Et si on rendait la justice aux citoyens ?

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Et si on rendait la justice aux citoyens ?

Publié le 4 février 2015
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Las. Malgré la communication optimiste joyeusement mise en avant sur une baisse des cambriolages, le dernier rapport de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) montre qu’à l’exception des vols avec violence en zone de police, tous les types de violences augmentent. Apparemment, la justice française et son corollaire pénal ont un petit souci à jouer leur rôle dissuasif.

Bizarrement, en face de cette actualité fort embarrassante pour le gouvernement et qui concerne des exactions bien spécifiques (cambriolages, menaces, chantage, vols, violences crapuleuses ou non, sexuelles ou non), la Garde des Sceaux a choisi, plutôt, de profiter des récents attentats pour polariser l’opinion sur un grand besoin de sécurité anti-terroriste, et, par voie de conséquence, de … renforcer l’arsenal antiraciste.

taubira vite renforcons arsenal antiraciste

Et si l’on peut malgré tout se réjouir que la ministre de la Justice comprenne l’inutilité de lois d’exceptions, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a comme une inadéquation assez inquiétante entre ce que le pays et le bon sens réclament et ce que nos élus s’emploient à mettre en place, de façon assez brouillonne de surcroît.

Ainsi, on a bien du mal à comprendre comment on peut, comme le fait Christiane Taubira, réclamer à la fois « une réponse judiciaire forte » pour contrer la menace terroriste, tout en bâtissant tout un édifice juridique dont le but est, justement, d’alléger la réponse judiciaire comme l’admet la Chancellerie elle-même, dont l’étude d’impact concernant la dernière réforme pénale de la Garde des Sceaux indique qu’elle permettrait de réduire de 4000 le nombre de détenus en France.

Au demeurant, comment peut-on garantir la sécurité des citoyens alors que le système judiciaire ne permet pas actuellement de leur garantir que ceux qui doivent être en prison, qui ont été reconnus coupables et condamnés à des peines fermes, ne se trouvent pas effectivement en cellule ? Les cas des derniers terroristes, les frères Kouachi et Coulibaly, sont symptomatiques : ils n’ont effectivement pas purgé l’intégralité des peines auxquelles ils ont été condamnés, par jeu de remises, légales certes, mais incompréhensibles du point du vue du citoyen ordinaire. Et leur situation n’est pas exceptionnelle : il y a, de façon tout à fait officielle, 100.000 peines de prison ferme en attente d’exécution tous les ans

D’autre part, s’il semble nécessaire et presque facile de mettre en prison les condamnés, pour le moment, cette solution, déjà très clairement sous-employée, n’aboutit surtout qu’à empirer la situation. Oui, la prison est criminogène : les jeunes qui débutent dans la délinquance se retrouvent « coachés » et entraînés par des plus gros poissons, eux-mêmes en contact avec des références en matière de crime. Il n’y a, pour ainsi dire, pas de cloisonnement dans les populations carcérales, ou, en tout cas, pas assez et de façon suffisamment flagrante pour que ce soit devenu un argument de vente d’une réforme pénale mal boutiquée. On doit aussi ajouter la possible (et fréquente ?) radicalisation des détenus par absence totale de suivi, et par un effet de groupe, mimétisme observé partout ailleurs.

Parallèlement, la France des drouadlhom se fait régulièrement taper sur les doigts pour le niveau abyssal de ses prisons en matière d’hygiène et de respect de la personne humaine. Pas étonnant : entre la sur-représentation des cas psychiatriques en prison (alors que ce n’est pas l’endroit pour les gérer), la vétusté des établissements et la surpopulation carcérale, l’incarcération française passe de plus en plus pour un mal à part entière qui accroît le problème au lieu de le résoudre.

Ainsi, le cas des emprisonnements de fous n’est pas anecdotique : un rapport sénatorial évoque 25% de détenus dont le cas tient plus de la psychiatrie que du judiciaire. Au plan psychiatrique, selon une enquête de 2004, devenue référence en la matière, on estime que jusqu’à 80% des condamnés présentent au moins un trouble psychiatrique, et entre un cinquième et un quart des prisonniers peuvent être considérés comme psychotiques. Reste à savoir si c’est ce qui les a conduit en prison, ou si la prison a provoqué cet état.

Quant à la surpopulation carcérale, il suffit de regarder l’évolution des écroués et des places disponibles pour comprendre l’ampleur du problème (notez, sur le graphique suivant, le changement de mode de calcul pour les barres jaunes, qui amenuise le différentiel, pourtant déjà choquant) :

evolution population carcérale

Difficile de ne pas comprendre qu’il y a, clairement, un déficit notoire de places (pour comparaison, le nombre de places de prison est de 76.000 en Espagne avec une population de 50 millions d’habitants, et de 96.000 au Royaume-Uni, pour 57.000 en France, avec une population totale très comparable pour ces deux derniers pays). Oh, bien sûr, des chantiers ont été lancés, mais là où il faudrait, immédiatement, entre trente et quarante mille places, il n’est prévu que d’en construire 13.000 d’ici 2018.

L’état des lieux est catastrophique. La conclusion sans appel. L’État s’est éparpillé en tentant de fournir toujours plus d’instruction et de culture à ses citoyens sans y parvenir, en lui expliquant comment manger moins gras, moins salé, moins sucré, en lui intimant l’ordre de trier ses déchets, en le poursuivant dès qu’il roulait trop vite. Il s’occupe maintenant de son logement, de sa santé, de sa retraite, de son chômage et de son travail. Il accompagne le citoyen de la tétine jusqu’au sapin, quitte parfois à l’y pousser. Et pendant ce temps, ses ressources, étirées tant et mieux pour couvrir ces myriades de nouveaux domaines, ne sont plus octroyées à suffisance pour ces domaines régaliens qui font pourtant sa raison d’être. Ces seules justifications recevables de l’existence de l’appareil d’État que sont l’armée, la police et la justice, sont depuis des décennies les plus mal loties au profit des autres appendices qui n’ont cessé d’enfler.

Au bilan, la justice n’est plus qu’un expédient lancé au milieu des campagnes électorales pour faire taire les craintes et les peurs : de réformes de lois en réformes de lois, on bricole tant et plus les institutions et les principes sous-jacents pour faire semblant de répondre à une demande publique, une opinion changeante et malléable. Mais le fond, lui, s’érode et se corrompt sans que personne ne semble vouloir y mettre un terme.

La France a besoin d’un système judiciaire efficace. Pour cela, le pays a besoin qu’une peine de prison devienne lisible pour tous. Il a besoin qu’une incarcération signifiée soit une incarcération effectuée. Il a besoin qu’une sanction, même bénigne, se traduise par des faits concrets et palpables, à défaut de quoi, la Justice devient une plaisanterie ou un simple échange de coups de tampons bureaucratiques. Le pays a besoin que la prison ne soit plus une solution rapide pour s’occuper des cas psychiatriques, ou un exutoire pour les problèmes de société que les autorités n’arrivent pas à traiter. Il a tout aussi besoin que la prison ne soit plus synonyme de clapier, ni d’école du crime.

Des méthodes existent, et les moyens de les appliquer se trouveront facilement dans ces ministères, non régaliens, qui n’ont cessé de gonfler sans que leurs résultats ne le justifient. Si l’État français veut survivre, il est grand temps pour lui que le régalien soit remis au centre de ses préoccupations, et que ses priorités budgétaires reflètent cet impératif.

Faute de quoi, ce pays est foutu.
—-
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  • concernant les troubles psychiatrique de certains détenus, qui n’ont rien à faire en prison , cela m’a donné à penser à un adolecent de 14 ans que l’on avait mis en prison pour avoir volé 50 francs ( c’était en 1976 je crois ) , alors que ce jeune n’en était pas à sa 1er infraction ; ceux qui l’ont mis au trou n’ont pas compris que ce jeune avait des problêmes , en revanche , celui qui était en céllule avec lui a vite compris que  » ce garçon n’a rien à faire en prison  » , comme il l’a souligné lui même ; il va sans dire que cet épisode n’a en rien arrangé les choses ; ce jeune délinquant à aujourd’hui plus de 50 ans , a fait durant sa jeunesse pas mal d’aller retour en taule , jusqu’au jour ou une forme de schyzophrénie à été détecté ; trop tard pour le récupérer socialement , il est à ce jour à la charge complête de la société ;

  • La première des priorités pour qui veut réduire les problèmes de radicalisation religieuse et d’échec à punir judiciairement faute de place, c’est VIDER LES PRISONS de ceux qui n’ont rien à y faire.

  • Le monde politique gère la situation au mieux. Il n’a aucun intérêt à régler les problèmes, qui sont son fonds de commerce électoral. La meilleure des gestion pour lui est de donner l’impression d’agir tout en laissant la situation stagner, voire l’empirer par des actions finement calibrées.

    Ne cherchons pas à expliquer par la bêtise ce qui vient du calcul, voire de la méchanceté…

    • bonjour Jesrad,il y a parait-il pléthore de gens se trouvant dans nos prisons , je veux dire de gens qui devraient être dans les prisons de leurs pays ,après expulsions j’entends .
      En revanche je conteste l’avis de Drovosyk s’agissant d’une quelconque finesse accordée aux actuels dirigeants ,ce quelque soit le sujet abordé ! Déjà dit ici ,je rencontre (lors de pots de sociétés sportives ) quelques édiles locales ;ça n’affleure guère que le niveau cour de récrée CM2 , au mieux entrée en 6ème ….

    • Je suis d’accord.
      La politique est devenue un métier. Confisquée par des élites. Concrétement, qui de vous ou moi, pourrait se présenter en espérant l’emporter ?

  • Plus les français ont peur, plus les politiciens vont pouvoir se présenter comme utiles. à leurs yeux.

    Donc peu de chance que cela change.

  • L’État nous harcèle.
    Ponctions, taxes, lois.
    Messages de propagande à la TV.

    L’État nous menace, nous fait peur.
    Il ne nous laisse pas le choix.
    D’ailleurs, ni, il ne nous donne la parole.

    Bientôt, pour les présidentielles, nous seront de nouveau écoutés.
    Ils nous diront, comment ils feront pour nous sauver de la merde dans laquelle ils nous ont placé.

    Et puis le temps passe, rien ne se passe.
    Enfin, si, les lois, les taxes augmentent.

    La terreur est dans tous les foyers, dans les cœurs.
    La résistance à l’impôt commence à gonfler, puis la rage du petit peuple gronde.

    Des vitrine explosent, des voitures brulent.
    C’est sur, c’est de la faute à l’anarchisme.

    Il faut plus d’Etat, du nationalisme. Vite, votons FN ou PC.
    Le petit peuple est enfin rassasié, il se calme.
    L’on est pauvre et on savoure notre réussite.

    Le crime n’est plus dans les stats, le chômage n’existe plus.
    Nous flottons dans un petit nuage de douce propagande.

    Laissons nous voguer au gré des vagues. C’est si bon.

  • Comparer MST à un singe, quand même !
    Quelle honte !!!!

  •  » l’armée, la police et la justice, sont depuis des décennies les plus mal loties « :
    c’est dans la plus pure logique de l’idéologie collectiviste. En plaçant le collectif comme au-dessus (je dirai même comme transcendance) de l’individuel, le collectivisme ne pense jamais que chaque individu possède son idiosyncrasie (pour parler comme Nietzsche), en d’autres termes, qu’il n’est identique à personne. Nietzsche n’avait pas de mots assez forts pour fustiger cette obsession de l’identité, qui parcourt toute la philosophie depuis Platon (la perte du sensible dans les fameux universaux); le platonisme étant, comme chacun le sait, le père de tous les collectivisme ((re)lire La République pour s’en convaincre).
    L’idéalisation de la collectivité étant au fondement du collectivisme, il ne peut y avoir de prise en compte de des infinies facettes de la nature humaine, et en premier lieu de ses aspects moraux. Rousseau, en parfait idéaliste qu’il était, ayant inculqué le dogme de la bonté de la nature humaine « vierge » (quelle abération que cette virginité, comme si tout homme ne naissait pas dans un contexte historique donné et auquel il ne peut rien changer), alors même que le fait moral n’a pas d’existence hors contexte (pas de fait moral mais seulement des interprétations morales, dixit Nietzsche), voila comment fut totalement balayé l’aspect nuisible occasionnel de l’être humain, aspect qui constitue le fondement de l’idée de Justice. Et avec le même balai, on a vite fait disparaître sous le tapis l’idée de responsabilité, qui est pourtant au coeur de la liberté individuelle, et à laquelle sont attachés tous les libéraux.
    Mais quand on constate comment la Garde des « Sots » s’exonère de toute responsabilité (repensons à la fameuse liasse administrative brandie devant les photographes, qui contredisait les propos de ladite), on ne peut être surpris de la déliquescence de notre justice et, par voie de conséquence de l’administration pénitentiaire qui est son corollaire indispensable, devenu aujourd’hui, à l’évidence, superfétatoire.

    • Ce pays de France est très riche !

      En effet dans un Etat en putréfaction avancé, le champignon peut se développer très rapidement.
      Nous rentrons dans une nouvelle période, celle des spores.

      Bientôt des millions de champignons à la vertu douteuse et avec un objectif pour le moins obscure vont de développer sur ce terreau Étatique putride.

      Dans une quête de la vie, le parasite sera bien vite englobé dans ses propres filaments de mycelium.
      La destruction finale, comme la veuve de loup, sera une fumée noir annonciatrice du renouveau putride !

      • Belle réponse.
        Toutefois, je pense que le champignon auquel vous faites référence s’appelle « vesse » de loup, autrement dit, couille de loup: ça va bien avec le reste: des couilles qui n’engendrent plus qu’une poussière noire de néant (et hop, je reviens au nihilisme collectiviste qu’a pourfendu Nietzsche).

  • vous arrêter la « guerre contre la drogue » et vous aller instantanément libérer assez de place en prison pour les « problèmes » qui justifient la prison.
    Par la même occasion vous coupez l’herbe sous les revenus des dealers dans les « quartiers » sensibles.
    Mais l’hypocrisie d’une « élite » qui n’en est pas une… empêche cette solution évidente.
    Comme tant d’autres ..

  • « Faute de quoi, ce pays est foutu. »

    H16 est optimiste, d’habitude c’est « ce pays est foutu ».

    Je pense qu’on ferai bien de se tourner vers une solution libérale à savoir libéraliser le canabis. La police/tribunaux/pénitentiaire feraient bien des économies de temps et d’argent, le Leviathan se goinfrerai , la santé publique y gagnerait, ça ferait de l’emploi et ça viderait les prisons.

  • « des chantiers ont été lancés, mais là où il faudrait, immédiatement, entre trente et quarante mille places, il n’est prévu que d’en construire 13.000 d’ici 2018 »
    Et n’oublions pas qu’une des toutes premières décisions de la clique arrivée au pouvoir en 2012, c’était d’arrêter le programme de construction de prisons lancé par le gouvernement précédent.

    Sinon, sur le fond, c’est encore un sujet dont nos politiques se fichent comme d’une guigne (ça et le chômage, les entreprises, les déficits, les retraites etc.). Les journalistes aussi, il n’y a qu’à voir comme la non-décision de l’UMP occupe les non-commentateurs de non-événements depuis 2 jours. Bref, parlons de rien, Madame la marquise, tout va bien.

  • Vu que , la France est une démocratie VOUS le Peuple Français ! vous proposerez ,débattrez puis voterez une loi pour que :
    les victimes et jurés d’ assises soient obligatoirement préalablement avertis de remise de peine et ,
    qu’ ils y donnent leur consentement ( à débattre)
    ( ce serait la politesse ) mais bon on est en France

  • J’avais il y a 2 ans écris une lettre au président Hollande dmandant la contruction de 120 000 places de prisons et de centre de réeducation pour délinqants et criminels juvéniles avec une prise en charge adaptée pour chaque détenu.Et ce pour faire face à l’augmentation extreme de la criminalité…Je constate que rien n’a été fait par le gouvernement et que les démagogues en profitent , il suffit de voire les derniers sondages…

  • Les jeunes atteints de troubles psychiatriques ne sont pas seulement en prison, ils sont aussi à l’école. Soit par angélisme : les pauvres petits ils ne faut pas les stigmatiser et les intégrer au milieu de leurs gentils camarades bisounours. Ou par ignorance, avec des cas où l’administration, dûment briefée par les parents, n’a même pas averti l’enseignant … qui de toutes façons n’a reçu aucune formation spécialisée.

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