Cela fait six mois que Grenoble s’est doté d’un maire quadragénaire, flambant neuf et écologiste. Après des années de gouvernance socialiste, la ville devait en effet renouveler ses cadres pour tenter de faire oublier le marasme qui s’en est emparé, gestion hasardeuse oblige, et avec le nouvel arrivant, la ville va retrouver son lustre d’antan. Cela va secouer du chaton mignon, c’est bien Éric Piolle, le maire fraîchement élu, qui vous le dit.
Ça tombe bien, la ville est surendettée et fait partie de cette cohorte de municipalités engoncée dans les emprunts qualifiés de toxiques par ceux qui doivent maintenant les rembourser. Pour le moment, la ville a décidé d’attaquer Dexia, alpha et oméga de ces méchants emprunts qu’on a évidemment forcé le précédent maire à signer, un pistolet sur la tempe.
Pensez donc ! Plus de trente millions d’euros de dettes, il est évident que Michel Destot ne pouvait pas signer une telle ardoise, adossée à un montage à base de cary-trade sur le Franc Suisse, sans avoir pris d’amples conseils auprès des nombreux agents compétents des Trésoreries locales ou du centre régional des impôts le plus proche. Et comme cela a tourné vinaigre, la seule hypothèse crédible est que l’ex-maire grenoblois y avait été contraint, par la force.
Sapristi, heureusement que le nouveau maire en connaît long en matière d’optimisation fiscale ! En effet, on apprend par Le Lab, qu’il est actionnaire et fondateur d’une société spécialisée en gestion des risques financiers aux clients basés dans des paradis fiscaux, tout en prônant l’exclusion des banques en lien avec ces paradis fiscaux. Cohérence et expérience qui permettront de sortir Grenoble de son épais marasme.
Et quoi de mieux que de remplacer l’engluant dogme socialiste (qui consiste à distribuer la pauvreté de manière égale pour tous), par l’efficace dogme écologiste (qui consiste à distribuer la décroissance de manière égale pour tous) ? C’est pourquoi le maire a décidé de faire enlever complètement la publicité des panneaux d’affichage de la ville, réalisant ainsi une promesse de campagne.
Après tout, sa ville a grand besoin de panneaux d’affichages « libres, culturels et citoyens » et se passera bien de l’argent qui proviendrait de JCDecaux, la régie publicitaire qui y était implantée. En plus, il semble évident que l’affichage publicitaire est « obsolète » et surtout « agressif ». Cette magnifique nouvelle, signe d’une avancée évidente en matière de baisse des agressions dont les Grenoblois sont de plus en plus souvent victimes, a été accueillie comme il se doit par une presse extatique qui a noté que c’était bien la première fois qu’une importante ville de France décidait d’abandonner quelques centaines de milliers d’euros qui ne viennent pas de la poche des contribuables locaux. Au passage, il y a eu nettement moins d’articles pour souligner que la seule grande ville du monde à avoir tenté l’expérience, Sao Paulo, avait renoncé après deux ans (on soupçonne évidemment la mafia des publicitaires d’avoir exercé des pressions insupportables sur l’équipe municipale locale – Éric Piolle doit donc probablement s’attendre à ce que JCDecaux lui envoie ses hit-men).
Du côté de l’opposition, Carignon en tête, c’est évidemment la consternation et l’ex-ministre en profite pour expliquer qu’en se privant ainsi d’une ressource sans impact pour le portefeuille des Grenoblois, la ville s’appauvrit. Allons. Quand on a une dette de 34 millions d’euros, 600.000 de plus ou de moins, c’est vraiment une broutille, M. Carignon ! Et de toute façon, l’équipe municipale explique avoir réduit son budget réalisé de plus de 190.000 euros. Ce qui veut dire que le manque à gagner (autour de 400.000 euros) disparaît presque dans l’épaisseur du trait de total du passif municipal. Youpi, quoi.
On ne sait pas trop comment la ville va se sortir de ses petits soucis financiers, mais cette expérience aura déclenché un petit mouvement joyeux de la part de Nicolas Hervé, du « Collectif des Déboulonneurs », qui s’est même fendu d’une jolie tribune sur Libération, cet organe de presse devenu officiellement l’adoucisseur après-lavage de cerveau de toute une génération de socialistes hydroponiques. À sa lecture, on se dit qu’il aurait été vraiment dommage de s’en passer, notamment parce que plusieurs douzaines d’animaux ont été tués pour arriver à produire ce magnifique chapelet de saucisses de chatons mignons : chaque terme y a été particulièrement bien choisi… comme l’aurait été ceux d’une publicité, en fait.
En effet, pour nos « déboulonneurs » (mot marketing joliment choisi pour travestir leur vandalisme publicitaire en acte citoyen comme d’autres utilisèrent le mot « démontage » lorsqu’il s’agit de saccager un McDonald’s), JCDecaux est l’inventeur d’un concept « pernicieux », qui consiste à fournir du mobilier urbain en échange de publicité sur ceux-ci. Les salauds : c’est pernicieux parce que (accrochez-vous, la descente logique est raide) d’un côté, le service offert ne l’est qu’en masquant les recettes (de la publicité) que le maire peut engranger. Rappelons ici que l’électeur et le contribuable sont des gros débiles qui ne se doutent pas que les publicités affichées rapportent des thunes à la mairie. Et comme cet électeur et ce contribuable sont idiots (d’ailleurs, ils votent constamment écolo ou PS, c’est dire), ils n’ont pas compris non plus que les frais de cette publicité qu’on lui force à chacun de ses arrêts de bus toujours prêts à l’agresser avec leur lumière et leurs images colorées, ces frais-là, abominables, sont (habilement) cachés dans les produits qu’ils achètent. (Non ? Si !)
Vous ne voyez pas très bien l’entourloupe ? Elle est pourtant clairement mise en lumière par Nicolas Le Déboulonneur, qui n’hésite pas à partir dans une comparaison que d’autres qualifieraient peut-être d’audacieuse mais devant laquelle le vrai déboulonneur anti-publicité ne reculera jamais parce qu’il le vaut bien :
Rappelons que c’est le consommateur qui finance la publicité. Telle une taxe invisible, nous l’acquittons lors de nos achats. Le publicitaire se transforme ainsi en collecteur d’impôts.
Voilà, c’est dit : comme le consommateur finance la publicité que le maire utilise pour éclairer ses abribus, le publicitaire se transforme en collecteur d’impôts.
Comme tour de passe-passe rhétorique, on n’avait plus vu ça depuis Bulteau et le « manque à gagner » de l’État sur des opérations qui ne se réalisent pas sous sa férule. Et pour Nico le bricoleur de syllogismes, comme les recettes d’un maire sont des impôts, et que la publicité est une recette, la publicité est un impôt. Fastoche.
Dès lors, c’est le vil publicitaire qui met les territoires en concurrence (parce que le maire n’a pas le droit de refuser, parce qu’il ne sait pas, ne peut pas diminuer ses recettes et ses services, c’est impossible, parce qu’il n’existe rien de similaire à ce que propose le vil publicitaire, parce que, parce que bon, le monde est méchant, enfin !), c’est encore l’abominable publicitaire qui choisit qui sera financé et non plus l’élu qui décidera d’accorder ou non une subvention, et ça, mes petits amis, c’est la « privatisation de l’action publique », ce qui est horrible (l’inverse fonctionnant toujours mieux, voyons).
Dans la suite de sa poignante tribune (en ce sens qu’il est poignant de voir ainsi quelqu’un raisonner à rebours de toute logique), Nico constate que le pauvre maire est totalement coincé entre, d’un côté, le publicitaire qui lui fait des clefs de bras, et de l’autre, son dégoût d’une « expression non maîtrisée » des opinions de ses administrés. Moyennant quoi, le maire est contraint à un affichage monopolisé par des publicités de plus en plus lisses et le citoyen ne peut plus s’exprimer, ce qui est scandaleux quand on voit la qualité des tribunes de certains…
Bref, le maire grenoblois a fait quelque chose d’héroïque sous la plume du petit Nicolas. C’est un véritable acte de résistance contre les titans publicitaires avides de pouvoir et de manipulation mentale des foules idiotes. Le libre-arbitre du maire n’entre pas en ligne de compte, pas plus que le nécessaire équilibre des finances d’une ville exsangue : on placera le dogme (ici, anti-publicitaire) au-dessus du reste, et peu importent les conséquences. De toute façon, comme pour l’endettement stratosphérique, les Grenoblois ont choisi (mais si, mais si). L’étape d’après : histoire d’être cohérent avec cette recherche d’une ville épurée, il faudrait choisir de supprimer les hideuses paraboles satellites qui défigurent certains quartiers par douzaines.
Je leur souhaite bon courage.
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Sur le web
Les Grenoblois doivent s’attendre à de jolis hausses d’impôts locaux. Heureusement que Grenoble s’attaque aux vrais problèmes !
Ne vous en déplaise, je préfère payer, et ne pas dépendre/subir de la publicité.
Je crois que sur ce site, on est un peu trop habitué à ne jamais avoir d’avis contraire et à se conforter entre libéraux… C’est un peu trop facile de cracher sur une initiative sans pub, mais qu’on m’impose cette dernière, je ne vois pas vraiment ou se situe ma liberté là dedans, ni celle de mes voisins.
Pour comparer la liberté de chacun entre « avec pub » et « sans pub », on peut considérer que ce qui est le moins contraignant est ce qui respecte le plus la propriété de chacun et donc le « avec pub ». Il vaut mieux imposer la pub qu’imposer les gens.
(ceci bien sûr sans tenir compte de la nécessité des dépenses que financent cette recette car il y aurait beaucoup à dire à ce niveau.)
S’il fallait appeler pollution visuelle ce qui heurte certains et satisfait d’autres il faudrait raser la moitié des bâtiments publics… et les « oeuvres d’art » et imposer un code vestimentaire quand on est dans ce même espace… ah bah zut ça s’est déjà fait pour les 2 derniers…
Vojs imposez votre visage a chaque personne que vous croisez. Police arrêtez le!
je ne dis pas qu’une ville en bonne santé financière peut se permettre de refuser la pub mais qu’une ville comme grenoble en mauvaise état sur le plan financier refuse la pub, c’est juste stupide
mais il y a un problème car si sur le principe une publicité publique est une pollution visuelle alors l’enseigne criarde d’un magazin, ou des affiches sur des spectacles doivent être interdits..alors en fait ce n’est pas la pub qui devient une pollution visuelle mais la taille des affiches…
Si on veut bafouer le principe de liberté de faire ce qu’on veut chez soi, il faut que les conséquences de d’agression visuelle soit clairement établies, on voit mal les conséquences sanitaires que peut avoir une affiche publicitaire, hormis des panneaux de lingerie attirant trop le regard d’automobilistes ; par contre, il est possible d’imaginer que une personne ayant investi sur l’image d’une ville ( mais sans payer pour cela) soit gêné pécuniairement par les panneaux qui font fuir une partie de sa clientèle, mais si il est considéré qu’une « vue » est incluse dans votre titre de propriété il faudra payer un impôt sur la « vue », il me semble que c’est dangereux.
Nous avons déjà des législations qui empêchent de construire sa maison comme on veut sinon comme on peut…j’ai aussi le souvenir d’un cas de condamnation d’un voisin pour possession de nains de jardin ( en Allemagne je crois) pour atteinte au bon gout..vous avez des quartier où existent des tas de règles régissant l’aspect extérieur des maisons… penn et teller avait fait une emission sur les pelouses…
Si j’étais grenoblois je serais content de financer directement une hausse d’impôt de 600 000 euros et de ne plus subir cette publicité qui extirpe de ma poche de celle de mes voisins bien plus que 600 000 euros sous la forme d’une injonction indolore mais constante à consommer toujours plus. Il faut bien voir que les 600 000 euros de dividendes reversées à la ville ne représentent qu’une toute petite partie des gains générés par cette mise en pression du consommateur : il faut aussi payer tout le système de production et de publicité qui va avec, y compris les bénéfs des actionnaires.
Donc en supprimant la pub, les grenoblois vont clairement s’enrichir. Même s’ils augmentaient les impôts.
Malheureusement, beaucoup préfèrent de faire entuber toute l’année par les panneaux et avoir une petite feuille d’impôt plutôt que l’inverse, tout simplement parce qu’ils sont persuadés que eux-même échappent à l’influence de la pub et qu’ils tirent donc leur épingle du jeu. C’est bien une illusion puisque globalement la publicité est très rentable. Cette vanité est un des piliers du système en place.
C’est un peu comme préférer consulter des sites d’info gratuits truffés de pub plutôt que de préférer payer un abonnement à un site sans pub. Comme Médiapart par exemple (allez-y faites vous plaisir)
Certes, parler de taxe au sujet de la publicité qui serait payée par le consommateur est un abus de langage, toujours est-il que c’est bel et bien le consommateur qui, par l’achat d’un produit, paye l’entier de son prix (+ les taxes qui sont belles et bien celles appliquées en sus par l’état).
Oui. En toute logique, le consommateur sensé devrait acheter exclusivement les marques qui ne font pas de publicité. Donc il n’y a pas de consommateur sensé, CQFD.
Sketch de Coluche
« On nous vend de la merde. Mais vous êtes cons, aussi, c’est de votre faute. Il suffirait que vous l’achetiez pas pour que ça [ne] se vende plus, hein ? »
Ce n.est pas un abus de langage, c’est une figure de rhétorique parfaitement mensongère destinée à manipuler l’opinion. Ce n’est pas parce que deux objets ont des propriétés similaires que l’un est l’autre.
Si la publicité est une taxe, alors les dividendes sont une taxe, les frais financiers, la contribution au Comitė d’Entreprise, bref tout est taxe, donc rien n’est taxe… Le but est atteint: créer la confusion, comme ce fut le cas avec les affabulations sur la taxe « rose », autour de la notion de taxe et de ce qui la définit fondamentalement: la coercition.
Donc il n’y a aucun abus de langage: la publicité n’est pas une taxe tant que nous ne sommes pas obligės d’acheter les produits. En revanche, la fausse publicité pour les collectivités publiques ou les âneries pseudo-citoyennes par exemple sont en effet des taxes, en plus d’être de la propagande d’état.
Ça reste une vente forcée. Car il n’y a aucun moyen pratique d’y échapper. A moins de vivre et s’habiller des produits de son potager, on ne peut pas éviter d’être »acheteur ». Et donc de subir l’acquisition forcée de tout un tas de produits & services dont on ne veut pas. Qu’ils soient imposés par l’État (taxes, cotisations…) ou fourgués par du privé.
D’ailleurs la publicité est au privé ce que l’art contemporain subventionné est au public, un vaste détournement de fonds au profit des copains, via un pseudo service ne coutant rien à fabriquer mais lourdement sur-facturé.
On ne peut pas reprocher au maire de Grenoble de choisir de s’attaquer au monceau de privilèges indus, par ce biais plutôt qu’un autre.
Rien n’oblige à acheter des produits qui font l’objet de publicités quand même. Certains font même de cette absence de publicité un argument en faveur des prix bas (MDD, marque premier prix…).
Sinon je suis partagé sur cette mesure. Les raisons derrière cette décision sont très critiquables et il est fort probable que ça finisse en eau de boudin, mais d’un autre côté la succession de panneaux 4×3 à l’entrée des villes est quand même une sacrée pollution visuelle… Par contre quand c’est bien intégré et plus petit, comme sur des abribus, ça ne me choque pas, donc il y a sûrement moyen de trouver un bon compromis sans tomber dans l’extrémisme vert et l’interdiction en bloc.
@ HP
« mais d’un autre côté la succession de panneaux 4×3 à l’entrée des villes est quand même une sacrée pollution visuelle… »
Utiliser l’expression « pollution visuelle » est du même tonneau qu’appeler « taxes » les publicités.
Combien de morts, de blessés, de diminution de l’espérance de vie ?
Pourquoi, vous admirez les panneaux 3×4 quand vous conduisez?
Dans ce cas, classez dans « pollution visuelle » les panneaux de signalisation routière, les feux tricolores, puis en « pollution auditive » les radios, les téléphones et les iphones (eux cumulent), et en « pollution mentales » le petit rosé ou l’apéro du coin, le petit joint en passant etc…
? Tu réponds à qui ?
en fait , il n’ y a pas d’unanimité sur définition de la pollution visuelle, le type qui a une certaine image de grenoble à vendre est contre les panneaux publicitaires…le type qui n’a pas d’image de sa ville à vendre en général s’en fout un peu….celui qui loue un emplacement est pour…
Imaginez un peu que la pollution visuelle soit vraiment reconnue…moche comme je suis je serais déjà en tole…parce que…
et ma maison rasée car elle est moche itou…
mais…autour du mont saint michel en ce moment…un maison qui fait tache à quinze bornes…on la rase..pollution visuelle.
Juste commentaire et vaste débat sur la pollution visuelle. En matière d’urbanisme, s’attacher à ce qu’une ville soit agréable à vivre est un but louable, le mieux vivre passe avant tout par un environnement décent. Par ailleurs, un simple panneau publicitaire peut créer la décote d’un bien immobilier, comme le fait que dans une résidence, un voisin en perpétuel travaux, habitant dans une villa jamais terminée, décote le bien de ses voisins.
La publicité est à un tournant, il y en trop, partout, elle est agressive et de fait elle ne rend pas ce que l’annonceur attend d’elle. Les affiches dans les villes, dans le cas de Grenoble, ne rapporteraient « que » 150 000€/an, soit Grenoble ne sait pas négocier ses contrats, soit, effectivement, la ville peut se passer de ces totems que plus personne ne considère.
Sur ce site, certains parlent de pollution visuelle au sujet des éoliennes, il est dès lors admissible d’en faire de même pour des panneaux publicitaires.
ça c’est terrible comme raisonnement. A croire qu’on a tous des cerveaux de veau, qui allons bêtement acheter l’image qu’on nous montre.
Du coup, je comprends maintenant pourquoi Grenoble est socialiste, car il semble qu’à gauche le libre arbitre et l’esprit critique n’existent pas. CQFD
@Youkaidi: non, ce n’est pas une vente forcée. Il ne faut pas mélanger les concepts…. La publicité n’est pas un produit et donc ne saurait être vendue de manière forcée ; quand au produit promu par la campagne publicitaire, en l’absence de publicité, il ne verrait généralement pas le jour faute de marché suffisamment large et de décollage suffisamment rapide.
Par ailleurs, il est faux de dire qu’on ne peut éviter d’être acheteur etc… Si vous voulez acheter du parfum, il existe une très grande majorité de parfums qui ne font l’objet d’aucune publicité. Seuls les parfums récents ou relancés par exemple font l’objet de campagnes. Idem pour la nourriture. Seul une petite partie de l’offre alimentaire sera visible sur de grandes campagnes…. etc. Personnellement, j’achète très peu de produits faisant l’objet d’une campagne. Parfois, une telle campagne m’informe sur un produit ou une promotion particulière -par ex une automobile- et j’exerce alors ma liberté de choix en achetant OU PAS. Ma liberté, mon choix, mes sous… et cela ne coûte rien aux autres.
Le secteur public n’a pas besoin de faire de la publicité (pour une bonne école, un bon service de santé, une bonne assurance santé etc) puisque vous êtes réellement obligé de financer ces services, que vous les utilisiez ou non, qu’ils soient performants ou non.
A l’inverse, le choix que le secteur privé vous offre oblige aussi ce secteur à communiquer pour faire connaître son offre… puisque vous avez justement le choix. Le procès de la publicité est ainsi un mauvais procès, la publicité étant nécessaire à l’exercice de la liberté de choix du secteur privé. Le seul bon procès à faire serait celui de l’alinéation excessive par les collectivités locales de l’espace public sans consultation réelle et précise des riverains, tout en mettant en balance le nécessaire équilibre financier de la collectivité et le surplus d’imposition. Au lieu d’un choix en tout ou rien qui est un faux choix, la question serait plutôt: où, quelle taille, quels vecteurs etc…..
Enfin, quand vous y regardez de près, les collectivités locales font un usage très abondant et abusif de la publicité: elles ont leurs propres panneaux pour faire de la propagande des activités qu’elles contrôlent, activités culturelles et associatives faisant partie de leur nébuleuse de copains et propagandistes patentés. A titre indicatif, essayez de trouver la promotion pour une pièce classique de Molière ou Racine dans un théâtre municipal… Rien, nada, que dalle. En revanche, vous trouverez une abondante promotion pour pleins de spectacles vivrensemblesques et « progressistes »….
Cette publicité des collectivités locales s’invite d’ailleurs dans vos boîtes aux lettres: mairie, agglo, département, région. Des kg de propagande aux allures de journaux qui n’intéressent personne et vont direct à la benne.
Et vous avez remarqué: le STOP PUB que la mairie vous donne comporte une petite ligne en dessous « sauf à l’information des collectivités locales »…… Elle est pas belle la vie 🙂
Je prefere payer la publicité nécéssaire dans l’exercice d’un marché libre, que le salaire d’une armée de commissaires politiques – qui un jour sais t on jamais – s’arrogera le droit – au nom du bien commun bien entendu – de me tirer une balle dans la tête;
De deux maux choisissons le moins pire.
D’accord, vous n’êtes pas grenoblois,
Je serais curieux de savoir le % de la population Grenobloise en défaveur des affichages publicitaires classiques
A priori une majorité, sinon le vert-coco n’aurait pas été élu. Enfin, j’espère…
j’adore les raisonnements écolo où l’hypothèse de épart est qu’on est complemement con et intelligent car on sait qu’on est con mais que même quand on le sait, on peut pas s’empêcher de l’être parce que on nous y force certes sans nous y forcer mais en nous incitant fortement sans qu’on s’en rende compte mais pas trop car on est pas si con que ça…..
c’est du virenque..dopé à l’insu de son plein gré , forcé, à fumer boire consommer, à avoir une bagnole, à voyager, prendre un crédit , à aller dans les grandes surfaces …alors qu’on sait que c’est pas bien! et qu’en réalité on veut faire exactement le contraire…
Bon résumé de ce qu’est la gauche.
Vous semblez penser être au dessus de la publicité.
Moi aussi j’ai un peu ce sentiment là : la publicité ? Elle ne m’atteint pas.
Je ne sais pas ce qu’il en est en réalité, pour vous comme pour moi. Tout ce que je crois avoir compris, c’est que l’impact qu’à la publicité sur l’ensemble de la population est rentable : l’affichage publicitaire génère des actes d’achats qui ne se feraient pas en leur absence. Sinon les annonceurs s’économiseraient cette dépense.
Une majorité des gens estime, chacun individuellement, comme vous, comme moi, ne quasiment pas être influencé par la publicité. Or la publicité est rentable ! Donc qu’elle influence notablement les gens. Cela démontre que la publicité influence effectivement notre comportement « à l’insu de notre plein gré » comme dirait l’autre.
Une rurale habite des gites tandis qu’une citadine astique l’habitat urbain. ☺
Il a tenu sa promesse, au moins ça…
C’est fou le déversement de haine gratuite qu’on voit ici dès que quelqu’un dévie d’un iota du modèle dominant. Les grenoblois ont élu ce maire en connaissant son programme, s’il ne veulent plus de pub dans leur ville Libre à eux.
Haa la haine référence des socialos.
Toute opposition est haineuse, forcement haineuse.
« Elu en connaissance son programme »…. vaste programme que celle du programme d’un élu en effet……et du choix réel des électeurs………….
Dans une copropriété, chaque copropriétaire vote sur chaque point de l’AG avec l’entière liberté d’accepter ou de rejeter chaque décision, et tout particulièrement chaque élément impactant l’équilibre économique de sa copro. En ce qui concerne la gestion de la ville, les électeurs ont le choix entre des « menus » complets, tous aussi indigestes, indigents et imbéciles les uns que les autres, marqués le plus souvent par une course à l’échalotte sociétale pathétique, et l’absence soigneuse de toute mention ou explication concernant le business plan de la ville à 5 ans en termes d’équilibre de ses comptes etc.
Fins gourmets, les électeurs ont le choix entre le « Menu complet imbécile A » et le « Menu total ridicule B ».
Comme vous le dites donc, en toute connaissance de cause.
Ils ont même tellement le choix qu’on leur impose aussi le scrutin de liste, et qu’ils ne peuvent même pas rayer des listes les crétins et apparatchiks notoires au sein des équipes municipales.
D’un autre côté on en a parlé partout de cette histoire, donc la ville de Grenoble s’offre un joli coup de com’. Par ailleurs le chiffre de 600 000 euros de redevance mentionné est celui avancé par Decaux, qui correspond à un contrat signé il y a longtemps et arrivant à expiration, le prix de l’affichage publicitaire ayant depuis chuté.
La publicité se fait différemment de nos jours, c’est beaucoup plus insidieux. D’ailleurs ça ne m’étonnerait pas que l’auteur de ce billet ait été rémunéré par Decaux, tellement son argumentaire est orienté.
ah la com des villes…dans quel but au juste?
et de la pub donc…
le prix de la pub a grenoble aurait baissé ;mais qu’est ce qui a changé les moyens des donneurs d’ordres ou l’attractivité de grenoble?
de la pub insidieuse certes rarement si insidieuse que cela..cet argument de la connerie intelligente me laisse dubitatif… pourriez vous être plus explicite où est cette pub insidieuse insidieuse ?
dans les clips les films voulez vous dire ? est ce vraiment si insidieux que cela?
N’est ce pas la pub en général qui est devenu « trompeuse »?
depuis longtemps la pub a abandonné le discours sur les qualités intrinsèques des produits pour un discours sur l’image .
(ceci dit je pense que décortiquer le langage de la pub est un exercice tout à fait profitable pour l’éducation des mômes )
quant à la rémunération de l’auteur..ça ne change jamais rien à l’argumentaire… ou est ce que vous voyez un problème?
La gêne est que la ville de grenoble se fait de la pub sur le dos de la pub… mais la question est alors qu’est ce que les élus de grenoble ont a vendre? ça ne vous gêne pas que les impôts finance la promotion des élus?
Oui Grenoble va bientôt ressembler à ces villes des pays de l’Est avant la chute du mur de Berlin !
Petite précision : Grenoble est dirigée par une coalition Verts et Front de gauche. Ces derniers ont la nostalgie du vrai socialisme.
Libre à vous de préférer des avenues « richement ornées » de publicités. Personnellement je préfère des arbres, des jardins et de beaux bâtiments. Il y a parfois des batiments laids, mais là aussi c’est une question de politique locale (sur le long terme) que de construire une ville agréable par elle-même, sans avoir besoin de masquer la laideur par des panneaux publicitaires. Si vous préférez les panneaux, est-ce par ce que vous ne croyez pas en la capacité d’un territoire à se construire un environnement agréable ?
On voit en tout cas que la pub devrait rester un choix de politique locale, afin que chaque population choisisse démocratiquement dans quelle environnement elle veut vivre.
Quant à la référence systématique au bloc de l’Est dès qu’on parle d’une mesure qui ne soit pas néo-libérale, elle est selon moi la marque des esprits malheureusement bloqués sur l’idée qu’il n’y a de possible dans le monde que deux alternatives bien connues, et que dès qu’on s’écarte de l’une on fonce droit vers l’autre. Ce blocage, à mon sens construit par le néo-libéralisme lui-même, est son meilleur rempart contre toute tentative de remise en cause.
J’ai problème dans cette histoire.
Le publicitaire n’a pas construit du matériel urbain pour les beaux yeux de Grenoblois, mais il a dû passer un contrat sur n années.
Quid de ce contrat à Grenoble? Quid des pénalités?
Ce Don Quichotte anti pub tient-il compte de ce fait simple, un contrat doit être honoré si aucune décision de justice ne le remette en cause.
@ Scooter : ne vous inquiétez pas, de nombreux graffitis, issus de la culture du peuple, viendront bientôt ornementer les murs grenoblois, sans l’accord des abominables bourgeois propriétaires de ces murs qui préfèrent le gris triste
Nonobstant le fait qu’il faut avoir l’esprit complètement tordu pour énoncer un sophisme aussi « improbable »que celui du petit Nicolas …les paraboles Télé étaient interdites à Grenoble intra muros ( aux dernières nouvelles ..mais tout change si vite mon brave H16)
Un article qui manque de nuances, qui manque d’idées, et qui s’acharne sur des gens qui ont le malheur de réfléchir, sans penser à l’argent avant tout. La publicité n’est pas une bonne chose sous prétexte qu’elle rapporte de l’argent à une ville. L’obligation de voir tous les jours des affiches qui encouragent le sexisme, l’amour de soi, le matérialisme, les beaux vêtements et autres voitures qui nous feront gagner l’admiration d’autrui nous transforme en personnes superficielles et stupides.
L’auteur a l’air d’en connaitre un rayon dans ces domaines en se permettant de dénigrer des raisonnements construits et en les parodiant bêtement.
Les socialistes aiment la « pauvreté », la « décroissance » est ici présentée comme ridicule.
Il serait intéressant de comprendre les concepts avant de les utiliser à n’importe quelle sauce.
Je suis abasourdi de lire autant d’anneries prétentieuses en si peu de paragraphes.
« Les socialistes aiment la « pauvreté », la « décroissance » est ici présentée comme ridicule. »
Tout dépend.
La décroissance de vos niaiserie serait en effet souhaitable.
Ne rêvons pas.
Je préfère la superficialité et la stupidité a des montagnes de morts pour des idées.
Ce qui sidère les socialos c’est que le libéralisme ne propose pas de dogme… Ils voudraient absolument opposer le dogme au dogme, la « contrainte positive » a la « contrainte négative »… Mais la ou le socialo voudrait absolument nous contraindre a nous appauvrir – et a la base je les connais, il ne faut pas venir me dire que c’est par noblesse intellectuelle qu’ils le souhaitent, hein, ca se sont les histoires qu’ils se racontent a eux même – le libéralisme ne contraint personne a s’enrichir, a consommer, a avoir des belles bagnoles et des fringues, ni même d’ailleurs a s’y intéresser.
Bref cette bande de jaloux paranoiaques feraient bien de s’interroger vraiment sur la nature de ce qui les menace; ils iraient consulter en psychiatrie et ce irait sans doute mieux pour tout le monde.
Bonjour,
Je n’ai jamais parlé de libéralisme, la publicité est un autre mot. Et elle encourage bien tout ce que vous décrivez, c’est son but premier.
Je ne sais pas ce que vous appelez « les socialos », ni pourquoi ce sont des jaloux paranoiaques.
On peut ne pas apprécier des comportements sans pour autant les envier.
D’ailleurs la richesse d’esprit me parait bien plus enviable que la richesse matérielle.
Bonne fin de week end.