Par Claude Fouquet.
Un article de Génération Libre
La Grèce est un bon modèle keynésien, empruntant pour dépenser, sous prétexte de nourrir la croissance. Malgré un lourd passé de banqueroutes (1843, 1860, 1893, 1931) et une énorme dévaluation en 1944, la Grèce a pu, grâce à l’euro, continuer à emprunter à des taux allemands. Mais aujourd’hui, les pays développés étant en faible croissance, le montant de leurs dettes atteint, selon l’OCDE, un total proche de leur PIB.
On peut facilement craindre que les fourmis allemandes, néerlandaises ou finlandaises refusent de payer pour les cigales méditerranéennes (un journal belge a même proposé la création d’un euromark nordique). Et si la BCE devait, un jour, apporter une garantie sans limite aux dettes grecque, espagnole, italienne, portugaise et française, en rachetant les bons émis par les États, ce serait le choix de l’inflation et de la dévaluation. Or, si en cas de banqueroute, la perte est assumée par les prêteurs ; avec l’inflation, ce sont tous les épargnants qui sont lésés. C’est l’euthanasie du rentier recommandée par Keynes en 19361. Cela ne peut se faire qu’aux dépens de la formation de capital, de l’investissement, et donc de la croissance.
Il y a longtemps que le FMI aurait dû demander à la Grèce, perçue comme le pays le plus corrompu de la zone euro, de restructurer. Une restructuration de la dette permettra d’une part, de reporter les échéances du pays (peut-être aux calendes grecques) et d’autre part, de faire partager le fardeau des Grecs avec les banques qui ont poussé Athènes à l’endettement (des banques étrangères se sont enrichies en empruntant à la BCE à 1%2 pour ensuite prêter entre 8 et 12 %3). Une restructuration ordonnée de la dette mériterait d’être étudiée au titre du scénario le plus souhaitable pour garantir l’avenir de la Grèce au sein de la zone euro.
Si la zone euro engendre des contraintes qui rappellent celles de l’étalon-or, personne (hormis le Royaume-Uni) n’envisage aujourd’hui sérieusement de quitter la zone euro, pas même la Grèce ou l’Espagne qui a payé très cher son adhésion à l’euro. Alors que l’on pouvait, jadis, abandonner l’étalon-or en dévaluant sa monnaie nationale, rien n’est prévu pour quitter la zone euro et les conséquences d’une telle décision seraient dramatiques pour le pays sortant, qui devrait dévaluer fortement et verrait son système bancaire s’effondrer, et pour l’ensemble de la zone euro. La zone euro a la chance d’avoir une monnaie mondiale, une faible inflation et un énorme marché intérieur, le premier du monde, un moteur de croissance le jour où il abandonnera le protectionnisme, y compris pour les services.
« un énorme marché intérieur, le premier du monde »
L’UE n’étant pas une zone économique unifiée (on le voit bien depuis quelques années) on ne peut pas parler de marché intérieur européen mais juste de marchés intérieurs européens.
Dans de nombreux domaines, allant des jeux vidéos à l’automobile le marché intérieur américain est plus grand que les ventes combinées dans l’UE et en termes de dépenses de consommation le marché US est également supérieur, pesant 11 500 milliards alors que celui de l’UE pèserait autour de 10 500 milliards.
Encore un article bidon qui tourne autour du pot sans le nomer…
Donc a vous lire la Grece est le pays le plus corompu d’Europe, incapable de rembourser sa dette mais qui ne doit pas sortir de la zone Euro, premier marché mondiale qui ne demande qu’a etre débridé. ..
Maintenant comment fait-on pour que la grece accepte les reformes necessaires aux controles de la coruption? Autrement dit: Comment fait-on accepter aux europeens une decote sur leurs avoirs?..
La seule chose dont les media devrait parler c’est de la coruption en Grèce et comment y remedier, quels efforts les grecs ont-ils fait et que reste-t-il a faire…bref, seule la transparence et la communication semble a même de renouer la confiance pour qu’il devienne politiquement acceptable d’envisager une décote. ..
Rassembler les europeens necessiterait que chaque pays acceptent que les autres viennent lui conseiller ce qui fonctionne chez lui, donc leurs monter ce qui ne va pas chez chacun…
Vous voyez ce que je veux dire monsieur le haut fonctionnaire?
On a bien compris que la restructuration de la dette grecque est le terme déjà négocié et écrit de cette affaire. C’est l’objet d’une certaine propagande de tenter de convaincre qu’il n’y a qu’une option : la Grèce doit faire défaut mais doit quand même rester dans la zone, à n’importe quel prix. On prépare les esprits, lentement, doucement, à un nouveau plan de sauvetage de 100 ou 150 milliards avant fin 2015, une peccadille au milieu des 1100 milliards gratuits de SuperMariole.
La manipulation ne va pas émerger trop brutalement, pour deux raisons :
– la peur de la tache d’huile. L’argumentaire politique permettant de justifier qu’on ne procède pas à l’annulation des dettes des autres pays manque encore. Si les Grecs bénéficient d’un effacement de leur dette, pourquoi pas nous aussi ? Mais là, ça ferait beaucoup à digérer d’un seul coup pour les marchés. L’euro ne serait plus à 1,08 face au dollar, mais rapidement à 0,8 ou pourquoi pas bientôt à 0,08 contre 1 dollar. Le rêve humide des socialistes keynésiens, une sacrée relance « compétitive », un euro à 0,08 !
– la peur du ras-le-bol des populations européennes des pays bien gérés (relativement aux autres), de moins en moins ignorantes d’une manipulation qui se construit à ses dépens. La population européenne commence à comprendre que lorsqu’un politicien ou un banquier central utilise l’expression « n’importe quel prix », c’est d’elle qu’il parle, pas de lui. Si elle se laisse faire sans réagir, elle pourra dire adieu à son épargne, ses capitaux, ses comptes en banque, ses emplois, sa retraite… ses libertés et son avenir. Eh oui, quand on dilue la monnaie avec de la fausse monnaie fraîchement imprimée, on prend l’argent là où il se trouve et l’histoire démontre que la fausse monnaie conduit tout droit à la dictature.
En attendant, on gagne du temps. Par exemple, l’Europe donne du temps à la Ripoublique franchouillarde impécunieuse, dont l’équilibre budgétaire est repoussé aux fameuses calendes grecques, parce qu’il ne faudrait pas que tous les problèmes surviennent en même temps, n’est-ce pas. Et puis, il ne faudrait pas non plus perdre les élections en 2017 en confrontant Culbuto et Sarkothon à leurs vérités budgétaires. Alors, d’ici là, SuperMariole, la saucisse triste de Frankfurt, arrosera tout ce petit monde de fric gratuit, « whatever it takes ».
Dans ces conditions, l’idée d’un abandon volontaire de l’euro séduit de plus en plus ses victimes, mais également les investisseurs internationaux. En effet, nul ne peut plus ignorer plus que cette monnaie est en état de mort clinique en ce début 2015, après les chocs combinés de l’injustifiable QE, de la fragmentation des dettes publiques et de la comédie grecque. Au point où nous en sommes, la Grèce pourrait se découvrir, toute surprise, la dernière à rester dans la zone. « Revenez ! Mais pourquoi partez-vous ? »
Une petite citation de Charles Gave, pour la route :
« [La BCE] a introduit récemment des taux d’intérêts négatifs, selon la vieille idée Keynésienne que pour avoir une économie saine, il faut d’abord procéder à l’euthanasie du rentier. Comme je l’ai indiqué dans un article récent, le but parfaitement officiel de la BCE est donc de ruiner les rentiers Européens en général et le rentier Français en particulier. Or il se trouve que les détenteurs d’assurance vie constituent en France les gros bataillons des partisans de la survie de l’Euro et la BCE vient de leur déclarer la guerre, pour protéger nos élites contre leur propre incompétence. Le choix devant lequel se trouve le rentier Français est donc assez simple. Soit il préfère un infarctus, la sortie de l’Euro, et cela n’est pas toujours fatal, soit il préfère un cancer généralisé. Dans le second cas, on met certes plus longtemps à trépasser, mais la fin de vie n’est pas très agréable. »
Voilà, c’est exactement ça : quitte à avoir une monnaie de pacotille, autant revenir au franc tout de suite.
http://institutdeslibertes.org/mais-qui-donc-soutient-leuro/
Rappelons au passage qu’après l’application de la solution française collectiviste et centralisatrice, on a opté pour la solution musulmane des taux d’intérêts nuls voire négatifs. Curieusement, aucun des pays pratiquant la solution musulmane n’est devenu un ilôt de prospérité et de liberté (et accessoirement de démocratie). L’aventure européenne se terminera donc dans un bain de sang.
Vous ne croyez pas si bien dire : Jean-Claude (Van Damme) Juncker réclame maintenant une armée européenne, sans doute copieusement financée par quelque QE de SuperMariole. Pour l’instant, on parle évidemment de défense des frontières ou de capacité de projection « humanitaire », avec force trémolos dans la voix et de gros morceaux de « valeurs européennes » dedans (indécrottables collectivistes socialoïdes : toujours les mêmes fariboles inlassablement ânonnées, que ce soit en France ou en Europe). On peut noter que, le jour venu, une armée supranationale sera également un outil pratique pour mater d’éventuelles revendications d’autonomie au sein de la zone, si jamais elles devaient être exprimées un peu trop fermement. Plus prosaïquement, les gros contrats à venir pour la défense européenne, hors de tout contrôle, permettront de détourner goulûment de gros paquets de fric : il faut bien vivre et nos chers princes ont des goûts raffinés qu’il serait indécent de ne pas satisfaire. A chacun selon ses besoins…
http://www.lepoint.fr/monde/pour-le-chef-de-la-commission-europeenne-l-ue-doit-avoir-son-armee-08-03-2015-1911148_24.php
@ SweepingWave
Vos références en chiffres sont obsolètes
‘personne (hormis le Royaume-Uni) n’envisage aujourd’hui sérieusement de quitter la zone euro’
Le Royaume-Uni n’est pas dans la zone euro. Sa monnaie est la Livre Sterling.