle conversion n’avait d’ailleurs aucun sens économique. L’Ost Mark valait plutôt dix fois moins d’un Deutsche Mark. Là encore, l’idée était politique. Il s’agissait d’affirmer la réunification du peuple allemand, et qu’un Allemand de l’Ouest « valait » un Allemand de l’Est.
N’oublions pas qu’hier comme aujourd’hui, les Allemands ont toujours refusé la notion de monétisation. Les Allemands n’ont pas imprimé les Deutsche Mark nécessaires. Ils les ont empruntés sur les marchés. Ce faisant, ils ont asséché le marché monétaire, provoqué une hausse massive des taux d’intérêt, à l’origine de la récession et de la crise économique des années 90 à 95. Nous avons tous payé le prix de la réunification allemande en Europe et particulièrement en France. Mais l’adhésion de l’Allemagne à l’euro était à ce prix. »
Le plan secret d’Angela Merkel pour revenir au Deutsche Mark
C’est le titre de cet article qui nous vient d’Italie. Je vous livre ici ma traduction des points essentiels et à retenir de cet article.
« Selon ce plan, Berlin pense à se déconnecter de la monnaie unique avant qu’il ne soit trop tard, en raison de plusieurs éléments.
Il y aurait d’abord la décision de la France de ne pas respecter la contrainte de 3% de déficits publics et les difficultés à maintenir les politiques d’austérité et de rigueur imposées par les traités de l’UE dans la zone euro et enfin le désir d’Angela Merkel de mettre fin à cette aventure monétaire devenue plus que douteuse et douloureuse pour tout le monde.
Non seulement cette hypothèse circule à Berlin dans les milieux politiques liés au parti chrétien-démocrate de la chancelière, mais en plus les plans seraient déjà bien établis. En cas d’effondrement soudain de l’euro, l’Allemagne se prépare pour un retour offensif à son cher vieux Deutsche Mark…
C’est un plan que la chancelière Angela Merkel serait en train de finaliser dans les détails. Les autorités allemandes nient officiellement toute l’idée (NDLR ils ne peuvent en aucun cas dire l’inverse « bien sûr, bien sûr, on se prépare à l’effondrement de l’euro et au retour au Mark, mais dormez tranquille tout va bien se passer »… ce serait la panique assurée).
Cependant, selon certaines rumeurs circulant constamment, non seulement en Allemagne, mais aussi à Bruxelles, dans les rangs de la CDU, le parti de Mme Merkel serait bel et bien en train de se préparer pour l’effondrement de la monnaie unique. Une telle sortie ne peut évidemment être totalement improvisée !
Dans un tel scénario, semi-apocalyptique, le Mark recommencerait à circuler dans les poches des citoyens et dans les banques allemandes très rapidement pour ne pas dire presque instantanément (NDLR d’après de nombreuses rumeurs sérieuses, mais n’en ayant jamais eu en main je ne peux que les qualifier de « rumeurs », les nouveaux marks en particulier les billets auraient déjà été imprimés dès 2011). »
Voilà pour l’essentiel de cet article italien.
L’euro n’a aucun avenir
L’euro, encore une fois, n’a aucun avenir et il ne s’agit pas là d’idéologie mais de faits. Les faits sont têtus et les faits sont froids. L’euro ne fonctionne pas, ou en tout cas très mal, et sur ce point, toute personne objective sera d’accord. Dès lors se pose la question de comment faire pour « réparer » l’euro et qu’il marche bien. Vous aurez d’un côté ceux qui pensent que la seule façon d’avoir une monnaie unique réellement opérationnelle sera, comme je le disais en introduction, le grand saut fédéral et c’est d’ailleurs toujours la même et unique solution avancée. « Ce grand saut fédéral est-il possible ? » est donc la question logique à se poser après.
Ma réponse est non. Pourquoi ? Tout simplement parce que, encore une fois, les intérêts économiques, politiques, géopolitiques ou encore démographiques sont trop divergents. Parce qu’en réalité, il n’y a qu’une convergence économique de façade mais des divergences de fond et irréconciliables à tous les niveaux. Et je vous passe les immenses différences de culture entre, par exemple, la rigueur financière allemande et le côté artistique de la gestion des finances publiques françaises…
Conséquence logique de cette petite démonstration : si le saut fédéral n’est pas possible à court et moyen terme (et il ne l’est manifestement pas), une grande attaque d’envergure sur les marchés devra forcer les dirigeants européens à faire des choix. Le choix du plus d’euro ou du moins d’euro. Si les États-Unis d’Europe sont impossibles alors ce sera le retour aux monnaies nationales.
Encore une fois, et comme je le disais dès 2011, la sagesse économique, la stabilité sociale et l’intelligence politique voudraient que l’Allemagne sorte de l’euro pour laisser l’euro aux autres. Cette solution permettrait de retrouver un fonctionnement non pas parfait mais plus optimal, et surtout le choc serait moins violent ainsi que plus facilement absorbé par les économies du sud de l’Europe, dont notre pays. Ce serait une première étape vers le détricotage de l’euro car il se posera pour la France très rapidement les mêmes problèmes avec les pays qui seront restés dans l’euro. Mais sans doute que cela permettrait d’engager un processus de sortie de l’euro en relativement bon ordre plutôt que de plonger dans le chaos de l’inconnu et des incertitudes.
J’espère que vous commencez à comprendre pourquoi il est déjà trop tard, préparez-vous.
Plutôt que d’avoir le courage de sortir soi-même de l’Euro, ce projet dément, cet échec concret, on demande à nos camarades allemands… de bien vouloir le faire… eux, à notre place.
C’est pratique.
Mais une telle idée est irréaliste, et surtout ne correspond pas aux faits, à la réalité.
Les autorités allemandes n’ont aucune intention de sortir de l’Euro… Et n’ont aucune intention de laisser l’Euro imploser.
Il suffit d’analyser leurs actes (pas les mots) depuis 2008.
La même obsession, que l’on retrouve à tous les étages des constructivistes bruxellois et de leurs complices dans tous les pays européens : maintenir le status quo.
« Whatever it takes ».
L’Euro, comme un nouveau Reich de… « mille ans » pour filer l’image teutone.
Il ne faut pas que l’Allemagne sorte de l’euro, pour mieux nous permettre de rester dans cette prison, nous et d’autres pays.
Non il faut détruire l’Euro, totalement.
Afin de libérer tous les pays de la zone Euro.
Supposons qu’un pays décide de sortir de l’euro. Concrètement, comment va-t-il créer sa nouvelle monnaie ?
Il a fallu 10 années pour créer l’euro entre la décision (Maastricht) et l’introduction réelle (1/1/2002). Dans des conditions absolument exceptionnelles : Soutien gouvernemental et des milieux financiers, euphorie économique (dividendes de la paix, chute du Mur), boom technologique, des milliers de travailleurs impliqués (impression des billets, normes techniques…)
Rien de tout ça n’existe plus. Comment un pays (fut-ce l’Allemagne) pourrait s’y préparer dans la discrétion et basculer en quelques mois ? C’est rigoureusement impossible.
Nouveau-mark, nouveau-franc ou nouvelle-lire, ne rêvez pas. Vous n’en verrez jamais la couleur.
Ou alors…
Il n’y a qu’une solution pour y parvenir. C’est de c’est de passer intégralement à une monnaie électronique. Diffuser massivement un porte-monnaie de type Moneo, puis bricoler un logiciel pour, le jour venu, basculer tout d’un clic de souris. Puis manipuler à volonté le libellé, le cours, fliquer tout le monde, interdire le black, taxer, chyprer, punir, contrôler…
Le successeur de l’euro sera la monnaie d’une dictature.
Très juste… Mais on peut même dire que l’Euro… est DEJA la monnaie d’une dictature.
Certes on tente encore de faire illusion.
Mais c’est clairement aujourd’hui une chaîne de prisonnier, un instrument de contention, de torture des peuples.
Mais tu peux encore payer au black et rester un peu sous le radar. Avec une monnaie électronique, non seulement tu ne peux pas, mais tu dépends à 100% du bon vouloir des autorités. As-tu déjà subi un ATD ? Le fisc te bloque ton compte en banque. Tu n’as plus RIEN. Même pas de quoi acheter un quignon de pain.
Je comprends ceux qui râlent après l’euro. Mais ils croient qu’en sortir ferait revenir à une situation d’avant. Non, ça ferait passer à l’après ! Ça sera pire, hélas.
Pire oui. C’est en réalité faire face à la réalité. Accepter, c’est déjà essayer d’y trouver des solutions et des réponses.
Aujourd’hui on met la poussière sous le tapis.
Hélas, ça commence à se voir.
Demain il faudra une remise à plat. On ne peut pas construire sur des sables mouvants.
L’Allemagne ne sortira pas de l’euro, elle se contentera d’obtenir que l’euro ne soit plus une monnaie unique, et d’introduire un nouveau mark ayant cours simultanément. Il en irait de même pour un autre pays.
Peut-être pas l’Allemagne seule. Il existe une demande pour une monnaie internationale forte, garantie contre l’inflation et autres QE, servant de réserve de valeur patrimoniale. Ceux qui possèdent aujourd’hui un (gros) patrimoine aimeraient le sécuriser.
Ils font partie de la classe privilégiée, qui a des moyens d’influence.
Ils pourraient donc s’entendre pour créer une super monnaie, mix de €$£¥, or et bitcoin, avec ticket d’entrée pour l’obtenir, genre Master Card Special Jet-Set Diamond++.
Une monnaie d’aristocrates et les autres monnaies dévaluées pour la plèbe.
Inutile. Une monnaie ne marche bien que si elle est diffusée largement. Une monnaie telle que celle dont vous parlez se ferait bouffer très vite par le premier concurrent un peu sérieux.
Au contraire. Quand il y a circulation simultanée de plusieurs monnaies, la bonne est utilisée à thésauriser et la mauvaise à faire ses achats. C’est une loi de la nature (loi de Gresham) aussi vieille(*) que le bimétallisme, lequel remonte au moins à Crésus. Donc si l’Allemagne (ou une entité crédible) introduit une nouvelle monnaie, elle ne fera pas d’ombre à l’euro mais assurera bien la sécurité de ses détenteurs. Si une entité foireuse (la France, par exemple) introduit une nouvelle monnaie, elle supplantera l’euro dans la vie quotidienne et permettra à ses introducteurs de se vanter de sa réussite bien qu’elle fasse s’effondrer le pouvoir d’achat.
(*) « … comme pour la vieille monnaie et la nouvelle. Les premières ne sont pas falsifiées : ce sont les plus belles de toutes les monnaies, à ce qu’il semble, les seules frappées au bon coin et d’un son légal ; et cependant, nulle part, ni chez les Hellènes, ni chez les Barbares, nous n’en faisons usage, préférant ces méchantes pièces de bronze, frappées hier ou avant-hier au plus mauvais coin. » — Aristophane, Les Grenouilles.
Tu rigoles ? Ce genre de chose est banal, ça a déjà été fait, ça peut se refaire.
C’est un peu plus compliqué quand tu prévois de faire baisser ta monnaie, mais dans le cas de l’Allemagne, qui passerait à un mark plus fort, il n’y a aucun problème et aucun besoin d’une longue préparation secrète.
D’ailleurs à leur place je préparerait un stock de jetons officiel, sans marque de monnaie, juste au cas où …
La Tchécoslovaquie, et les autres pays de l’URSS ont bien adopté de novelles monnaies en moins d’un an, alors qu’ils ne formaient pas une zone monétaire optimale – comme l’UE – et que les conditions de transition étaient bien plus difficiles.
Les monnaies communes sur des zones monétaires pas vraiment optimales, peuvent créer de la prospérité pour un certain moyen pour certains pays du groupe, mais sur le long terme c’est insoutenable en raison de la promiscuité : les zones compétitives subissent l’aléa moral des zones moins compétitives.
vous semblez oublié que l’euro est une monnaie à part crée pour servir de monnaie à une dizaine de pays ayant des économies très différentes les unes aux autres. sans oublié que la monnaie est l’une des choses principales qui symbolise la souveraineté d’un état (donc il n’est pas facile pour des politiciens et pour le peuple d’abandonner leur monnaie symbole de souveraineté, il y a des réticences). là, il s’agit juste de revenir à l’ancienne monnaie. certes, cela ne se fait pas d’un claquement de doigt mais ce n’est pas non plus insurmontable
perso, je ne crois pas que l’allemagne est sur le point de sortir de l’euro. c’est même le pays qui est le plus avantagé par cet euro
La dette française detenué à 67 % par les étrangers et en euro. Alors la sortie de l’euro serait catastrophique. Euro nous impose de la rigueur, mais c’est très lourd pour le pays qui n’est pas rigoureux.
En l’occurrence, on parle de l’Allemagne, pas de la France.
On avait deviné, à la phrase « l’euro nous impose de la rigueur ».
C’est quand même pas hyper clair.
Affabulations gratuites s’il en est. Si on sort de l’€, un nouveau Franc sera égal à 1€. Que l’on rembourse en € ou en nouveau franc, où sera la différence? La rigueur est la ruine, demandez donc aux Grecs ce qu’ils en pensent!
La différence est que le franc serait rapidement dévalué face à l’euro.
La dette déjà contractée en contrats de droit international sur sol français passeraient automatiquement en franc (Les tribunaux d’arbitrage français s’en chargeront, soyez-en assurés). Toutes les épargnes en obligations françaises perdraient une bonne partie de leur valeur (allez, boum les épargnants, faites-vous donc chyprer… D’une manière plus fine et sophistiquée mais tout aussi douloureuse !). De plus, le taux des obligations françaises exploserait (qui achèterait des obligations aussi peu sûres que celles qui viennent d’être cruellement dévaluées ?).
Sauf que la France, avec son déficit à 4,5% du PIB DOIT émettre des obligations. Pour la suite je ne vous fait pas de schéma : Charges d’intérêt qui augmentent, emprunt pour les couvrir, charges qui augmentent encore plus, emprunt à nouveau pour les couvrir…
Résultat : Quitte à devoir ramener à 0% le déficit public de la France, autant rester dans l’euro aux côtés de l’Allemagne.
Curieux Billet et titre.
Quels ont les pays qui tirent à peu près leur épingle du jeu en Europe ?
1) le Royaume Uni qui a gardé sa monnaie, contrepied à ceux qui disent que la monnaie unique a sauvé l’europe.
2) l’Allemagne pour qui l’euro est le deutschemark 2.0.
Tout le reste importe peu, que l’Allemagne sorte donc de l’Euro, elle rendra encore plus vite sa liberté aux autres pays de l’UE.
Le R-U est loin de s’en sortir, leur croissance nouvelle est basée sur l’immobilier et la finance, rien de très solide tout ça… Sans compter leur dette bien supérieure à la nôtre en points de PIB.
> L’euro ne fonctionne pas, ou en tout cas très mal, et sur ce point, toute personne objective sera d’accord.
En quoi ne fonctionne-t-il pas ou très mal ?
Parce que toutes les économies ne sont pas autant sensibles au change – du fait des impôts, culture éco-politique, aussi on ne change pas une population en 10 ans – et que le taux d’intérêt de la zone est une moyenne des taux d’intérêt que les pays veulent, grosso modo c’est comme si on donnait à tous des chaussures de 40, pour certains c’est trop petit et pour d’autres trop gros, ainsi tout le monde est insatisfait.
Ensuite il y a la vision politique et utilitariste de la monnaie qui varie énormément selon les peuples, et selon l’âge des populations, en général les peuples latins considèrent plus une monnaie comme un simple outil politique (c’est pour cela que c’est assez la fête du slip niveau monétaire), tandis que les peuples germaniques considèrent globalement la monnaie comme une base intangible.
Plus une population est démographiquement âgées et plus elle a à tendance à avoir besoin d’une monnaie forte pour épargner, c’est pour cela qu’il n’est pas bon de mélanger des groupes trop différents, et pas assez libéraux économiquement, aléa moral, promiscuité, etc.
Les problèmes de la ZMO sont principalement un problème d’illibéraux, mais on doit faire avec.
Un de mes anciens commentaires :
« Le taux de change effectif réel d’une monnaie est comparable à une boîte de vitesses : on ne peut pas bénéficier à la fois d’une hausse du couple ET de la vitesse.
C’est toujours l’un au détriment de l’autre.
Certains arguent qu’il est mieux d’avoir une politique monétaire autonome, car cela permet d’avoir une politique dynamique en fonction de la conjoncture. (un peu comme un vélo alors une montée…)
Leur position revient à dire qu’il est plus simple de changer la boîte de vitesses que de changer le moteur.
Politiquement c’est plus simple, c’est en accord avec le triangle de Mundell, et comme disait Friedman « Laissons le chien remuer la queue plutôt que la queue remuer le chien »
Le seul problème de certains souverainistes & Cie c’est qu’ils pensent que ce simple changement leur permettra d’avoir une grosse berline, sans avoir à faire de véritables réformes à côté (comme la Suède)… »
« Les problèmes de la ZMO sont principalement un problème d’illibéraux »
Oui. Une monnaie monopole (euro, franc, mark…) ne peut pas être synonyme de zone monétaire optimale, plutôt de zone monétaire imparfaite. L’optimum en matière monétaire est un régime de concurrence monétaire, sans banque centrale, selon une règle simple : une banque = une monnaie.
Bel exercice de politique fiction !
Il n’y a pas le moindre début de commencement de preuve d’un tel processus. L’auteur est contre l’Euro pour tout un tas de raisons, pourquoi pas.
Mais il prend ses désirs, la fin de l’Euro, pour des réalités.
L’Allemagne n’a aucune envie de sortir et de mettre fin à l’Euro, je ne sais pas ou on a bien pu « pêcher » cela. Tout simplement parce ce pays en est le grand bénéficiaire, et que sa fin serait un cataclysme économique dont il faudrait 20 ans pour se remettre.
C’est la seule réalité qui prévaut, le reste, c’est du blabla !
C’est une idée lancée et entretenue par… la propagandastaffel.
Il s’agit de faire croire à des dissensions, des oppositions.
Autant de mythes.
Certains sont réccurrents :
-l’Allemagne n’est pas contente
-Merckel ne signera pas, Merckel fait les yeux noirs
-l’Allemagne refusera le budget de la France
blabla bla bla bla.
…. On est au niveau de la série télé US : « bad cop / good cop ».
Ca devient franchement pathétique. Et pourtant les gens ne s’en lassent pas.
Cerise sur le gâteau : j’aime rappeler aux « dissenseurs »… que c’est Merckel qui a validé la démission du faucon Weber qui devait reprendre la tête de la BCE, et que c’est Merckel (avec son complice Sarkozy) qui a NOMME Draghi.
Mais autant se cogner la tête contre un mur : les gens continuent de caresser le mythe selon lequel l' »Allemagne n’est pas d’accord avec la BCE ».
Rien de pire que ceux qui ne veulent pas voir.
L’Allemagne a interet à l’euro tant qu elle ne peut ne pas payer massivement pour les pays du Sud. Croyez vous qu elle paiera *10 ce qu’elle a paye pour la RDA ? Ils feront le choix en consequence
Ah ah.
Cela permettrait aux pays du sud de faire des réformes sans les faire… ❗
À l’insu de leur plein gré quelque sorte.
En revanche si la fRance sortait de l’Euro, nos politocards aurait un os à ronger : ils auraient fait acte d’autorité.
Pour une fois
Mais d’autorité, toujours dans le mauvais sens du mot 🙁
Peut-être; mais dans ce cas les banques allemandes seront remboursés en (petits) euros.
Tous les excédents présents dans Target2.
Et les exportateurs allemands vont vendre en (big) D-mark. Difficile quand le Chine décélère ,
et le Japon dévalue. Récession et dépression assurées !!!
Article très interessant !
Effectivement, le probleme est bien posé et du coup, vous aller peut etre avoir un nouvau converti pour cette anticipation.
Par contre, vous dites
« L’euro, encore une fois, n’a aucun avenir et il ne s’agit pas là d’idéologie mais de faits. Les faits sont têtus et les faits sont froids. L’euro ne fonctionne pas, ou en tout cas très mal, et sur ce point, toute personne objective sera d’accord »
Et j’aimerais pouvoir en être sur
=> En quoi l’euro ne fonctionnerait il pas actuellement ?
Et aussi
=> En quoi la quasi faillite et le redressement douleureux d’états du sud impactent ils l’Allemagne ?
LOL l’auteur nous dit en 2014 que je vous l’avais bien dit en 2011 que je l’avais dit en 2009 que je l’avais dit…
Ca commence à ressembler au Peak Oil…
Non seulement l’euro fonctionne mais encore les Allemands n’ont aucun intérêt à en sortir, parce qu’euro ou pas, ils devront quand même payer pour les pays mal gérés, comme ils l’ont déjà fait quand l’euro n’existait pas.
Maintenant, il reste à faire plier les deux têtus de la réforme, les enragés de la gabegie publique, les obsédés de la réglementation ubuesque dégueulée avec frénésie, la France et l’Italie. Les Allemands enragent de voir l’économie européenne entraînée par le fond à cause de ces deux Obèses en fin de vie qui refusent toute réforme, se moquent ouvertement de la face de leurs interlocuteurs européens et sont incapables de proposer la moindre alternative politique sérieuse. Le plus absurde dans cette histoire, c’est que les deux peuples réclament les réformes indispensables, tous les sondages le démontrent. Il ne manque décidément plus que la volonté politique de se soumettre enfin à la réalité au lieu de la falsifier.
Il ne faudra pas s’étonner que les marchés se réveillent prochainement, histoire de créer les « conditions » de la réforme.
La dévaluation ne servira à rien si la classe politique et la population ne sont pas près à entamer et accepter des réformes structurelles du marché du travail et de l’économie en général.
Autrement, je n’ai rien à ajouter au sujet de l’analyse de M. Sannat, qui a fait un très beau travail avec cet article.
Et comme toujours, l analyse se limite à l’Europe. Les USA ont choisit d’imposer leur monnaie hors de leur territoire pour couvrir leur dèficit. Pourquoi pas s’engager en faire de mème? On accepte que l’ Euro pour faire le commerce avec l’Europe. C’est tellement evident,,,
il y a deux solutions qui me semblent intéressant d’explorer: 1 le pluralisme monétaire (c’est à dire on garde l’euro tout en ayant des monnaies nationales dans chaque pays), 2 créer deux euro (un pour l’europe du sud, l’autre pour l’europe du nord)
Troisième solution : on garde l’euro et on arrête de différer sans cesse les réformes indispensables. Et d’ici quelques décennies, quand les politiques (pas les populations qui ont bien compris que l’outil monétaire était un moyen commode de les asservir) se seront désintoxiqués de l’idée farfelue que la monnaie est une mission régalienne, encore moins une composante de la souveraineté (quelle souveraineté reste-t-il aux pays surendettés et impécunieux ?), il sera temps d’instaurer la concurrence monétaire.