L’échec de l’austérité, vraiment ?

Prétendre, à la suite des élections grecques, que l’austérité a échoué en Europe est ridicule et malhonnête.

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Syriza Credit (Crédits : Thierry Ehrmann, licence Creative Commons CC-BY 2.0)

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L’échec de l’austérité, vraiment ?

Publié le 1 février 2015
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Par Michel Kelly-Gagnon

Syriza Credit  thierry ehrmann (Creative Commons)
Syriza Credit (Crédits : Thierry Ehrmann, licence Creative Commons CC-BY 2.0)

 

La victoire du parti de gauche Syriza aux élections grecques de dimanche dernier a été décrite par de nombreux médias comme « un dur coup pour les partisans de l’austérité ». Je me sens obligé de remettre les pendules à l’heure en ce qui a trait à l’abus populaire du mot « austérité ».

Existe-t-il vraiment des groupes masochistes favorables à l’austérité, qui souhaitent que la population se prive de consommer et de recevoir des services essentiels ? C’est peut-être le cas de quelques rares moines tibétains qui ont renoncé aux possessions matérielles. Sinon, personne ne souhaite l’austérité. Par contre, certains sont conscients qu’il est parfois nécessaire d’adopter des mesures désagréables pour ramener un semblant d’ordre dans les finances publiques. Ce qui ne signifie d’ailleurs pas nécessairement que ces mesures aient réellement été adoptées.

En Europe, le mot austérité réfère presque toujours au fait que les déficits budgétaires ont diminué. Pourtant, un déficit qui diminue ne signifie pas nécessairement une réduction de la taille de l’État.

Selon Eurostat, au troisième trimestre de 2014, les dépenses publiques totales dans l’Union européenne s’établissaient à 48% du PIB, bien au-delà du 45,6% de 2007, avant la crise. Ces dépenses ont crû de 6,3% entre 2009 et 2012, durant la période où des politiques dites d’« austérité » ont surtout été mises en œuvre. Les fameuses « compressions budgétaires » ne correspondaient donc pas à des réductions absolues dans les dépenses, mais à une croissance moins rapide que prévu.

Comment les déficits ont-ils pu diminuer pendant que les dépenses augmentaient ? C’est simple : les recettes fiscales ont augmenté encore plus vite, de 12,9% entre 2009 et 2012, soit deux fois plus. Pas étonnant qu’on s’indigne devant des mesures d’« austérité » qui demandent des sacrifices uniquement de la part des contribuables.

Si nous définissons l’austérité très étroitement comme un ensemble de mesures prises pour réduire les déficits, alors oui, l’Europe a subi de l’austérité ces dernières années. Mais si nous la définissons plus correctement comme des politiques entraînant une réduction de la taille d’États boursouflés, alors ces politiques ne peuvent être tenues responsables de la crise qui se poursuit en Europe, puisqu’elles n’ont jamais vraiment été appliquées. Presque tous les États en Europe ont gardé la même taille, ou sont encore plus gros qu’ils ne l’étaient lorsque la crise financière a débuté en 2007.

La rhétorique politique ne change rien à cette réalité. Les problèmes financiers de ceux qui dépensent trop par rapport à leurs revenus, et conséquemment qui empruntent trop, ne disparaitront pas par magie simplement parce que des politiciens déclarent être contre la fausse austérité de leurs opposants. Un pays, tout comme une famille ou un individu, doit rembourser ses créanciers et honorer ses engagements, qu’il soit dirigé par la « gauche » ou par la « droite ». S’il ne le fait pas, ceux-ci demanderont des conditions encore plus exigeantes pour lui prêter à l’avenir, ou alors refuseront tout simplement de le faire.

Il est vrai que les Grecs ont vécu une situation particulièrement difficile, mais il faut bien comprendre que c’est le pays le plus corrompu d’Europe, avec une économie dysfonctionnelle et un gaspillage de fonds publics systématique. Selon Eurostat, les dépenses publiques y sont passées de 97 à 108 milliards d’euros de 2006 à 2013, et de 44 à 59% en proportion du PIB durant la même période. Austérité ?

Le traitement approprié pour les maux dont souffrent la Grèce et l’Europe en général, c’est de vraiment réduire les dépenses publiques, de déréglementer les marchés du travail et d’encourager l’entrepreneuriat, les investissements privés et la création d’emplois. Les gouvernements doivent se mettre au régime pour que les citoyens et les entreprises puissent s’épanouir de nouveau. Prétendre que ce genre d’approche de libre marché a déjà été essayée, a échoué et est maintenant rejetée par les populations en Europe, est franchement ridicule, pour ne pas dire intellectuellement malhonnête.


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  • L’erreur de la Grèce aura été d’augmenter les impôts et réduire les dépenses sans pour autant mettre en place les réformes structurelles nécessaires, signifiant que les énergies ne pouvaient pas être libérées et les investisseurs n’avaient que très peu d’intérêt à y investir.

    C’est pour ça que je pense que Podemos ne pourra pas prendre le pouvoir en Espagne : l’économie s’améliore nettement et le chômage diminue.

  • réduire les dépenses publiques…ils commnencent à s’y mettre , mais à reculon…encourager l’entreprenariat ….ils font plutôt le contraire ….déreglementer les marchés du travail…je leur fais confiance , ils le feront à marche forcée ….bien sur que les gouvernements doivent se mettre au régime , mais il serait souhaitable que ceux qui dirigent fassent eux aussi , personellement s’entend , des éfforts sur leur salaires , avantages , retraite etc….il va sans dire que les citoyens veulent bien faire des éfforts , et ce serait d’autant plus normales que les élites s’y mettent aussi ; la pillule passerai beaucoup mieux ;

  • « L’austérité » en Grèce a été de profiter des aides de l’Europe pour embaucher encore plus de fonctionnaires afin d’y caser les copains et les coquins du pouvoir.

    La vraie austérité, c’est la baisse massive des impôts et des dépenses publiques, la diminution drastique du périmètre de l’Etat en privatisant et en libéralisant. sauf que rien de tout cela ne s’est encore produit, ni en Grèce et encore moins en France parce que les politocards sont obsédés pathologiquement par leur maintien au pouvoir.

  • Liberté, égalité, gratuité, oisiveté est la devise de l’ extrême gauche. Ce que propose cette gauche c’ est une société de gratuité sans limite; santé, éducation, logement, chauffage, eau, electricité, transport, TV et même le café, tout les besoins nécéssaires seront gratuits. Dans ces conditions pourquoi travailler, le travail ne sera donc plus une nécéssité. Plus de devoirs que des droits, le rêve du oisif qui n’ aspire qu’ aux congés payés à vie. Et tout celà ne coutera rien, l’ état payera, l’ état prendra l’ argent des riches, il empruntera et ne remboursera pas, et les gens toujours aussi naïfs et bêtes y croient et applaudissent.

  • en grèce, il y a vraiment eu des réductions de dépenses publiques. mais dire que c’est un échec est absurde. oui, le niveau de vie a diminué mais c’est tout à fait normal. la grèce avait un niveau de vie trop élevé, les grecs vivaient grâce à l’endettement sans rien produire. l’économie grecque était basé sur l’endettement. une fois qu’il n’a plus été possible à la grèce de s’endetter, elle n’a eu d’autre choix que réduire son train de vie (un train de vie qu’elle n’aurait jamais du avoir). les grecs paient aujourd’hui l’addition pour les décennies où ils ont vécu au desssus de leurs moyens. c’est peut être dur mais il n’y a rien d’injuste c’est juste logique

    • normal que l’économie grecque ait souffert de la réduction des dépenses publiques puisqu’elle n’était pas productif mais vivait grace à l’argent « gratuit » de l’état. à noter que le secteur privée grecque a plus souffert de l’augmentation des impots et des taxes que de la diminution des dépenses publiques.

    • l’économie grecque n’est pas étouffé par l’austérité mais elle est surtout étouffé par l’euro. pourtant, les grecs veulent rester dedans

  • en grèce, la liberté économique a encre diminué. aujourd’hui, ils sont 130. je crois que cela montre que l’austérité en grèce n’est pas du tout libéral. oui, il y a eu des dépenses publiques (qui n’ont pas commencé directement mais en 2011 si je me souviens bien) mais l’austérité a surtout consisté en augmentation des impots et des taxes alors qu’ils auraient du les diminuer

    • alors que la grèce est l’un des pays d’europe où la liberté économique est la plus basse. aujourd’hui, cette liberté diminue encore

      • peut être avez vous raison , cependant , il faut savoir qu’en grèce ce sont les enfants qui trinquent le plus ; et je doute fort que ces gosses soient responsables de la profonde débilité des adultes , nottement la troïka et consort ; toutes ces histoires de fric ne les concernent pas , on n’a pas à couper les vivres à des enfants , point barre .

  • cet article est mauvais et contreproductif. il n’est pas très argumenté. en plus, il existe plusieurs sortes d’austérité. celle préconisé par les libéraux qui consiste à diminuer la taille de l’état (ce qui est différent de diminuer les dépenses publiques car dans l’austérité libérale, on enlève certaines fonctions à l’état pour les remettre au secteur privée et on ne touche pas aux fonctions régaliennes comme la justice. de plus, diminuer la taille de l’état c’est aussi diminuer les impôts et les taxes) tandis que celle préconisé par le fmi et l’europe consiste en une augmentation des impots et des taxes (c’est avant tout cela) et en une diminution des dépenses publiques: cette austérité ne marche pas. oui, il y a eu une austérité en europe (enfin dans certains pays d’europe) mais ce n’est pas l’austérité telle que pronée par les libéraux. les seuls pays qui ont pratiqué une austérité plus ou moins libérales en europe lors de cette crise ce sont les pays baltes et cela a très bien marché. au royaume uni, l’austérité bien que pas vraiment libérale a aussi plus ou moins marché. il y a un autre facteur qu’il faut prendre en compte: l’euro. car l’euro étouffe les économies des pays du sud mais c’est l’austérité qui est accusé d’étouffer les économies des pays du sud, on ne parle pas des effets néfastes de l’euro

    • Il faut arrêter d’utiliser l’euro comme bouc émissaire. Si certains pays européen sont dans la merde c’est uniquement de leur faute, l’euro n’y est absolument pour rien. Le problème tient uniquement au fait que ces pays, plutôt que faire les réformes nécessaires pour s’adapter au contexte économique, se sont endettés comme des gorets en profitant d’un euro adossé sur les économies fortes (l’Allemagne essentiellement). C’est l’effet d’aubaine qui peut être compréhensible pour des individus lambda pas très futés mais est carrément impardonnable pour les gouvernants soit disant « l’élite » de la nation. En fait ils ne sont que l’élite des escrocs doublé de bonimenteurs de haut vole.

      • « Si certains pays européen sont dans la merde c’est uniquement de leur faute, l’euro n’y est absolument pour rien » je suis partiellement d’accord avec vous. c’est vrai que les plus gros coupables ce sont les grecs eux même. mais l’euro a permis de les déresponsabiliser ce qui a eu comme conséquence d’aggraver la situation. ceci dit même sans l’euro, ils auraient fini dans une situation similaire. le problème s’est que l’euro est une monnaie beaucoup trop forte pour l’économie grecque (et les économies des pays du sud) ce qui nuit à leur économie. voilà pourquoi il faut soit réformer l’euro (pluralisme monétaire (avoir l’euro mais avoir des monnaies locales comme le drachme), mettre en place deux euros: un pour le sud l’autre pour les pays du nord,…)) ou bien virer les pays du sud de l’europe (surtout la grèce).

    • Ruiner plus vite le secteur privé en augmentant les impôts et taxes n’est pas une politique d’austérité, juste la continuation d’une politique irresponsable de plus de 30 ans. L’austérité commence forcément par couper dans les dépenses publiques, en supprimant les innombrables gaspillages, services inutiles, privilèges injustifiés. Rien à voir avec une vision libérale ou pas. Cet article est juste, et serait productif s’il était suivi.

  • La gauche a décidé de leur donner l’argent pour que l’idéal Syria de gauche triomphe.
    Moscovici a commencé à dire, qu’un étalement de la dette était possible.
    c’est décidé à gauche « Il faut les aider à avoir raison »

    Hier Merkel a dit « Stop ».
    En effet ils ont eu tout cumulé : 240 Milliards…??!!
    combien de nos pauvres en aurait eu besoin..? Vous qui intervenez ici, vous vivez dans un oasis ou quoi ?
    Il y a 9 millions de pauvres en France, ce qui m’intéresse c’est de savoir que les enfants de ma famille et de mes amis vont avoir à manger.. -Ils ont en France ! Ne mangent pas à leur faim…
    Sortez de vos bulles et réflexions pré-enregistrées entendues dans les merdias… Pourquoi aider les pauvres Grecs ?
    Aidons d’abord les 9 millions de pauvres en France.
    Quand nos pauvres auront grimpé d’un ou 2 barreaux au-dessus de leur état actuel tant sinistré, alors on pourra partir aider les pauvres d’Allemagne (on n’entend que cela : l’Allemagne et ses pauvres à 450Euros/mois), puis les Portugais : ils sont des milliers en souffrance , puis les Espagnols où le salaire minimum de 600 euros par mois ne peut les emmener au milieu du mois… Alors on pourra voler au secours de Grecs dont le salaire minimum est de 750E/mois.

    •  » c’est de savoir que les enfants de ma famille et de mes amis vont avoir à manger …  »

      tu sais comment les chinois font pour que leur enfants mangent ,  » guangdong  » ? ils font un jardin et elèvent de la volaille …

    • Il faut quand même couper les ailes à ce canard:
      la France emprunte à des taux entre 0 et 2%.
      par contre la dette grecque détenue par la France rapporte entre 5 et 11%
      conclusion: la France, comme les autres pays européens, GAGNE de l’argent et NE PAIE PAS pour la Grèce, jusqu’à présent!

      Le « risque » lié à ces taux intéressants pour les créanciers serait que la Grèce renie sa dette (ni remboursement ni payement des intérêts): on en est loin!

      • On en est loin ? Au contraire, je crois qu’on y est.

        • Non, ce n’est pas possible: Le ministre des finances vient « tâter » le terrain et bien sûr, il demandera (mars ou avril), dans une négociation, soit l’allongement du remboursement, soit un allègement des taux d’intérêts, soit, plus probablement les deux, quitte à présenter un plan plus consistant d’économie au niveau du train de vie de l’état et une efficacité dans la lutte contre la corruption, avec un contrôle extérieur ou une « tutelle ».

          C’est en substance ce qu’il dit maintenant. Il garderait des mesures sociales minimales pour freiner le commerce « sans taxe » et l’économie devenant « souterraine », actuellement quasi indispensable à la survie d’une parie de la population. Et une sortie de l’ € n’est ni désirée par le gouvernement ni par la population, ni même envisagée!

          http://www.rtbf.be/info/monde/detail_martin-schulz-exhorte-alexis-tsipras-a-arreter-de-denigrer-l-allemagne?id=8891064

          • il demandera (mars ou avril), dans une négociation, soit l’allongement du remboursement, soit un allègement des taux d’intérêts, soit, plus probablement les deux

            C’est ce qu’il devrait faire. Et sans aucun doute fait.

  • Jacques semble avoir un petit problème de lecture élémentaire ?
    Si, à l’inverse de nombre commentaires qui s’épanchent sur leur propre analyse ( trop souvent nombrilistique), Jacques se concentre bien sur l’article, il feint d’ignorer , ou de ne pas comprendre le sens « cristallin » du message .
    L’auteur fournit tous les indicateurs objectifs, certes dérangeants pour les dogmatiques ( dont ne fait pas partie Jacques ?), et ,de surcroît , il appelle « un chat …un chat »
    Les politiques que nous nous « choisissons librement » en votant se sont goinfrés de démagogie et se moquent de l’avenir de nos enfants

    • désolé, si je suis de bonne foi. le commentaire de gdjs explique très bien pourquoi cet article est mauvais. il est aussi contreproductif car je ne vois pas pourquoi en tant que libéral, je défendrais une austérité non libérale (même si il y a une diminution des dépenses publiques, l’austérité en grèce a surtout consisté en une hausse d’impôts et de taxes alors qu’il aurait fallu les faire diminuer). de plus, en grèce, le problème est avant tout un problème structurel et social. il faut totalement réformer la société grecque et l’état grec. or, les réformes n’ont soit pas été entreprises soit elles n’ont pas été appliquées. En grèce, ce n’est pas parce que le parlement vote une loi qu’elle est appliqué. la loi antitabac est l’exemple le plus flagrant. cette loi n’est pas du tout respecté

    • Quand les retraites sont transmissibles aux héritiers et que les constructions restent sans finitions pour ne pas payer les taxes foncières, la fraude est institutionnalisée, l’escroquerie est nationalisée. Cet état voyou est ravi d’avoir une fois de plus couillonné le péquin. L’Europe est le dindon de la farce.

  • L’austérité (augmentations d’impôt) ne fonctionne pas.
    Et si on essayait le moins d’état ❓

  • l’austérité marche à condition que l’on pratique la bonne austérité (autrement dit que l’on ne fasse pas comme les pays d’europe du sud qui constitue en une augmentation massive des impôts). au contraire, il faut baisser les impots et les dépenses publiques. il existe suffisamment d’exemples historiques (usa dans les années, Harding a coupé les dépenses de plus de 80 % ce qui a permis d’éviter une grande dépression, Pays Bas dans les anées 80, Canada dans les années 90, Suède, Pays baltes,……). de toute facon, quand l’on vit au dessus de ses moyens et que l’on est surendetté, on est obligé de diminuer son train de vie c’est de la simple logique

  • La vraie austérité va commencer en Grèce lorsqu’ils vont quitter l’UE, et ils vont passer par des recettes réelles (c’est a dire – des recettes obtenues sans endettement sur des revenus réels crées par du travail).
    C’est a ce moment là que les gens qui ont voté pour Syritza vont valider leur option (vote).
    On va bien voir, a moins que Merkel calcule que la perte d’un client est plus dommageable que les réductions des profits que ce client lui demande en la faisant payer son train de vie.

    • Merkel doit faire attention à l’AfD qui risque de prendre son électorat. Si elle cède trop à la Grèce, cela ne va pas plaire à l’électorat allemand qui risque de se tourner vers l’ AfD.

  • Lorsqu’on écoute les discours de certains, oui, on peut penser qu’il existe certains individus sadique qui se plaît à voir la Grèce sombrer, puisqu’elle l’aurait « bien méritée ».

    Comparer les ratio dépenses/PIB pour en tirer le conclusion que les dépenses publiques n’ont pas diminué, qu’il n’y a pas eu de politique d’austérité est une énorme faute intellectuelle. En effet, lorsqu’un ratio augmente, cela peut provenir du fait que le numérateur augmente mais également du fait que le dénominateur diminue, ou encore un mix des deux. Or, depuis la crise de 2008, l’Europe a connu une période de récession, ce qui a mécaniquement fait augmenter le ratio à dépenses constantes. D’autre part, dans les dépenses publiques, se trouve un poste nommé « service de la dette », si celui-ci gonfle, le ratio augmente mais peut-on parler alors d’une augmentation de la taille de l’Etat ? Imaginons une situation avec 50% de dépenses publiques relativement au PIB, dont 10% dédiée au service de la dette, et une seconde situation similaire où ce qui change c’est que sur les 50%, 40 vont au service de la dette. Diriez-vous que la taille de l’Etat est la même dans les deux cas ? Sûrement pas, dans le second cas, l’Etat intervient bien moins dans l’activité économique.

    C’est la même critique qui peut vous être faite lorsque vous comparez les ratios de la Grèce entre 2006 et 2013, puisque ce pays a connu une énorme récession. Pas étonnant donc si le dénominateur baisse que le ratio augmente…. J’ajoute que si on tient corrige de l’inflation, le passage de 97 à 108 milliards montre bien une baisse des dépenses.

    Conclusion : votre argumentation n’est logiquement pas valide, vous pêchez soit par ignorance soit par malhonnêteté.

    • Pffff, ce gdjs, cet article montre que l’austérité à été celle subie par la population et non celle subie par l’Etat. Rien de comparable entre les deux. Que l’on retienne l’inflation ou non, que l’on retienne la baisse du PIB ou non, les chiffres montrent clairement que la population à été lessivée fiscalement au bénéfice de l’Etat.
      Le ratio qui marche bien c’est 80% d’austérité pour l’Etat et 20 pour la population. Pour la Grèce, cela a été l’inverse. Cet article relève des conclusions identiques à cette étude de Alesina
      ht tps://ideas.repec.org/p/nbr/nberwo/15438.html
      Ce qui marche c’est quand l’Etat redistributeur se fait lessiver et non quand c’est le contribuable.

      • Cet article repose sur une démonstration invalide car reposant sur un présupposé faux : si le ratio dépenses/PIB augmente c’est qu’il n’y a pas d’austérité. Or j’explique que cette proposition est fausse. Il conviendrait de lui adjoindre d’autres conditions.

    • C’est pas faux 😉
      Mais d’après ce que j’ai compris les gouvernements grecques ont systématiquement fait des réformes a reculon, et en retard.

      • Mais c’est grossièrement faux ce que veut dire gdjs tout en présentant des arguments rationnels. Le PIB à baissé en gros de 25% et les dépenses de l’Etat ont augmenté en volume et baissé de manière ridicule corrigées de l’inflation. C’est clairement le contribuable qui a subit l’austérité et non l’Etat.

        • Bonjour
          J’ai tjs pensé que l’État grecque était dans une situation intenable. L’État aurait du faire défaut il y a 8 ans et en assumer les conséquences. La Grèce et Europe n’ont pas eu ce courage.

        • Savez-vous ce que signifie « en volume » ? Visiblement non. En volume signifie qu’on corrige de l’inflation. Lorsque vous écrivez : « les dépenses de l’Etat ont augmenté en volume et baissé de manière ridicule corrigées de l’inflation », vous dites une chose et son contraire dans la même phrase.

      • Le problème étant surtout que les réformes mises en place n’ont pas été celles qu’il fallait. La Grèce est connue pour sa fraude, sa corruption, c’était avant tout sur ces deux points qu’il fallait agir plutôt que de réduire les dépenses, ou encore créé des taxes absurdes qui, la corruption et la fraudé existant toujours, de toute façon n’ont pas donné les recettes escomptées.

        • oui, il fallait agir sur la corruption et la fraude mais il fallait aussi réduire les dépenses publiques et surtout s’attaquer à la fonction publique car celle ci a beaucoup trop de privilèges et d’avantages. il y a pas mal de népotisme dans la fonction publique en Grèce. les fonctionnaires ne sont pas assez contrôlés. certains servent à rien. je comprends pourquoi les grecs ne payent pas leurs impôts quand je vois la fonction publique qui est incompétente. la fonction publique est l’un des plus gros problèmes en Grèce. en fait, de manière général, c’est tout l’état grec qu’il faut réformer. Exemple: le fisc en Grèce est là pour ramasser le butin du parti qui remporte les élections. tant que l’état grec sera aussi inefficace, corrompu et au service des politiciens, il ne faut pas vous attendre à ce que les gens payent leurs impôts. un autre problème en Grèce est la liberté économique qui est inexistante (même la France passe pour un pays économiquement libre comparé à la Grèce). Pour réussir économiquement en Grèce, il faut avoir des amis bien placés dans l’état grec. Le code du travail et le code fiscal doivent être complétement réformé car ce sont des codes kafkaiens

          • Le nombre de fonctionnaire pas habitant en Grèce est le même qu’en Allemagne, un des plus faibles de l’OCDE. Parmi ceux qui fraudent le fisc, on trouve assez peu de fonctionnaires. Ceux qui fraudent le fisc se trouvent bien plutôt dans les professions les plus aisées. Concernant la corruption, il est clair que pour qu’elle existe à un tel niveau, il est nécessaire qu’on trouve des fonctionnaires corrompus.

            • sauf qu’en grèce, vous avez des fonctionnaires qui servent à rien. c’est de l’emploi fictif ce que vous n’avez pas en allemagne. non tout le monde fraude le fisc. les fonctionnaires, en plus de leurs salaires, recoivent des pots de visn. allez dans un hopital, si vous voulez être soigné vous devez donné une enveloppe. le problème de corruption s’est que non seulement les fonctionnaires mais aussi les politiciens sont corrompus. comment lutter contre la corruption avec des politiciens corrompus ?

        • le problème en Grèce s’est que c’est bien de faire voté une réforme par le parlement grec mais il faut aussi qu’elle soit effectivement appliqué. Certaines réformes adpotées en Grèce n’ont jamais été appliquées dans la pratique.

        • Trop fort, j’imagine que pour dire cela, vous connaissez mieux que les grecs ce qui est possible de faire et ce qui ne l’est pas …

          Enfin, bon puisse que ce n’a pas marché, cela semble assez évident que ce n’était pas cela qu’il fallait faire … les gamins de 2 ans sont capables d’avoir ce genre de raisonnement.

          Grosso modo, vous confortez ce que tout le monde dit ici : les gouvernements grecs ont fait des réformes avec comme seul indicateur le doigt mouillé pour essayer de trouver d’où venait le vent.

        • agir sur la corruption et le fraude c’est pas si facile que ça et les résultats peuvent être long à venir. D’ordinaire on commence par agir sur les facteurs connues et facilement quantifiable tel que les dépenses publiques car même les impôts ne sont pas source complètement fiable de revenues (courbe de laffer)

          • Le problème c’est que beaucoup de personnes l’ont dit depuis très longtemps que les réformes imposées à la Grèce n’étaient pas les bonnes et allaient empirer la situation. Si c’est du niveau d’un enfant de 2 ans, ceux qui proposent de continuer sont donc moins malins qu’un gamin de deux ans….

            Exact ! Le problème est qu’en Grèce, l’administration fiscale est quasiment inexistante. Quant à la courbe de Laffer, très belle théorie, mais peu de preuves empiriques.

    • Pauvre malheureuse victime !

      C’est de la faute de la méchante inflation et de la méchante récession, beuh … les autres sont tous méchants, de toute façon ils n’y connaissent rien et ils sont tous pas gentils, beuh … snif, snif …

      • Il n’a rien compris le pauvre….

        • @gdjs :

          Merci de votre condescendance.

          Il y a deux façon de considérer l’économie : l’une consiste à expliquer les chiffres, l’autre à influencer les chiffres. Vous êtes clairement de la première école, celle qui n’a absolument rien compris, qui croit que la vraie vie existe dans Excel ou dans les livres de comptes, celle des comptables qui prétendent chaque mois que les commerciaux ne vont pas faire leur chiffre.

          Les gouvernements grecs n’ont pas fait de réformes structurelles, l’inflation, la récession n’ont absolument rien à voir avec cela : la seule chose que les banques, puis l’Europe leur demandait, était de réduire le déficit de l’Etat, de le mettre dans une tendance où l’on pouvait espérer une réduction de la dette à un moment donné.

          C’était aux gouvernements grecs de faire en sorte qu’avec l’inflation, la récession, les pluies de vaches vertes et l’ombre des satellites et avec n’importe quoi d’autre comme facteur pouvant influencer l’économie, ils atteignent leurs objectifs.

          Ils ne l’ont pas fait, la raison, on s’en moque comme de notre première chemise.

          (si un oiseau ne trouve pas à manger, il meurt, que ce soit la faute du temps, du chat ou de n’importe quoi importe peu)

          Ils n’y a que des gens complétement déconnectés du réel pour ergoter sur les chiffres : il n’y a que les victimes du système, ceux qui le subissent.

          • Marrant de me dire cela alors que je commente un article qui parle de données excel ! Vous devriez donc plutôt vous en prendre à l’auteur de l’article, je ne fais que commenter.

    • Selon Eurostat, les dépenses publiques y sont passées de 97 à 108 milliards d’euros de 2006 à 2013, et de 44 à 59% en proportion du PIB durant la même période.

      Dépenses stables en Euros constants. Malgré les remises de dettes et taux abaissés. IPC 10%.
      Pas de baisse donc.

    • Et a combien s’élève le service de la dette ? C’est bien de dire « si celui-ci gonfle », c’est mieux de le démontrer. Dire « Imaginons une situation… », ce n’est pas présenter des faits… L’uchronie n’est pas une science exacte.

      « J’ajoute que si on tient corrige de l’inflation »

      Pas si les valeurs sont constantes.

      « votre argumentation n’est logiquement pas valide »

      En se basant sur autant de conditionnels, de présupposés, de cas imaginaires, on peut appuyer et casser n’importe quel argument…

      • Vous mélangez tout. Je ne fais pas d’uchronie, je montre que le raisonnement présenté par cet article n’est pas logiquement valide car il repose sur une proposition fausse : « à savoir la proposition selon laquelle si le ratio dépenses/PIB augmente c’est qu’il n’y a pas d’austérité. J’explique que cette proposition est fausse en toute généralité, si on n’y ajoute pas d’autres conditions. La conclusion de l’article, à savoir qu’il n’y a pas eu d’austérité en Grèce, ne repose pas sur une démonstration solide. Peut-être est-ce vrai, mais l’article n’en propose pas une preuve.

        • Whaou, et gdjs croit avoir démontré une chose en utilisant des mots compliqués. gdjs, ce serait bien de donner votre définition du mot austérité pour l’Etat que l’on rigole un coup car je n’en vois qu’une seule, pathétique et immorale, qui correspondrait à votre « démonstration ».

          • Pour définir l’austérité économique qui fonctionne, il suffit d’observer ce qu’ont fait les pays qui l’ont pratiquée avec succès et retrouvé le chemin de la croissance et du plein-emploi. L’état s’est imposé un régime d’amaigrissement sévère, notamment en « dégraissant  » la fonction publique, et en retour de l’abolition de privilèges exorbitants et de la corruption passive des élus et agents publics, l’austérité implique un changement de comportement et de mentalité qui responsabilise l’ensemble de la population. Cet effort collectif permet un recours minimum à la hausse des impôts. Il est cependant difficile à maintenir sur le long terme, car la prévarication (manquement d’un responsable aux devoirs induits par sa fonction) revient ventre à terre dès que la situation s’améliore.

          • En fait, si vous disposiez un peu de logique, vous vous apercevriez qu’il n’y a même pas besoin que je donne ma définition d’austérité puisque je ne fais qu’utilisez la « démonstration » de l’auteur de l’article pour exhiber ses lacunes. Quant aux mots compliqués j’aimerai bien les connaître. Cependant, ce n’est pas ma faute si vous manquez de vocabulaire.

    • gdjs js comme jeunesse socialiste ? Vous n’avez pas compris que le constructivisme tués les gens ?

  • Que de croyances et d’affirmations sans preuve.
    La modestie et humilité sont allé se faire voir chez les Grecs on dirai.

    N’oubliez pas, tout ce que tu ne peux pas prouver, c’est de la croyance.

    Rdv dans dix mille ans !!

  • La Cigale et la Fourmi

    La Cigale , ayant chanté
    Tout l’été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la bise fut venue :
    Pas un seul petit morceau
    De mouche ou de vermisseau.
    Elle alla crier famine
    Chez la Fourmi sa voisine.. etc etc

  • il est faut de dire que c’est la Grèce qui est le pays le plus corrompu d’Europe, la médaille d’or toutes catégories appartient a la Belgique

  • La récession n’est pas provoquée par l’austérité mais par ce qui a déclenché le besoin d’un plan d’austérité, c’est à dire l’atteinte des limites de l’endettement, qu’il soit public ou privé, tolérable par le système. La récession n’est qu’un réajustement désagréable mais nécessaire des économies pour purger de trop grandes erreurs commises par le passé. Lorsque une nation s’est trop endettée, tôt ou tard, elle doit purger son surendettement. Le plan d’austérité n’est pas la cause du recul de la croissance qui s’ensuit mais la condition absolument nécessaire du redémarrage ultérieur.

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