Quelles limites à la liberté d’expression ?

Être « contre la censure sauf pour les opinions abjectes », c’est être pour la censure.

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Liberté d'expression (Crédits CradleApex, licence Creative Commons)

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Quelles limites à la liberté d’expression ?

Publié le 19 janvier 2015
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Par Patrick Smets

Liberté d'expression (Crédits CradleApex, licence Creative Commons)

Une fois dépassées les poses faciles qu’on a pu admirer ces derniers jours, le vrai défenseur de la liberté d’expression se retrouve dans un rôle désagréable. Car, par son combat, il se met nécessairement au service d’un déviant, voire d’un franc saligaud. Ce sont les cas limites qui réclament son engagement et jamais l’opinion générale. Pourtant, seuls ces cas limites permettent de juger de l’attachement à ses principes. En matière de liberté d’expression, comme de peine de mort, il n’existe pas de juste milieu.

Il est impossible d’être « un petit peu » pour la peine de mort. On est pour ou on est contre. Ceux qui affirment être « contre la peine de mort sauf pour les crimes les plus graves » veulent simplement dire qu’ils sont pour. Personne n’envisage la peine de mort pour autre chose que pour les crimes les plus graves. À notre connaissance, il n’a jamais été question de guillotiner les voleurs de pommes. C’est bien entendu sur les cas d’assassinats crapuleux que les principes viennent à s’opposer.

Il en est de même avec la censure. Être « contre la censure sauf pour les opinions abjectes », c’est être pour la censure ! Personne n’envisage de vous empêcher de tenir des propos mesurés et bienveillants. Seule est remise en question l’expression d’opinions abjectes et le débat opposera d’un côté, les défenseurs de la liberté d’opinion qui exigent pour autrui les droits qu’ils veulent se voir reconnaître pour eux-mêmes ; de l’autre, les censeurs qui s’érigent en juge de l’opinion juste et légitime.

La modération n’a pas de place dans la défense du droit à la libre expression. Il faut combattre en sa faveur toujours et partout. Mais de faux naïfs nous demandent régulièrement si la liberté d’expression ne connaît vraiment aucune limite. Ne soyons pas dupes, la plupart d’entre eux le font exclusivement dans le but de justifier une censure gouvernementale préalable sur les idées qui leur déplaisent. Un honnête défenseur des libertés chercherait plutôt les moyens d’en garantir mieux l’exercice. Néanmoins, nous ne pouvons passer cette question sous silence.

En réalité, la question des limites à la liberté d’expression provient d’une incompréhension assez classique de la notion de liberté elle-même. La liberté ne consiste pas seulement à pouvoir faire tout ce qu’on veut avec ce qu’on a, elle nécessite aussi d’assumer la responsabilité de ses actions. Et, comme pour toute liberté, la liberté d’expression est intrinsèquement limitée par la responsabilité de celui qui parle. Parler est un acte, et cet acte porte ou non à conséquences judiciaires.

Ainsi, le parrain mafieux qui commande à quelque sicaire de le débarrasser d’un rival ne peut invoquer la liberté d’expression pour couvrir ses actes. Sa parole prend place au sein d’un projet criminel et c’est ce projet qui justifie son emprisonnement. De même, la propagande haineuse de Radio Mille Collines n’est pas couverte par la liberté d’expression car elle participe d’un projet criminel, le génocide rwandais. Ce qui importe dans ce cas, ce ne sont pas les opinions racistes envers les Tutsis, mais l’appel au meurtre de ceux-ci. De même, la désormais fameuse revue Inspire publiée par Al Qaida Péninsule Arabique ne peut être protégée par la liberté d’expression parce qu’elle est directement complice du massacre de Charlie Hebdo.

René Le Honzec oscar wilde liberté d'expressionL’expression libre trouve ainsi sa propre limite dans l’éventuel dessein criminel qui la justifierait. Mais ce n’est pas l’opinion qui est sanctionnée, c’est bien le locuteur. Et, dans un État de droit, celui-ci doit bénéficier des garanties d’un procès équitable. D’une part, en bonne logique, il ne devrait pas exister de crime sans victime. La correction politique, la décence, l’ordre moral, autant de concepts qui n’ont rien à faire dans les tribunaux. Il convient de mettre en évidence une victime réelle, même potentielle, et pas simplement une quelconque valeur érigée par on ne sait qui en norme supérieure de la société. D’autre part, il importe que le processus soit impartial et que chacun puisse faire entendre ses arguments devant une juridiction neutre. Comme toujours, c’est à l’accusation d’apporter les preuves du projet criminel en cours et d’établir à tout le moins un commencement d’exécution. De son coté, l’accusé bénéficiera de la présomption d’innocence comme il convient dans un État de droit. Il faudra donc prouver au-delà de tout doute raisonnable l’intention dans le chef de l’accusé de voir s’accomplir le crime et le lien entre son discours et le passage à l’acte du criminel. Ces éléments ne sont pas nécessairement faciles à établir, mais c’est là le lot quotidien des tribunaux et nous devons avoir confiance dans le professionnalisme des juges.

Soyons assurés que ces limites ne sont pas minces et la justice dispose de nombreux outils pour agir vite et prévenir les crimes, depuis le référé jusqu’aux ordonnances d’interdiction de certains actes particuliers. Mais il convient qu’à chaque fois nous soyons face à des décisions individuelles, justifiées, et proportionnelles prises a posteriori. Remarquons également que cette position n’enlève rien à la responsabilité de la personne qui passe à l’acte. Elle reste bien l’auteur principal du crime et l’instigateur éventuel n’est coupable que de complicité et, donc, soumis à une peine moins lourde.

Une fois explicitée cette procédure normale de limitation de la liberté d’expression, le projet des censeurs devient extrêmement clair. Il s’agit ni plus ni moins de priver les citoyens de leur droit à un procès équitable ! Les lois de censure enfreignent point par point les conditions d’une décision juste. Voilà qu’apparaissent des crimes sans victimes. Voilà que les débats devant un tribunal sont remplacés par des décisions unilatérales du gouvernement prises a priori. Voilà que les restrictions s’appliquent de manière collective et indifférenciée. Et, in fine, la garantie d’une présomption d’innocence s’effondre devant la logique du bannissement et de l’ostracisme.


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  • Ce n’est certes pas Taubira qui est claire sur le sujet. Taubira ne fait pas ce qu’elle dit :
    http://www.delitdimages.org/scoop-selon-taubira-en-france-le-droit-de-tout-dessiner-sauf-un-petit-singe-qui-pleure/
    Même Jésus-Christ a comparé les hommes aux animaux : »Races de vipères », « dites à ce renard », « perles aux pourceaux », « le chien retourne à ce qu’il a vomi ».

  • Tant qu’on ne me permettra pas de dire « au feu ! » ou « y’a une bombe ! » dans un théâtre bondé, alors je considérerais que la liberté d’expression n’existe pas.

    • On vous le permet mais seulement quand c’est la vérité. Et que Taubira y ressemble, ça aussi c’est la vérité.

    • Quand vous entrez dans une propriété privée vous vous engagez à respecter le réglement intérieur de ce lieu.

      Ce réglement peut tout-à-fait limiter votre liberté d’expression.

      CQFD.

    • Même aux USA, où le premier amendement protège la population des atteintes à la liberté d’expression commises en France, dire « au feu » ou « y’a une bombe » dans un théâtre ou un cinéma n’est pas spécifiquement interdit mais s’il y a un mouvement de foule et que quelqu’un meurt écrasé par celle-ci, vous serez à juste titre tenu comme responsable de cette mort.

      • Dans ce cas je ne suis pas responsable directement de sa mort, tout comme un vendeur de couteau n’est pas directement responsable de l’usage de son produit par son client, et bien là c’est pareil, je ne suis pas responsable de l’usage que quelqu’un fait de mon information dans un contexte spécifique, l’information est une prestation séparée, à la discrétion du consommateur.

        • L’information, oui, mais la fausse information , non, vous aurez une responsabilité reconnue sur les conséquences. Cela me semble du bon sens. Il faut différencier ce qui tient de l’expression et ce qui tient de l’action d’exprimer une chose dans un but, en ayant conscience et connaissance du résultat.
          Si vous utilisez un moyens, quelqu’il soit pour créer une situation de panique dans un lieu ou cette panique va avoir des conséquances désastreuses, ce n’eest pas le moyen utilisé qui compte, et qui sera puni, mais le fait d’avoir criminellement cherché à créer cette panique

        • Vous confondez liberté d’expression et droit de dire n’importe quoi – la liberté vous permet de dire ce que vous voulez, mais engage votre responsabilité sur n’importe quel effet qui peut découler de ce que vous dites.

          Aux USA, vous avez tout a fait le droit de crier au feu dans un cinéma, mais serez tenu responsable de tous les dégâts que cela pourra engendrer, s’il est possible de prouver que votre appel au feu a bien déclenché le mouvement de foule, le simple témoignage d’une personne disant avoir suivi votre appel étant suffisant.

          En France, il y a autant de loi que de choses que vous n’avez pas le droit de faire.

          • « Vous confondez liberté d’expression et droit de dire n’importe quoi – la liberté vous permet de dire ce que vous voulez, mais engage votre responsabilité sur n’importe quel effet qui peut découler de ce que vous dites. »

            -> Bref, bien fait pour Charlie Hebdo ?

            On peut prouver ce qu’on veut, si je dis « tiens y’a une araignée » et que par malchance (certes très improbable) plusieurs personnes arachnophobes marchent sur d’autres personnes, ce n’est pas ma responsabilité – quand bien même je savais qu’elles l’étaient – elles n’avaient qu’à prendre des mesures pour ne plus être arachnophobe, ou bien aller dans un endroit spécifique pour elles.

            Après, bien sûr, si un règlement d’un établissement limite ma liberté d’expression dans des termes précis, c’est de ma responsabilité.

            Mais je répète l’information et une prestation séparée dans tous les cas (même les plus théoriques), sinon il faudrait que les vendeurs (ou ceux qui expriment une information) mettant en place principe de précaution de l’usage qu’ils font de leurs produits.
            Ce qui n’est pas très libéral, pour moi c’est celui qui utilise un produit ou une information qui est responsable de l’action qu’il en fera, ce n’est pas de ma faute si certains sont cons, ne comprennent pas l’ironie et le sarcasme.

            • Je n’ai pas fait de jugement moral sur ce qui est arrivé à Charlie. Vous détournez mes paroles.
              Puis de nouveau, vous faites un jugement de valeur sur les ‘cons’

              Votre position n’est pas du tout libérale, mais libertaire : vous considérez votre liberté comme étant un droit positif inaliénable, alors que les libéraux considèrent la liberté comme un droit naturel de l’homme.

              Et comme tout partisan du droit positif, vous tombez obligatoirement dans le jugement moral, comme les curés moralistes d’antan, mais dans l’autre sens : votre morale personnelle étant la seule à avoir de la valeur, alors que les conservateurs considèrent que la morale est un dogme universel.

              Droit positif : quelqu’un (l’Etat, Dieu, le hasard, la science, peu importe) décide ce que j’ai le droit de faire et ce qui est interdit, ce droit s’applique à tous.

              Droit naturel : je décide ce que les autres ont le droit de faire me concernant.

          • « Vous confondez liberté d’expression et droit de dire n’importe quoi – la liberté vous permet de dire ce que vous voulez, mais engage votre responsabilité sur n’importe quel effet qui peut découler de ce que vous dites. »

            -> Si des gens crament des trucs en France et qu’il y a des morts au Niger à propos des mouvements de foules provoqués par les caricatures de Charlie Hebdo c’est de la responsabilité de ce dernier ?

          • Considérez maintenant qu’au lieu que je dise « au feu » je fasse des caricatures du prophète Mahomet, et que le théâtre bondé soit le Niger, nous y voilà.

            • Vous avez tout à fait la liberté de dire ‘allez-y, je vous donne le droit de me taper dessus’, bien que nous pouvons convenir que c’est un peu stupide.

              Au fait selon la loi Française, vous n’avez pas le droit de crier ‘je suis blanc, tuez les blancs’ au milieu d’un théâtre au Niger : incitation à la haine raciale.

  • Merci pour cet article.
    Cela formalise bien ce qu’est la censure et la liberté d’expression. Et on voit en ce moment comment cette dernière est piétinée par l’Etat français et ses agents. Dire que si on demande aux français eux mêmes, ils sont d’accord pour censurer en majorité, c’est dramatique.

  • Sur l’échelle de la liberté d’expression, où commence le harcèlement ? Jusqu’où peut-on imposer un discours par la seule puissance du rabâchage, de la propagande, de l’insistance éhontée ?

    C’est très bien d’exprimer calmement une opinion. Mais la répéter à outrance en hurlant à qui n’en veut pas devient rapidement pénible.
    Or le droit au silence existe aussi, qui se heurte au droit d’expression. Un peu comme le baigneur tranquille qui ne veut pas subir les jeux radiophoniques débiles du voisin de plage. Demander, et même exiger, qu’il baisse le son de sa radio, voire mettre un casque, n’est pas une atteinte à la liberté de l’auditeur mais le respect du calme. L’excès de bruit, y-compris médiatique, est une agression désagréable.

    Il n’est pas question de réduire le droit à dire des conneries, mais de protéger quiconque de le subir contre son gré.

    A noter que ça vaut aussi pour la publicité ou la propagande d’état.

    • J’apprécie cette nuance que je partage. On ne peut pas dire tout à tord et à travers sans en subir un jour les conséquences. La liberté des uns s’arrete où commence celle des autres. Pas besoin de lois pour faire comprendre ça mais le respect de chacun, la modération autrement dit la responsabilisation de chacun prime sur tout.

      C’est très compliqué cette notion de liberté d’expression : peut-on réellement tout dire ? Appeler au crime ? faire l’apologie du nazisme ?
      Si on autorise des caricatures d’un prophète (qui peut paraitre insultante), on peut faire son apologie (le contraire quoi). Donc si on autorise une caricature d’Hitler, on peut en faire son apologie.
      Une parole nauséabonde pour l’un aura du sens pour l’autre.

      Alors : peut-on et doit-on tout dire ?
      Pour moi, c’est une histoire de conscience et de nuance. On peut dénoncer sans blesser autrui. Pas besoin de loi, juste du savoir-vivre.
      On pouvait dénoncer l’islamisme sans faire une caricature qui blesse tous les musulmans et qui rate sa cible : celle de féderer tout le monde contre le terrorisme.

    • Et si je vous dis « je t’aime » avec une sono de 500 000 Watt? j’ai le droit? Cet article ne parle pas de décibels mais d’expression de pensée via les médias. Si tel ou tel journal exprime des opinions ne vous plaisant pas ne le lisez pas! si tel ou tel site internet fait de même ne le consultez pas, si les journaux télévisé vous assomment d’informations fausses et baisés (comme en France) et bien zappez!
      L’état Français considère le peuple comme un ramassis de débile mentaux incapable de former sa propre opinion (sauf pour les élections, étrange…) donc il faut lui prémâcher les bonne opinions. C’est symptomatique de la suffisance des politiques.
      Le seul rôle des l’état (si on veut vraiment en avoir un) c’est de défendre les individus contre la violence qui peut leur être faite et rien d’autre.

      • Effectivement, c’est le droit de tout à chacun de dire ce qu’il veut et le rôle de l’Etat est de garantir cette liberté et de protéger son auteur.
        Les français sont devenus des débiles mentaux incapables de se faire une opinion. TF1 leur dit pour qu’il faut voter et il vote. C’est tout.

        Maintenant dire ce qu’il nous passe par la tête OUI mais on ne peut pas dire tout et n’importe quoi sans imaginer que ça puisse blesser quelqu’un, c’est utopique de penser le contraire. C’est la « responsabilité individuelle » défendue par les libéraux. Le sens de la mesure, le respect quoi.

        Exemple : j’ai le droit de faire chier mon chien sur le trottoir, aucune loi ne me l’interdit mais ma responsabilité individuelle, mon sens du respect et de la mesure, me font mettre mon chien dans le caniveau pour le faire chier. Si je ne le faisais pas, on me prendrait pour un emmerdeur ainsi que les autres proprio du chien.

        Charlie Hebdo étaient des sales gosses, libres mais des sales gosses quand même.

        Si vous étiez rescapés d’un camps d’extermination nazi, accepteriez vous sans broncher faire l’apologie d’Hitler et voir des gens m’acclamer ? je suis certains que vous applaudiriez les flics venus m’enfermer.

        La véritable liberté d’expression n’existe pas, le premier frein, ce sont les gens eux même, par responsabilité, qui le mette en place.

        • Non, si vous faites l’apologie de H vous êtes ridicule, très peu de gens vont vous acclamer ,
          mais vous êtes libre de le faire, et même si je ne suis pas d’accord, il FAUT que vous ayez
          la possibilité de le faire.
          Sinon, le mafia en place va vite trouver comment vous museler, très vite même.
          En invoquant, comme vous le faites, que vous devez être responsable, pour la raison X,Y,Z, etc, etc

          • Oui je serais ridicule mais je pourrais faire grandir un sentiment de haine, qui lui même peut engendrer la violence, qui pourrait porter atteinte à de nombreux innocents et empiéterait sur leur liberté.

            Ma liberté pourrait nuire à la liberté d’un autre

            Dans le monde réel, on ne peut pas dire ce qui nous passe par la tête même si on a le droit de le faire (ou on devrait)

            • Manifestement, vous croyez en la supériorité des hommes de l’État .

            • J’entends tout les jours parler du communisme comme si c’était autre chose qu’une monstruosité barbaresque.

              J’accepte pourtant que ces discours soient tenus. C’est cela la liberté.

              En revanche, si on veut de force m’imposer ce régime, soit je fuis, soit je sors mon fusils.

              Article excellent. Tout est dit.

        • Et si vous faites l’apologie d’un terroriste ? Je vous fermerai ma porte et mes oreilles, j’apprendrai à tous ceux sur lesquels je peux peser à vous reconnaître pour ce que vous serez, mais je ne demanderai pas à l’état de vous faire taire. Chacun doit apprendre à juger par lui-même de ce qu’il entend, autrement pourquoi faire plus confiance à l’état qu’au premier escroc criminel venu pour décider de ce qui doit être permis ?

          • Exactement.
            Ce n’est certainement pas à l’Etat de me faire taire. Il faut combattre les idées par les idées; l’utilisation de la violence donne raison au camps d’en face. C’est de la responsabilité individuelle.

      • Etant hétérosexuel strict (noter le masculin), si un homme vient me dire « je t’aime », je lui signifie clairement dès la première fois que c’est hors de question. S’il insiste à 500 000W, il s’expose à un poing dans la gueule level over 500 000.

        A moins de vivre reclus dans une grotte, on est forcément exposé à un flux d’informations non sollicitées. Très bien tant que ce flux est diversifié et reste raisonnable, la variété d’avis est un plus. Au delà d’une certaine dose, il implique une dépense d’énergie considérable juste pour s’en protéger, ce qui n’est plus acceptable. Ce n’est pas à l’agressé de se protéger, c’est à l’agresseur de se calmer.

        Le harcèlement EST une violence ! Demande à ta femme/fille/sœur de se balader en mini-jupe dans le métro, pour voir.

        La difficulté dans le cadre de l’article est de trouver la limite à partir de laquelle on devient trop relou.

        • Exactement. Notre conscience nous fixe une ligne propre à ne pas dépasser. La sociabilisation établit un rapport aux autres et nous permet de mesurer le risque de subir les foudres de notre interlocuteur en fonction de ce qu’on va lui dire.

    • Et le règlement écrit par les propriétaires, vous l’oubliez ?

  • simple, aucune limite. Sinon ce n’est pas une liberté, simplement.

    • Vous êtes un gros connard de trou du cul de merde !!! et prout 😉

        • Liberté d’expression mon cher 😉

          (c’est pour rire, je n’ai rien contre vous)

          • Oui, je comprends , même pas besoin de le dire;
            mais justement, je pense que la liberté
            d’expression doit être liée a la liberté de ne pas être obligé d’écouter.
            Sinon , effectivement ça devient intolérable effectivement

            • Seulement, vous m’avez écouté et vous avez été destabilisé (un peu). Avec le recule, vous avez détourné la tête. Mais êtes vous certains que tous en ont la capacité ?

              Sans le sens de la retenue et de la responsabilité, on en viendrait à un gros bordel…

              • A force de déléguer à l’état le sens de la retenue, du politiquement correct et de la responsabilité, m’est avis qu’on y est déjà.

                • Alors que cette responsabilité doit venir de l’éducation des parents.
                  La retenue c’est s’interdire, l’Etat c’est interdire 😉

                  • Non, Flo, c’est juste qu’en prononçant ces insultes, ceux comme moi qui ont lue, vous ont prise pour une personne très largement perfectible.(pour rire bien évidemment).
                    La retenue n’est en rien s’interdire, mais simplement faire un choix, comme dans tout échange libre, gagnant gagnant : j’ai plus intérêt à ne pas passer pour une pas maline en hurlant ces insanités en public.

          • Mais « gros connard de trou du cul de merde » n’est pas une opinion librement exprimable ! C’est une insulte, comme la définit l’article 29 de la loi sur la presse de 1881 : « Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure. »

            Personnellement j’y réponds par une bordée du même calibre ou une paire de baffes, selon mon humeur du moment. La Loi est moins clémente que moi surtout si l’injure est publique, comme sur le présent forum. Avez-vous un bon avocat ?

            (LOL)

      • Comme je disais, vous êtes ridicule, mais tout ce que ça me fait , est de sourire a vos conneries !

  • Je ne connais pas le droit belge, mais en droit français le complice encours la même peine que l’auteur principal. Il est en effet, généralement moins condamné mais ce n’est pas une obligation. Une exception: la complicité par incitation qui est généralement plus fortement condamnées (on condamne plus le parrain que le tueur).

  • Les appels à commettre des atteintes aux biens et aux personnes ne sont pas de la liberté d’expression. Ce sont des complicités de tentatives (ou d’exécution) de ces actes.

    Sinon, la seule personne légitime à limiter votre liberté d’expression : c’est le propriétaire des lieux où vous vous tenez.

    • Hélas je me pose réellement la question de cette limite que vous posez. L’appel au crime sont des notions trop vagues pour etre réprimé. Regardez ce qui se passe actuellement, c’est une preuve flagrante de ce probleme de limite.
      – une personne sous alcool a été conduit en justice pour avoir mis ses doigts en direction d’un policier en disant « kalashnikov »…. il a été conduit pour « apologie de terrorisme »
      – un jeune a twitter « Ils l’ont bien chercher Charlie Hebdo a se moquer tout le temps »… en quoi cela fait l’appologie du terorrisme, c’est juste une opinion et pourtant devant la justice pour apologie de terrorisme.
      – Dieudonné qui a dit « je me sens Charlie Coulibady » devant la justice pour apologie de terorrisme.
      – et il y a une centaine d’arrestation sur ce motif que Amnesty International condamne qui sont tellement limite.
      – Il y a quelques années un twittos avait écrit un truc du genre « elle mérite le viol Rocka dialo » c’est attroce, et pour moi c’est ce qu’il y a de plus abjecte, mais… serieusement, vous croyez que quelqu’un lisant cela, va se dire « a tiens j’ai rien a faire ce week-end, mon pote dit « il faut la violer » donc aller j’y vais »….???? Bien sur que non.

      Bref l’apologie de terrorisme tout comme l’appel au meurtre est trop vague pour en faire une loi. Après si un personnage public qui est écouté ou vue par 1 million de personne fait un appel au meurtre, la starification et la quantité de personne rend la parole, en effet dangereuse. Donc en gros plus la personne est écouté plus le risque est grand, dans un autre contexte, si un gourou d’une secte dit dans un petit comité ca sera la meme chose… donc au final, si vous laissez juger chaque affaire à un juge, alors tout sera plus facile.

  • Je crois qu’Hollande va commencer à se ch… dessus au vu de ce qui se passe actuellement dans le monde et qui commence à faire peur aux Français.
    La petite manif parisienne c’est de la m… à coté de la virulence anti-française dans le monde.
    Si Hollande est responsable d’une guerre contre nous , les Français vont pouvoir le hair.

    http://www.laliberte.ch/media/laliberte/image/8/normal/20150119133000647.jpg

  • « La liberté ne consiste pas seulement à pouvoir faire tout ce qu’on veut avec ce qu’on a, elle nécessite aussi d’assumer la responsabilité de ses actions. »

    Non : La liberté implique de ne rien faire à autrui sans son consentement, sans que l’autre ne vous en donne la liberté.

    Il n’y a pas que vous de libre : tous les hommes naissent libres.

    Ce pseudo droit d’ennuyer les autres parce que ca nous fait plaisir est tout sauf libéral, il est même profondément socialiste (en plus d’être profondément narcissique) : c’est de ce droit que se réclame l’Etat pour justifier tout ce qu’il fait.

    Le droit dont se réclamait Charlie pour faire ses caricatures n’était pas la liberté d’expression, mais l’anomie.

    • Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 :
      Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

      La loi n’interdit pas le blasphème.
      CQFD

      • Voici une règle universelle pour mettre une limite à la liberté d’expression :
        « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » (Mat 7 :12)
        Si par votre liberté d’expression, vous provoquez un préjudice moral à quelqu’un, vous devez donc accepter que les autres fassent de même à votre préjudice. C’est ce que par exemple l’Etat ne fait pas en permettant un préjudice morale aux chrétiens par les dessins de Charlie Hebdo mais en censurant et attaquant les préjudices faits à la Touraine par d’autres dessins irrévérencieux.

      • l’article 11 ne parle pas de la liberté d’expression, mais du droit positif à communiquer, ce qui n’a rien à voir.

        Aux USA où la liberté d’expression est un droit naturel protégé par le 1° amendement.
        « Le Congrès ne fera aucune loi … pour limiter la liberté d’expression … »

        Aux USA, la Loi ne peut pas restreindre la liberté d’expression, en France, la loi peut restreindre le droit de libre communication.

        « Le droit de libre communication ne consiste pas seulement à pouvoir faire tout ce qu’on veut avec ce qu’on a, il nécessite aussi d’assumer la responsabilité de ses actions. » : ca d’accord.

        L’utilisation de ‘liberté d’expression’ pour qualifier l’article 11 est un abus de langage : la liberté d’expression n’existe pas en France.

        • « l’article 11 ne parle pas de la liberté d’expression, mais du droit positif à communiquer, ce qui n’a rien à voir. »
          MDR

          Article 11 : « tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, » qu’est-ce donc que parler, écrire et imprimer si ce n’est s’exprimer ?
          L’article 11 pose donc la liberté d’expression comme principe dont la loi ne peut réprimer que l’abus. Ce principe a valeur constitutionnelle exactement comme le 1e amendement de la constitution des USA.

          Dans les amendements de leur constitution les américains posent des principes sans restriction, mais dans les faits la loi en limite l’exercice exactement comme en France. Il suffit de regarder les législations sur la détention et le port d’armes (objet du deuxième amendement).

          J’ajoute qu’une constitution est du droit positif…

          • Ok, si vous ne faites aucune distinction entre une constitution et la loi, encore un amalgame de plus pour essayer de prouver que vous avez raison.

            Discuter avec vous est une perte de temps.

            Vous seriez capable de prétendre qu’un navet et une carotte sont les mêmes chose, juste parce que vous avez décider que c’est le cas.

            Si vous n’avez pas compris la différence entre un droit naturel et un droit positif, allez discuter sur un autre forum, vous n’avez absolument rien à faire ici, à part troller.

            • MDR

              Le troll c’est vous qui ne comprenez pas ce qu’est le droit mais prétendez donner des leçons. 

              Votre péremptoire « l’article 11 ne parle pas de la liberté d’expression, mais du droit positif à communiquer, ce qui n’a rien à voir » est juste ridicule, comme je l’ai démontré.

          • Re: le second amendement : c’est en effet pour cela que la Cour Suprême a rejeté les tentatives de lois locales interdisant la détention d’arme – n’importe quoi.

            http://www.oyez.org/cases/2000-2009/2009/2009_08_1521
            http://www.oyez.org/cases/2000-2009/2007/2007_07_290

            Comme d’habitude, vous n’avez aucun fait à présenter, juste des déclarations et des jugements moraux.

            • Encore une fous vous ne faites que montrer votre ignorance prétentieuse. Je pourrais vous citer des dizaines de lois qui ont restreint ou restreignent la liberté de détenir et de porter des armes. Ce petit texte donne une bonne idée de la question.
              http://frenchdistrict.com/articles/avoir-une-arme-aux-etats-unis/
              On peut constater que les lois de certains états sont aussi éloignées du 2nd amendement que certaines lois françaises le sont de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
              Vous ne connaissez rien au droit et vous osez venir donner des leçons. Que dit-on déjà de ceux qui osent tout ?

              • Superbe, une page web non mise à jour, qui indique que le district de Columbia et l’Etat de l’Illinois interdisent le port d’arme, sans tenir compte des jugements de la cour suprême (les deux liens que je vous ait donné en référence) qui ont invalidé ces décisions locales.

                Si vous pouvez citer des dizaines de lois, ne vous gênez pas.

                • Oui je pourrais citer des dizaines de lois mais je n’ai pas que ça à faire.

                  Peu importe que la page ne soit pas à jour il ne s’agit pas de faire un cours de droit, mais juste de donner une idée des restrictions apportées à un texte aussi simple que le 2nd amendement. De toute façon les lois sur les armes changent tout le temps.
                  Si vous ne voyez pas que les lois apportent des restrictions au second amendement vous devez apprendre à lire.
                  Mais tout ce que vous savez faire est d’ergoter à l’infini.

            • Tout ça pour dire que si les américains avaient rédigé leur 2nd amendement à la manière de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en précisant par exemple que « nul ne peut être empêché de détenir et de porter des armes, selon les modalités fixées par la loi » cela aurait bien plus proche de la réalité juridique.

      • En France, vous avez entièrement raison : la loi n’interdit pas le blasphème.

  • Comment conciliez vous votre démonstration, au demeuranr très pertinente, avec des lois interdisants par exemple de traiter quelqu’un d’homosexuel, ou de juif ou de …. voire la négation de la shoah ? par exemple ?
    mousyvele.

    • Ces lois ont commencé le travail de destruction de la liberté d’expression, qui se poursuit avec la loi d’apologie du terrorisme, et qui permettra bientôt de condamner tous ceux qui osent exprimer une opinion dissidente. 

      Mais nos politicards jouent encore les apprentis sorciers, car la violence est tout ce qui reste quand l’état bâillonne toute autre forme d’expression. 

  • je suis charlillusion !!! nous somme tous charlillusion !!! (je ne sais pas à quel point j’en ai conscience, mais ce slogan me parle déja bcp plus) qui est Charlie ??
    comme un grand nombre de gens je suis choqué. mais pas très surpris..
    il est temps de s’élever au dessus de tout ça, de se reconnecter avec l’ humanité profonde
    qui est en chacun de nous ( he!!..elle tourne au ralenti chez vous ou bien??)
    parlons à des gens que nous n’avons jamais rencontrer, essayons de comprendre qui ils sont vraiment, ce qu’ils vivent.essayons d’avoir un maximum d’infomations par d’autre biais que la télé, la radio, la presse. et si vous êtes un gros amateur de cinema, surtout genre violence fin du monde tout ça, essayez de faire un truc relax et concret si possible créateur de valeurs..

  • Je ne vois aucune forme de liberté à insulter grossièrement la spiritualité des gens, même avec des dessins.

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