Par Jasson Urbach, depuis Durban, Afrique du Sud.
Avec une croissance atone et des revenus publics de plus en plus réduits, les appels de par le monde se multiplient pour augmenter les impôts des riches afin d’en redistribuer une partie aux pauvres. Beaucoup sont tombés dans le piège de croire que la richesse des uns est faite de la pauvreté des autres. Utiliser les riches comme des boucs émissaires en se focalisant sur l’inégalité des revenus est une erreur de diagnostic et détourne l’attention de la vraie raison pour laquelle des millions de personnes sont pauvres.
Nous devons reconnaitre que l’écart de revenu s’est creusé dans de nombreux pays en développement et de pays développés au cours des dernières années, mais reconnaissons aussi que les disparités des inégalités de revenus dans le monde ont également diminué. La croissance économique rapide s’est produite dans les pays en développement à forte densité de population, tels que l’Inde et la Chine qui ont adopté des politiques plus orientées vers le marché. À mesure que le produit intérieur brut (PIB) a augmenté dans ces pays, le revenu par habitant s’est amélioré, ce qui a considérablement réduit le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
Selon les Nations Unies, en 1990 environ 47 % des personnes vivaient avec moins de 1,25 $ par jour. En 2010, cette proportion avait chuté à 22 %. La raison de ce remarquable progrès est attribuable à l’adoption du capitalisme de marché libre. Le rapport mondial sur la liberté économique, publié par l’Institut Fraser, démontre que le montant du revenu gagné par les 10 % les plus pauvres dans les pays économiquement libres (11 610 $) représente près du double du PIB moyen par habitant de personnes vivant dans les pays les moins libres (6 253 $).
En termes simples, si vous êtes pauvre, le pays le plus favorable pour vous est l’un de ces pays libres économiquement, à faible intervention étatique. C’est pour cette raison que nous voyons des millions de personnes tentant d’échapper aux nations despotiques contrôlées par les États autoritaires, et cherchant refuge dans ces pays les plus riches.
Les politiques publiques sont actuellement orientées vers l’égalité des revenus. Or, l’accent devrait être mis sur l’égalité des chances. Les politiques visant à réduire les inégalités de revenus impliquent la redistribution de ceux-ci grâce à des politiques de protection sociale, un régime progressif d’imposition, et de la discrimination pure et simple. Ce sont des politiques qui découragent l’épargne et l’investissement, retardent la croissance économique et découragent l’embauche de main-d’Å“uvre. Si le gouvernement devait adopter des politiques fondées sur l’égalité devant la loi et visant l’amélioration de l’égalité des chances, il stimulerait rapidement la croissance économique et augmenterait la taille du gâteau disponible, permettant à chacun d’en obtenir une part plus importante.
Imposer de lourdes taxes sur les individus et les entreprises productives est la solution simpliste pour redistribuer la richesse. Elle génère un mal incalculable car elle réduit les incitations à produire des biens et services et retarde la croissance économique globale, affectant ainsi négativement le niveau de vie de chaque personne. L’histoire a démontré que la croissance économique est la clé pour réduire la pauvreté et les inégalités. Elle permet également d’augmenter les opportunités offertes aux chômeurs.
Si l’État persiste à considérer l’inégalité des revenus comme indésirable, il devrait cesser de se focaliser sur la réduction des hauts revenus salariés pour plutôt se concentrer sur l’élimination des barrières artificielles qu’il impose au fonctionnement du marché, ouvrir l’économie afin d’offrir aux pauvres de plus grandes opportunités. L’État permettrait l’augmentation significative du pouvoir d’achat des salariés en stimulant emploi et productivité, démontrant ainsi qu’il est motivant de récolter les fruits de ses efforts et de son expertise.
Le défunt économiste, lauréat du prix Nobel, Gary Becker disait que : « Ni l’histoire moderne des taux d’imposition, ni leurs conséquences pour le déficit budgétaire et la redistribution des revenus n’indiquent que l’augmentation des impôts sur les revenus élevés soit une bonne idée. » Augmenter les impôts d’un petit groupe de personnes au sommet de l’échelle des revenus peut paraître une proposition juste pour le grand public, mais cela entraînerait de nombreuses conséquences inattendues néfastes pour la majorité.
Les individus à revenu élevé sont plus facilement mobiles et peuvent simplement choisir de vivre dans un environnement fiscal plus favorable. S’ils choisissent de rester dans leur pays, un taux d’imposition plus élevé réduira toute incitation à démarrer une nouvelle entreprise et investir dans le capital humain de ce pays, ce qui les poussera à investir ailleurs leur argent. En d’autres termes, les impôts élevés diminuent les incitations des entrepreneurs à risquer du capital et à sacrifier du temps et de l’énergie. Les impôts interfèrent avec la capacité de tous les individus à poursuivre leurs objectifs. La seule façon de stimuler l’activité économique est de réduire les impôts et encourager l’épargne et l’investissement.
Grâce aux politiques de marché libre, le monde est sur le point d’accomplir un exploit historique, l’éradication totale de la pauvreté. L’Afrique a besoin de plus de millionnaires, pas moins, et la manière pour y parvenir passe par le capitalisme de marché libre, il n’y a pas de raccourcis.
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Article initialement publié en anglais par la Free Market Foundation – Traduction réalisée par Libre Afrique.
éradiquation totale de la pauvreté….j’en rêve…mais j’ai lu il y a déjà quelque temps sur une revue que 7 milliards d’individus qui mangeraient à leur faim , qui auraient enfin un toit digne de ce nom sur la tête , entraineraient une destruction irrévocable de l’envirronnement et des richesses de la terre , notre mère nouricière ; raison pour laquelle l’on nous dit qu’il faudra bientôt deux planêtes pour nourrir l’humanité ;
Ben oui, il y a des gens qui pensent que l’éradication de la pauvreté ne servirait pas leurs intérêts et qu’il faut trouver des épouvantails à agiter pour ne pas que ça se produise. Vous pensez qu’ils méritent votre attention ?
Nouveau challenge. Comment nourrir et loger 7 millards d’individus sans destruction de notre planete??
Première étape dans ce challenge, ne pas prêter attention dixit MichelO à ceux qui prétendent que la disparition de la pauvreté aura des effets néfastes sur l’environnement et les richesses de la terre. L’homme a toujours trouver sa voie et il l’a trouvera encore.
La justice sociale
« Social » est devenu en quelques années, le mot fourre-tout de la langue politique française. Tout est social : la politique, les enjeux, la misère, les drames, la détresse, le mouvement, la souffrance et… la justice. Cette dérive n’est pas innocente. Dans le meilleur des cas, elle ne rajoute rien d’utile à la signification du mot affublé d’un « social » ; dans de nombreux cas, elle en transforme radicalement le sens tout en bénéficiant de son aura. Justice sociale appartient à cette dernière catégorie.
Dans le langage parlé, le terme « justice sociale » est d’abord ambigu. Si la justice sociale c’est de permettre aux plus modestes d’avoir un accès à l’instruction, à la santé, à la retraite, alors le libéralisme est le meilleur allié, et de loin, de la justice sociale. La liberté et la propriété sont le meilleur moyen pour produire en masse ce dont les hommes, y compris les plus modestes, ont besoin pour vivre bien. La définition politique de « justice sociale » va, quant à elle, dans une direction très différente. La justice sociale est alors une norme supérieure écrasant la justice « simple » au nom de laquelle l’État peut légitimement tenter de fixer la place de chacun dans la société.
Chez les penseurs antiques, la justice n’est pas une situation donnée, un état de choses fixe, c’est d’abord une vertu individuelle. Une action consciente est juste ou injuste, un objet inanimé ne peut pas être juste ou injuste. Une pluie estivale peut être plutôt bonne ou plutôt mauvaise pour une récolte, elle n’est ni juste ni injuste, sauf à retourner dans la pensée animiste donnant aux forces de la nature des intentions. Par raccourci de langage, on dit ensuite qu’une loi est juste ou injuste selon qu’elle encourage ou décourage une action juste ou injuste.
S’appuyant sur cette tradition, la justice consiste alors à protéger les droits naturels de chaque individu (liberté, propriété, sécurité), à faire respecter les engagements et à dédommager les victimes en cas de violation des droits naturels. La justice est donc d’abord « restauratrice », elle permet de rétablir un équilibre qui a été rompu.
Quelqu’un a pris quelque chose qui ne lui appartenait pas (vol). Quelqu’un n’a pas tenu un de ses engagements (rupture d’un contrat). Quelqu’un a une responsabilité dans la violation des droits naturels d’un autre (accident, agression). La justice rétablit l’équilibre rompu. Elle oblige le coupable à dédommager la victime, et elle sanctionne le coupable.
Cette définition classique se retrouve d’ailleurs dans toutes les oeuvres populaires. La veuve et l’orphelin ne demandaient pas la justice sociale, mais la justice. Le héros punissait le méchant – lui faisait assumer ses responsabilités – et restituait le butin aux victimes, il ne prenait pas aux puissants leur dû ni ne leur faisait assumer des responsabilités qui n’étaient pas les leurs en vue d’une image donnée de la société. Les Robin des Bois ou les Zorro ne défendaient pas la justice sociale, mais la Justice.
Dans ce contexte, une société n’est donc pas juste parce qu’elle a un aspect donné, un état des choses fixe, mais parce qu’elle est régie par des lois justes, quel que soit l’aspect que l’application de ces lois justes lui donne ensuite.
Le concept de justice sociale inverse complètement cette hiérarchie. La société n’est pas juste parce qu’elle est régie par des lois justes, elle est juste parce qu’elle a un aspect donné (égalité des revenus, ou des capacités ou des opportunités), aspect donné quelles que soient les lois qui ont permis de parvenir à cette situation.
La justice sociale viole les principes de justice. Pour que l’apparence de la société soit ceci plutôt que cela, la place des individus doit être fixée – ou a minima favorisée ou défavorisée. C’est-à -dire que les lois ne doivent plus être justes, sans autre objectif que rendre à chacun son dû ou ses responsabilités, mais forgées en vue d’un objectif précis sur la situation des individus après l’application de la loi, sans considération particulière pour les responsabilités ou les droits de chacun.
La justice sociale, pour exister, doit ainsi violer la justice. Elle doit prendre à Pierre pour donner à Paul, sans considération sur le fait que Pierre n’a jamais violé les droits naturels de Paul, n’a jamais rompu un contrat avec Paul, sans même que Pierre ne connaisse Paul. Pierre devient un moyen, au service de la justice sociale.
Cela a plusieurs conséquences.
Les principes de Justice permettent aux hommes de vivre en société, sans craindre pour leur sécurité ; ils permettent aux hommes d’échanger, de coopérer sans violence, ni incertitude. La justice sociale, en abîmant les principes de justice, détruit donc la source même de la société harmonieuse, les échanges justes entre individus égaux en droit.
D’autre part, le « social » devient une sorte de nouvelle exigence morale, supérieure à la justice ou à la bonté. Un individu soucieux de respecter les principes de justice peut ainsi n’avoir aucune conscience sociale. Dans le même temps, on peut violer ces principes de justice au nom de cette nouvelle exigence morale majeure. Ainsi, brûler la voiture de son voisin pourrait ne pas être condamnable puisque ce ne serait que l’expression d’une révolte sociale.
Désormais, les individus ne doivent pas agir avec justice ou bonté envers les autres, mais agir pour le bien d’une autre entité, manifestement distincte des individus et des liens qu’ils créent entre eux : la société.
La justice sociale permettrait donc de construire une société « juste » sans individus justes – c’est inutile, ce qui compte c’est la place et les moyens de chacun dans la société – ni règles justes – cela empêcherait la justice sociale de passer.
La justice sociale n’est donc ni « juste », ni « sociale ». Elle n’est qu’un prétexte pour augmenter le pouvoir de l’État et de la classe politique, contre les individus, contre la justice, et contre la société.
La solidarité c’est qui permettre et aider tout un chacun de se réaliser dans la vie, donc à devenir autonome.
Par conséquent ce n’est pas uniquement en dépensant de l’argent qu’on va retirer d’on ne sait où, et en édictant des règles qui disent quoi faire ou pas, qu’on aide les gens à devenir autonomes.
Il faut donc bien analysé aux cas par cas, trouver des solutions individualisées et il faut que les gens concernées y mettent du leur.
Donc on voit bien que c’est le libéralisme qui est solidaire et pas le reste
Sachant que les Français gagnant plus de 2300 euros par mois sont dans 1 % des plus riches de la planète (entre le salaire moyen à 2450 et le salaire médian à 1700), ça risque de leur faire tout drôle, l’idée de partager. Mais peut-être en viendront-ils à créer de la richesse pour mieux la répartir.
À ce propos justement, je pense que cet article en intéressera plus d’un.
Politique de marché libre ? Où ça ? A légitimer l’ordre économique actuel, les « libéraux » auto-proclamés participent au dévoiement de la doctrine libérale. Il n’est pas étonnant que l’économie de marché soit accusée d’être un vocabulaire politique au service des puissants quand on lit un tel article.