Dans un article du 29 janvier, Gisèle Dutheuil estime qu’il est inacceptable « au nom d’un rejet de toute foi, d’injurier, de provoquer gratuitement et intentionnellement ». Contrepoint à cette appréciation.
Par Frédéric Georges-Tudo.
Chère Gisèle Dutheuil,
Si respectable soit votre argumentation sur la question épineuse du droit moral au blasphème des religions, je ne la partage pas du tout. Dans l’optique positive et bienveillante d’entretenir le débat, je me permets donc de vous adresser ce « droit de réponse ».
À la lecture de votre article, trois passages en particulier m’interpellent :
« Le bon vivre ensemble, en famille, avec les voisins, dans le travail, exige un usage « civilisé » de la liberté d’expression. Celui qui ne respecte pas les règles de bienséance, de politesse finira par se retrouver seul. »
Peut-être. Sans doute. À titre personnel, j’adhère à votre vision des choses.
Mais au-delà du fait que chacun a sa propre définition de « l’usage civilisé », la liberté d’expression n’a pas pour vocation première de vivre en société. Imaginé dans le but de garantir à tout individu la possibilité de communiquer librement ses pensées, croyances et opinions, ce concept n’inclut aucune règle de politesse. Heureusement, d’ailleurs. Car subordonner l’affirmation d’un point de vue à la bienséance deviendrait très vite un excellent moyen de museler tous ceux qui s’avisent de penser en dehors des clous.
En affichant le prophète sur leur couverture, les dessinateurs de Charlie Hebdo n’ont certainement pas « le bon vivre ensemble » en ligne de mire. C’est leur droit (moral autant que légal) le plus strict. Tout comme c’est votre droit de ne pas goûter une telle provocation, de la condamner et de ne pas acheter ce journal.
« Lorsque la liberté d’expression est fondée sur la provocation stérile, ce n’est plus un vecteur de progrès, mais au contraire un facteur de recul car cela empêche un débat serein en société car on se sent visé, stigmatisé, touché dans son identité. »
Au nom d’un quelconque collectif bien-pensant, qui comptez-vous mandater pour décider que telle ou telle provocation est stérile ?
Lorsque Charlie Hebdo dessine le prophète Mahomet, sans doute provoque-t-il. Mais il fait avant tout passer un message politique. Bien plus que le plaisir de caricaturer, son objectif est de s’élever contre un interdit qu’il associe à une méprisable dictature de la pensée. Idem avec son dessin d’un curé caressant un petit garçon sur ses genoux tout en déclarant « si t’es gentil avec moi, je t’emmènerai à la manif anti-pédés ! ».
Si l’hostilité est incontestable, elle n’a rien de stérile. Peu importe que l’on soit ou non outré par une telle allusion à la pédophilie des prêtres, le message politique se veut cinglant et il atteint son but.
« Une communication responsable implique une analyse contextuelle qui permettra de doser les propos. Même s’il est en marge des religions, l’athée doit chercher à comprendre les cordes intimes qui animent la profondeur de la foi dans toutes les religions. »
Chacun sa foi, la mienne est la liberté individuelle.
Elle s’exprime le plus souvent à travers une philosophie politique nommée libéralisme. Or, il faut lire et entendre les tombereaux d’insultes se déversant chaque jour dans les médias et sur les réseaux sociaux à propos du libéralisme. Pour s’en rendre compte, chacun peut s’abonner à la page « Stupidités étatistes » sur Facebook. « Ramassis de tarés inhumains », « esclavagisme moderne légalisé », « fléau à éradiquer par tous les moyens possibles », « fascisme financier à la solde des puissants », « indifférence totale au sort de l’humanité » etc. Tout y passe pour décrire cette si belle idée de liberté assortie à la responsabilité.
Sans parler de me venger de quelque manière que ce soit contre les auteurs de ces blasphèmes anti-libéraux, fais-je appel à la police et à la justice pour que cessent ces attaques ? Reprenant vos mots, réclamè-je « un usage civilisé de la liberté d’expression » ? Ou encore exigè-je des antilibéraux qu’ils « cherchent à comprendre les cordes intimes qui animent la profondeur de ma foi » ?
Non, bien sûr ! Tant qu’on se contente de s’en prendre à mes convictions, la liberté d’expression suit son cours et je n’ai rien à y redire (si ce n’est parfois en répondant vertement). À chacun ses idées et à chacun sa virulence pour condamner les miennes.
Pourquoi les religions devraient-elles bénéficier d’un statut particulier ? En quoi insulter le libéralisme (ou le marxisme, l’écologisme, le nationalisme…) resterait-il plus tolérable que le blasphème de Jésus ou d’Allah ?
Arguant du caractère sacré de l’islam (ou du catholicisme, du bouddhisme, du judaïsme…), certains ne mettent pas ces deux types de croyance au même niveau ? Il s’agit là de LEUR vision des choses et elle n’a rien d’universelle. Qu’ils ne viennent pas me l’imposer au nom de LEUR foi.
Bien à vous.
Je ne suis pas sûr que l’auteur interprète correctement la pensée de Gisèle. Son propos ne vise pas à défendre une législation sur le blasphème, mais de faire valoir des règles de civilités. Qui les décide ? Personne en particulier. Elles émergent des pratiques de la pratique du blâme dans une société. Couper quelqu’un dans un file d’attente est légal, mais cela n’empêche pas les gens autour de le blâmer. Personne n’a eu à le promulguer dans un comité. Il en va de même pour le blasphème.
Est-ce que l’auteur considère comme étant « poli » ou « adéquat » de rire de la conception du sacré d’une personne qui ne lui a rien fait de mal ? Si c’est le cas, nous pouvons en débattre en dehors du cadre légal. Concernant les insultes adressés aux libéraux, eh bien, justement, elles sont certes permises par la loi et c’est mieux ainsi, mais elles ne sont pas immunisés contre le blâme pour autant. Telle l’essence de la question.
En ce qui me concerne, j’estime les attaques contre la religion en général (et non seulement ses dérives violentes) dignes d’un blâme (et non d’une interdiction). Pourquoi ? C’est la plupart du temps la marque d’un esprit chauvin qui estime que sa conception du sacré est « vrai », « scientifique », « sérieuse », « solide » et c’est de ce point de vue qu’Il juge celle des autres « risible », « ridicule », « abrutissante ». Cette attitude est contraire à un background de valeurs libérales et nourrie les discours de contrôle dominant. Dans plusieurs sociétés occidentales, ce sont les adeptes de religions qui sont systématiquement censurés dans les écoles ou sur la place publique pour des prétextes de « laïcité ». Qu’ils soient pris pour cible de la dérision en est l’expression. Dans ce contexte, je ne trouve pas cela drôle, mais désolant.
L’appel au meurtre de ceux qui ne sont pas d’accord , la lapidation, la tuerie d’honneur pour celles qui veulent échapper a un mariage force avec un vieillard sont des « conceptions du sacre de personnes qui n’ont jamais fait de mal »
C’est évidemment plus poli de ne pas évoquer ces détails.
Eux, font du mal. Je fais référence à l’écrasante majorité des gens qui ont une foi religieuse sans avoir les comportements dont tu parles. Pourquoi tu mélanges tous ces gens dans une seule et même catégorie ?
Et quels sont les ceux que dénoncent les dessins de Charlie, a votre avis? Mais en suivant le raisonnement de la politesse, il faudrait ne pas stigmatiser ces comportements immondes, tous pratiques au nom de la religion, au motif que ça affligerait les gentils.
Si personne ne fait remarquer que ce sont des pratiques ignobles, pourquoi changeraient elles?
Il est possible de tourner en dérision les interprétations violentes de la religion tout en respectant ses interprétations tolérantes et pacifiques. Dans ce cas, les croyants ouverts d’esprits riront avec toi plutôt que de se braquer. Rire du refus de voir une image de Mahomet ou de manger du porc manque complètement la cible, est impertinent et immature. Voir une image de Mahomet n’est pas si important, puis ça se peut qu’un musulman y réagisse comme s’il devait voir sa mère à poil. Je ne suis pas mieux pour le juger. Ce dont il est plus utile de rire, ce sont les raisonnements tordus qui amène une personne à prêcher la vertu, puis à commettre le vice. Charlie Hebdo n’avait pas cette subtilité parce qu’ils ne voulaient pas viser de façon ciblée les dérives de la foi, mais viser la foi dans sa globalité sans discernement. Or, cette attitude, je la blâme, bien que je ne veule pas que nous l’interdisions.
Donc aucun problème pour caricaturer les hommes comme étant des violeurs … et les Français comme étant des adeptes du divin marquis, et les femmes des prostituées … tout le monde le prendra bien, seuls ceux qui sont visés ressentiront cela comme une insulte.
Je ne comprends pas en quoi cela répond à mon propos. Si quelqu’un manifeste ce genre d’humour, je le trouverai de mauvais goût et le lui fera sentir, mais je n’irai pas proposer une loi pour l’empêcher de le faire. Je ne pense pas que seuls ceux se sentant visé le prendront comme une insulte. Je suis le premier à sauter de ma chaise lorsque j’entends une féministe présenter les hommes comme des violeurs potentiels et ce n’est pas parce que j’en suis un.
Bravo pour cet article venant en contrepoint du torchon de Gisèle dont je me demandais bien ce qu’il pouvait faire sur un journal se réclamant du libéralisme (y’a des journaux plus adaptés pour ce genre d’articles, personnellement je viens justement sur CP pour lire des articles au contenu DIFFÉRENT de ce qu’on peut lire sur les autres médias, pour y lire des articles avec une orientation libérale, alors si c’est pour y retrouver les mêmes m… qu’ailleurs CP perd tout son intérêt).
Comme souvent, ceux qui ne croient pas voient les religions comme une aliénation et les croyants comme des aliénés, incapables de se libérer. ou d’être libres.
C’est hélas réducteur et faux. Vous avez le droit de ne pas le comprendre, mais cela reste une réalité qu’il vous faudra bien accepter si vous respectez la liberté des autres de croire.
Michel Audiard disait « les affaires de famille, c’est comme les croyances, cela force le respect » tout simplement.
La liberté d’expression ne signifie pas pourvoir manquer de respect aux autres.
Respect… Certes, certes. Mais que Mesdames les religions commencent !
Elles ont des siècles de retard, sur la question du respect des autres. Les textes « sacrés » des trois monothéismes regorgent d’insultes envers les incroyants (athées, agnostiques, mais aussi adeptes de religions sans dieu tout-puissant doté d’une volonté, comme le Bouddhisme et le Confucianisme par exemple, et ça fait du monde…) Ils annoncent leur punition, et pas n’importe laquelle : éternelle, s’il vous plaît. Si quelqu’un trouve ça pensable, c’est qu’il va bien mal.
Les religions n’ont pour le non-croyant que le mépris et la menace. Mais au fond, c’est un aveu : mépris et menace se contredisent, et finalement la menace est ici l’hommage du vice à la vertu.
Alors oui, vivement le respect. Il commencera par le nettoyage des livres sacrés, et un minimum de décence dans le discours religieux quotidien.
« Les religions » ne sont pas des entités homogènes qui pensent et agissent d’une certaine manière. Il y a des gens qui adhèrent à des religions qui pensent de diverses manières. Il y en a qui sont tolérants, puis il y en a qui sont intolérants… comme les athées. En fait, l’intolérance est attribuable à l’humanité et non à la relation au sacré.
Les religions ne sont pas des vues de l’esprit, de purs concepts : Ce sont des ensembles très concrets de textes et traditions, ayant des contenus précis et (intérieurement) homogènes. Parmi ces contenus se trouvent en nombre des prescriptions à « agir d’une certaine manière ».
Ces corps de doctrine ont des effets observables, et peuvent être traités comme des faits.
Quant à dire que ce ne sont pas des « entités », c’est vrai si on donne à ce mot un sens organique, et encore: En tant que groupes humains rassemblés autour d’une vision de l’univers et de consignes d’action, ce sont des réalités au même titre qu’une nation ou un parti politique : pas non plus de pures abstractions. Notre droit n’inclut -il pas la notion de « personne morale »?
C’est pourquoi nous nous comprenons tous, tous les jours, en disant « les religions ».
Quant à la relation entre l’intolérance et le sacré, c’est un débat trop long pour tenir ici ; il y a tout de même une petite liaison logique, et linguistique : Même si à l’origine le mot voulait simplement dire « lié au religieux de façon essentielle », il y a longtemps que « sacré », pour tous les dictionnaires comme dans l’usage courant, est associé à « intouchable » et à toute la nébuleuse « respect, crainte, révérence… » On admettre que c’est plus propre à créer l’intolérance qu’à en protéger.
Justement, le concept de nation ne renvoie pas à une entité suffisamment homogène pour lui attribuer une propriété morale. Dire de la France ou du Québec qu’elles sont des nations intolérantes, alors que les États-Unis ou la Suède le sont, par exemple, ferait sursauté n’importe quel libéral digne de ce nom. Il ferait ressortir les individualités sous-jacentes. Un parti politique ou une personne morale sont régis par des règles officiels, une structure, des instruments de contrôle imposant l’unité. Pas les religions. Les églises, oui, mais pas les religions.
La bible, c’est 66 livres rapportant des traditions la plupart du temps oral vieille de plus de mille ans. Tu peux y puiser ta sagesse en mettant l’accent sur des passages plutôt qu’un autre, puis aboutir à des conclusions forts différentes de celle d’un autre. Ce qui fais de vous les disciples d’une même religion n’est rien de plus qu’un corpus commun de récits à l’intérieur duquel puiser. Dans l’histoire du christianisme, il y en a qui en ont tiré des conclusions violentes, justifiant les châtiments contre les hérétiques. Cependant, il y en a qui y ont trouvé une motivation à entreprendre des projets charitables ou à contester l’ordre établi. L’étiquetage « intolérant » sur l’ensemble de cette tradition occulte systématiquement la part plus noble qu’elle contient.
Ensuite, même si tu ne crois pas en Dieu, tu auras ton propre corpus de récits à l’intérieur duquel tu puiseras ta sagesse. Avec un peu d’imagination, je serais capable de faire une anthologie du progressisme laïque qui contient 66 livres, incluant Platon, J.J Rousseau, Marx, Voltaire et ainsi de suite, puis je t’assure que tu pourras y trouver des inspirations pour justifier la violence.
Bref, le problème de l’intolérance n’est pas un problème spécifiquement religieux, puis ceux qui se disent athée ont bien souvent leur propre conception du sacré et ne veulent pas que nous les blasphémions non plus.
C’est vrai ça: les croyants sont très diverses, chacun est différent, alors que les athées (les méchants) eux forment une entité homogène et pensent tous de la même manière: ils sont tous intolérants.
Mateo, tu fais du clivage. Tu me réponds comme si j’accusais les athées. Or, ce n’est pas ce que je fais. Je défends les individus qui croient à des religions d’amalgames populaires parmi les athées. Si j’étais au 16ème siècle, je ferais la même chose des individus athées dénigrés en public sous prétexte des amalgames populaires auprès de l’establishment chrétien. Seulement, regarde autour de toi. L’establishment, au 21ème siècle, est laïque et elle n’en est pas moins intolérante.
« il y en a qui sont intolérants… comme les athées »
Tu sors ma phrase de son contexte. Elle veut dire « il y a des intolérants chez les croyants comme chez les athées » et non « tous les athées sont intolérants ». Désolé si ma phrase prêtait à confusion.
Pourtant, c’est bien ce qu’on comprend en lisant la phrase. C’est ce que j’avais compris, et j’ai trouvé ça d’une débilité sans nom.
Et évidemment en ajoutant le mot « chez », ça change le sens.
Bref, il manquait un mot.
Je reconnais ma faillibilité dans l’écriture et ma capacité de produire des contresens. Bien sûr que si j’écrivais que tous les athées sont intolérants, je serais « débile ». Mon point central était simplement que l’intolérance n’est pas le fait de la religion ou de l’absence de religion, mais des individus qui les animent, puis que d’un côté comme de l’autre, il y a du bon et du mauvais.
Superbe !
Les athées qui se sentent agressés parce que les religieux leur prédisent l’enfer … auquel les athées ne croient pas. Donc ils sont agressés par quelque chose qui pour eux n’existe pas …
Puis on leur demande de modifier des textes … qui de l’avis des athées, ne sont que des conneries.
Et enfin, afin de se permettre le droit de contredire au politiquement correct, on demande aux religions d’être politiquement correct …
Pas mal 🙂
Vous inversez le propos du monsieur.
C’est les défenseurs des religions qui appellent au politiquement correct. Mais pour qu’ils puissent faire cet appel tout en restant cohérent, il faudrait déjà que leurs religions soient politiquement correctes.
Me demande si c’est possible d’être un Nazi modéré et si c’est socialement acceptable.
« Pourquoi les religions devraient-elles bénéficier d’un statut particulier ? » D’autant plus que l’islam, malgré les tentatives de certains penseurs islamiques, ne différencie pas le temporel du spirituel et semble plus être un système politique complet qu’une religion, en englobant tous les aspects sociaux.
Pour un athée une religion et une église c’est un club qui lie entre eux les membres du club.
C’est respectable, mais pas plus et pas moins que le club des boulistes du coin.
Dire des choses blessantes sur les passions des gens ne relève certes pas d’une bonne conduite.
Maintenant il y a trop de passions différentes pour ne blesser personne.
Bien sur on peut se moquer avec la dernière vulgarité des opinions d’autrui (= celles pas de gauche, bien sur), évidemment on peut insulter sans relâche la spiritualité des uns et des autres, oui on peut tout cela; on peut mêmene pas admirer la méchanceté, le mépris et la vulgarité.
Il faudrait dans ce débat revenir aux fondamentaux, à savoir la déclaration des droits de l’homme, article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui….
Ce qui renvoie à la fois aux règles de civilité et à la capacité (la volonté?) de défendre ses droits quand on les estime bafoués, dans les médias ou devant le juge bien sûr et pas avec un AK 47…
Et si on considérait quelque peu l’histoire ? Les trois « grandes » religions monothéistes n’ont-elles pas été et ne sont-elles pas encore absolument obsédées de pouvoir. Il y a des livres, des bibliothèques à ces sujets. Dès lors nécessairement opposées à la liberté individuelle et au libéralisme. Chacun a le droit de trouver les textes sacrés anciens totalement obsolètes et de sourire, de rire, et même si ça n’est pas élégant, de ricaner.
et même de condamner, dès lors que les croyants veulent imposer un comportement aux autres, sur la base de leurs croyances.
– La liberté relève du législateur.
Elle est de droit.
Elle peut donc être exercée par chacun de façon absolue s’il le souhaite.
– Le respect relève du cÅ“ur.
Il est facultatif.
il peut donc être pris en compte par chacun selon son libre arbitre.
Je fais partie de ceux qui pensent que les deux doivent cohabiter
Voir « enfin on peut le dire » publié par un journal iranien qui organise un concours de caricatures destinées à scandaliser les dirigeants actuels qui, comme chacun sait, suivent les dogmes du laïcisme. Vous êtes évidemment d’accord avec eux puisque vous dites qu’on peut le dire.
http://leschroniquesderorschach.blogspot.fr/2015/02/liran-organise-un-concours-de.html
des caricatures sur l’holocauste…. Et alors ?
Tout-à -fait: même les plus gros c***ards doivent etre libres d’étaler leur c***ie.
Et c’est également vrai d’un point de vue purement utilitariste: interdire d’exprimer une idée nauséabonde n’a jamais été un moyen efficace de la combattre, le meilleur moyen c’est de la laisser s’exprimer au grand jour pour pouvoir la mettre en pièce.
Mouais, j’aimerai y croire. Je trouve ça assez naïf à vrai dire.
Hitler étalait pas mal sa connerie en 33, pourtant ça l’a pas empêché d’accéder au pouvoir.
Ce qui est le plus scandaleux, ce n’est pas la caricature de Charlie Hebdo montrant le Pape sodomisant un enfant, mais la pédophilie des prêtres (je suis catholique).
Devant Pilate, Jésus ne répondait pas, au grand étonnement de Pilate, aux accusations de blasphème des Juifs; aussi, je reste indifférent aux caricatures de Charlie Hebdo, m’en amusant si elles ont de l’humour.
« qui comptez-vous mandater pour décider que telle ou telle provocation est stérile ? »
Mais personne bien entendu (et surtout par MM. Hollande et Valls). Quel drôle de procès faites vous là à Gisèle Dutheuil. Passons.
Ha !!! Le « message politique » de Charlie Hebdo !!! Hélas je n’ai que faire de la liberté d’expression des adversaires de la liberté tout court et aucune intention de mourir pour celle des zélateurs de l’URSS d’Europe. Je suis désolé de ce manque de grandeur d’âme.
Se moquer des Cathos est une chose. Ils ne sont pas très méchants, beaucoup sont asses cons pour prendre au 1er degré le passage sur « tendre la joue gauche » et le Pape n’a plus le pouvoir de faire écarteler les blasphémateurs en place de Grève. En plus les Cathos ne lisent pas Charlie Hebdo, appliquant en cela vos recommandations.
Les Musulmans non plus d’ailleurs me direz vous. Certes mais il y a Internet. Et le manque de subtilité du journal « bête et méchant » est du pain béni pour les manipulateurs très dangereux que produit la frange la plus fanatisée de l’Islam. Charlie ne lançait pas un « message politique » mais jetait carrément de l’huile sur du feu. Le salafiste fanatique ne veut ni mon bien, ni le vôtre, ni celui des Musulmans. Il veut le pouvoir. Il lui est facile d’agiter les dessins idiots de Charlie sous le nez des jeunes de la cité, son Coran sous le bras. Le Coran, ils ne l’ont pas lu. Ces jeunes sont au chômage, vivent un fort sentiment de déracinement. Ce sont des victimes toutes trouvées. Des victimes, oui, car ce sont eux qui vont crever, in fine, sous les balles des policiers, et pas le barbu manipulateur.
Ces dessins c ‘est un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous avons vu les dégâts.
Synge, vous répondez totalement à coté de la plaque.
L’auteur de cet article milite pour droit d’exprimer des opinions sans s’embarrasser de bienséance (ce que tout libéral devrait d’ailleurs accepter) et vous lui répondez que vous n’aimez pas ce qui se dit dans Charlie Hebdo, que ses dessinateurs sont des zélateurs de l’URSS d’Europe, etc.
Soit. C’est votre droit. Mais cela ne remet pas en cause la justesse de l’analyse de Frédéric Georges-Tudo
« droit d’exprimer des opinions sans s’embarrasser de bienséance » … genre le droit d’agiter un chiffon rouge devant un taureau ?
Soit, mais qui donne ce droit ? qui protège et assure le respect de ce droit ? Désolé, mais implicitement le « droit d’exprimer des opinions sans s’embarrasser de bienséance » est un appel à l’interventionnisme de l’Etat.
Comme tout ‘droit à  » d’ailleurs… ca se termine toujours en loi, en impôts et en fonctionnaires supplémentaires.
Le problème avec la liberté d’expression c’est qu’on est pas capable d’y mettre de limites claires et non sujettes aux points de vues de ceux qui feront appliquer ces limitations.
Attention, un chrétien qui se respecte peut faire très mal, surtout en cette fin des temps.
« Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » (Luc 18 :7-8)
Ne nous en privons pas.
J’adore ce genre de débat sur le refrain de ‘on a bien le droit de’ … où dès qu’il est question d’interdire, voire de juger moralement, voire même de conseiller à la retenue … tous le monde se lève pour défendre comme un seul homme la liberté outragée et vilipender le conservatisme …
Est-ce que les ‘libéraux’ pourraient juste une minute arrêter de se prendre la tête sur les logiques de principe (complétement fallacieuse, mais c’est un autre débat) et reconnaitre deux choses :
1 –
Toute ces tergiversations sur la prétendue liberté d’expression qui serait sacrée et qu’ils sont prêts à défendre au prix du sang s’il le fallait, etc … n’amènent qu’une seule chose : renforcer et légitimer le rôle, l’importance de l’Etat, seul garant de notre civilisation prétendument libérale …
Le seul sujet derrière toutes ces discussions est la protection et le laisser faire dont devraient bénéficier les gens qui disent n’importe quoi ou qui racontent des conneries, voir des insultes et autre blasphèmes … Il règne un tel parfum de peur que l’on a franchement du mal à lire les commentaires.
2
Le libéralisme, pour simplifier, se résume à la Liberté, le contrat librement consenti et la justice en cas de problème … Or statuer en cas de litige est du ressort de la justice. Et encore faut-il qu’il y ait problème : donc plusieurs conclusions :
– Eviter les problèmes inutiles et stupides du niveau de blagues de cours d’Ecole, faire preuve d’un peu de maturité … on peut très bien vivre sans les caricatures de CH, ca n’a jamais réglé les problèmes de chômage et de croissance …
– Faire en sorte que les problèmes quand ils arrivent soient réglés en tout équité … et je suis loin d’être sur que si la rédaction de Minute ou Zemmour s’était fait troués pour des histoires de blagues racistes on aurait eu droit aux même réactions indignées des défenseurs de la liberté d’expression
– Eviter que les problèmes se reproduisent … et ce n’est clairement pas en continuant à privilégier l’intolérance contre les intolérants, l’amalgame au nom de principes, le bouc émissaire religieux, la déresponsabilisation au nom du droit à rigoler … que l’on va faire avancer quoique se soit.
On peut rire de tout … c’est sous ce principe que les empereurs romains payaient des jeux du cirques au bon peuple pour acheter leur silence.
A qui profitent les caricatures ? Voilà le seul sujet de discussion qui devrait nous préoccuper.
 » A qui profitent les caricatures ?  »
A la liberté de tous, tout simplement.
1) Toujours bloqué dans votre novlangue vous.
Ce qui renforce le rôle de l’Etat c’est de limiter la liberté d’expression (comme c’est le cas actuellement). L’Etat aurait donc pour prérogative de décider ce que l’on a le droit dire ou non. Sans limite de la liberté d’expression, l’Etat n’aura pas besoin de vérifier que notre droit à nous exprimer est bafoué ou non.
Bref, n’importe quoi.
2) Totalement HS.