Par Michel Rona
Un héros, M. Cazeneuve, c’est, disait Romain Rolland, celui qui fait ce qu’il peut. Alors, certes vous avez échoué à empêcher les attentats, mais qui peut prétendre surveiller tous ceux qui sont susceptibles de tourner terroristes alors qu’il vous faut un flagrant délit pour les arrêter ? En revanche, une fois déclarés, vous avez rempli en bon petit soldat votre mission ultérieure consistant à soutenir vos services pendant qu’ils les neutralisaient. À première vue, vous avez fait ce que vous pouviez, mais désolé, vous n’êtes pas encore un héros : ça n’est pas le mieux que vous puissiez faire. Sincèrement, n’importe qui aurait fait exactement pareil à votre place, avec sans doute le même bilan de victimes, dont les amis des terroristes tirent sans doute déjà gloriole.
Dans l’un des ouvrages qu’il a écrits après son long embarquement sur le remorqueur de sauvetage Abeille Flandre, l’écrivain Hervé Hamon raconte l’anecdote du commandant qui félicite chaleureusement et sincèrement un jeune matelot qui s’est dégonflé, au moment de retourner sur le zodiac dans une mer démontée, pour aller chercher les rescapés n’ayant pu profiter du premier voyage. En substance, il lui dit qu’en s’ouvrant de sa faiblesse à son commandant, il a probablement évité la catastrophe qui se serait ensuivie s’il avait flanché sans avoir prévenu quelques minutes plus tard en pleine opération. Monsieur Cazeneuve, il serait tout à votre honneur de reconnaître votre faiblesse avant que l’évolution du terrorisme ne le rende encore plus meurtrier. Cela, vous pouvez le faire et là vous serez un héros !
Le commandant, c’était Charles « Carlos » Claden, un homme qui, lorsqu’il a pris sa retraite il y a quelques mois, avait effectué 365 sauvetages aux manettes de l’Abeille Flandre, puis de son successeur qu’il avait contribué à concevoir, l’Abeille Bourbon, l’un des plus puissants remorqueurs au monde. Des navires appartenant à un groupe privé, et simplement affrétés par l’État français, ce qui entre parenthèses valide l’efficacité du procédé libéral. Charles « Carlos » Claden n’était pas « Senior Salvage Master » par hasard. Un de ses trucs favoris était d’enclencher une minuterie au début de chaque opération délicate avec le temps estimé pour sa réalisation. « Quand ça sonne, je sais que ça ne marche pas, qu’il faut arrêter et essayer autre chose, sinon je vais perdre mes gars. » Les dix-sept morts des jours passés sont bien le son de la minuterie de la passerelle de l’Abeille : il faut stopper, réfléchir, et essayer autre chose.
Que peut être cette autre chose ? Il faut que les personnes menacées apprennent à se comporter comme telles. L’analyse des événements fait apparaître une impréparation tragique au niveau des individus menacés, invités à s’en remettre à l’État et aux procédures. On ne peut bien sûr savoir si cela les aurait sauvés, mais pour se défendre contre la menace, les journalistes de Charlie-Hebdo auraient dû mettre l’imagination au pouvoir dans les mesures de sécurité de leur immeuble. Déléguer à une administration, aux tactiques prévisibles et surtout orientées dissuasion, n’aura fait du garde du corps qu’une victime de plus. Tandis qu’à chaque fois qu’un garde privé voit la porte s’ouvrir, il se demande si la personne qui a tapé le code ne l’a pas fait sous la menace, le policier s’inquiète seulement de savoir s’il a bien respecté tous les points de la procédure. Tandis que celui qui dispose d’un policier pour sa protection s’en remet à lui, celui qui engage un garde privé attend que ce dernier le forme et l’aide à réagir dans les situations dangereuses.
Il faut aussi que chacun sache comment se comporter s’il est pris par hasard dans une attaque. Recommande-t-on d’essayer de s’emparer de l’arme du terroriste, comme semblerait l’avoir fait l’une des victimes ? Comment peut-on alerter la police, lui transmettre des informations sans se mettre en danger ? Est-il utile de s’inquiéter et de frôler l’hystérie quand ses enfants sont simplement évacués pour ne pas gêner l’action policière ?
Je vous trouve bien clement envers Mr Cazeneuve…
Un seul policier pour la premiere cible de France?
Un arret des surveillance apres 2 ans alors que tous les specialistes nous explique que la strategie des jihadistes surle retour cc’est de se faire oublier avant de recommancer?
Une surveillance qui n’a pas su etablir le lien entre les Kouachi et Coulamali alors que leur epouses se sont appelées plus de 500 fois en moins d’un an?
Et que dire de son predecesseur? Pres a harceler un humoriste mais laissant un groipe de rap appeler a l' »autodafé » (sic) d’un journal satirique?…
Si Mr Cazeneuve doit demissionner, c’est d’abord parce qu’il a lamentablement failli a sa mission et que la democratie ne peu survivre a l’incompetence…
Il n’est probablement pas la seulle tête qui devrait sauter mais il devrait etre la premiere.
Je suis tout a fait d’accord avec vous.
Ce pauvre gendarme a ete envoye au casse pipes.
Son armement inadequate ajoute a la routine d’avoir a proteger la meme personne sur une longue periode de temps assure qu’il n’avait aucune chance de s’en sortir en cas d’attaque.
Comme dans la plupart des administrations en France, il s’agissait surtout que le travail ait l’air d’etre fait.
Et dans le domaine de la securite, cela tue des innocents.
La première cible ne l’était pas dans l’esprit de ceux qui y travaillaient, et qui croyaient qu’on les attaquerait plutôt en justice. La deuxième cible était sur le dos d’une policière comme il y en a des centaines. La troisième une superette. Sans parler de les laisser sans protection, il faut abandonner la stratégie où ce sont les terroristes qui mènent le bal, et les policiers qui leur courent après. La stratégie est de se faire oublier 2 ans, parce que les terroristes savent que c’est 2 ans. Si vous passez à une surveillance illimitée, ils vont faire le compte des surveillants, diviser par les 25 qu’il faut par personne, et s’arranger pour que leur nombre dépasse les moyens disponibles. Si outre les communications directes entre suspects, vous surveillez celles entre belles-soeurs, ils vont rajouter des intermédiaires. Il faut changer de tactique, celle-là est trop connue et facile à contrer. Il faut une tactique imprévisible et changeante, du genre de celle de l’administration fiscale envers les entrepreneurs, si je peux oser la comparaison.
Si vous limogez M. Cazeneuve, il sera immédiatement remplacé par quelqu’un qui ne fera pas la « faute » de ne pas surveiller, écouter, restreindre, tous ceux dont on ne veut pas découvrir un beau jour qu’ils étaient dangereux, ou même des cibles qui s’ignoraient. Ce sera pour n’avoir pas été assez big brother, pour ne pas avoir amplifié ce qui échouait. « Maintenant je suis mort : j’aurais dû prendre plus d’aspirine ! » dirait h16. Evidemment, les terroristes trouveront la parade dans la minute, et les honnêtes gens seront rassurés, emmerdés par les mesures, et toujours autant en danger, sinon plus.
C’est pourquoi je pense que c’est à M. Cazeneuve lui-même de comprendre les limites de la stratégie qu’il a utilisée, et qu’utiliserait son éventuel remplaçant en la renforçant, et de proposer autre chose laissant assez de place à l’initiative individuelle pour être imprévisible et pour que les terroristes ne puissent avoir avoir les moyens de le contrer.
La bonne mesure :
Il y a paraît-il 1500 personnes immigrés susceptibles de faire le Jihad en France. C’est quand même pas la mer à boire de les virer avec pertes et fracas. On le fait et on attend de pied ferme celui qui veut attaquer en justice.
Monsieur Rona, vos paroles sont pleines de bons sens mais je crains que vous ne raisonniez pas aussi égoïstement que ceux qui nous gouverne.
Bien a vous.
La soupe est trop bonne.
La gratification psychologique et matérielle à être le « premier flic de France » est immense.
Et quel pied il va prendre, à mettre le French Patriot Act à exécution !
Le policier dans la salle de conférence de Charlie Hebdo n’était pas en mesure de se défendre efficacement contre des intrus armés. Un simple bouclier très efficace des services d’assaut lui aurait permis de tirer sans être descendu. Il lui fallait donc un retranchement bien protégé pour pouvoir tirer dans la salle sans être atteint.
on se fout de notre gueule avec la carte d’identité du tueur retrouvée dans la bagnole et personne n’essaye
d’harceler de question ces bouffons de cazeneuve et valls pour qu’ils expliquent ce que cela veut dire
comment peut on se foutre de la gueule du peuple de cette façon sans qu’il y ait un tollé général dans la presse