Par Gérard-Michel Thermeau.
Le réalisateur estonien Martti Helde s’attaque à un sujet douloureux et peu connu dans nos contrées : la déportation en Sibérie de centaines de milliers de Baltes par le petit Père des peuples, Joseph Staline, un des nombreux crimes de masse du communisme soviétique.
Il le fait en s’appuyant sur les lettres envoyées par une jeune mère de famille, Erna, à son mari Heldur (dont elle ignore l’exécution) : le drame individuel vaut témoignage du drame collectif et permet une identification de la part du spectateur. Dans le même temps, il n’y a aucun dialogue, les quelques acteurs étant mêlés aux 700 figurants : d’une certaine façon, il n’y a que des figurants dans cette histoire.
Comment la fiction peut-elle rendre compte de ce type de drame ?
Le parti pris esthétique est radical et magnifiquement filmé dans un superbe noir et blanc : construit en grande partie, mais non exclusivement, par de longs et lents travellings qui saisissent les diverses parties de grands tableaux composés de figurants figés dans un mouvement. Ces tableaux vivants produisent un curieux effet de réel, les figurants dans leur pose donnant une étonnante impression d’authenticité, comme s’il s’agissait d’instantanés photographiques d’époque. La caméra, virtuose, se glisse entre les corps, créant un véritable effet de profondeur, bien loin des effets tape-à-l’œil des films en 3D.
Tout nous est montré sans pathos ni complaisance : la violence des soldats de l’Armée rouge, le voyage en wagon à bestiaux, le froid et la faim en Sibérie, la mort des enfants, l’exécution des hommes, les violences sexuelles.
En dépit de la lenteur apparente des mouvements d’appareils et de la construction en longs plans-séquences, le rythme du film est très fluide et le spectateur est presque étonné d’arriver au bout du voyage. La bande son est remarquablement travaillée, parfois en accord avec les images, parfois annonçant ce qui va suivre, avec une belle musique douloureuse de Pärt Ususberg.
Martti Helde oppose la vie et la liberté, où règne le mouvement, à l’entreprise totalitaire où tout est figé : souffrances réelles comme joie factice et officielle. Soulignons l’hypocrisie des journalistes français qui, à l’exception d’une critique haineuse de Libération, saluent généralement le film mais se gardent bien d’utiliser le mot communisme et préférant évoquer simplement Staline et la « dictature stalinienne ». Une bonne partie de la presse de gauche dissimule son malaise sous des réticences pseudo-esthétiques, dénonçant des partis-pris formels et conceptuels, n’osant s’en prendre au sujet.
Crosswind est un chef d’œuvre qui ne peut laisser indifférent.
- Crosswind : La croisée des vents, drame estonien de Martti Helde (sortie nationale le 11 mars 2015), avec Laura Peterson, Mirt Preegel, Ingrid Isotamm. Durée : 1h27min.
Tout à fait d’accord !
Surtout ne pas nommer : les crimes commis au nom du communisme ne sont pas des crimes
D’ailleurs le communisme n’y est pour rien
Staline, Mao, Pol Pot et Cie n’ont jamais eu de carte au Parti
Marchais n’a jamais travaillé dans les usines d’Hitler etc…etc…
Lisez attentivement nos manuels d’Histoire, labellisés par tous les Ministres de l’E-N depuis plus de 60 ans .
toutes les pages de droite sont noircies par les atrocités des pestes noires et brunes : et c’est l’honneur de notre mémoire
Aucune page de gauche ( ou presque) pour les atrocités du communisme : c’est ainsi qu’on détruit la mémoire et que des générations d’enfants ont été privés de l’élémentaire vérité
La pique sur la 3d est en trop. Ça nuit a l’article, je trouve. Lq 3d est un outil, elle peut être bien utilisée. Mais c’est dans l’air du temps de taper sur la 3d…
Je vous garantie que la façon de filmer que vous décrivez peut être tape a l’oeil aussi.
Tiens je connaissais pas ça, les crimes du communisme sont merveilleusement bien cachés par nos médias et éducation nationale…