Par Serge Federbusch.
Français, retenez bien son nom : Günther Oettinger, commissaire européen nommé à Bruxelles par la grâce d’Angela Merkel, en a assez de notre peuple de cigales et veut nous ramener fissa à une discipline de fourmi.
Dans une tribune publiée dans plusieurs journaux européens, il a appelé à traiter avec rigueur la France, incorrigible récidiviste du déficit. « La Commission perdrait toute crédibilité si elle prolongeait pour la troisième fois le délai accordé à Paris pour ramener son déficit public dans les clous sans exiger des contreparties très concrètes et précises », écrit en substance Oettinger.
Cambadélis, l’homme qui a appris la gestion financière vertueuse à la MNEF, n’a pas tardé à répliquer et même à réclamer des sanctions contre ce sauvage teuton : « ces propos sont une agression qui outrepasse ses prérogatives et surtout la nécessaire réserve d’un commissaire. »
A-t-il demandé à son camarade Moscovici de profiter de sa proximité géographique pour bâillonner l’odieux individu ? L’ancien ministre socialiste a-t-il au moins tenté de convertir son nouveau collègue de Bruxelles aux délices de la dilapidation des fonds publics dont il a pu longtemps savourer les privilèges ?
Sans que les médias ne s’en émeuvent pour le moment, la dégradation des relations franco-allemandes va en s’accélérant. On pourrait presque croire qu’Angela Merkel a décidé de faire décrocher le cataplasme qui tient lieu de pouvoir à Paris. Après tout, une manÅ“uvre à la grecque ou à l’italienne, mettant Hollande au pied du mur de la dette et l’acculant à la dissolution afin de permettre aux électeurs français d’en finir, pourrait avoir un certain sens vu de Berlin.
Ce durcissement allemand a eu des effets immédiats, puisque Mario Draghi ne peut désormais évoquer l’hypothèse de l’émission par la Banque centrale européenne de monnaie de singe sans aussitôt, pour se dédouaner, réclamer à Paris des sévères mesures d’assainissement.
Bien sûr, la façon dont Oettinger s’exprime est une souffrance pour tout Français un tant soit peu patriote. Entendre un Allemand nous menacer de la schlague pour nous remettre au travail, au pain sec et à l’eau résonne fâcheusement d’un passé funeste. Mais, plus qu’à ce Gauleiter en puissance, ce super-préfet dont les intonations font penser à un régime germanique peu recommandable, c’est à ceux qui nous ont mis dans cette humiliante situation qu’il faut en vouloir.
Jospin et ses sbires, lesquels sont pour certains encore aux commandes, ont en effet négocié comme des amateurs les conditions de mise en place de l’Euroland en 2002. On l’a oublié mais l’Allemagne y est entrée avec un taux de change du mark déprécié ce qui a favorisé ses entreprises au détriment de leurs concurrentes d’Europe du Sud. Elle a également et massivement délocalisé sa production industrielle chez ses voisins d’Europe centrale qui ne pâtissaient pas d’un euro surévalué. Soyons juste, elle a aussi entrepris les réformes indispensables pour ramener le coût du travail peu qualifié à un niveau compatible avec la compétition économique internationale.
La France n’a rien fait de tout cela, bien au contraire. L’inculture économique et la forfanterie de sa classe dirigeante l’ont conduite à négliger le rôle du taux de change. Et, pour panser les plaies de cette politique inadaptée, la France a augmenté les aides et transferts sociaux qui ont plombé ses comptes publics. Le tout aboutit à un endettement aux mains de non-résidents qui limite chaque mois un peu plus notre liberté. Désormais, le peu de croissance économique qui nous reste tient entièrement à celle de la dette.
Voilà pourquoi le gouvernement français danse aujourd’hui une valse de pantins sur une musique allemande. Après le fifre, on entend désormais la grosse caisse. Faute de prendre à bras le corps les dérives de son État providence, le gouvernement français en est réduit à affronter son homologue allemand avec de mauvais arguments, plaidant le laxisme et affaiblissant sa position.
Il est probable que, cette année encore, Paris obtienne de la Commission européenne, qui aura peur d’une crise qui finirait par emporter sa propre bureaucratie, le droit de différer à nouveau les réformes. Cependant, les Allemands ne pourront indéfiniment prendre le risque d’une politique qui, par la faiblesse des taux d’intérêt et la dépréciation concomitante de l’euro enfin advenue, érode leur épargne. La fourmi germanique n’est pas prêteuse et encore moins masochiste. Et elle a peu d’enfants pour l’aider dans ses vieux jours.
Les socialistes français, après avoir pendant des décennies joué les bons petits soldats de l’ordre européen, ont réveillé le grand méchant prussien. Leur entreprise de déstabilisation ne connaît pas de frontières et la France apaisée entrevoit l’ombre d’un casque à pointe.
De toute façon que l’on retourne la question, la France et l’Allemagne sont comme l’huile et l’eau, elles ne se mélangent pas. Même en secouant fort, ça décante à la fin. Il est inutile de vouloir leur appliquer une loi commune.
Après, on peut jouer au Saint Empire revenu, mais c’est une « invention » germanique et nous serons perdants ; très concrètement, par le détachement des vieilles terres d’empire qui ne voient plus aucun avenir dans une République afro-bananière percluse de dettes et mangée aux mites. L’Alsace et la France Comté se posent des questions légitimes.
a quoi ça vas nous servir d’avoir beaucoup d’enfants ,si les meilleurs s’expatrient et ceux qui restent sont au chaumage .
Exact.
De plus, pourquoi le toujours plus ? toujours plus de croissance, de gens, de consommation, du cours de l’action…. ne peut on en finir avec cette logique ?
Parce que c’est le propre de l’Homme. S’il ne s’était pas mis un jour debout nous serions toujours à quatre pattes dans la savane africaine. Ou nous aurions disparu …
On peut toujours en congeler pour les périodes de disette à venir.
Ca servirait à payer notre système social sur le long terme. En Allemagne ils compensent avec l’immigration, car ils ne font pas assez d’enfant.
Au fait, il ne faut pas oublier que beaucoup de têtes s’expatrient chez nous. Malgré tout, la France reste attirante pour les étrangers (bizzarement).
En effet la France reste attirante pour les etrangers mais c’est la geographie,l’histoire, le climat , la gastronomie et les avantages sociaux qui attirent les étrangers, pas l’etat ni l’économie,ni l’industrie, Or, sans une économie puissante source de richesses,point de richesses et, distribuer de la dette, n’importe quel imbécile débile peut le faire, c’est le cas des politiques francais
a force de les faire chier , les allemands vont sortir de l’euro .
Le problème de la France, c’est elle-même, à travers son fonctionnement, ses institutions, son centralisme et sa bureaucratie. Après on peut taper sur ‘l’Allemagne, l’Europee, les marchés financiers, la Chine, les USA, ou je ne sais qui, mais tous sont là pour nous rappeler l’urgence de changer et de nous réformer. Le monde entier sonne l’alarme, mais on préfère l’éteindre pour ne plus l’entendre.
@chapt, OK mais il y a eu une décentralisation, le résultat c’est une couche administrative en plus et , chaque fois qu’il y a une volonté de soit disant réforme , les technocrates en profittent pour accroitre le poids administratif ; Un problème: la solution: des fonctionnaires;Ou un problème: la solution: allouer un budget; c’est a croire qu’il n’y a jamais d’autres solutions aux problèmes que de dépenser plus et créer des fonctionnaires; Jamais on entends les mots gérer, économiser , inventer des solutions, Ils ne savent que dépenser et satisfaire les copains au détriment de ceux qui travaillent; c’est l’ensemble de la classe politico administrative qu’il faudrait virer; ce pays n’est plus vivable: on ne parle jamais des suicides chez tous ceux qui produisent les richesses: agriculteurs artisan patrons de tpe etc etc mais on paye des campagnes publicitaires a fo pour « défendre le service public »autrement dit pour continuer a embaucher des improductifs
Pour la (dé)centralisation, je suis d’accord avec vous sur le résultat : toujours plus de couches et de fonctionnaires. Parce que justement il n’y a jamais eu de véritable décentralisation. Pour cela il y aurait fallu que l’état abandonne effectivement une partie de ses compétences, le contrôle, les budgets et les fonctionnaires qui vont avec. Or, l’état a imposé aux collectivités de créer des structures et de gérer certaines compétences, mais en gardant les siennes et en continuant à tout décider et contrôler.
A quand la capitulation économique de la France; puisque l’on est pas capable de faire gouverner ce pays par des gens compétants,autant capituler dans la paix et laisser les allemands gouverner l’Europe; eux savent faire, pas nous; Et puis, en Allemagne la vie est bien plus sympa qu’en socialie; Il suffit de passer le Rhin pour retrouver la joie de vivre
Je voudrais bien avoir une seule bonne raison pour laquelle l’Union Européenne est un bienfait pour la France. L’Europe n’existe pas et la France n’existe plus. Beau résultat.
Au moins , elle nous ouvre les yeux et nous fait comprendre(enfin, pas par tout le monde) que l’on ne peut pas continuer a dépenser plus que l’on gagne et, surtout, que la France n’est pas le nombril du monde , c’est un petit pays de moins en moins attractif dont toutes les forces vives sont partie ou en attente de départ.Il ne restera bientôt plus que des retraités pauvres(pleonasme)des fonctionnaires payés au lance pierre et une oligarchie énarque ultra riche .
Avec l’Europe, on a gagné: des normes communes qui font que nos produits français peuvent être vendus dans toute l’Europe et faire concurrence aux produits allemands qui sinon auraient imposé leurs standards.
On a gagné une réduction drastique des prix de la téléphonie à l’international et au national.
On a gagné la survie de notre agriculture avec la PAC, sans quoi nous n’aurions plus d’agriculture.
On a gagné les échanges Erasmus qui font que nos générations se connaissent et se comprennent, que les préjugés tombent et qu’on ait plus peur d’aller à l’étranger et inversement.
On a gagné un début de politique de transition écologique commune.
On a gagné que beaucoup de projets de recherche publique, dans la médecine sont subventionnés par l’Europe.
On a gagné que nos entreprises ont pu se développer en toute sécurité, car elles n’ont plus à provisionner le risque de change et que les risques juridiques s’aplanissent avec la juridiction européenne.
On a gagné que de plus en plus d’échanges d’informations fiscales se font entre les pays, réduisant de manière importante l’évasion fiscale.
On a gagné qu’on s’attaque maintenant à la concurrence fiscale entre les pays qui a toujours existé (pas que le Lux) et qui auraient continué indéfiniment si chaque pays n’était pas dans le même bateau et faisait sa politique librement au détriment de ses voisins.
On est en train d’établir un plan d’investissement européen de 315M€, qui pourrait avoir un effet, alors qu’on sait très bien, qu’une politique de relance faite en France seulement et par la France, finirait en fumée sans produire d’effet.
On se bat en ce moment pour une politique migratoire commune, qui vise à une meilleure répartition des demandes d’asile au sein des pays de l’UE, alors que si on fermait les frontières, ou si on laissait les choses comme elles sont, on laisserait les grecs et les italiens se démerder tout seul avec le problème.
Or c’est bien sous la pression des montées eurosceptiques et des peurs de la migration, que Mare Nostrum a été réduit et le périmètre de la surveillance maritime réduit. Si d’autres initiatives n’étaient pas prises, comme celles qui sont entamées en ce moment, ce replit sur soi pour rassurer les courants populistes, n’auraient pour effet que d’augmenter la taille du cimetière qu’est la Mer Méditerranée.
On a gagné la Paix entre nos pays, de manière durable et solide. Or les mouvements nationalistes qui montent (pas que en France), les mettent grandement à mal.
On a gagné qu’on s’approche d’une politique étrangère commune, où la France, faisant cavalier seul, n’aurait plus aucune importance, alors qu’ensemble avec l’Allemagne au reines de l’Europe, la France est capable de défendre ses intérêts Economiques, Politiques et Sécuritaires en unissant derrière elle près de 27 autres pays !
Si pas un seul de ces arguments ne vous est venu à l’esprit, c’est que vos politiciens et vos médias vous disent « quand c’est bien c’est nous », « quand c’est mal, ou c’est dur, c’est la faute des autres et moi, homme providence, je vais vous protéger ».
La France n’est forte et ne fait changer les choses qu’avec les autres. Pas seule et encore moins repliée sur elle-même!
Il ne faut pas s’en prendre qu’à Jospin, tous les gouvernements – droite comme gauche – depuis Giscard jusqu’à Hollande ont utilisé les mêmes ficelles avec la même absence de volonté de porter le fer dans la plaie.
Quand à la commission elle ne peut rien faire in fine, elle pourra crier, tempêter, mettre une amende qui aggravera la situation,; ce n’est pas cela qui peut ramener le déficit à 3%. Elle est bien obligée de faire semblant de croire aux économies et réformes annoncées;
de toute façon aucune solution tant que l’on ne réforme pas la racine du problème: le même costume et le même remède pour tous, matérialisés par l’euro. La seule solution est que l’Allemagne et ses satellites sortent de l’euro pour créer un mark nordique, c’est préférable que l’inverse car ces pays ne risquent pas un bank run en cas de sortie de l’euro
Pas idiot, intelligent même parfois. Mais toujours les mêmes âneries sur l’euro trop fort.
Indécrottable.
Si je dois un peu d’argent à mon banquier c’est mon problème, mais si je lui dois beaucoup d’argent, c’est son problème à lui. La France est tellement bas que ça devient le problème des autres…
Cette histoire de déficit 3% est débile pourquoi 3 et pas 5 ou 1 ce qui revient à  » on peut se laisser aller, mais pas trop  » et évidemment ce pays qui a une longue pratique de gestion truquée bien avant l’€ ( l’ endettement ayant simplement remplacé les dévaluations ) a continué pire accéléré la mauvaise gestion
« elle a aussi entrepris les réformes indispensables pour ramener le coût du travail peu qualifié à un niveau compatible avec la compétition économique internationale. »
Je dirais plutôt pour ramener le coût du travail des ex-soviétiques à un niveau compatible avec celui de l’économie de marché d’Allemagne de l’ouest.
Au moins la partie communiste avait-elle rejoint l’économie de marché.
Tel n’est pas le cas de la France communiste, qui vit aux crochets de l’économie française, comme la classe dépendante.
Avoir les socialistes au pouvoir c’est un peu comme quand les thermites investissent une baraque, au début on ne s’aperçoit de rien et quand on découvre les dégâts c’est trop tard !…
Tres bonne comparaison et il faut bien se rendre a l’évidence, quand on s’en aperçoit, il n’y a plus qu’a tout détruire , bruler les causes de la catastrophe et reconstruire ; exactement comme la maison France/socialiste
« l’Allemagne y est entrée avec un taux de change du mark déprécié  »
Ah bon? Je ne l’avais jamais entendue, celle-la : peut-on savoir quel aurait du etre le taux de marche pour la conversion du DEM en EUR?
J’ai pu retrouver la parite DEM/FRF entre 1990 et 1999 (date d’entree dans l’euro, 2002 c’etait la mise en circulation des pieces et des billets) : il a varie entre 3.35 et 3.55 sur la periode, l’entree c’est faite a 3.35 donc au plus faible mais ce n’etait jamais que 5% au-dessous du plus fort quelques annees plus tot.
Quand arreterons-nous d’entendre que l’economie francaise va mal parce que sa devise est trop forte, ou trop faible, ou au prix de marche qui est injuste?
Décidément, quel que soit son niveau ou son intelligence, y en a pas UN qui sache parler de l’Allemagne, ou de ce qu’elle essaie de nous faire comprendre, sans évoquer de près ou de loin les Nazis.
Bateau, facile et peu glorieux !
Mais qu’attendre d’autre d’un politique que ce genre de bêtise ?
Votre article est détestable, remplit de haine, il fomente un anti-germanisme d’un autre temps que je pensais révolu. J’en suis scandalisé et en l’occurrence vos propos mériteraient votre démission bien plus que les siens.
Avez-vous seulement lu l’article de Öttinger en entier? Je ne crois pas. En manque d’intelligence, vous êtes pincés sur un mot, et vous refusez qu’un « étranger » ose dire qu’on ne tient pas notre parole! Cet article n’était aucunement une diatribe ou une entreprise de déstabilisation contre la France. Hormis le mot « récidive » qui est malvenu, il dit une chose: de par 3 fois, nous avons promis de remettre nos comptes en ordre, de réduire nos déficits structurels afin de ne pas nous écrouler sous le poids d’une dette qui réduit chaque jour à néant tous nos effort, plus elle grossit. De par 3 fois, nous, pays souverain avons faillit à nos engagements. Nous perdons notre crédibilité! Ces engagements influent sur nos partenaires qui ne souhaitent qu’une chose: un partenaire dont l’économie va bien, car si mon voisin va bien, je vais bien. Ces engagements néanmoins, on ne les doit pas à nos partenaires, mais à la France. Et comme on n’ose pas réformer, on préfère s’attaquer aux voisins et aux règles de bonne gestion budgétaire.
Notre laxisme budgétaire aujourd’hui hypothèque notre avenir en faisant grossir notre dette. Cette Dette est notre faute, elle est due à notre mauvaise gestion. La cause est chez nous, pas chez nos voisins. Ce qui est triste, c’est que nos politiciens et bien des populistes comme vous, préfèrent faire l’autruche, font des promesses de dépenser toujours plus d’argent que nous n’avons plus et continuent à réduire nos marges de manÅ“uvre, mais se font élire.
Restez donc dans vos cercles fermés et obtus de l’ENA, continuez à ne pas sortir de votre 10è arrondissement et à ne pas tenir compte de ce que pensent vos partenaires européens, à nourrir ceux qui vous entourent et vous écoutent de haine. Si je vous croise un jour dans une conférence, je crierais au scandale et vous ressortirais vos citations sur les casques à pointes!
Monsieur, vous êtes un homme dangereux.