Fukushima : ce rapport sanitaire que les médias oublient

Étonnant silence des médias alors qu’un rapport sanitaire sur les retombées de Fukushima vient de sortir

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Centrale nucléaire du Tricastin (Crédits : Sancio83, Image libre de droits)

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Fukushima : ce rapport sanitaire que les médias oublient

Publié le 22 mars 2015
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fukushima - nuclear fallout - author naturalflow - cc by sa 2.0
fukushima – nuclear fallout – author naturalflow – cc by sa 2.0

Entre deux votes sur la loi de transition énergétique, ce mois de mars a abondamment célébré le quatrième anniversaire du tsunami de Fukushima. Le Premier ministre de l’époque Mr Naoto Kan s’est même rendu en France, à l’invitation de Green cross pour témoigner « comment il était devenu antinucléaire, » tandis que Greenpeace publie Fukushima en toute vérité – Greenpeace.fr‎

Les émissions destinées à informer le public évoquent la plus grande catastrophe nucléaire de notre histoire et les effets potentiels des radiations. Chacun se garde pourtant d’avancer le moindre chiffre, alors que ces données sont publiées chaque année.

Cette recherche de titres racoleurs n’est pas sans rappeler l’alerte des médias lors de l’arrêt pour « incident » du réacteur n°1 de Fessenheim, il y a quelques jours, dont on a omis de nous signaler la remise en route juste après. Le défaut d’étanchéité ayant été réparé ne concernant d’ailleurs pas la zone nucléaire.

Ce mois-ci, l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) vient de publier le bilan conjoint de l’Université Médicale de Fukushima, de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et du Comité scientifique de l’ONU (UNSCEAR). Ce suivi épidémiologique concerne 2 055 383 personnes de la préfecture de Fukushima et les 4392 salariés de TEPCO, ainsi que les 36 177 salariés des sociétés sous-contractantes ayant travaillé à la centrale de Fukushima Dai-ichi entre le 11 mars 2011 et le 31 décembre 2014. Les 360 000 enfants de la préfecture de Fukushima faisant l’objet d’un suivi spécifique de la fonction thyroïdienne.

Le silence des médias sur ce rapport est assourdissant ! Personne ne semble intéressé par son bilan.

Celui-ci indique qu’aucun des 9 décès des employés de la centrale ne serait imputable à l’accident. Il évalue, parmi les 174 plus exposés d’entre eux et qui ont reçu plus de 100 mSv (millisieverts), le développement ultérieur statistique à deux cas supplémentaires de cancer et un de leucémie par rapport au risque du taux de base. Ajoutant que

La probabilité d’un excès de maladies circulatoires existe, au moins théoriquement selon les connaissances scientifiques actuelles, mais reste très faible.

La dose moyenne reçue par ces travailleurs serait de 23.11 mSv, tandis que 62,2 % de la population aurait reçu une dose inférieure à 1 mSv. Douze personnes auraient reçu plus de 15 mSv, la plus forte dose reçue étant 25 mSv. Le rapport mentionne :

Aucun élément ne permet d’affirmer à ce jour s’il y aura ou non une augmentation des cancers thyroïdiens chez les enfants de la Préfecture de Fukushima.

Il est encore prématuré de tenter d’évaluer les conséquences à long terme des rejets inacceptables de la centrale, le propos n’étant pas de minimiser le risque nucléaire, encore moins d’en banaliser les effets. Et tout doit être mis en œuvre pour en renforcer la sécurité, ainsi que pour favoriser la recherche permettant d’envisager une alternative pérenne à la technologie nucléaire actuelle.

Mais comment admettre le battage médiatique complaisant, brandissant le souvenir des 20 000 morts dus au tsunami, pour mettre en avant des imprécations qui font semblant d’ignorer les données chiffrées des études disponibles et leurs comparaisons avec les taux de base ?

Une information, même critique, sur ces études aurait été pourtant éminemment constructive, leur émanation de l’ONU de l’OMS de l’IRSN et de l’Université Médicale de Fukushima ne les lavant pas pour autant de tout soupçon.

Ce bilan critique, aussi choquant que cela puisse paraître, pourrait notamment être mis en parallèle avec les 7 millions de décès prématurés, chaque année dans le monde, selon l’OMS, en raison de la pollution de l’air, le charbon en étant le principal responsable. Selon Health and Environnement Alliance, la seule facture sanitaire du charbon en Europe s’élèverait à 43 milliards d’euros par an. Bien que moins médiatiques, ces victimes ne représentent pourtant pas un risque mais des décès avérés. L’Allemagne comble l’intermittence de sa production par une électricité à base de charbon/lignite qui représente 44 % de son électricité. Serait-il écologiquement incorrect d’en rappeler les effets collatéraux ?

La prise de conscience des effets sanitaires considérables du charbon est d’ailleurs une des raisons de l’ambitieux programme nucléaire chinois, considéré officiellement par Pékin comme « énergie renouvelable ».

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  • Proverbe gauchiste : Ne jamais laisser les faits gâcher une bonne histoire.

  • Ebola 8000 morts, Tsunami 20000, Charbon quelques millions. Quel horreur le nucléaire !

    • Ouais mais faut comprendre que pendant 100’000 ans les déchets vont remonter des cavernes en se hissant avec leurs petits bras pour finir directement dans le bol de café du matin des générations future.
      Les milliards de tonnes d’autres déchets sont bien plus sages eux.

      J’ai encore trouvé un sesterce romain dans mon café ce matin…

      • Même pas, ils seront remontés pour servir de combustible pour les réacteurs de 4ème génération pendant des centaines d’années. Après il n’en restera qu’une poignée a courte durée de vie.

  • « Fukushima en toute vérité »
    Wouaaaa, ça doit être du lourd !
    .
    .
    .
    de  » – Greenpeace.fr‎ »

    Mouais, c’est bon oublie tout alors !

  • Il est un peu tôt pour se lisser la moustache après avoir consulté un « rapport sanitaire » sur Fukushima, non ? Les conséquences de la catastrophe se feront sentir sur une génération au minimum, soit 30 ans. Je trouve que c’est autant du foutage de gueule que celui dénoncé chez les gauchistes qui braillent sans lire les rapports.

    • Bonjour Janice
      C’est comme le RCA on voit rien mais les effets seront visibles dans 100 ans.
      On connait l’embrouille.

    • Il faut peut-être aussi comprendre le rapport.

      En dessous de 100mSv on n’a jamais pu mesurer d’effets notable même à long terme, la dose moyenne ici pour les travailleurs sur place est de 23.11mSv soit l’équivalent de deux scanner abdominaux et certaines régions du brésil dépassent naturellement les 30mSv.

      On n’est pas certain non plus des conséquences de notre petit pain du matin sur 30 ans.

    • Moi je veux bien, mais pouvez vous me garantir que sur 30 ans il n’y a pas de conséquences :
      – de toutes les molécules des médicaments que l’on prend dont le bénéfice et les risques ont été testés sur de courtes périodes,
      – des additifs des vaccins qui en augmentent l’efficacité,
      – de l’effet cumulé des infrasons des éoliennes,
      – de l’atmosphère confinée et polluée de nos logements rendus étanches pour économiser l’énergie,
      – du stress permanent où on nous met avec tous ces risques épouvantables qui nous guettent.

    • Personne ne dit qu’il ne s’est rien passé et tout le monde continue à émettre des réserves. Ces rapports étagés nous permettent de suivre la situation. Autre chose que la façon dont les victimes des éoliennes sont rejetées. Mais ça c’est la méthode d’El Cadbill (c’est du catalan)

    • Vous préférez les éoliennes à moins de 500 m de chez vous, puisque selon certains, soit-disant scientifiques, c’est inoffensif ❓

  • @ janice
    Le rapport cité, cela s’appelle de l’épidémiologie avec des données observées, mesurées, chiffrées et analysée statistiquement. Bref c’est de la science, tout le contraire des méthodes de Greenpeace, WWF, Serralini,………….
    Ce n’est pas en consultant les « rapports » des saintes ONG citées que la science s’honore. Mais ça c’est une analyse personnelle.

  • Ben voyons, si les Chinois disent que le Nucléaire c’est renouvelable c’est forcément que vrai. C’était pas trop mal jusque là. L’uranium c’est de l’énergie fossile comme une autre. Ok pour dire que la menace immédiate sont les gaz à effet de serre mais pas d’accord pour pourrir encore plus le sol et les océans pour lutter contre.

    • Les énergies fossiles sont les énergies issues de « fossiles » soit de formes de vie passée. Ce n’est pas le cas de l’uranium, qui est un métal.

      Les mots ont un sens.

  • les journalistes sont vraiment convaincus que greenpeace c’est les gentils…honnêtes..

    • bonjour, je me souviens seulement qu’il n’y avait pas assez de dosimetres pour les travailleurs de fukushima, et que souvent seul le chef d’équipe portait un dosimetre. Il y a eu quelques  » accidents » ponctuels avec par ex, des ouvriers qui s’étaient un peu éloigné du  » groupe » et avaient croisé de la radioactivité.. mais je parle de la période  » aigu »..

  • Si je comprends bien l’article le nucléaire est moins dangereux que le charbon.
    Pourquoi toujours des articles partisans ?
    La pollution est tout azimut je suis d’accord, plastique, charbon, etc etc
    Mais le nucléaire, lui, est éternel en comparaison. En tout cas à comparer à la durée de nos Empires, royaumes, républiques ou didactures….
    Que quelques autres centrales explosent et le terrain (non contaminé) risque bien de prendre beaucoup de valeur.
    Allez donc lire d’autres articles moins complaisant et faites vous votre idée

    • aller sur maps taper Hiroshima, satellite, photos…………….. 70 ans aprés

    • Et bien oui. Des études ont été réalisés pour comparer les diverses énergies en fonction de leur dangerosité avéré, i.e. le nombre de morts causées. Et le charbon est nettement en tête en terme de mort/MWh.

      C’est sur, ca va à l’encontre de l’avis dominant dans les médias francais, mais que voulez vous, les chiffres restent les chiffres.

      • Et je rajouterais que j’ai lu la source principale de cet article. Ce n’est pas une quelconque ONG militante, mais l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), soit des gens qui savent de quoi ils parlent (et qui sont reconnus internationalement).

    • phil: « Pourquoi toujours des articles partisans ? »

      Il ne vous plait peut-être pas mais il est basé sur des faits.

      Le nombre de morts par Twh nucléaire produit s’établit à 0,04 quand le charbon est à 60, le solaire à 0.44, l’éolien à 0.15.

  • Très inquiétants sont les déchets des énergies renouvelables.
    Les milliers de tonnes de métaux toxiques et millions de tonnes de métaux lourds néfastes à la santé seront bien plus disséminés et certainement peu recyclés, si l’on suit la logique de la décroissance chère aux verts. On aura partout des dizaines de millions de points pollués par les batteries , panneaux et éoliennes non recyclés. Ils constitueront des foyers d’intoxication pour les générations à venir, pas pour quelques siècles ou millénaires comme pour les matières radioactives qui sont en faible quantité, sous formes peu attractives et peu accessibles et qui disparaissent d’elles-mêmes par transmutation radioactive. Ces déchets d’activités non nucléaires seront là en masse prêts à empoisonner nos descendants pendant des milliards d’années sous des formes attractives et facilement accessibles, ainsi les batteries au plomb (pour stocker par exemple l’électricité intermittente des éoliennes) risquent de mener à la catastrophe les générations futures qui voudraient en récupérer le métal, des historiens soupçonnent que le plomb a joué un rôle néfaste pour le déclin de l’empire romain et de la Chine antique en intoxiquant les gens.

  • J’avais, quelques jours après la catastrophe de Fukushima, publié dans un journal local des Antilles (Nouvelle Semaine) un article intitule « Contre le Catastrophisme Nucléaire ». En voici la copie …
    https://www.sugarsync.com/pf/D8639904_94192052_697156

    C’était de la prémonition plutôt facile

    • « les digues de protection, inexplicablement moins hautes que lors de tsunamis précédents. »

      Les digues ont été rasées?

      • Vous mettez le doigt là où cela fait mal !… J’avais moi-même noté cette bizarrerie en me relisant hier sur ce document que j’avais écrit il y a quatre ans. Bravo donc.

        Très honnêtement, je ne sais pas dire aujourd’hui ce qui m’a conduit à écrire cela. Ce n’est évidemment pas par hasard … Un rapport possible avec le fait que la colline sur laquelle la centrale a été construite a préalablement été rasée pour la mettre plus près du niveau de la mer ?… cela reste étrange et il faudra que je creuse un peu pour retrouver l’explication.

        Je ne peux malheureusement pas le faire dans les jours qui viennent pour cause de départ en voyage (regonfler un peu mon compte d’émissions de CO2 qui a eu tendance à faiblir ces derniers temps), mais je le ferai et vous donnerai une réponse.

        Merci en tout cas de m’avoir lu, et n’hésitez pas à me signaler toute observation sur le fond.

      • @simple-touriste

        A peine avais-je envoyé ma réponse, cela me revient. La clef est dans le « de » de la phrase « de tsunamis précédents ». Je n’avais pas écrit « des ».

        Il me revient qu’il avait été dit, à l’époque, que la digue de protection de Fukushima était moins élevée que que la plus haute des vagues relevées dans le plus fort des tsunamis historiques. C’est cela qui est « inexplicable » car, sans rechercher le stupide « risque zéro », il n’est pas bien difficile d’imaginer que ce qui s’est déjà produit se reproduira « probablement » un jour …

        Je rechercherai les références.

        • Il me semble qu’il avait été recommandé à Tepco d’augmenter la taille de ces digues prévues pour un tsunami de 10 mètres pour faire face à un tsunami de 14 mètres. Tepco avait considéré que c’était trop chère.
          Ceci dit la vraie faiblesse de Fukushima n’était pas tant la taille du brise lame mais que ces groupes électrogènes et circuits électriques n’étaient pas isolés face à une inondation : ce n’est pas la vague qui à détruit les installations.

          • « Isoler un groupe électrogène » pour qu’il fonctionne sous l’eau ?
            Certes, la vague n’a pas détruit les groupes, mais les a noyés. C’est cela qu’il faut éviter, en mettant ces groupes essentiels absolument hors de portée, ou bien, comme c’est le cas pour l’EPR, par une conception qui fasse en sorte que l’état de sûreté ne nécessite pas de groupe électrogène. C’est le cas de l’EPR.

          • « Tepco avait considéré que c’était trop chère. »
            Décidément, que de négligences pour des raisons d’argent!
            Areva ne lui avait pas conseillé aussi d’installer des recombineurs autocatalytiques passifs d’hydrogène?
            Ça aurait évité ces explosions dévastatrices et surtout d’alimenter une désaprobation toujours plus forte de l’opinion en pareille situation…
            Bonnes wouacances PapyJako 😉

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