Jean-Claude Juncker, tout juste confirmé président de la Commission européenne par le Parlement, a annoncé mercredi 26 novembre les tenants et aboutissants de son plan providentiel de 315 milliards d’euros pour la relance de l’investissement dans l’Union européenne. Si l’idée n’est pas nouvelle, il n’aura même pas fallu un mois au nouvel exécutif pour pondre ce plan déjà adulé par tous les contempteurs de la rigueur. Une révolution en si peu de temps ; certains n’y croient pas. Et annoncent déjà la débâcle financière du projet.
Par Pierre Duriez.
Si l’on en croit la Commission, le soleil n’a jamais été aussi radieux sur la zone européenne. L’été indien gagne même les tréfonds de la finance européenne. De quoi mettre une bonne claque aux augures pessimistes qui prophétisent l’insolvabilité des États ou le manque de croissance à tout bout de champ. On constate toutefois certaines averses çà et là  ; oui, mais des averses de liquidités. De l’argent comme s’il en pleuvait, voilà le singulier quotidien d’une zone euro que l’on disait à bout de souffle. C’est en tout cas le constat effectué après les effets d’annonce d’une communication européenne bien rodée.
En réalité – car il convient de s’y accrocher paraît-il –, les États membres ont à s’inquiéter plus qu’autre chose de la multiplication des plans de relance annoncés par l’UE ou ses prétendus piliers. Le plan de croissance franco-allemand récemment mis sur pied ? Un cercle peu vertueux qui mènerait in fine à la déflation. Le plan d’investissement de 10 milliards d’euros présenté par l’Allemagne ? Un jeu de dupes ou une communication grandiloquente, au choix. Le plan de relance à 315 milliards que vient de dévoiler M. Juncker ? La finalisation de ce triptyque plus fumeux que fameux ; à terme pourtant, c’est bel et bien la santé économique de l’UE qui est en jeu.
Un cadeau de 15 milliards offerts par la Commission
Jean-Claude Juncker a dû employer tout le vocabulaire du parfait ministre, ce mercredi 26 novembre, afin de faire passer son plan magique pour une réalité accessible devant le Parlement européen à Strasbourg. Avant toute chose, l’ancien Premier ministre du Luxembourg a dû s’atteler à ne pas faire fuir son auditoire en présentant l’état de l’économie européenne. Plutôt que la rhétorique pessimiste du manque d’investissement, d’emplois et de croissance, le président de la Commission a choisi un versant plus optimiste : d’ici 2017, c’est la création d’1,3 million d’emplois et une hausse du PIB de 300 – voire 400 – milliards d’euros pour 2,3% de croissance qui sont attendues.
Plus abracadabrantesque a été l’annonce du plan en lui-même. Car ce ne sont pas 300 milliards comme annoncé au départ, mais bien 315 milliards qui seront littéralement offerts aux États membres. (Après tout, pourquoi être avare d’une quinzaine de milliards à l’approche de Noël.) La question était de savoir si Jean-Claude Juncker voulait jouer la carte de la sincérité en détaillant sérieusement d’où proviendra l’argent, ou celle de la facilité en présentant comme un tout acquis la globalité des 315 milliards. Parce que cette dernière solution est tentante et afin d’éviter que les États membres ne signent un chèque en bois, voici le tour de magie révélé.
L’erreur stratégique commise par Jean-Claude Jüncker
L’investissement devrait s’articuler autour de fonds publics européens déjà programmés – pas de nouveaux financements étatiques par conséquent. Sauf que la somme ne représente que 21 milliards d’euros ; 16 milliards provenant du budget de l’UE et 5 milliards de la Banque européenne d’investissement (BEI). Part belle est donc faite à l’investissement privé – la BEI se finançant majoritairement sur les marchés internationaux –, avec un « effet de levier » espéré : pour tout euro versé par Bruxelles, 15 euros apportés par les fonds privés pour constituer au final l’enveloppe promise de 315 milliards d’euros. Le chemin est long et sinueux. C’est pourquoi l’on pouvait s’attendre à une certaine langue de bois de la part de M. Juncker, qui ne devait pas alourdir sa présentation de toutes ces considérations, techniques peut-être, branlantes assurément.
Certaines voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce montage financier plus qu’incertain. Mais les critiques se font plus acerbes lorsqu’il s’agit de souligner l’erreur stratégique commise par le Luxembourgeois à la tête de l’exécutif européen. Tandis que les entreprises de l’UE – et notamment celles de la zone euro – n’investissent plus par manque de perspective et de confiance, doper leurs comptes à coups de milliards sera, au mieux, une embellie conjoncturelle, au pire, un gâchis structurel. Nos dirigeants européens ont la fâcheuse tendance de croire que l’argent est à la base de toute chose ; qu’il suffit de faire pleuvoir des liquidités pour redorer une économie. Cela n’a qu’un temps ; sans stratégie à long terme et harmonisée, les relances successives ne peuvent pas avoir d’effet vertueux.
Alors quitte à « gâcher » de l’argent, M. Juncker aurait pu injecter directement les 315 milliards d’euros dans l’économie européenne. Les tenants de la rigueur budgétaire auraient crié au scandale vilipendant l’endettement ; mais les États auraient au moins bénéficié de cet argent. De ce point de vue-là , rien n’est moins sûr dans le cadre de la prochaine relance. En attendant, l’UE cherche semble-t-il désespérément des dirigeants qui, après les annonces de croissance franco-allemande, d’investissement Schäuble et de relance Jüncker, cessent de laisser ses membres en plan.
La situation est simple à comprendre. Tout ce qui sort de la bouche de Juncker est… faux.
« When it becomes serious, you have to lie ».
Voilà ce qu’est Juncker. Voilà ce qu’il ose déclarer publiquement.
Un apparatchik de la pire espèce. Un menteur professionnel. Un petit magouilleur, porté sur la bouteille en plus (c’est de notoriété publique, mais cela n’empêche pas ses complices au parlement et dans toutes les capitales européennes de voter pour lui).
La dernière affaire concernant les « petits arrangements fiscaux » au Luxembourg illustre une fois de plus ce fait.
Alors vous pensez bien que son « grand plan »… n’est rien d’autre qu’un énième pathétique enfumage.
Ben quoi, c’est une homme politique donc à quoi s’attendre d’autre?
La pyramide de Ponzi a encore de beaux jours devant elle. Tant qu’il y aura du débit pour alimenter sa base, elle tiendra. Et j’ai peur que ça puisse se compter encore en décennies..
Moi je suis POUR ce plan. Si, si…
mais !! a deux conditions:
1 – toutes les pertes constaté sur les 315 Md€ soit supportés par le Luxembourg, et les premiers pénalisées soit Juncker et sa bande d’eurocrates. On saisit tous leurs avoirs mondiaux et on leur laisse un RMI pour vivre.
2 – une fois que les pertes sont épongés par le Luxembourg, on « lâche » Juncker et sa bande en plein centre ville du Luxembourg, pour vérifier s’ils sont encore populaires. Une heure seulement, ou … plus s’ils le souhaitent.
Je comprends cet énervement contre Junker, mais pas contre le Luxembourg. Ce sont les votes des européens et les décisions des chefs d’état qui l’ont amené la ou il est, pas les Luxembourgeois. Par ailleurs, il n’est pas seul dans l’exécutif européen, qui est particulièrement collégial.
Un peu de respect et d’honnêteté please.
La collégialité… ne réduit en rien la crapulerie. Ce n’est ni une excuse, ni une justification.
Parfait exemple : le vote au parlement européen ce jour.
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Le Parlement européen a massivement rejeté jeudi une motion de censure contre la nouvelle Commission présidée par Jean-Claude Juncker, déposée par les élus europhobes après les révélations sur le scandale d’évasion fiscale LuxLeaks.
La motion, présentée par le groupe EFDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe) du leader de l’Ukip britannique Nigel Farage, a recueilli 101 voix, contre 461 et 88 abstentions.
Ce score est meilleur que celui recueilli par M. Juncker lors de l’investiture de son équipe par le Parlement européen, le 22 octobre. La Commission avait alors été investie par 423 voix, contre 209 et 67 abstentions.
Ce n’est pas contre Juncker expressément ; contre tous ces bureaucrates qui augment la dette qui va être payée par d’autres (si elle sera payée un jour). S’il croix vraiment dans son plan ; qu’il le garantisse avec SON argent, pas celui des autres. Qu’est-ce qu’il risque, puisqu’il est « sur » !!!
les bureaucrates coutent 7 milliards, à comparer aux 7600 milliards des bureaucrates des 28 Etats membres. Bruxelles c’est une paille , et on oublie la poutre qui est LA RAISON des dèficits. L’ignorance est bien la maladie de l’arrogance. Aux USA c’est ce genre de programme qui a remis l’èconomie et la reprise de l’emploi. En France c’est l’Etat qui prend toujours les risques- L’argent des autressont les investisseurs non le peuple. Lui , il aurait voulu controler plus que 1% du PIB européen! En France l’Etat c’est 60 % du PIB avec un rendement nul du point de vue de la mobilité des investisseurs! Mais on ne veut pas parler des sujets qui fachent le citoyen.
15 euros privés pour un euro public de qui se moque-t-on ??? pour un investissement de 100 sur 15 ans les 6,66 de subvention (et encore la BEI prête et ne donne pas..) cela fait un impact de 1% sur le taux de rendement, pas déterminant pour décider un investissement
Encore une fois, on parle d’investissements super rentable. Mais on ne se met pas à commencer son poste de prèsident de la CE sans connaitre dèjà ceux qui vont investir! Il y a dèjà du monde, mais la consigne c’est d’attendre l’annonce.Notre continent n’a pas le choix que d’innover et produire de la qualité sur des secteurs où la demande existe.
Les investissements super rentables n’ont pas besoins d’aides pour se développer ou alors c’est qu’il y a un loup quelques part…
Du bel enfumage, avec pour le politique pur qu’est junker, les doigts croises, la patte de lapin en boucle d’oreilles, l’espérance de relancer la machine à rêves de tout bon socialistes, la REPRISE ECONONOMIQUE.
Un plan de relance en veux tu en voilà , Tout ceci est pathétique, mais le bon vieux multiplicateur kéneysien à la vie dur.
ils continuent toujours a enfumer , encore des milliards jetés a la mer en espérant qu’un jour ils reviennent sur la plage en ayant fait des petits ….. il y a trop de requins pour qu’un seul survive et revienne
C’est pourtant simple:
L’État emprunte pour soustraire à l’économie réelle une une partie de ses ressources.
Plus tard, pour rembourser, il taxera l’économie réelle.
Je parie à ce plan, comme je parie que les Français toujours pessimistes se planteront meme en 2017.
J’aimerais que vous le donniez des raisons valables pour être optimiste.
Personnellement, je n’en vois aucune.
la seule manière de relancer vraiment les investissements c’est de baisser les impôts et de libéraliser l’économie (simplification du code du travail et déréglementation massive). Toutes les autres options se résume à jeter de l’argent par les fenêtre ou en d’autre termes de gaspiller des ressources
Le Keynésien au petit pied a fait son numéro de clown. Au moins son plan de boutiquier ne recourt pas trop à la dette…
En rêve il y a tout un millefeuille bureaucratique à démonter : la couche du dessus étant la bureaucratie des eurocrates de Bruxelles. Évidemment la France est championne des « sous-couches » qui font de sa bureaucratie propre un magma bien épais.
Qui est prêt à déblayer toute cette merde ?