Le mépris du français : une erreur des élites

On évoque souvent « la disparition du français à l’étranger » ou « la nécessité de l’international » mais est-ce exact ?

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Le mépris du français : une erreur des élites

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 mars 2015
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Par Yves Montenay.

Livres credits Christine Vaufrey (CC BY-NC 2.0)
Livres credits Christine Vaufrey (CC BY-NC 2.0)

 

Pour les uns il est efficace ou tout simplement naturel d’abandonner le français au profit de l’anglais ; pour les autres notre langue est d’abord une passion identitaire qui par ailleurs conserve un rôle international et se diffuse rapidement. La discussion  se résume souvent  à l’échange de noms d’oiseaux : « ringards » contre « traîtres ». Cela fait oublier que ce débat se double de questions managériales et sociales très concrètes.

Je précise avoir travaillé dans les deux camps et comprendre les préoccupations de chacun : j’ai eu à diriger ou superviser des entreprises dans 12 pays, ce qui s’est combiné à mes activités universitaires pour nourrir mon expérience géographique et sociale de ces questions linguistiques.

Identité, mondialisation et politique

Pour commencer, en France, mais aussi bien d’autres pays, la langue est très liée à la culture et à l’identité. Mais, pour les « traitres », les questions identitaires sont dépassées du fait de la mondialisation. C’est confondre opinion personnelle et sentiment populaire !

Or en France comme ailleurs, ce sentiment identitaire est bousculé non seulement dans de nombreuses entreprises, mais aussi dans la vie courante : publicités, magazines branchés, enseignes… Des termes anglais envahissent les conversations alors qu’ils sont souvent moins précis que leur équivalent français. C’est exaspérant pour les uns, mais « très classe » pour les autres, persuadés de représenter « la modernité » !

Ce souci de l’identité se combine parfois à des opinions politiques anti-américaines, anti-anglo-saxonnes ou anti-libérales, ce qui mélange des questions de nature différentes et ne simplifie pas le débat. Mais cela n’en supprime pas l’importance pour autant !

Les problèmes concrets

Il y a aussi des enjeux managériaux et sociaux. Certains vantent la « simplicité » du « tout anglais », notamment en matière de coût et d’organisation. Mais il a d’importants coûts cachés, dont le plus lourd est la démotivation et la mauvaise utilisation des compétences. L’obligation des réunions en anglais freine l’expression de la créativité et des critiques. « Vous n’avez qu’à apprendre l’anglais ! ». Or c’est coûteux, peu efficace et se fait au détriment de formations directement utiles, en informatique par exemple.

Montenay Langue françaiseParler « vraiment » anglais est une compétence précieuse, mais en tirer une attitude de supériorité accentue les blocages de la société française : les embauches sont biaisées au détriment d’autres compétences, parfois volontairement pour exclure telle catégorie de la population.

Les dirigeants sont souvent issus de prestigieux concours où les compétences linguistiques sont « un plus ». Ils le font sentir ensuite en les exigeant jusqu’en bas de la pyramide sociale, alors que c’est inutile, ou peut être résolu par quelques interfaces moins coûteuses que ce gâchis de compétences pour l’entreprise, et cette amertume de nombreux exclus de promotions méritées, voire de l’emploi.

En France, au Québec et ailleurs, un employé et son syndicat se rebiffent parfois en invoquant leurs droits linguistiques garantis par la constitution. En sens inverse, certains patrons ou publicitaires pestent contre nos lois de protection du français, pourtant bien peu contraignantes. À l’étranger l’obligation d’utiliser la langue nationale est infiniment plus stricte que chez nous : voyez par exemple nos voisins flamands.

On évoque souvent « la disparition du français à l’étranger » ou « la nécessité de l’international » mais est-ce exact ? Le nombre de francophones augmente rapidement et Michelin « implanté dans 18 pays, n’a pas cédé au diktat de l’anglais. Question de culture et d’efficacité » (L’Express). En fait si le français est effectivement abandonné voire méprisé dans certains milieux, il est adopté massivement dans d’autres.

De Christine Lagarde au garagiste africain

Un garagiste de Casablanca n’est pas dans le même milieu géographique et professionnel que Christine Lagarde : le premier a pour langue maternelle l’arabe dialectal, il a un besoin vital de s’approprier le français, qui a déjà profondément pénétré son arabe technique, et il fait l’effort de s’inscrire au cours de français pour adultes (exemple vécu). Christine Lagarde, elle, est de langue maternelle française et sa brillante réussite dans les milieux financiers internationaux est illustrée par  son excellente connaissance de l’anglais. C’est donc elle que l’on cite en exemple, en oubliant d’ailleurs qu’une partie de son succès vient de ce qu’elle connaît aussi le français.

Or « les garagistes africains » des pays francophones d’Afrique sont infiniment plus nombreux que « les spécialistes de la finance internationale », même s’ils n’ont pas le même prestige. À Abidjan, ville de 4 millions d’habitants majoritairement de langue maternelle française, les questions de qualification basique sont prioritaires, bien loin devant une anglicisation qui ferait de plus le bonheur de nos concurrents.

On pourrait multiplier les exemples : pourquoi tant de Chinois apprennent-ils le français ? Pourquoi les 819 établissements des Alliances Françaises débordent-elles d’élèves du Texas au Pérou ? Cette demande mondiale de français est mal connue, et quand j’en parle à des hauts cadres qui se veulent « internationaux », ils ont beaucoup de mal à me croire et les plus ouverts se précipitent sur les banques de données pour vérifier.

Illustrons cela par le cas de l’Afrique « francophone », car c’est là que se trouvera  la masse des francophones, et donc des clients pour les entreprises travaillant en français

Atouts et problèmes africains

Combien de francophones en Afrique en 2050 ? Des chiffres circulent : 500, voire 700 millions ! Disons que la croissance démographique rapide, la scolarisation et la modernisation de la vie économique devraient « normalement » aboutir à des chiffres très importants. Mais que veut dire « normalement » en Afrique lorsque l’on connaît les difficultés scolaires ou politiques dans lesquelles elle se débat aujourd’hui ?

Et nos concurrents sont actifs. Le français les gêne et ils lancent et financent des campagnes sur le thème « les pays francophones se développent moins que les anglophones, donc changez de langue ». Or ce n’est pas toujours vrai et on oublie que la Grande-Bretagne a choisi les pays africains les plus riches et a laissé « au coq gaulois les pays sablonneux pour qu’il puisse y faire ses ergots ». La richesse du Nigeria vient davantage de son eau et de son pétrole que de l’anglais. On y enseigne d’ailleurs massivement aussi le français « pour pouvoir vendre dans toute l’Afrique ».

Soyons concrets

Évitons les affirmations péremptoires sur la situation ou l’usage français. Restons concrets : un responsable politique ou culturel ne doit pas négliger les questions identitaires, un chef d’entreprise doit être attentif à la motivation et l’efficacité des équipes et ne pas oublier que c’est dans sa langue maternelle ou de formation que l’on est le plus créatif.


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  • même les pub à la télé , pas toutes dieu merci , sont en anglais ; voire en allemend pour la pub des bagnoles allemendes bien sur ; mais bon , moi je vis en france , je suis française et j’aime beaucoup la langue de mon pays ; et j’aimerai bien que les dirigeants français se souviennent que nous ne sommes pas encore complêtement sous le joug de pays étrangers , que la langue française si elle est bien parlé , bien écrité est aussi valable que n’importe quelle autre langue ; et qu’elle ne doit pas être étouffé pour  » faire plaisir  » aux étrangers ;

    • Rassurez vous : ce n’est pas Hollande qui risque de faire l’apologie de la langue de Shakespeare. En revanche, il mange tellement ses mots même quand il parle en français qu’il doit décourager toute bonne volonté étrangère de comprendre notre langue.

      « pour faire plaisir aux étrangers » ?!?

      Croyez vous que c’est pour faire « plaisir » aux chinois qu’on doit parler anglais avec eux ? Si vous leur demandez d’apprendre la langue de tous ceux avec qui ils font du commerce, commencez par apprendre le(s) chinois.

      • On voit tout de même, à Paris, de plus en plus de candidats pour apprendre l’Arabe international et/ou le Chinois « Mandarin » et, oui, probablement, c’est une façon de préparer l’avenir avec ces pays déjà « partenaires » de la France, dans les faits.

        Et ce n’est sans doute, qu’en supplément de l’Anglais qui reste indispensable.

  • L’auteur a raison sur un point sans l’Afrique, le français disparaîtrait. Même dans cette Afrique, les pays anglophones sont plus nombreux et riches. Donc, les pays africains francophones ont majoritairement adopté la langue de Shakespeare, comme la deuxième langue internationale, donc obligatoire à l’école ou dans des universités.

    • Quand j’étais en Afrique, les africains parlaient d’abord la langue de leur ethnie pour l’identité, ensuite le « dioula » pour le commerce et enfin le français par héritage colonial pour l’administration.

      C’est un peu arrogant de revendiquer une population africaine ‘francophone ». Ce qui revient à dire que c’est très français, et je ne comprends pas pourquoi l’auteur en remet une couche.

    • C’est bien la preuve que ces Africains ne sont pas réellement « francophones » mais que le Français est une langue véritablement « officielle », indispensable pour les textes officiels, puisque les populations continuent à parler dans la langue traditionnelle de leur Maman et de leur région, au moins, entre eux.

      Le choix d’un changement de la langue juridico-politico-administrative, demanderait un long et coûteux travail! L’avenir nous dira! Mais que ces textes officiels soient écrits dans une seule langue, c’est important!

  • Les pays d’europe du nord maîtrisent généralement parfaitement l’anglais : ce n’est pas pour autant que leurs langues respectives disparaissent ou qu’ils les négligent.

    Le français reste d’une précision inégalée : c’est ce qui lui vaut d’être la langue diplomatique du Vatican et celle dans laquelle a été rédigé le catéchisme de l’Eglise Catholique.

    le vrai drame est que le français (tout comme l’anglais d’ailleurs) est très mal enseigné en France.

    • Vous avez raison: connait-on des pays qui « changent de langue »? Personnellement, je n’en connais pas!
      Je pense que la France ne devrait pas paniquer.

      Par contre l’Anglais est très utile, très utilisé et est devenu la première langue « internationale », peut-être parce que, contrairement au Français qui reste, surtout à l’écrit, une langue difficile à apprendre, l’Anglais « international » est souvent devenu, à l’usage, le « Globish » et tolère mieux une connaissance imparfaite mais suffisante pour se faire suffisamment comprendre: c’est la tolérance pour cette façon de s’approprier l’Anglais qui compte bien plus que la pureté de la langue, pour le dialogue entre un Serbe et un hôtelier pakistanais.

      Pour le Français parlé hors de France, il conviendrait d’accepter une mentalité plus pragmatique au détriment des remarques pour un pluriel erroné ou des constructions de phrase à la tournure plus élégante.

      De même, il faut accepter les néologismes géographiques (Bonne chance pour apprendre aux Québecois à parler comme à Orléans ou en Anjou, au XVIIIème siècle!) ou temporels.

      Les Africains de pays réputés « francophones » continuent, la plupart du temps, à parler leur dialecte maternel entre eux, idem pour l’Alsacien, l’Espagnol, le Chinois ou l’Indien et probablement, beaucoup d’habitants en Russie orientale!)

      Il est facile de voir la différence entre une langue vivante et une langue morte.

      Donc faut-il attendre la prochaine mouture du dictionnaire de l’Académie Française, pour savoir si « mel » aura effectivement supplanté « e-mail » (ou simplement « message »)?

      Dans le même esprit, le « politiquement correct » est devenu insupportable dans le langage: les aveugles devenus « non-voyants », les sourds, « mal-entendants », les enfants de Maghrébins devenus « enfants issus de l’immigration »…

      Je me souviens de Léopold Sédar Senghor, quand il a sorti son livre « Négritude et civilisation de l’Universel »: le mot « nègre » n’a, à mes yeux ( je n’ai connu l’Afrique sub-saharienne, sur place, que décolonisée), rien de péjoratif et nous vient du Latin, c’est tout de même mieux que « Black »!

      Rend-on service au gens en édulcorant la réalité comme un publicitaire, ou cela nous aide-t-il pas à camoufler nos discriminations honteuses, « dans la forme », alors qu’on peut entendre bien autre chose quand deux personnes, automobilistes ou pas, s’eng… dans les rues de Paris ?

      Et pourtant, l’état et les affaires étrangères se sont « saisis » du « problème » (aussi!!!) et, évidemment, « l’administent » sous la forme de « La Langue, la Francophonie et la Cullture Française » « académique » « à défendre », alors que, comme on sait, on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif: organiser une réception d’ambassade, bon-enfant, agréable et conviviale risque bien plus d’attirer ceux qui n’ont que des notions de Français mais qui seront sans doute plus tentés d’entrer plus avant dans les « finesses de la langue, de la culture française et du pays France »!

      Alors, laissons les gens se parler comme ils veulent ou comme ils le peuvent, et spécialement les jeunes dont le même nombre lira sans doute Hugo, Dumas, Voltaire ou Zola et Camus (Proust, moi-même, j’ai renoncé!)!

      Et si, comme mes enfants, quadrilingues (et un, 5 langues mais « quinqualingue » ou « pentaglotte » n’existent pas!), au bac, après un programme normal, ils lisent (ou regardent la téle) aussi en Allemand ou en Anglais (ce qui est loin d’être mon cas!), serait-ce si grave, seront-ils perdants? Je pense le contraire.

      (C’est parfois ennuyeux, pour moi, parce que, par « confidentialité », ils se parlent entre eux en Luxembourgeois et je n’y comprends « que pouic! »)

      Dois-je signer « un Caucasien »?

      • Parlant de politiquement correct, le fait de mettre le masculin et féminin un dernière l’autre et en alternance, ça rend les textes illisibles.
        L’autre jour je lisais un texte dans lequel l’auteur mettait -e partout ou encore – e-s.

        Ce genre d’enfantillage est décourageant.

        • Tout à fait d’accord! Mais ce samedi est « jour de la femme » alors « no other comment »!
          À propos de ce « politiquement correct », il y a des termes condamnés et pourtant très suaves comme « cul de jatte » qui n’est plus qu’un homme « différent », maintenant!

          • Une blague qui m’a été racontée en français par un luxembourgeois dans un bus à Luxembourg :
            « Au Luxembourg, comment appelle-t-on quelqu’un qui parle quatre langues ? Un quadrilingue. Et quelqu’un qui parle une langue ? Un français ! ».
            (Pour la version longue ajouter tri et bilingue ;).

            • Mouiii.
              Beaucoup d’auto-dépréciation bien franchouillarde là dedans. Personnellement je ne suis pas tellement convaincu par tous ces « étrangers » qui parlent si bien l’anglais, et le français, et le… Quand il s’agit de langues que je parle vraiment bien (Français, Anglais, Espagnol) je suis toujours un poil choqué du nombre de fautes commises, des mauvaises prononciations, etc.

              La différence principale est que le français convaincu d’être mauvais ne s’exprimera pas beaucoup et ne cherchera même pas à camoufler son accent français, les autres convaincus d’être bons débiteront des phrases mal construites et truffées de contre sens par paquets de dix avec un accent « factice ». Au moins ils communiquent, et parfois se font correctement comprendre. Mais qu’on ne me raconte pas trop à quel point ils sont bons, c’est une erreur de perspective.

              • Ben, oú voyez-vous de l’auto-dépréciation là-dedans ? Au Luxembourg les gens du cru s’expriment en Lutzeburgish parce que c’est leur langue, en anglais pour le business, en français et en allemand pour des raisons historiques et de voisinage.
                Contrairement à la Belgique, il n’y a aucune réticence à passer d’une langue à l’autre en fonction de l’interlocuteur.
                Pour ma part, le luxembourgeois savait que j’étais français. Je m’étais exprimé en plusieurs langues et nous avons bien ri de cette blague, ce qui ne semble pas être votre cas.
                Par contre, je vous rejoins sur le fait que les français s’auto-inhibent et n’accepte t pas de montrer leurs erreurs à la différence des anglo-saxons pour qui faire de moins en moins d’erreurs est signe d’un processus normal d’apprentissage.

            • Rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls! J’en sais quelque chose!

    • J’ ai une question. Quelles techniques d’enseignements des langues préconisez vous? Vous dites que le francais et l’amglais sont mal enseignés mais quelles sont vos solutions?

  • Notre langue rayonnera lorsque nous aurons à nouveau confiance en nous, à savoir quand notre économie redémarrera, après de véritables réformes et un changement des mentalités, bref ce n’est pas demain la veille.

    • Oui, c’est vrai! Mais rien n’est perdu! Contrairement à ce qu’on croit souvent, le TGV existe aussi, ailleurs. Par contre, l’Airbus qui n’est ni « Français », ni même « Franco-Germanique », mais Européen avec un siège à Toulouse, ce qui est un atout. Actuellement, on ne peut pas dire que votre « Chef d’État » soit particulièrement charismatique (Que, comme N.Sarkozy, il ne parle pas couramment Anglais, c’est lamentable!).
      Patience! Attendez le suivant!
      Et sachez que ce qui est difficilement supportable, ailleurs, et vous ridiculise un peu, maintenant, dans votre situation actuelle, c’est ce chauvinisme qui pense que ce qui est Français est forcément plus génial ou qu’on vous attend encore comme la « Lumière du Monde », c’est totalement opposé à la mondialisation qui met en lumière les « BRIC » et cela humilie vos 27 partenaires européens qui ne comptent pas passer pour rien! Et encore moins collaborer pour construire une Europe suivant l’idée française, même si, déjà, la France a voulu reproduire son administration puissante à « Bruxelles » (le bouc-émissaire ») dont Paris fait encore semblant de ne pas avoir tout « co-décidé », jusqu’ici!

      • Depuis l’époque napoléonnienne, quel modèle de « réussite » pour les Français ?
        La « force » et le nombrilisme comme modèle archétypique. Aucune évolution depuis.
        Avoir des haut-fonctionnaires pour politiques et 40 ans de dérive dans le mythe d’un pays « qui compte  » vont amener une cassure de l’Europe, une réduction inquiétante des libertés individuelles qui a d’ailleurs bien commencé, la sortie de l’euro et la poursuite de l’appauvrissement des gens.
        Et ce n’est pas l’accélération de l’émigration des français qui va améliorer les choses, francophonie ou pas.

        • Oui, mais c’est conjoncturel et … un peu scandaleux: géographiquement, votre pays est scandaleusement béni des dieux! Vous avez 3 fronts de mer (Nord, Atlantique et Méditerranée), vous allez du nord, « flamand », très proche des Belges qui se débrouillent malgré cette fédéralisation interne, alors que Lille est une ville qui monte, indéniablement, et par l’énergie locale déployée, et, je suppose, quelque intervention de Pierre Mauroy et de Martine Aubry. Et jusqu’au sud, ou la Côte d’Azur reste une « riviera » exceptionnelle et internationalement cotée (ce qui, à mon humble avis est complètement surfait, mais chuuuut! les Russes et les Émirs n’en savent rien!).

          Bordeaux et la Bourgogne vous donnent un avantage sur tous les autres vins du monde (alors que là aussi, pour différentes raisons, je ne dédaigne pas du tout les vins d’Amérique du Sud qui m’apportent des découvertes intéressantes et goûteuses, alors qu’en blanc, à part un Jurançon avec le foie gras, je m’en tiens aux vins luxembourgeois dont les progrès oenologiques sont splendides ces 20 dernières années, laissant derrière eux des Alsaciens qui ont parié, pour le profit, sur la quantité, à quelques exceptions près).

          Il en va de même de la « gastronomie » dont les Français se rengorgent, alors que les « p’tits restos français » servent maintenant des pizzas, grillades ou salades, sans se fouler, ou des plats préparés en usine! (Mais tous les Français se croient capables d’ouvrir un « restaurant »!). Il est « pathognomonique » que le meilleur restaurant du monde soit, plusieurs années d’affilée, danois (une pensée pour son jeune chef décédé très récemment). (Et chuuut encore! Laissons les snobs aller s’alimenter chez Bocuse ou Troisgros, pour 250 à 300 € par personne, alors que le Chef n’est évidemment pas aux fourneaux!).

          Voyez-vous comment il y a loin entre histoire et actualité, héritage et travail quotidien?

          Votre Charles De Gaulle a essayé avec un certain succès et non sans gloire ni succès, de faire oublier cette France « traitresse » de Ph. Pétain, quasi sénile, et de son entourage optant pour une collaboration nationale avec les Nazis.

          Et au lieu de se ranger, dans la suite d’un côté (« Atlantiste ») ou de l’autre (« Soviétique »), il a voulu jouer cavalier seul, Francp-français, jusqu’à maintenant où si pâle et médiocre soit votre président, il croit encore que la France est incontournable! Je crois pouvoir vous dire qu’elle n’en prend plus du tout le chemin! C’est en tout cas, le point de vue d’un observateur étranger, sincèrement désolé car il s’attendait à bien mieux!

  • Ils ne savent pas écrire français mais ne savent pas aussi parler anglais ou l’inverse qui est aussi valable.
    Pauvre France et pauvre Angleterre que ne faisons-nous pas pour vous détruire.

  • Le temps de la fonctionnalité de la langue française comme langue universelle au diapason de l’anglais est déjà révolu.
    Le rayonnement d’une langue dépend de beaucoup de facteurs
    -L’influence géopolitique
    -la finance et l’économie
    -La culture
    -La géo-militaire et la puissance militaire
    -La diplomatie
    -L’innovation technologique et scientifique
    Dans tous ces secteurs la France, est devenu un pays moyen, donc automatiquement la langue française en pâtit. Dans certaine contrée du monde, malgré, la dénégation des autorités compétentes,la langue française a quasi disparue; je peux citer l’Amérique centrale et du sud, l’Asie et l’Océanie.
    Seule l’Afrique avec ses 1.2 milliards d’habitants, donne à la langue française une certaine visibilité, mais là aussi les anglophones sont les plus nombreux. Déjà, le Nigeria a 180 millions d’habitants et dans certaines parties de l’Afrique, comme l’est et l’australe la langue française est inexistante. Effectivement,les pays anglophones sont plus riches que les francophones, mais , là encore, beaucoup de paramètres entrent en compte, non seulement les problèmes lient à la géologie, faune et flore, mais également l’état de droit, les infrastructures , la main d’oeuvre et encore une fois la langue anglaise, qui est leur atout. Les pays anglophones ont tous leurs propre monnaies, tandis que les francophones utilisent tous le Fcfa contrôler par Paris. Un autre exemple le plus emblématique, la Cote d’ivoire et le Ghana, ils sont tous les deux frontaliers,ont presque les mêmes nombres d’habitants, et tous deux ont comme produit d’exportation les cacaos, maintenant, allez voir la différence économique entre les deux. Le problème d’arrimage du Nigeria à la francophonie a échoué, car,c’était la volonté du dictateur et, président du Nigeria de 1993 à 1998, il voulait se venger du Commonwealth, qui avait exclu son pays à cause de sa façon de gouverner. En outre la pauvreté, la gabegie, les manques de compétitivités de cette partie francophone est dû, à l’insouciance et aux manques de sérieux de ces élites qui formaient pour la plus ici en France et ,en français,pensent, raisonnent et magouillent, grosso modo singent leurs modèles et maîtres d’ici. La langue, en elle même peut aussi être un élément de développement, sinon, comment comprendre le développement des pays tels que le Canada, l’Australie, ou la Nouvelle Zélande par rapport aux pays comme le Mexique, le Brésil, ou même l’Argentine ? Si ces derniers étaient anglo-saxons, croyez vous pas, qu’ils auraient été dans une situation bien meilleure ? La langue ne véhicule, non seulement la culture, mais détermine aussi le caractère, si pas la mentalité d’un peuple. On dépeint souvent les latins, comme étant des peuples laxistes, non courageux, pas assez travailleur et j’en passe.

    • Le dictateur président s’appelait Sany Abacha. Je m’excuse d’office pour certaines fautes d’orthographes qui, sont dû à l’inattention de ma part.

    • Oui mais Mexique, Brésil et Argentine refusent de devenir esclaves des U.S.A. qui auraient bien aimé faire un bloc américain Nord et Sud, face à l’Asie, à travers l’ensemble Pacifique, et évidemment sous l’autorité des U.S.A. Et es candidats ne se bousculent pas au portillon!

      • Un livre intéressant : « Les veines ouvertes de l’amérique latine » d’Eduardo Galéano..
        Après la « douceur » de la conquista espagnole, les USA n’y ont pas été non plus avec le dos de la cuillère, d’ou le manque d' »enthousiasme » des pays sud-américains.

        • Même sans avoir lu ce livre, je comprends bien que le « pouvoir forcément dirigeant » des U.S.A.,qui en sont persuadés (mais qui est, maintenant, capable de leur tenir tête?), a, par contre, du mal à s’imposer quand il s’agit de signer sous leurs conditions « naturellement » imposées!

          Déjà, le traité commercial que l’Union Européenne risque de signer avec eux, me fait un peu peur! (Comme à beaucoup!) Moi non plus, je ne suis pas prêt à manger du poulet lavé à l’eau de Javel, ni à accepter toutes leurs plantes ou semences O.G.M., pas plus qu’ils ne finissent par détruire le modèle européen de solidarité sociale, envié dans le monde entier (l’Inde voudrait créer une solidarité dans les soins de santé et B. Obama espérait bien créer une solidarité sociale aussi!) et qui est plus ou moins efficace dans les 28 pays européens!

          • finissent par détruire le modèle européen de solidarité sociale, envié dans le monde entier
            Goodness me….
            Les dirigeants socialistes du monde entier envient parfois ce « modèle » confisquant le choix de chacun, détruisant la liberté, niant la propriété privée au nom du « bien collectif » qu’ils décident bien sûr et administrent… évidement pour notre bien.
            Le monde entier n’envie en rien le modèle social européen, sauf les parasites, qui se dépêchent d’accourir en Europe en profiter. Les Européens libres, eux, n’ont qu’un souhait, sortir de cette « solidarité sociale » qui n’est jamais qu’un modèle de 1° spoliation des plus productifs et 2° asservissement des moins productifs à l’État et à une assistance dont le plus grand nombre n’a pas besoin. Quel que soit votre situation il vous est nuisible (sauf évidement si vous êtes un fonctionnaire administrant cela, et pire encore un « fonctionnaire européen », et encore avec leurs probables capacités ces gens seraient surement gagnants aussi à changer de système)

            • Non, désolé, mais je ne suis pas d’accord.

              Je n’ai jamais dit que la « sécu » à la française était un modèle. Elle existait d’ailleurs, déjà, avant que l’état et son système administratif s’en empare, après guerre.

              Par contre, je plaide pour un système, de préférence co-géré par les cotisants qui permette de ne pas franchement laisser tomber celui qui ne s’en sort plus à un certain moment! Et ça, ça pend au nez de tout le monde!

              Il s’agit donc du simple respect de la « solidarité », soit, la reconnaissance qu’on « ne se fait pas tout seul », mais qu’on « a reçu », forcément, et que donc on a une « dette », pour que nos parents qui ont vieilli, notre voisin qui faisait vivre sa famille mais, malade, ne le peut plus, l’enfant négligé dans le divorce de ses parents, la société, dans son ensemble, ne les laissent pas simplement tomber!

              Maintenant, si vous êtes du genre à piétiner un cadavre (ce n’est pas votre affaire!) en allant travailler à votre trading spéculatif quotidien, cela vous regarde mas sachez que la majorité des gens, dans votre pays, n’agiraient pas comme vous!

              Moi, je m’en fous! Je ne suis pas Français et je n’ai plus l’intention d’aller en France, par plaisir!

              • Heuu ok pour la solidarité, mais la fausse accusation de piétiner un cadavre mérite des excuses.

                • Hors abus, on est solidaire ou pas: choisissez votre camp!

                  • Ça ne change rien à ce que j’ai dit, c’était mesquin de votre part.

                  • La solidarité forcée n’est pas de la solidarité mais un viol.
                    Et non ça n’existait pas avant 45—46. Les gens étaient solidaires mais ce n’était pas un système. Depuis, vous avez un système mais la solidarité à disparu.

                    Vous m’accusez de piétiner des cadavres ? Et bien je vous accuse de les produire, ces cadavres et d’être l’héritier de Staline ! Vous me traitez de spéculateur (c’est être vivant, en fait, donc j’en suis fier) ? Vous ne l’êtes pas assez et provoquez ruines et misère à vous refuser à regarder l’avenir et à forcer les gens dans un « système » et à être comme vous le voulez et non comme ils sont.

                    Je ne vois connais pas donc je ne dirai rien sur vous, mais vos propos sont fascistes.

  • Faux débat :

    Dans un journal anglais il est très courant de trouver au moins 10 mots ou expressions françaises en français dans le texte et je pourrais en citer 200 ici : rendez-vous, déja vu, trompe l’œil, idée-fixe, tour-de-force, au pair, bric à brac, vis-à-vis, joie de vivre, raison d’être, lèse-majesté, tête-à-tête, avant-garde, coup d’état, bien-pensant, deshabillé, fait accompli, cliché…

    De plus on oublie qu’une langue vit et ainsi la moitié du dico d’anglais est issu du français après avoir été anglicisé et avec un sens souvent transformé.

    Mais qu’on ait emm…. les gens pendant des années avec mel, courriel… sorry for my french…

    • Je suis bien d’accord avec vous: né en Belgique, même en parlant français, il y a des expressions « mieux parlantes » qui peuvent sortir en Flamand ou en Anglais ou même espagnole ou arabe ou italienne.

      Évidemment, dans un petit pays, sans avoir jamais eu aucune ambition « impérialiste », bien sûr, nous suivons sans doute plus les autres pays, dans les journaux, à la télé, sur internet.

      De même, parlant Français, nous savons par l’expérience quotidienne, que notre langue n’est pas unique, que ceux qu’on côtoie parlent une autre langue: d’où une gratitude pour ceux qui font l’effort de parler notre langue (quand nous ne connaissons la leur) et une totale indulgence sur le vocabulaire et la grammaire. Cela ne change rien à notre fidélité à la langue maternelle.

    • « Mais qu’on ait emm…. les gens pendant des années avec mel, courriel… sorry for my french… »

      Dans l’informatique, ça tient vraiment du délire ! Qui invente ces mots et pourquoi ? Que je sache, la traduction de « mail » est courrier et pas « courriel ». Un « mail », c’est une analogie entre un objet moderne et un objet ancien. Un « courriel » c’est n’importe quoi.

      Je suis résolument pour une traduction littérale quand elle existe et la francisation du mot quand il n’y a pas de bon équivalent. Autant donc dire soit « courrier » ou « message » ou carrément « mel ».

      Par ailleurs, ce n’est pas parce que on traduit DCE en ETCD que ça devient plus clair. Oh pardon : ce sont des acronymes pour « Data Connected Equipement » et « Équipement Terminal de Connexion de Données ». Ce qui est beaucoup plus clair, non ? Toujours pas ? Alors disons qu’il s’agit d’un Modem.

      Et la vous comprenez non pas parce que c’est du français mais parce que vous visualisez la petite boite branchée sur une ligne de téléphone. Ce n’est donc pas la langue qui pose problème, mais les concepts qu’il faut connaître. Ensuite, quand les concepts sont connus, les mots acquièrent un sens très précis dans le contexte – mais encore faut-il que le mot soit unique et non pas inventé à la volée par un fanatique de l’usage de la langue française. Plus un document est technique et plus il devient incompréhensible pour moi en français alors que parfaitement clair en anglais.

      • C’est particulièrement bizarre parce que courriel vient du Québec alors que dans le langage courant on dit mail plutôt que courrier (pour du vrai courrier physique). Personnellement je dis email, je n’ai jamais vraiment aimé le mot courriel.

        Cette manie d’inventer des mots lorsqu’un autre mot existe déjà et est utilisé depuis des années c’est un trip d’égo.

      • Pragmat si tu traduis en mot à mot e-mail ça donne courrier electronique et donc courrier-e ou courrier-el qui a donné courriel chez les québecois.

        S’il faut tout traduire alors il va falloir traduire le nom des broches d’une RS232 : CD, DSR, DTR et ça va être folklo.

        Dans la technique c’est souvent la langue du découvreur ou du fabricant majoritaire qui s’impose et c’est plutot là qu’il faudrait se poser la question mais comme bien souvent on mélange la cause et la conséquence.

        Dans les transports on parle d’INCOTERMS qui sont l’abréviation de l’expression anglaise « International commercial terms » qui sont une référence juridique internationale pour qui paie quoi et qui est reponsable de quoi pour le transport (chargement, déchargement, assurance…) et que l’on ne peut pas traduire et dont le contenu est : FOB (Free On Board), DDP (Delivery Duty Paid), FAS (Free Along Ship) etc… et c’est tout bonnement impossible de franciser ces acronymes. Et à ce sujet il faut noter que même le petit personnel des expéditions doit connaître ces expressions et leur signification : l’anglais n’est pas une option

        Quand on voit que notre langue est basée sur le latin et le grec il semble bien qu’il n’y ait eu personne pour défendre le langage parlé par les gaulois avant cet envahissement et personne ne s’en est offusqué.

        Devrait-on dire « coté sous tendu » à la place de « hypothénuse » ?

  • Quant au fait de recruter du personnel parlant anglais même si ce n’est pas utile à 100% dans l’immédiat, ça procède juste d’une nécessaire flexibilité de tous les acteurs de l’entreprise pour saisir des opportunités lors des changements ou évolution au sein de l’entreprise.

    Combien de fois j’ai dû traduire le rapport d’un contrôleur qualité ou assister à des réunions ou des repas au restaurant uniquement pour traduire les conversations entre les différents intervenants… que de temps perdu !

    Il a travaillé où l’auteur ? dans l’administration ?

  • Charité bien ordonnée commence par soi-même ! Pour moi le premier et grave symptôme du naufrage du français se révèle tout simplement dans la difficulté de plus en plus grande qu’ont ses locuteurs de France à l’écrire convenablement.
    Il suffit d’ailleurs de lire quelques-uns des posts ci-dessus.
    Quand une majorité de gens, y compris des niveaux éducatifs supérieurs, ne peuvent plus écrire leur propre langue à peu près correctement, c’est qu’elle est bel et bien condamnée à terme. Du moins sous sa forme officielle.

    • Je m’inscris en faux par rapport à votre argumentation, parler et ecrire sont deux formes différentes. D’ailleurs,vous avez utilisé le mot locuteur,qui veut dire parler. La langue française est de plus en plus boycotté parcequ’elle est imprécise, difficile et souvent a des règles incompréhensible pour les néophytes.

      • Et bien, c’est à mon tour de m’inscrire en faux par rapport à vos griefs.

        Le français est une langue difficile c’est certain, mais elle est une des plus précises qui soit. Moins concise que l’anglais, certes, mais d’une précision chirurgicale que l’anglois ne peut qu’envier.

        Quant aux règles, hum… L’anglais ou l’espagnol sont infiniment pires niveau règles alambiquées.

        La différence principale est que les français voudraient conserver à leur langue sa « pureté » académique quand espagnols et surtout anglais sont bien aise que nombre de gens les comprennent et qu’ils puissent comprendre ces gens, quand bien même ils trouveraient que « c’est bien mal exprimé tout ça » et que « ha, mais c’est une faute, ce que vous avez dit là ».

        • J’ai souvent entendu cet argument de la précision de la langue française. Mais je suis totalement incapable de citer un exemple concret en la matière. J’ai pourtant une connaissance acceptable de l’anglais dont j’ai lu des dizaines de milliers de pages. Ces nuances et précisions ne semblent donc pas être pertinentes sauf à un niveau de langue très élevé ou alors peut-être dans du langage spécialisé ?

          Par contre, je trouve la façon espagnole d’intégrer des mots anglais bien plus réaliste et efficace que chez nous : ils changent le mot pour en faire un mot espagnol avec une prononciation et une orthographe espagnole. Ils enrichissent donc leur langue sans la trahir (et sans faire de contorsions snob de langage ?)

          • La réponse d’un linguiste serait en effet passionnante. Comme exemple, je vois « power » qui veut dire « pouvoir » et « puissances », une nuance importante. (L’Allemand ne l’a pas non plus, avec « macht »). Il y en a d’autre comme ça mais, primo, qui a étudié à quel point c’est à sense unique et secundo, je suppose que les autres langues latines ont aussi cette nuance, dès lors non spécifique au Français ? Bref, ça serait plutôt le sujet d’une thèse que d’un plaisant échange de commentaires web 🙂

            • « qui a étudié à quel point c’est à sens unique ? »

              Tout à fait. Il me semble en outre que l’anglais a bien plus de mots que le français, et que c’est par l’usage (et le manque d’usage de mots longs) qu’il devient imprécis. Et puis la langue courante anglaise fait en revanche une distinction dans le verbe entre « may » et « can ».

              Je ne vois pas comment on peut faire des comparaisons : il n’existe jamais de correspondance un à un entre les mots de 2 langues, mais juste des « façons » (différentes) d’exprimer les choses dont la logique est justement basée sur le sens multiple de la plupart des mots. C’est l’usage qui impose le choix des mots et des tournures dans un contexte donné pour lever les ambiguïtés. Et c’est ainsi qu’on a vite fait de dire une énormité en faisant une traduction littérale.

              • fleur = blossom (pour les arbres en fleur ) ou flower. Dans l’autre sens : ball = balle, ballon, bille, boule…
                Les traductions mot à mot sont souvent catastrophiques, la manière de dire les choses étant rarement la même dans des langues différentes. Il suffit de lire des emails écrits en anglais par des français ayant un niveau anglais scolaire pour s’en rendre compte. Il faut retraduire ces textes mot à mot en français pour retrouver les expressions françaises et en comprendre le sens.

                • Inflorescence ou infloraison peuvent être de bons équivalents à blossom. Moins fréquents mais assez proches en sens, non ?

                • « Il faut retraduire ces textes mot à mot en français pour retrouver les expressions françaises et en comprendre le sens. »

                  Ce qui signifie que la traduction automatique est rigoureusement impossible quelle que soit la performance d’un logiciel. Il est indispensable d’avoir une ** vraie ** intelligence artificielle capable de comprendre le texte. Sinon la traduction devient rapidement un contresens ce qui peut avoir de graves conséquences.

                  En conséquence, la tour de Babel n’a pas sa place dans des rapports mondialisés entre les individus. On ne peut pas se raccrocher à notre langue nationale pour toutes les questions techniques, juridiques ou commerciales : il faudrait assister chaque employé d’un interprète.

            • Attention, l’allemand est une langue aussi précise que l’anglais. Puissance dans un sens technique, ce n »est pas Macht, mais,Kraft.

          • Effectivement à un niveau basique, la précision supplémentaire du français n’est pas particulièrement perceptible. C’est à un niveau de langue et de « technicité » important que cela se révèle.
            Et cela ne vient pas que du vocabulaire mais surtout de la grammaire. Les formes « plus complexes » ou plus riches de conjugaison permettent des nuances de positionnement dans le temps, d’une idée par rapport à l’autre etc. délicats à véhiculer en anglais.

  • Je crois que ce qui est abordé ici, que ce soit dans l’article ou dans ses commentaires, est un sujet politique de grande importance. Pourquoi revenir, à l’occasion de ce débat linguistique, à l’historique lutte d’influence, qui s’est exprimée parfois par des guerres terribles, coloniales ou nationales, entre la France et l’Angleterre, ? On entend chez nos politiques l’expression « défense du Français », prenant presque le sens de « défense de la France », renvoyant ainsi sans le savoir à des périodes sinistres que tout le monde a oubliées, mais qui agissent encore de cette insidieuse façon.

    Raisonnons en êtres humains (autre manière de dire en termes planétaires). C’est un progrès formidable pour notre espèce que de disposer d’une langue qui soit plus ou moins comprise et pratiquée avec plus ou moins de bonheur sur toute la surface du globe. Pouvoir dialoguer avec n’importe qui sur terre, c’est tout simplement merveilleux et inattendu. Mais cela reste bien imparfait encore. Personnellement, je crois que chaque pays se doit de favoriser ce mouvement en favorisant l’apprentissage de l’Anglais par toute sa population. Une planète ou chacun serait bilingue, connaissant sa langue et la langue vernaculaire … Les vastes horizons du village mondial à la portée de tout un chacun …

    Pourquoi l’Anglais ? Par respect pour les faits. Cela favorise-t-il de manière insupportable les personnes dont l’Anglais est la langue maternelle ? Non, cela les défavorise sauf s’ils sont bilingues par ailleurs, car le bilinguisme est une aptitude intellectuelle si fondamentale que ceux qui en sont privés sont victimes d’une sorte de handicap. Je crois même que l’aptitude à se mettre à la place de quelqu’un d’autre en dérive.

    En tout cas, le bilinguisme est la porte d’entrée du polylinguisme ou du polyglottisme, si vous préférez (le correcteur d’orthographe râle dans les deux cas). Il faut apprendre la langue des autres, disait le doyen de la France un jour qu’on lui donnât la parole (le doyen, c’est le plus vieux). Être bilingue, c’est acquérir les réflexes et méthodes d’apprentissage permettant d’apprendre facilement une troisième langue. La France se porterait bien mieux si tout le monde y était bilingue et si beaucoup étaient trilingues. Cela changerait tout, en fait, dans les relations internationales. Il avait raison, le doyen

    Last but not least, est-ce bien libéral de lancer ainsi une idée de politique publique, donnant l’impression qu’une tête pensante et puissante pourrait un jour s’arroger le droit de l’imposer à toute la population ? Non, bien sûr, la réponse est dans la question. Ce n’est pas ainsi que les idées se répandent et que les consensus se forment. La méthode technocratique et centralisée qui est pratiquée en toutes choses dans ce pays, serait la pire. Apprendre une langue, c’est un acte de liberté. C’est aussi un acte d’amour. D’ailleurs, le meilleur endroit pour apprendre une langue étrangère, c’est encore le lit.

    Est-ce au détriment de sa capacité à approfondir sa propre langue ? Non, mieux on connait sa propre langue, plus on en comprend les mécanismes en profondeur, plus on étend son vocabulaire dans cette langue et meilleur on devient dans les autres langues que l’on connait ou que l’on apprend. Les nombreux commentateur polyglottes de cet article ne me démentiront pas.

    • « On entend chez nos politiques l’expression défense du Français , prenant presque le sens de défense de la France ».

      Oui, ou même de lutte de pouvoir !

      – Pouvoir illusoire de la France que l’on lie à l’usage du Français. La bonne blague ! L’espéranto ne s’est jamais imposé. On ne risque pas d’imposer le français.
      – Pouvoir d’une élite politique autoproclamée de formation littéraire mais pas technique, commerciale ou économique, et manifestement incapable d’aligner 3 mots dans une langue étrangère. Au point de ne même pas comprendre pourquoi ce sont par ces domaines que les mots anglais nous envahissent et que le repli sur notre « langue nationale » nous en exclut.

      J’avais discuté avec des employés de centre d’appel il y a quelques années : des belges flamands parlant français, néerlandais, anglais (normal) + allemand et espagnol (facile quand on est trilingue). Ils n’étaient peut-être pas de grands spécialistes de la littérature, mais eux ils avaient du boulot.

  • Bonjour,
    Je me permets de vous signaler l’existence de la plate forme e-traverses.com : elle permet à des contibuteurs, principalement des professeurs de français et de lettres d’élaborer des analyses de textes de façon plus rapide,simple et efficace de les partager et de les valoriser. Ce couteau suisse du traitement de textes encore en bêta test à vocation à devenir via une société, un instrument d’enseignement exigeant et de promotion de notre langue commune, laquelle souffre de trop nombreux locuteurs natifs déficients même si elle n’est pour autant en péril. A nous de promouvoir sérieusement notre remarquable patrimoine littéraire et philosophique en nous mettant en mesure de le transmettre, utilisant le vecteur numérique pour ce qu’il permet en plus, au plan d’un enseignement personnalisé et exigeant. Accompagner nous dans cette aventure et ce pari.

  • Étant bilingue il m’arrive bien plus souvent de ne pas pouvoir exprimer en Français ce que je sais dire en Anglais que le contraire.

  • Je pense que ce qui fait la notoriété d’une langue et sa pratique dans le monde sont son courant de pensée et son influence politique. Cela a été prouvé par toutes les grandes cultures. Depuis la deuxième moitié du 20ème siècle, la culture francophone a perdu ses courants de pensée et a été naturellement dépassée au niveau économique par des nations ou culture plus grandes ou bénéficiant de ressources naturelles plus importantes. Ce n’est pas en se lamentant sur le passé que l’on peut y changer quelque chose et les ressources naturelles sont ce qu’elles sont.

    Que sont devenus les grands courants de pensées qui ont fait la francophonie en particulier et plus généralement l’Europe? Comment pouvons-nous developper de nouvelles idées et technologies?

    Là sont les vrais questions qui donneront à la langue française une nouvelle aura et aideront l’Europe à reprendre une vrai place.

  • […] 6 mars 2015 –« Le mépris du français : une erreur des élites » Yves […]

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