Par Bernard Radet.
Tandis qu’un nouveau PDG va prendre les commandes de France Télévisions le 22 août prochain, Le canard enchaîné a récemment mis les pieds dans le plat, affirmant qu’un trio final de candidats secrets, provenant tous de chaînes privées, aurait été sélectionné dans l’intimité du bureau d’Olivier Schrameck, le patron du CSA. Celui-ci aurait en effet, dans un entre soi avec lui-même, d’ores et déjà choisi trois noms : Rodolphe Belmer de Canal+, Denis Olivennes du groupe Lagardère et Christopher Baldelli de RTL. Une nomination à guichet fermé qui n’est pas sans rappeler celle de Rémy Pflimlin, nommé PDG de France Télévisions en 2010 directement par Nicolas Sarkozy, alors Président de la République.
En cinq ans, le pays a cependant évolué et surtout changé de président. Les Français, fatigués par un Nicolas Sarkozy omniprésent et se voulant omnipotent, ont misé en 2012 sur François Hollande, un président de la République « normal » qui, selon ses propres termes, « n’aurait pas la prétention de nommer les présidents des chaînes publiques », laissant ça à des « instances indépendantes ».
C’est dans cet esprit que le Parlement a adopté fin 2013 le projet de loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public qui rendait alors au CSA le pouvoir de désigner les futurs PDG des radios et chaînes publiques. Le but : nommer le président de France Télévisions dans la transparence et la collégialité.
Seulement voilà , au lieu du collège de huit membres du CSA qui devait choisir le futur patron de France Télévisions, une procédure secrète et complètement opaque serait en train de se mettre en place. D’une nomination décidée par les différents membres du CSA, de Sylvie Pierre-Brossolette à Patrice Gélinet en passant par Mémonat Hintermann-Afféjee, nous sommes aujourd’hui en passe d’arriver à une désignation du PDG de France Télévisions par la voix d’une seule et même personne.
Cinq ans après la polémique sur la nomination de Rémy Pflimlin, il est finalement difficile de percevoir le moindre changement. Où est le progrès entre une nomination par un Président de la République, élu par les Français, et une nomination par un technocrate, inconnu du grand public ? La question se pose.
La loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public avait fait émerger dans la société l’espoir d’enfin dire au revoir à ce que les médias appelaient à l’époque « Télé Sarkozy » et « Radio Élysée ». Les révélations du Canard enchaîné font aujourd’hui craindre un retour à un système contre lequel les Français se sont clairement élevés. Certes, si le processus de nomination est public et transparent, il devient compliqué pour de possibles candidats du privé, actuellement employés, de postuler, mais l’importance de France Télévisions et de son indépendance doit primer.
D’autant que la procédure publique et transparente mise en place par la loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public a déjà fait ses preuves il y a un an avec la nomination du PDG de Radio France. Le 27 février 2014, Mathieu Gallet succédait à Jean-Luc Hees à la tête du groupe radiophonique, ceci après avoir été choisi à l’unanimité des membres du CSA. Un bel exemple de démocratie qui pourrait nous manquer aujourd’hui.
« Audiovisuel : le CSA retrouve le droit de nommer les présidents de chaîne », « Chaînes publiques : le CSA va défaire ce que Sarkozy avait fait », « Audiovisuel public : le CSA récupère son pouvoir de nomination », etc. Si à l’automne 2013, le retour du Parlement sur la loi votée sous Nicolas Sarkozy réjouissait les médias, l’hiver 2015 risque de susciter déceptions et soupe à la grimace.
« un technocrate, inconnu du grand public  »
Surtout c’est l’ancien dir cab de Lionel Jospin. Ce qui en dit long sur sa supposée neutralité.
Cette histoire de nomination via le CSA n’est qu’un foutage de gueule de plus de la part de Hollande.
De toute façon, la vraie priorité serait de démanteler/privatiser ce monstre qu’est France TV.
Article assez naïf et mal informé :
Début 2013, Hollande a nommé, avant la loi fin 2013, Olivier Schrameck, le patron du CSA .
Les journalistes, Memona Hintermann-Affejee et Sylvie -Pierre Brossolette ont été nommées au CSA par Jean-Pierre Bel, président (PS) du Sénat. ces nominations portent ainsi à cinq le nombre de journalistes de gauche au sein du gendarme de l’audiovisuel. Avec Sylvie-Pierre Brossolette, elle rejoindra ainsi Françoise Laborde (ex-France 2), Christine Kelly (ex-LCI) et Patrice Gélinet (ex- directeur de France Culture).
Il n’y a jamais eu d’espoir de transparence ou de « démocratie » puis que la majorité du CSA a été constituée AVANT la loi et donc toutes les nominations qui en découlent, comme celle de Radio France sont totalement.
politiques. Et franchement, vu la censure, la propagande et la médiocrité que l’on mange sur le service publique, vivement un changement de têtes dans toutes ces institutions totalement gauchistes.
Tant que les médias et les journalistes seront dépendants des subventions, et verrouillés par des syndicats neuneux, et une idéologie idem, il n’y aura pas de pluralisme. Et donc pas de représentativité du peuple, et donc pas de démocratie.
Et on ne pas pas dire que les médias, même nommés, aient été tendres avec un sarkozy. Comme vous le faites d’ailleurs.
Ollivier Shrameck n’est pas un technocrate inconnu du public, c’est l’ancien chef de cabinet de Lionel Jospin qui a été nommé au CSA (en sous main) par Hollande.
Donc, nous aurons de toute façon la presse audio-visuelle sous la coupe de l’Etat mais cette fois-ci de manière détournée et cachée. Les media faisant déjà preuve d’une mansuétude extraordinaire envers ce gouvernement ce n’est pas demain que nous aurons une presse INDEPENDANTE !
bonjour sécotine,il faudrait être bien naîf pour ne pas souscrire au constat avéré de la dépendance de la presse .
Huger est également dans le vrai ; preuve en est : il n’existe pas de médias dites publiques TV ou Radio autres qu’orientées à gauche .
Quand aux commerciales ;ça n’est guère mieux ,surtout les radios telles qu’EUROPE 1 – RMC-RTL qui battent des records en fait de quantité de journalistes sujets à caution .
Comment peut-il y avoir du pluralisme dans un pays où 85% au moins des journalistes votent à gauche?
Comment peut-il y avoir du pluralisme dans un pays où les médias sont sous perfusion de pognon publique ?
Voilà la vrai question.
L’opinion politique des journalistes les regardent. Le problème c’est que personne n’est prêt à acheter volontairement leur propagande, et pourtant tout le monde doit cracher au bassinet.
Question à creuser.
http://www.contrepoints.org/2011/08/19/41363-pourquoi-les-intellectuels-n%E2%80%99aiment-pas-le-liberalisme
Reste qu’un entrepreneur adopte plutôt le libéralisme, un entrepreneur médias aussi, (sauf un copain du gouvernement). Or c’est le patron qui décide de la ligne éditoriale.
Il n’y a donc pas assez d’entreprise medias en France, et les ressources hertziennes sont trop figées (trop limitées ?).
Que fait la bourgeoisie française ? La presse flatte un gouvernement qui lui met la tête sur le billot fiscal, et elle n’est pas foutue de financer des medias alternatifs libertariens !
Sûrement que la pression fiscale n’est pas assez élevée, ou la mixité sociale trop rare dans les beaux quatiers !
« c’est le patron qui décide de la ligne éditoriale »
C’est amusant mais à chaque fois que je vois ou lis un patron des médias, il jure sur tous les dieux possibles que les journalistes sont libres et qu’il n’intervient jamais en salle de rédaction.
Un jour de fête sera celui qui verra la privatisation de France TV et la dissolution du CSA.
Récemment, la Grèce a dû privatiser ses organes de propagandes. Vue notre trajectoire, on devrait être débarrassé des notre dans moins de 10 ans.
à mon avis on en sort trois mais Olivennes ami sans scrupules des socialistes est désigné d’avance, cette mascarade doit cesser
+1
Encore un PDG incapable mais ayant les bons diplômes et les bons réseaux pour pantoufler de poste en poste sans jamais rien faire de valable.
1/ Privatisation de France Télévisions
2/ Suppression de la redevance TV
3/ Suppression du CSA.
Simple, clair, libéral.
encore une fois on assiste à la cooptation habituelle