Par Johan Rivalland.
En attendant de lire le dernier ouvrage de Pascal Salin et, je l’espère, d’en proposer une présentation ici dans les prochains mois (mais je pense que d’autres auront certainement eu l’occasion de le faire d’ici là), retour sur deux ouvrages plus anciens, dont le premier me semble très proche dans son essence.
Libre-échange et protectionnisme (1991)
Je n’ai jamais compris pourquoi cet excellent petit fascicule paru dans la collection « Que sais-je ? » est resté si peu de temps en vente, et n’a ensuite jamais été réédité.
Il est pourtant très intéressant et extrêmement instructif. Et mieux vaut parfois un petit ouvrage clair comme celui-ci qu’un gros ouvrage qui n’apporte pas toujours grand-chose de plus.
Après un bref petit retour sur la théorie classique en matière de libre-échange, Pascal Salin y expose les effets de la protection (droits de douane, quotas…) sur les échanges et les prix, avant de présenter les éléments de protection indirects : politique fiscale, politique des transferts, réglementation ou politique de change, qui eux aussi ont des répercussions certaines en matière de commerce.
La partie la plus intéressante est celle qui présente les arguments protectionnistes à travers le cas de l’industrie dans l’enfance, les activités nationales « prioritaires », la défense de l’emploi, ou les différentes formes de protection contre le dumping, entre autres, avec aussi au passage une mise au point sur l’intéressante question de l’équilibre de la balance des paiements, sujette à beaucoup d’erreurs de raisonnement.
La démonstration est très éclairante sur tous les effets induits que l’on ne voit pas de toutes ces propositions à première vue généreuses, ou semblant se préoccuper du sort des plus faibles. En réalité, et l’auteur le montre clairement, les groupes de pression et processus politiques ne sont pas loin et guident largement ces politiques, sans se préoccuper des effets négatifs que cela induit par la suite sur les autres acteurs économiques et l’économie dans son ensemble. Une démonstration brillante et qui vaut la peine d’être entendue.
Pour conclure l’ouvrage, Pascal Salin revient enfin sur les grands repères historiques en matière de libre-échange et protectionnisme, non sans avoir retracé au préalable les grandes phases de la libéralisation des échanges (accords commerciaux, unions douanières, marché unique…).
Un ouvrage court, mais qui atteint son objectif : très instructif et marquant.
— Pascal Salin, Libre-échange et protectionnisme, PUF, collection Que sais-je ? – juillet 1991 – 128 pages.
Libéralisme (2000)
Alors qu’il est de bon ton de clamer traditionnellement le supposé échec flagrant du libéralisme et de dénoncer son caractère vicié ou pernicieux, il n’est pas inutile d’en revenir aux fondamentaux et s’enquérir de ce qu’il est réellement, ainsi que de ce qu’il n’est pas.
Qui de mieux indiqué pour cela que Pascal Salin, fin connaisseur et brillant défenseur de la conception libérale, de surcroît économiste de réputation internationale ?
Rappelant à juste titre que la liberté individuelle a mis longtemps à émerger de l’Histoire dans les pays occidentaux et à être reconnue, étant à l’origine de leur extraordinaire prospérité, il montre qu’elle ne va pourtant pas de soi et que le libéralisme est aujourd’hui un terme honni, malgré la richesse intellectuelle qu’il recèle.
Malheureusement, l’ignorance et la méconnaissance fondamentale de ce qu’est le libéralisme engendrent un immense malentendu qui conduit ses détracteurs à lui attribuer des caractéristiques qui lui sont totalement étrangères, voire exactement opposées.
Parmi les erreurs courantes, l’assimilation du libéralisme aux politiques de droite, au matérialisme, à la poursuite exclusive de la richesse aux dépens de toute autre valeur, ou encore à la fameuse loi de la jungle, voire l’assimilation à l’extrême droite autoritaire, dont elle se situe aux antipodes.
Rien de plus inexact, comme l’est l’idée selon laquelle le libéralisme serait centré sur des préoccupations purement économiques. Mais cela procède bien souvent de la manipulation, renforçant ainsi l’ignorance.
De même, Pascal Salin montre pourquoi l’approche utilitariste privilégiée par certains qui se prétendent libéraux, alors même qu’ils ne pratiquent qu’un libéralisme à la carte, teinté d’un pragmatisme de bon aloi, se révèle dangereuse. Cela n’aide pas à clarifier les choses, s’oppose à l’approche authentiquement humaniste et éthique du libéralisme, opposée à tout constructivisme, préférant faire confiance aux individus et leurs interactions, soumis à de nécessaires règles du jeu, plutôt que de chercher à modeler la société selon les vues des uns ou des autres ou à construire un Homme nouveau. Une liberté qui n’est en aucun cas anarchique mais bornée par les droits des autres, consistant non à défendre l’entreprise, comme beaucoup le croient à tort, ni une quelconque approche matérialiste, mais bien plutôt l’individu dans toutes ses fonctions.
Ainsi, paradoxe éclatant, sont attribués au libéralisme (notamment dans la crise actuelle) des échecs provenant précisément de solutions antilibérales mises en œuvre par des interventionnistes qui, parfois même, se disent libéraux, réjouissant des adversaires qui s’empressent de dénoncer la faillite du libéralisme. Et ce, alors même que l’on prétend qu’il s’agit aujourd’hui d’une pensée dominante, là où ne règnent que « concessions superficielles au libéralisme, mais en réalité inspirées par des principes opposés », à l’image des privatisations, qui « ne représentent pas une concession majeure au libéralisme ».
Le pragmatisme arbitraire règne en fait, confondant démocratie libérale et libéralisme, et ne respectant pas forcément le triptyque liberté, propriété et responsabilité, qui définissent le libéralisme.
À travers l’ouvrage, Pascal Salin passe ainsi en revue différents thèmes qui permettent de clarifier notamment les rapports entre démocratie et liberté, l’approche que l’on peut avoir de l’entreprise, la concurrence, les marchés financiers et l’économie en général, en montrant notamment l’impact très négatif que peut avoir l’État dans ses interventions, sans que ce soit forcément visible à première vue ou à court terme.
Partant de ces principes, le professeur Salin choisit ensuite d’analyser une série de problèmes spécifiques contemporains, pour lesquels la connaissance du libéralisme constitue une clef utile : immigration, espaces publics ou privés, sécurité routière, protection sociale ou individuelle, réglementation anti-tabac, défense de l’environnement, mais aussi réflexion sur l’opportunité des politiques économiques, l’impôt, ou encore la mondialisation, pour finir sur la définition de ce que peut être une société libre.
Un ouvrage souvent surprenant pour ceux qui ne connaissent pas le libéralisme ou croyaient savoir de quoi il s’agissait tout en étant complètement dans l’erreur.
Une invitation, quelles que soient ses idées, à ouvrir son esprit et faire preuve de curiosité, pour éventuellement critiquer en connaissance de cause plutôt que d’asséner des contre-vérités permanentes.
Un travail, en définitive, salvateur.
— Pascal Salin, Libéralisme, Éditions Odile Jacob, avril 2000, 506 pages.
Au-delà des mots, la question est de savoir si les réalités correspondent à ces mots-là, et dans quel sens elles leur correspondent.
Prenons les deux scénarios extrêmes que sont le capitalisme entièrement libéral d’une part, et le communisme (qui est une forme de protectionnisme absolu) de l’autre.
Au-delà de l’efficience de ces deux systèmes, sur le fond, la question est de savoir si, dans la réalité censée leur correspondre, le verre est à moitié plein ou s’il est à moitié vide.
Ramené au libéralisme, la question est de savoir si les défauts perçus par les observateurs, à l’intérieur du système observé, sont dus une insuffisante mise en œuvre du libéralisme, ou s’ils sont dus à un libéralisme qui, une fois appliqué, ne donne pas les résultats postulés par la théorie.
Et parce que le libéralisme des années 80 (on est ici dans l’économie) a succédé au keynésianisme des Trente Glorieuses, certains économistes, dont les néolibéraux, ont pensé qu’aux tares manifestées par le keynésianisme, à la fin de sa carrière, devait succéder une ère brillante de prospérité, car fondée sur le libéralisme.
Toujours est-il que ce libéralisme-là, s’il contribua, effectivement, à remettre en cause des choses qui avaient cessé de bien fonctionner jusque là, ne prouve pas que lui-même, à force de trouver un terrain propice à son épanouissement, ne va pas engendrer, à son tour, à l’avenir, des tares ou des nuisances telles que celles-ci seront utilisées par certains pour renverser le système existant et le remplacer par le système inverse.
Pour ce qui est d’un libéralisme des années 80,je ne sais pas où vous l’avez aperçu,alors qu’on était en plein
socialisme ?
Qu’appelez vous libéralisme ?
Se demander si, un jour,le libéralisme ne montrera pas des inconvénients est une question bizarre,et plutôt amusante ; se demander si ce qui n’ a pas été essayé ne risquerait pas d’avoir des ennuis imprévus, certes ça demande réflexion.
Je vous suis parfaitement,certes,sur la question de savoir si les défauts que certains observent à propos du libéralisme, seraient imputables soit à une insuffisance de mise en oeuvre,soit à des tares rédhibitoires de la théorie libérale.
La question est d’une importance telle qu’on est en droit de se demander pourquoi on ne se l’est jamais posée pour d’autres systèmes,entre autres le socialisme !
Si on veut parler de ce que vous nommez « un capitalisme entièrement libéral »,je crois qu’il faut se dire qu’à ce moment là, on va,en réalité,parler de libéralisme tout court.
Parce que,le capitalisme étant la pulsion naturelle par excellence des humains,il ne sera qu’une partie de l’ensemble des comportements sociaux,même si importante,ensemble sur lequel vous n’aurez plus aucun pouvoir(mot qui n’aura d’ailleurs aucun sens)
Mais ne croyez-vous pas que ce fantasme d’un « libéralisme débridé » comme on dit souvent,ne veut rien dire du tout en fait ? Parce que la liberté absolue,ça n’existe pas,et qu’une société est un ensemble de règles acceptées par tous,donc,qu’à part la révolution,une théorie sociale(ce qu’est le libéralisme,au sens propre)
ne peut que proposer des solutions beaucoup raisonnables qu’un capitalisme sans règles,alors que le capitalisme a bien besoin de règles,lui-même.
Durant la décennie 1980-1990 s’est produit un phénomène très important, qui est l’avènement, aux Etats-Unis avec Ronald Reagan, et en Angleterre avec Margaret Thatcher, d’un néolibéralisme marqué, d’une part, au niveau théorique, par des théoriciens de l’offre et des monétaristes qui vont supplanter les keynésiens, et de l’autre, au niveau pratique, par le désengagement de l’Etat comme facteur de soutien, aussi bien à la conjoncture que comme facteur (à travers l’impôt, jusque là progressif) redistributif en faveur des plus petits revenus.
Bref dès cette décennie-là, nous avons assisté à la fin des Trente Glorieuses et à la montée d’un néolibéralisme où les riches n’ont cessé de devenir plus riches, et les pauvres plus pauvres.
Et comme ce mouvement-là s’est accompagné, tour à tour, de la privatisation des entreprises publiques, de la chute du communisme dès 1989, et, finalement, de la suppression progressive de toute entrave au commerce à l’échelle mondiale (puisque tel fut le vœu de l’OMC, du FMI, et, en Europe, des responsables de Bruxelles et de Francfort), tout cela a conduit à une énorme délocalisation des activités productrices, depuis les pays du premier monde, en direction de pays comme l’Inde, la Chine, la Thaïlande, ou la Malaisie, qui, pour cette raison même, sont devenus des pays émergents.
A côté de cela, l’économie mondiale a été marquée, sur son chemin de croissance de longue période, par le krach boursier des valeurs technologiques au début des années 2000, et par celui des subprimes, aux Etats-unis, durant les années 20078-2008, toutes choses qui provoquèrent des reculs très sérieux des PIB, d’une année sur l’autre, en chaque pays, recul qui, s’agissant de la dernière crise, a duré plusieurs années.
Quant à la question de fond, qui est de savoir si le modèle libéral est meilleur que n’importe quel autre, pour allouer des ressources rares, conformément au souhait de chacun, ce n’est pas au niveau théorique qu’il faut la discuter, mais au niveau pratique.
Pour dire les choses autrement , si, un jour, le libéralisme actuel mourra, ce n’est pas parce qu’il est un mauvais système, mais bien parce que les gens l’auront rendu mauvais en abusant de leurs prérogatives.
Et ceci vaut, d’après les lois de l’Histoire, pour tous les systèmes sans exception.
A titre d’exemple, si vous dites, à un Chrétien d’aujourd’hui, que le christianisme aura disparu d’ici les 500 prochaines années, il vous rira au nez et vous prendra pour un fou, ou un demeuré.
Toujours est-il que les religieux de la Grèce antique auraient pris pour un fou celui qui leur aurait dit que, sur le territoire même de la Grèce, le culte de Jésus-Christ remplacerait celui de Zeus dans quelques années seulement.
En résumé et conclusion, quelle que soit la supériorité, sur le fond, d’un système donné, sur un autre, c’est le fait d’abuser du système en question, qui va le tuer, plutôt que son essence même.
Et cela vaut, cela va de soi, pour le libéralisme, comme pour n’importe quel autre système.
Reagan n’était pas libéral. il a augmenté les dépenses publiques et la dette. certes, il faut reconnaitre que même s’il n’était pas bon, il reste le meilleur président depuis la seconde moitié du 20 siècle. il n’était libéral que dans les paroles. aucune des promesses de coupes dans les dépenses de l’État, de diminution des impôts ou de dérégulation n’a été tenue. http://mises.ca/posts/articles/the-myths-of-reaganomics/
http://www.harrybrowne.org/articles/Reagan'sLegacy.htm Quant à Thatcher; Les dépenses publiques ne sont jamais descendues sous les 35% du PIB, et elle a même relancé l’inflation en 89. Le néoconservatisme qu’on a effectivement observé avec elle, est le résultat d’une tentative de sortir des dogmes “keynésiens” (et même ce terme est impropre, vu que Keynes, dans ses moments de lucidité, dénonçait par exemple l’inflation), qui a échoué parce que les dirigeants néocons n’ont pas su ou pas voulu aller au bout du raisonnement libéral. Ce qui a permis la récupération du mouvement néoconservateur par la finance. Ceci dit Margaret Tatcher est l’une des dirigeants les plus libérales du 20 siècle. Tatcher a sauvé son pays qui était ruiné par le socialisme. même des membres du parti travailliste l’admirent. il n’y a qu’en france où on la hait. peu de dirigeants peuvent se vanter d’avoir un tel bilan économique. la crise de 2008 n’a rien de libéral, c’est clairement une crise de la regelementation financiere: Community Reinvestment Act, Freddie Mac et Fannie Mae qui garantissait les pret aux pauvres, Clinton qui voulait se faire reelire, puis Greenspan qui maintient les taux tres bas sur recommendation entre autre de Krugman, tout cela cree une bulle immobiliere qui debouche sur la crise des subprime. Ensuite, les Etats refusent de laisser les banques faire faillite, ce qui engendre une crise de la dette des Etats (deja bien trop grosses avant 2008). https://minarchiste.wordpress.com/2015/03/12/retour-sur-les-causes-de-la-crise-financiere-de-2008/
Les deux plus grandes crises économiques du XX e siècle, celle des années trente et celle de la période 2008-2012, ont bel et bien été eu lieu sous des régimes qui étaient, sur le plan économique, des régimes libéraux plutôt que socialistes.
Il est facile, à partir de là, de retourner le bâton dans l’autre sens, et mettre ces crises-là, s’agissant de 2008, sur les garanties apportées par l’Etat américain, ou sur une politique monétaire accommodante – de la part d’Alan Greenspan – qui n’aurait pas fait plaisir, assurément, à un certain von Hayek dont vous êtes, semble-t-il, un grand admirateur.
Mais quant à mettre les tares d’une économie capitaliste, qui est cyclique par définition, sur les mesures à caractère social prise par l’Etat, il ne faut tout de même pas exagérer.
Quant à la Grande Bretagne de Thatcher, si effectivement elle était dans le pétrin avant l’arrivée de cette dame, celle-ci est, pour vous, Dieu le Père, car elle fit exactement ce que Hayek commanda de faire en pareille circonstance : à savoir boucler le robinet de l’assistance à qui que ce soit (entreprises et chômeurs) et laisser crever ceux des travailleurs licenciés qui ne parviendront pas à survivre en plantant des patates dans le jardin de leur cottage.
Cette Dame, il est vrai, avait, en face d’elle, un Arthur Scargill qui, tout en étant le chef du syndicat des mineurs de la Grande Bretagne, était communiste.
Toujours est-il qu’avant Thatcher, ni le parti conservateur britannique ni le parti travailliste n’ont jamais rien fait pour restructurer, non le secteur des mines en soi, mais des régions industrielles qui, en vivant de la monoculture industrielle, précisément, dans les régions nord et ouest du pays, la sentiront passer quand le marché mondial du secteur sera en dépression.
Mais à ce que je sache, cette monoculture industrielle, prônée actuellement encore, par l’OMC, repose sur les théories d’un David Ricardo qui était un économiste libéral.
Et quand Thatcher, pour en revenir à elle, arriva au pouvoir, elle brisa le syndicat, de tendance communiste, de Scargill, elle supprima toute les aides sociales , et elle commença de démanteler le secteur public en privatisant au maximum les entreprises dudit secteur.
Qu’avant son arrivée au pouvoir, l’économie britannique eût cessé d’être compétitive en raison d’un surcout de l’Etat (lequel avait pris, sous sa gouverne, quantité d’emplois pour des raisons électoralistes, de la part de ses dirigeants du parti travailliste) , ou parce que le secteur des mines n’avait pas su faire sa mutation en raison de la mainmise, sur le secteur, du syndicat communiste dirigé par Arthur Scargill, tout cela ne prouve pas que cette Dame ait été la grande salvatrice dont vous faites état dans votre billet.
Car les nationalisations qu’elle a opérées, ont surtout profité à des gens qui, comme son mari, ont pu faire de juteuses affaires en revendant à la bourse, à des niveaux élevés, les titres des entreprises nouvellement privatisées une fois les anciennes restructurées, ou parce que l’Etat gouverné par Mme Thatcher avait sous-évalué le prix des entreprises publiques au moment de leur vente à des repreneurs.
Bref, cette dame, au lieu d’enrichir l’économie britannique dans son ensemble, a surtout enrichi, en bradant la vaisselle nationale, les capitalistes de la City de Londres.
Et cette braderie-là, si elle a lieu sous un gouvernement de droite, en Angleterre, a lieu sous un gouvernement de gauche (la gauche caviar) en France.
Comme quoi la couleur des partis politiques n’a rien à voir dans cette affaire.
Et si, effectivement, certaines entreprises, une fois privatisées, ont permis d’améliorer le bien être des citoyens en fabriquant, en raison de la concurrence, des biens à meilleur prix que sous un régime étatique, il se trouve que, dans certains cas aussi, cette baisse des prix n’a pas eu lieu, et ce à cause de de la substitution d’un monopole privé à un monopole qui jusque là était public.
Seule différence : le monopole privé servira d’abord des actionnaires privés, alors que le monopole public, lui, avait (quand il existait encore) de l’intérêt général.
On en revient, sachant cela, toujours au même point : à savoir que la prospérité d’un pays repose sur le consensus plutôt que sur la confrontation, et notamment lorsque celle-ci porte dans le domaine des rapports sociaux.
S’ajoute à cela que le dynamisme, pour se révéler, comme tel, dans l’économie, a besoin d’entrepreneurs.
Or ces entrepreneurs-là, au lieu de se créer par des privatisations ou par des concentrations de pans entiers de l’économie nationale, au mains de gens à la fois toujours plus riches et toujours plus minoritaires (songeons aux thèses de Piketty), doivent, pour exister comme tels, pouvoir compter sur la présence, dans le pays, d’écoles professionnelles de haut niveau dans tous les métiers, puisqu’il est prouvé que les petits patrons de PME/PMI sont ceux-là mêmes qui dynamisent le pays, chacun à la tête de son entreprise, sur le plan économique.
Or ce dynamisme là n’a rien a voir, ni avec la bourse, ni avec les OPA ni avec les vacheries du monde financier quand des PDG de grosses banques camouflent les pertes de la banque (due, ici, à des opérations spéculatives ayant mal tourné), grâce à des opérations hors bilan; et tout avec d’autres considérations.
le néolibéralisme n’existe pas. cela ne veut rien dire. personne ne se dit néolibéral. je ne sais pas si vous êtes au courant mais la pauvreté a reculé, l’appauvrissement des plus pauvres est un mythe. Grâce au capitalisme, la pauvreté mondiale a été réduitd ces dernières années de moitié. http://loicgonsolin.politicien.fr/2013/07/05/716/ http://www.contrepoints.org/2012/03/22/74166-la-pauvrete-recule-dans-le-monde-grace-a-la-liberte-economique http://www.contrepoints.org/2013/10/13/142447-tout-ce-que-vous-aimez-devoir-au-capitalisme
cela est un fait le capitalisme permet d’améliorer le sort des plus pauvres…..comme disait churchill: » Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. » intéressez-vous à Muhammad Yunus et à Hernando de Soto Polar : Deux économistes qui ont démontré, de façon expérimental et concrète (avec le micro crédit en Inde pour le premier et dans les favelas pour le second), que seul le capital, le plus petit soit-il, peut permettre de sortir de la pauvreté.
Les discours de théoriciens déconnectés des réalités de terrain ne servent qu’à satisfaire ceux qui les énoncent.
La notion de libéralisme doit être envisagée dans un espace géographique donné avec des objectifs à atteindre et des règles à respecter.
Il est nécessaire de mettre en place une planification de fait par des mesures d’incitations financières et fiscales. La fixation d’un salaire minimum est l’un des éléments de cette planification.
De même qu’il est nécessaire de fixer une rémunération minimum des acteurs économiques, il faut également fixer des impératifs à respecter en matière de rémunérations maximum.
Il faut inciter fiscalement les profits de l’activité économique à se réinvestir pour créer d’autres sources de richesses.
Il faut qu’une partie de la richesse créée par les entreprises puisse être affectée à la rémunération des salariés sous la forme d’un complément de rémunération.
» Bref dès cette décennie-là, nous avons assisté à la fin des Trente Glorieuses et à la montée d’un néolibéralisme où les riches n’ont cessé de devenir plus riches, et les pauvres plus pauvres. »
Ces discours d’antilibéraux qui nous sortent toujours cette fameuse fable du riche qui devient toujours plus riche et des pauvres toujours plus pauvre. Qui est en total contradiction avec votre autre discours des délocalisations qui a permis au plus grand nombre d’acquérir des produits de consommation meilleur marché que si il étaient produit en occident.
Maintenant si vous voulez vous en prendre aux causes de la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs commencez par regarder qui fait les poches des salariés à la fin de chaque pour financer toujours plus de dépenses publiques. Je ne crois pas que c’est le néolibéralisme le responsable.
» Et parce que le libéralisme des années 80 (on est ici dans l’économie) a succédé au keynésianisme des Trente Glorieuses, certains économistes, dont les néolibéraux, ont pensé qu’aux tares manifestées par le keynésianisme, à la fin de sa carrière, devait succéder une ère brillante de prospérité, car fondée sur le libéralisme. »
Une ère brillante si le Keynésianisme avait réellement disparus ce qui n’est pas le cas. Les relances publiques n’ont pas disparus la planche à billet via les QE non plus. Les endettements publique et les dépenses publiques ont plutôt pris l’ascenseur que l’inverse.
D.J
Pourquoi croyez-vous, Monsieur, que Mme Angela Merkel a instauré, récemment, un salaire minimal en Allemagne (au grand dam, d’ailleurs des libéraux purs et durs), sinon pour empêcher les entreprises de payer certains travailleurs au-dessous des minima requis pour leur permettre de vivre décemment.
Peut-être êtes-vous, comme libéral à tout crin, en extase, depuis que les Lois Hartz furent instituées, en Allemagne, par l’ancien président socialiste Gerhard Schröder, afin d’abaisser le coût du chômage et de permettre aussi aux entreprises allemandes de trouver plus facilement des travailleurs engagés à des revenus indécents.
Or quoi que vous puissiez m’objecter à cet égard, cela signifie que, depuis l’instauration de ces lois, la situation du travailleur allemand a empiré.
Un pareil constat surprendra, d’ailleurs, très certainement tout ceux qui, en Europe, comparent, par exemple, les performances de l’économie allemande actuelle, avec celle de l’économie grecque.
Car à cette aune-là, c’est sûr, on n’a vraiment pas l’impression que des gens se portent mal en Allemagne.
Mais le fait est que tous les pays de l’Europe, et l’Allemagne comme les autres, ont dû revoir, en matière de revenu, leur ambition à la baisse, depuis la mondialisation des rapports de production et d’échange (elle-même associée, ici, à l’inclusion des anciens pays communistes dans le giron de l’économie capitaliste).
Sauf que pareille révision a créé, partout, de la précarité dans le monde du travail.
Or si vous croyez, vous, en tant que libéral, que les CDD et les contrats fondés sur l’intérim sont la panacée pour résoudre, au sein des entreprises, les problèmes liées à l’absence de croissance économique, vous faites fausse route.
De même, concernant la répartition des revenus : sachez que l’étalement des revenus était moindre, durant les Trente Glorieuses, qu’après. Ne serait-ce que parce qu’à cette époque, les gros patrons se payaient sur les profits réels de l’entreprise qu’ils dirigeaient, et non sur la plus-value boursière attachée aux stocks options détenus par les patrons actuels, cette plus value que les dirigeants actuels tâchent de faire monter le plus haut possible et le plus vite possible, en restructurant tout ce qui peut l’être, au sein de l’entreprise, et ce sans même mettre le pied dans les départements de production de ces entreprises dont ils sont devenus les premiers boursicoteurs des titres, une fois ceux-ci côtés en bourse.
Et si, durant les Trente Glorieuses, on avait plus d’inflation des prix que ce n’est le cas aujourd’hui, les économies nationales affichaient , à cette époque, des taux de croissance de leur PIB, plus importants aussi, avec, en corollaire, un taux de chômage qui était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui.
J’ai même vécu, comme jeune adulte, à une époque ou le taux de chômage oscillait entre 0,8 et 1% de la population active.
A tel point qu’un travailleur qui perdait son boulot le vendredi en retrouvait un autre le lundi suivant.
Autant dire qu’à cette époque il n’y avait pas de Pole Emploi pour s’occuper des chômeurs.
Mais si vous croyez, Monsieur, que, comparée à cette heureuse époque, le capitalisme, une fois décliné dans sa version actuelle, n’élargit pas le fossé entre riches et pauvres, là également vous faites route.
Et ne croyez pas, Monsieur, que je sois un socialiste en train de tirer, à présent, à boulets rouges, sur le libéral que vous êtes. Je suis, comme vous, un libéral qui, comme économiste de formation, et comme gestionnaire d’entreprise de profession (j’ai d’ailleurs arrêté depuis que j’ai l’âge de la pré-retraite), respecte les entrepreneurs (eux que j’ai côtoyé pendant des années, comme conseiller auprès des PME/PMI).
Et si je respecte les petits patrons – pour qui je voue une grande admiration, vu l’implication qui est la leur, afin de donner du boulot, chaque semaine, aux ouvrier ou aux employés qui travaillent pour eux -, j’ai, en revanche, le plus grand mépris pour ce capitalisme financier prédateur qui, au nom des OPA menées par des banques spécialisées dans ce genre d’opérations, ne cesse de mettre au rancart des secteurs entiers de l’entreprise restructurée par elle, et ce uniquement pour faire monter le cours boursier.
Je ne dis pas que les entreprises ne doivent pas se restructurer afin de survivre dans l’environnement qui est le leur. Je dis que cette structuration-là doit répondre à des nécessités réelles, car dictées par l’état du marché sur lequel elles opèrent avec leurs biens ou leurs services.
Sauf qu’un pareil impératif a fait, place, depuis la domination de la finance, sur le secteur réel de l’économie, à des considérations très différentes.
Mais tout cela prouve aussi qu’une classe de nouveaux pauvres a émergé, en Europe, depuis la chute du communisme et l’ intégration des anciens pays communistes dans l’économie mondiale capitaliste.
» Et si, durant les Trente Glorieuses, on avait plus d’inflation des prix que ce n’est le cas aujourd’hui, les économies nationales affichaient , à cette époque, des taux de croissance de leur PIB, plus importants aussi, avec, en corollaire, un taux de chômage qui était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui.
J’ai même vécu, comme jeune adulte, à une époque ou le taux de chômage oscillait entre 0,8 et 1% de la population active. »
Vous oubliez un peu que ces trente glorieuses ont été en bonne partie boosté par des relances publiques. Ce qui explique l’analyse ci-dessous de la dette publique en héritage des trentes glorieuses. les trents glorieuses n’ont pas pris fin par plus de libéralisme.
http://www.contrepoints.org/2012/05/31/85197-la-dette-publique-heritage-des-trente-glorieuses
» Mais le fait est que tous les pays de l’Europe, et l’Allemagne comme les autres, ont dû revoir, en matière de revenu, leur ambition à la baisse, depuis la mondialisation des rapports de production et d’échange (elle-même associée, ici, à l’inclusion des anciens pays communistes dans le giron de l’économie capitaliste).
Sauf que pareille révision a créé, partout, de la précarité dans le monde du travail. »
La précarité dans le monde du travail n’est pas due à la mondialisation mais à ce que l’état impose comme charges, taxes et impôt aux entreprises qui rend les coûts de productions plus importante et tout ce que l’entrepreneur doit donner à l’état il ne le donnera pas à ses salariés sous forme d’augmentation de salaire ou ne l’investira pas pour son entreprise avec de nouveaux emplois à la clé.
Maintenant la Suisse, le Luxembourg, la Norvège sont des pays tout aussi impliqué dans la mondialisation que ne le sont le reste des pays d’Europe et ils ont un PIB et un revenu par habitant nettement supérieur à d’autre pays d’Europe. La Suisse à un chômage de 3% environ. Donc ce n’est pas la mondialisation le problème de la précarité et des revenus insuffisants.
D.J
Pour rebondir sur votre discours, il se trouve que le problème du maintien des emplois, dans telle ou telle sphère nationale, n’est pas le même, assurément, selon que cette sphère-là est communiste, donc fermée à la concurrence étrangère, ou selon qu’elle ouverte – et même entièrement ouverte, sur l’ensemble de l’économie monde, si aucune mesure douanière ou tarifaire ne vient la perturber.
Que vous-même soyez, dans un pareil contexte, profondément anti-keynésien, cette chose-là est démontrée par le fait que vous n’appréciez ni les impôts, ni le fait que l’Etat vienne mettre son nez dans l’économie privée, puisque d’augustes penseurs ont déclaré, depuis leur sphère universitaire, que les entreprises privées allouent mieux les ressources rares – en raison de la concurrence, notamment – que les entreprises publiques.
Et s’il est vrai de dire que le keynésianisme a effectivement dérivé, durant la décennie 1970-1980, vers des excès marqués, entre autres choses, par le développement de la stagflation, il ne faut pas oublier non plus qu’il a existé, dès 1989, une effondrement du communisme, à l’Est, qui a complètement bouleversé la donne – chose prouvée, aujourd’hui même, par le poids de la Chine au sein de l’économie mondiale capitaliste.
Mais cela signifie aussi la chose suivante : quand des pays ne sont pas, au départ, au même niveau de développement, ceux qui vivent, comme la Chine actuellement, leur phase de take off, connaissent des taux de croissance faramineux, contrairement aux autres, qui eux peinent à générer des taux de croissance qui, d’une année sur l’autre, dépassent les 2 à 3 % par an.
Mais quant à mettre, sachant cela, la dette actuelle, des pays du premier monde, sur le dos des politiques keynésiennes pratiquées durant les Trente Glorieuses, je vous signale que dans une économie ou c’est la classe moyenne qui paie le gros des impôts directs et indirects, il se trouve que plus cette classe est occupée et reçoit, en échange de son travail, une rémunération correcte, plus l’Etat est riche des impôts payés par elle.
Ce qui était effectivement le cas durant les Trente Glorieuses.
Ceci étant dit, vu l’implication, aujourd’hui même, des pays émergents (Europe de l’Est comprise), dans l’économie mondiale actuelle, les habitants des pays du premier monde (Europe de l’Ouest et Amérique du Nord confondus) seront bien obligés de revoir leur niveau de vie à la baisse, s’ils veulent pouvoir continuer à produire des biens et des services qui soient accessibles à tous, au sein d’une économie ouverte à la concurrence étrangère.
Et fermer cette économie, ne sera, bien évidemment, pas la panacée, puisqu’une telle fermeture empêchera tout effort, de leur part, vers la modernisation de leur économie.
A cela s’ajoute le niveau des devises, car on peut aisément prouver que l’absence de croissance, dans les pays de l’Europe de l’Ouest, durant la période 2010-2014, a résulté d’un euro qui était surévalué, comparé au dollar, au yuan ou au yen, sur le marché des changes.
Or cette surévaluation-là a forcément obligé les pays concernés à pratiquer la déflation salariale, et sur le plan public, la rigueur budgétaire, avec ses conséquences en matière de baisse des recettes fiscales (puisque, encore une fois, l’assiette majeure, des dites recettes, est constituée, aujourd’hui même, par les revenus, toutes catégories confondues, versés à la classe moyenne).
Mais là encore, je peux vous démontrer, chiffres à l’appui, que quand, durant cette période, un pays aussi estimé que l’Allemagne, dépassa la limite des 3% de déficits, autorisée par les Traités, sa population active était sous-employée, et son PIB en phase de croissance négative plutôt qu’en phase de croissance positive.
Et je vous signale, enfin, puisque votre tasse de thé consiste à vous préoccuper de la dette publique et du poids des intérêts que devront payer les générations futures, qu’il existe, aujourd’hui même , des hedge funds qui ont misé sur la faillite prochaine des différents Etats en achetant des options qui, si les Etats feront effectivement faillite, assureront leur propre fortune.
Or, à ce que je sache, si les Etats actuels autorisent l’existence, de nos jours, de tels prédateurs, c’est parce qu’il existe, de nos jours également, et ce tout spécialement aux Etats-Unis, un petit cercle de gens qui ont trusté, après avoir fait les meilleures études en économie, les meilleurs postes, et ce aussi bien dans les hautes sphères de l’administration (au Département des Finances notamment) que dans celles des principales banques privées du pays.
» Pour dire les choses autrement , si, un jour, le libéralisme actuel mourra, ce n’est pas parce qu’il est un mauvais système, mais bien parce que les gens l’auront rendu mauvais en abusant de leurs prérogatives. »
On ne rend pas mauvais le libéralisme comme on rend pas meilleur le socialisme. Si le libéralisme meurt c’est que les gens l’auront laissé tombé point.
D.J
Le thème de votre tribune interpelle les acteurs économiques c’est à dire ceux qui sont confrontés, dans leur quotidien, à des problèmes de gestion d’entreprise et de présence sur les marchés.
Le paradoxe Français est que ce pays est dirigé par une caste qui n’a aucun vécu de la vie des entreprises. Ce sont par ailleurs ces mêmes personnes qui bien souvent deviennent des parlementaires et des ministres.
Ce sont encore ces mêmes personnes qui signent, au nom des Français, des traités européens qui impliquent des obligations de libre échange et de concurrence que les entreprises Françaises ne peuvent soutenir compte tenu ds charges fiscales et sociales qui grèvent notre activité économique.
Le résultat est:
– Que l’industrie française est en voie de régression voir de disparition,
– Que le chômage va aller en augmentant,
– Que l’État vis au dessus de ses moyens et tente de compenser ses dépenses par un arsenal fiscal et social de plus en plus oppressant pour le secteur marchand,
– Que la France va se retrouver prochainement en état de cessation de paiement….
….vit…
deux ouvrages essentiels pour contrer tous les sophismes et mensonges proférés par bon nombres d’anti-libéraux.