Plaidoyer pour une information de qualité

Les journaux télévisés se contentent souvent d’énoncer l’information mais la traitent rarement en profondeur. Cette superficialité limite la compréhension des enjeux par le plus grand nombre.

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Protection Environnement arbre (Crédits EJAugsburg, licence Creative Commons)

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Plaidoyer pour une information de qualité

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 2 janvier 2015
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Par Alice Lapijover.

Un article de Trop Libre.

Environnement (Crédits EJAugsburg, licence Creative Commons)Alors que Marie Drucker se demandait au journal de 20h sur France 2 à qui profitait la chute du prix des hydrocarbures, rares sont les médias qui s’intéressent à l’impact plus global de cette baisse. La temporalité des journaux télévisés, en particulier, n’est qu’accidentellement celle de l’environnement. Le diesel sous la barre des 1€ provoque plus de remous que la montée des océans de 3,2 mm en moyenne par an entre 1990 et 2011 soit 60% de plus que les 2 mm anticipés par le GIEC dans son scénario moyen. Si on peut se réjouir que les ménages les plus modestes/urbains à l’élasticité-prix plus forte (INSEE, 2011) payent désormais moins cher leur carburant, on doit aussi se demander comment cette consommation supplémentaire impacte le niveau des émissions de CO2.

La presse nous « informe » quotidiennement, voire minute par minute mais s’interroge exceptionnellement sur le contexte et établit rarement des liens avec d’autres sujets. Les émissions et journaux problématisés ne doivent pas demeurer le monopole d’une télévision destinée à quelques-uns.

Les français passent en moyenne 4 heures par jour devant le petit écran. Ces quelques heures quotidiennes représentent un pouvoir immense. Du « temps de cerveau disponible » pour l’ancien patron de TF1 mais également une occasion de questionner, d’éduquer et de comprendre. Rendre abordables et intéressants des sujets complexes comme ceux liés à l’environnement ou aux questions sociales, voilà l’un des défis que devraient relever les médias.

Car l’économie n’est pas le seul sujet à devoir être expliqué de manière globale. L’interconnexion des enjeux environnementaux, sociaux, culturels et économiques nécessite également de la pédagogie et un œil critique.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’outils pour tisser une toile de l’information. L’accès à une actualité instantanée ainsi qu’à un traitement circonstancié de l’information sont deux éléments indissociables pour offrir aux citoyens la chance d’exercer leur sens critique.

Gageons qu’un jour le journal de 20h s’intéressant aux huîtres de Noël, évoquera la question de l’acidification des océans. Avec un peu de chance, il restera alors encore des organismes calcaires sur le littoral. N’oublions pas que le pouvoir d’informer les citoyens implique de grandes responsabilités.

Crédit photo : ejaugsburg


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  • Bravo pour avoir au moins fait l’effort de faire un copier/coller de wikipedia quant au niveau de la mer. Vous auriez cependant pu vous demander si il y a un lien entre le CO2 et cette élévation.
    Une autre bonne lecture pour se poser quelques questions sur le sujet, le site (en anglais) what’s up with that.

    http://wattsupwiththat.com/2014/10/14/claim-no-change-in-sea-level-until-modern-times-but-that-change-is-dwarfed-by-sea-levels-of-the-past/

  • Les journaux télévisés et surtout les chaînes d’information sont des machines à bourrage de crânes, notamment par la mise en avant de certains évènements à travers leur répétition permanente.

    Hier par exemple, les chaînes d’infos télévisuelles et les fils d’infos sur internet ont évoqué en boucle un réveillon entre jeunes de l’UMP et du FN ainsi que le refus d’un maire d’inhumer un bébé rom…

    Je n’ose imaginer de quelle façon ces médias instruiraient les ignorants que nous sommes sur  » l’interconnexion des enjeux environnementaux, sociaux, culturels et économiques. »
    Assez de spécialistes ont expliqué, y compris ici, qu’une chaîne d’infos était libre de licencier un de ses chroniqueurs pour ses propos réels ou fantasmés, cela laisse une idée de leur éventuelle objectivité sur ce que serait une information de qualité.

    L’essentiel selon moi n’est pas d’expliquer aux gens ce qui serait une vérité ignorée mais de leur laisser voir qu’il n’existe pas de certitudes mais des interprétations diverses.

    Encore faudrait-il que la parole soit donnée sur le service public notamment, à des représentants de ces diverses interprétations et c’est loin d’être le cas, l’exemple des climatosceptiques est probant…
    ( donner la parole consistant à donner du temps et de l’espace pour développer des idées à travers des reportages, des témoignages et pas seulement réunir des personnes autour d’une table avec un mouton noir qui servira d’alibi comme le fait si bien ARTE et son « 28 minutes » )

    • Le travail d’un journaliste n’est pas de « donner la parole », il est de synthétiser, expliquer, mettre en lumière. L’ingénieur du son suffit pour donner la parole… Un(e) journaliste qui ne sait que répéter qu’il y avait 300000 manifestants selon les organisateurs et 17500 selon la police ne sert à rien. Et sélectionner des intervenants en fonction de leur aptitude à débattre sans bafouiller, avec le débit accéléré typique de la militante EELV, est une bêtise. Si vous savez parler aux médias, vous n’allez pas vous enterrer dans une carrière scientifique rigoureuse, vous allez raconter vos galéjades devant caméras et micros. C’est la correction de ce biais qui devrait être la mission des journalistes.

      • Ai-je dit que les journalistes devaient donner la parole ?
        Ce sont les médias qui devraient donner la parole et ne pas la laisser aux seuls journalistes.
        Les journalistes en effet devraient savoir synthétiser et mettre en lumière mais en ôtant leurs oeillères idéologiques, quant à devoir expliquer, à quel titre devraient-ils le faire et expliquer quoi ?

  • Pour ma part je râle après les journalistes, en particulier ceux qui présentent la météo, complètement intoxiqués par les théories carbo-centristes que vous semblez soutenir.
    Non les océans ne montent pas plus vite que prévu, oui le CO2 a beaucoup augmenté en 19 ans sans que la Température du globe n’augmente, non les modèles du GIEC ne sont pas pertinents (regardez leurs prédictions et les réalités).
    Alors oui plaignons nous ensemble du manque de professionnalisme des journalistes.
    Comme beaucoup d’autres, accrochez vous au train « du climat 2015 » destination Paris en espérant vous refaire une santé.
    Mais surtout, n’écoutez pas ces négationnistes climatosceptiques.
    Et surtout n’essayez pas de vous faire votre propre opinion.
    Bref ne faites pas mieux que les journalistes que vous critiquez !!

  • Je suis d’accord, mais bon, quand on voit des articles de Philippe Bouchat ou du psy qui raconte sa vie sur Contrepoints, « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », non

  • D’accord avec le titre… mais c’est tout.

  • Education et pédagogie , voila bien ce qui manque à nos concitoyens !!!!!Mais en veulent-ils ????La multiplicité des émissions dites de téléréalité montre à quel point le téléspectateur avale du prémaché voire du prédigéré !!! Plus grave l’abondance des émissions du style « super nany » montre qu’un grand nombre de ces auditeurs n’est pas structuré en adulte responsable : il faut des « coach » pour s’occuper des enfants tout comme il faut des  » coach » pour équilibrer le budget , bien sur un autre  » coach » est nécessaire pour organiser l’espace du logement …..etc Donc les gens que vous voulez éduquer s’en manque comme de leur premier bavoir ; ils veulent être encadrés par un bon pasteur , un guide ,un chef providentiel qui décidera pour eux quand les tondre et que faire de la laine !!! il y a longtemps qu’ils ont démissionné de leurs responsabilités et remis en d’autres mains le soin de penser pour eux !!!!votre souhait est honorable mais bien utopique !!!!

  • L’information n’est pas souvent de qualité quand on parle de sciences, surtout quand c’est un peu complexe, en plus elle est partisane puisque l’écologie n’est plus une science mais un parti politique sectaire. Par contre quand il s’agit de nous empêcher de penser, le nécessaire est fait: on nous donne l’info biaisée et interprétée pour que l’on ait un électro-encéphalogramme plat au lieu de bondir de notre chaise…
    Et des infos très importantes passent sous le tapis…. Heureusement qu’internet existe.

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