Éducation : comment faire éclater le carcan bureaucratique ?

Ce n’est pas de dépenses supplémentaires dont nous avons besoin pour l’école, mais d’une profonde remise en cause de son mode de fonctionnement.

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Éducation : comment faire éclater le carcan bureaucratique ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 7 avril 2015
- A +

Par Claude Fouquet
Un article de GenerationLibre

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« Une éducation générale et étatisée n’est qu’un appareil à façonner les gens pour qu’ils soient exactement semblables entre eux ; et le moule utilisé est celui qui plaît aux pouvoirs prépondérants dans le gouvernement, que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie, ou la majorité de la génération en cours, et dans la mesure où l’appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. » — John Stuart Mill, De la liberté.

Nos enseignants sont moins bien payés qu’ailleurs, notamment au Royaume Uni et en Allemagne, et nos résultats sont moins bons.

La France a encore perdu deux places dans le dernier classement Pisa de l’OCDE et n’est qu’au 25e rang de cette enquête évaluant les performances des élèves de 15 ans. Pourtant nous dépensons plus, et de plus en plus. Avec 88 milliards d’euros en 2015 le budget de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est de loin le plus élevé, et il est encore en hausse de 2,4 %, alors qu’il est en baisse pour les autres ministères, notamment la Défense.

En fait, ce n’est pas de dépenses supplémentaires dont nous avons besoin, mais d’une remise en cause.

C’est ce qu’a compris une jeune normalienne et énarque, Anne Coffinier qui, plutôt que de devenir ambassadrice de France comme elle le pouvait, a préféré lancer, en 2004, l’association Créer son école, à l’origine de 500 écoles libres hors contrat, et d’un Institut libre de formation des maîtres.

Quand les Français comprendront-ils que le centralisme bureaucratique marche moins bien que la libre entreprise, même en matière d’éducation ?

Environ quatorze millions d’élèves sont scolarisés en France, largement aux frais de l’État, des collectivités territoriales et des caisses d’allocations familiales.

La dépense moyenne par élève et par an est de 6010 euros dans le premier degré (maternelle et élémentaire), 8410 euros par collégien, 11 310 euros par lycéen général et technologique, et 11 960 euros par lycéen professionnel, soit un coût moyen de plus de 7000 euros par élève et par an1. Les parents qui mettent actuellement leurs enfants dans des écoles indépendantes font faire une substantielle économie à l’État, et donc au contribuable. Ce sont en effet plus de 8000 euros que ceux qui scolarisent leur enfant dans des collèges indépendants font économiser chaque année à l’État. Il serait donc naturel qu’on rende à ces familles une partie au moins de la somme qu’elles font économiser à la collectivité, à l’instar de ce qui se fait pour les gardes d’enfants.

Bons d’éducation

Cette ristourne pourrait prendre la forme d’un chèque que l’on pourrait appeler bon d’éducation, titre non échangeable, encaissable uniquement par une école.

Rien ne s’opposerait alors à ce que ce système soit généralisé à l’ensemble du système éducatif.

Chaque famille recevrait ainsi en début d’année un bon pour payer la scolarité de son enfant dans l’établissement de son choix. Ce système existe déjà dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Suède. Dans ce dernier pays, les parents reçoivent un chèque d’une valeur moyenne de 8500 euros par enfant, et ils choisissent massivement les écoles privées, au point que l’enseignement public risque de disparaître.

Supposons que les pouvoirs publics : État, collectivités publiques et caisses d’allocations familiales, donnent à chaque famille un bon d’une valeur de 5000 euros pour un écolier du primaire, 8000 pour un élève du secondaire, et 10 000 pour un étudiant.

Le coût, pour la collectivité, serait à peu près le même qu’actuellement. Mais le but de l’opération serait, moins de réduire la dépense globale, que de la rendre plus efficace et performante, grâce à la concurrence, qui permettrait un bien meilleur rendement du système éducatif. Ce serait le meilleur moyen d’introduire dans les établissements scolaires la plus grande autonomie de gestion réclamée, non seulement par les proviseurs, mais aussi par beaucoup de professeurs. Ceux-ci souffrent en effet de la rigidité des règles qui les encadrent, et qui les empêchent de s’adapter à un environnement et à des élèves de plus en plus divers.

Avec le bon d’éducation, l’État cesserait d’être le gestionnaire inefficace d’un système inadapté.

Son intervention se bornerait à garantir un niveau minimum. Cela permettrait de supprimer les contraintes de la sectorisation, en rendant aux parents le libre choix de l’école, qui est un droit fondamental dans les pays libres. Ils pourraient ainsi faire jouer la concurrence dans un secteur actuellement monopolistique, où règnent gabegie et irresponsabilité, comme dans tout monopole. Il faudrait toutefois ne rien changer aux exigences des programmes tels que définis par l’État, afin d’éviter toute dérive confessionnelle et communautaire. Faire éclater le carcan bureaucratique, qui étouffe initiative et créativité chez les enseignants, donnerait à notre système éducatif la chance de pouvoir jouer un rôle moteur dans le libre espace européen de l’éducation, qui est en train de se mettre en place.

Les bons d’éducation, donnés aux parents et aux étudiants, ne seraient évidemment pas revendables. Ils ne pourraient qu’être remis en paiement à un établissement d’enseignement reconnu et agréé. L’instauration d’un tel système pourrait se faire progressivement, en commençant par des expérimentations volontaires dans certaines régions. Il n’y aurait pas de difficultés pour les écoles privées. Pour ce qui est du secteur public, chaque établissement pourrait avoir le choix entre le statu quo et le changement, choix exercé démocratiquement, établissement par établissement, par un vote des enseignants et des autres personnels.

 

Aux professeurs de décider

Il est évident que ce sont les enseignants qui doivent avoir le dernier mot.

Il ne faut pas refaire l’erreur consistant à faire élire les présidents d’université par une majorité de non enseignants. Ces présidents sont contestés quand ils sont élus par un collège où ce ne sont pas les voix des professeurs qui sont prépondérantes, mais celles des personnels administratifs et des étudiants. Sous cette réserve, chaque établissement devrait pouvoir décider en toute liberté, soit de ne rien changer, si c’est le vœu majoritaire, soit de créer une structure nouvelle, entreprise commerciale, coopérative, mutuelle, association, peu importe la forme juridique.

Champ libre serait ainsi donné à l’innovation et à l’imagination, à la seule condition de la transparence financière, contrôlée par les chambres régionales des comptes.

Les établissements ayant opté démocratiquement pour rester dans le secteur public, retourneraient à l’État les bons reçus en paiement de la scolarité. Les chefs d’établissement auraient la plus large liberté de gestion, tout en continuant, comme leur personnel, à être payés par l’État et à faire carrière dans la fonction publique, sans donc perdre leur statut privilégié actuel.

Chaque établissement aurait simplement l’obligation de faire un bilan annuel, ainsi qu’un compte de profits et pertes, comptabilité virtuelle, mais indispensable pour connaître les coûts véritables.

Les établissements bénéficiaires, c’est-à-dire ceux où le coût pour la collectivité serait inférieur à la valeur globale des bons reçus, seraient récompensés par une participation aux bénéfices, permettant de distribuer des primes au personnel. Les établissements déficitaires, où le total des bons d’éducation reçus serait inférieur aux dépenses engagées, se verraient pénalisés par une réduction proportionnelle de leurs crédits.

Les salaires statutaires des personnels y seraient maintenus, mais les structures durablement déficitaires devraient être fermées, par exemple après quatre années consécutives de pertes, et leur personnel serait alors transféré vers les établissements bénéficiaires ayant besoin de se développer pour faire face à une demande accrue.

Les établissements publics ayant choisi le secteur concurrentiel pourraient s’organiser en toute indépendance, sous réserve d’inspections, tout comme les établissements privés actuels. Mais le véritable pouvoir de contrôle appartiendrait en dernier ressort aux parents et aux étudiants. Consommateurs d’éducation, ils seraient les ordonnateurs du système, les véritables décideurs, par le simple fait qu’ils apportent, en toute liberté, leurs bons d’éducation aux établissements qu’ils jugent les meilleurs et les plus performants.

Comme cela s’est déjà produit au moment de la privatisation d’autres établissements publics, il pourrait y avoir des surprises, car rien n’est jamais joué d’avance. Il n’est même pas sûr que la part des écoles privées augmenterait globalement, car les établissements réalisant des bénéfices seraient sans aucun doute choyés par les pouvoirs publics qui auraient intérêt à leur donner les moyens de grandir, de manière à économiser les fonds publics.

Il n’est pas exclu que, réveillé par la concurrence et motivé par l’autonomie, un grand service public de l’enseignement prospère finalement à tous les niveaux. Les droits acquis des personnels en fonction seraient préservés, mais les conditions d’emploi et de salaires des nouveaux recrutés seraient négociées par chaque établissement qui choisirait librement ses professeurs dans les universités devenues, elles aussi, autonomes.

Sans aucun doute, les meilleurs professeurs et chefs d’établissement verraient leurs salaires dépasser largement les plafonds actuels de la fonction publique.


Sur le web.

Lire aussi :

  1. Challenges, 1-9-2014.
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  • je suis professeur et je rêve de ce système ( sans ironie )…mais franchement a moins d’une révolution libérale, je doute de le voir mis en place de mon vivant.

  • les chiffres de la dépense sont ceux de 2011. ils ont encore gonflé depuis, bien sûr.
    Et pourquoi citer « challenges » quand on peut aller directement à la source ?
    http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html
    Le chiffre moyen est trompeur,
    D’une part il fait la moyenne entre une dépense en primaire de 6000, une dépense en collège de 8000 et une dépense en lycée de 11 à 12 000. Il est donc sensible à des évolution de population.
    D’autre part il inclus la dépense privée (25 milliards sur les 140)

    Le bon d’éducation ets un bon système, le problème n’ets pas là. Le problème c’est, comme toujours : comment fait-on pour réformer sans soulever de telles oppositions que c’est impossible en pratique ?
    L’Angleterre semble avoir trouver la formule avec les free schools et academies

  • Au lieu de redistribuer ce chèque-éducation en faveur des familles et au détriment des célibataires, des couples sans enfants et retraités je propose directement de baisser les impôts pour permettre à ces familles de financer l’éducation de ses enfants. Au lieu de prendre l’argent pour ensuite le redonner, arrêter de le prendre dès le début, au risque de transformer peu à peu ces écoles en esclaves de la régulation étatique au passage.
    Et si vraiment certaines familles sont trop pauvres, appliquer le bon éducation sous forme de revenu d’insertion si ni de la famille ni le domaine associatif ne peut les aider financièrement.

    • saute pas les étapes, sinon ça n’ira nulle part.
      en plus, n’oublie pas qu’on vit encore dans un système tordu, une usine à gaz où les célibataires financent les enfants de ceux qui en ont, après quoi ceux-ci payeront la pension « par répartition » des premiers…

    • L’emploi de la contrainte est en effet d’une justification douteuse.
      Comme toujours avec le socialisme, la violence et la soumission sont voulues pour elles-mêmes.
      Le socialisme est haineux.

      Il me semble fort probable que l’école privée puisse se financer sans haine et sans violence, par le don et le partage volontaires, par le mécénat, par ses relations avec l’entreprise – ce qui aurait au surplus l’avantage de faciliter son adéquation avec le reste de l’économie.

      La promotion sociale ne justifie pas non plus la haine de classe.
      Les jeunes talentueux seraient recherchés par les écoles élitistes d’où qu’ils viennent.
      Les écoles spécialisées dans les cas difficiles seraient financées par la charité.
      Les écoles professionnalisantes par les entreprises et les filières professionnelles.
      Etc.

  • Des politiques dont on ne peut que constater l’échec. A lire entre autres : les propos de Diane Ravitch, ancienne conseillère de Bush père qui dénonce les méfaits de ces politiques éducatives. http://www.monde-diplomatique.fr/2010/10/RAVITCH/19750.

    Ou encore sur la Suède, le bilan mitigé fait par cette étude : S. Wiborg, « Swedish Free Schools : Do they work ? », Centre for Learning and Life Chances in Knowledge Economies and Societies- Research Paper, no 18, 2010. On pourra également constater la baisse des résultats de la Suède à PISA, PIRLS, TIMSS. La Finlande suivant le même chemin même si les réformes mises en place sont d’une moins grande ampleur.

    • Quel dommage que l’article du Monde soit réservé aux abobonés.

    • Le Diplo est inféodé à la gauche et n’est certainement pas une référence valable. Présenter Diane Ravitch comme « conseillère de Bush père » lui prête une sensibilité proche des Républicains alors que c’est Clinton qui a fait sa carrière et que cette activiste défend un syndicalisme des plus rétrogrades, arcbouté sur ses prébendes. Elle eut son heure de gloire en publiant « Left Back: A Century of Battles Over School Reform » (2000), une vive critique de la Progressive Education, cette version US du pédagauchisme, l’ idéologie responsable de la faillite de l’école française. Mais elle a subitement tourné casaque et d’une façon si incohérente que certains de ses collègues ont mis en doutes sa santé mentale.

      Quant à l’expérience suédoise, elle s’inscrit dans un contexte socio-culturel si particulier qui fausse la comparaison. il vaut mieux regarder les pays, villes ou régions qui ont redressé la barre après la « gifle PISA », et qui témoignent du succès de la LIBERTE SCOLAIRE sous ses diverses formes: pluralisme, charter schools, chèques-éducation, responsabilisation et re-valorisation du corps enseignant, autonomie de l’encadrement, suppression des contraintes syndicales …et de la méthode globale!!

  • Les dégâts de l’EN son épouvantables: Destruction des savoirs, déculturation, abolition de la raison, soumission servile au conformisme le plus borné, sectarisme généralisé…
    L’EN est l’aspect essentiel de l’emprise religieuse socialiste, résultat de la guerre de religion menée entre 1880 et 1905 pour supplanter le catholicisme et imposer la religion socialiste à tous.

    JS Mill avait parfaitement raison, il ne doit pas exister d’école obligatoire.
    C’est un pouvoir exorbitant.
    Il faut le détruire.
    L’école doit être concurrentielle et exercer sur les enfants l’autorité parentale par délégation.

    Je n’ai rien contre les bons d’éducation, mais je doute qu’ils soient utiles.
    En effet une école libérée de la tyrannie socialiste serait en prise avec le reste de l’économie, et à mon avis amplement financée par là.
    La promotion sociale des talents d’où qu’ils viennent n’a aucun besoin d’être imposée puisqu’elle répond à un besoin: Encore une fois les socialistes veulent contraindre à l’harmonie ce qui est harmonique de soi…

    • les socialistes s’en foutent Comme la mixite sociale ils n’appliquent pas a eux memes ce qu’ils veulent imposer au peuple L’education nationale selon les rapports de la cour des comptes est un des systemes les plus selectifs et les plus cheres de l OCDE L’elite de droite comme de gauche connaissent deja tous les bons etablissements Cette elite se reproduit par mariage consanguin J’habite pres de Lyon cette ville comme le lycee du parc selectionne sur dossier Comme beaucoup de ville en France cette ville est bourree d ecole privee et le comble je connais des personnes de gauche braillant dans la rue pour le service public et mettant leurs gosses dans ces etablissements Vaste hypocresie a la francaise et quel gachis je fus passionne par les etudes et je suis tombe sur certains des profs mediocre en math par exemple prod de remplacement de remplacement en francais la routine de EN je n’etais pas fils de notaires et je n’ai jamais pu rattraper le retard Je voulais apprendre et j’aurais redonne 100 fois si ce systeme educaif avait ete egalitaire Ne parlez plus des valeurs de ce pays .

    • Condorcet, en véritable libéral, ne voulait pas que l’école publique soit obligatoire. Il comptait sur l’évidente supériorité de l’école républicaine (ECOLE DE LA RAISON) sur l’école confessionnelle pour convaincre les parents d’y envoyer leurs enfants. La méritocratie républicaine irait de soi.

  • dans l’éducation nationale : il y a plus du double que le RU, alors avec 2 fois moins en RU ils peuvent être un peu mieux payé !
    Dans une même classe tu en mettais 60 comme moi, et nous tous on pouvait apprendre, car on le voulait.
    D’autres classes tu peux en mettre 3 par classe et s’ils ne veulent pas apprendre : pas la peine…
    Plus de moyens, moins d’élèves par classe : c’est du Bla ! Bla !

  • Si on lit le rapport ministériel il y est écrit que environ 50% de ces 8300 est dépenser en rémunération des professeurs, si on ajoute le reste de personnels cette proportion monte à plus de 75% il est aussi noté que dans le cas (extreme) des « classes prépa » le prix de 15000 est essentiellement justifier par le niveau d’encadrement et la qualification des enseignents.
    La principale dépense de l’état va dans son corps enseignant et les établissements on déjà et de plus en plus une autonomie financière. Chaque établissement reçoit déjà 2 dotations. Une de financement (en gros un chèque) et une dotation horaires qui lui est déjà attribué en fonction du nombre d’élèves (et qui permet de lisser les écarts de rémunération du personnel enseignant) et dans le fond je ne voit pas ce qu’apporte votre idée…
    Vous parlez de liberté d’enseignement mais l’etat exige un niveau minimum ce qui est déjà le cas, ça s’appelle le socle commun dicté par Bruxelles et le baccalauréat dicté par Paris pour le systèmes de crédits ECTS dans le supperieur on en parle pas… Dans un collège ou lycée on impose un volume horaires minimales pour chaque matière et le chef d’établissement dispose de quelques heures supplémentaires hebdomadaires par classes dont il a la liberté. Vous parler de liberté pédagogique sous couvert d’inspection c’est déjà le fonctionnement actuelles. Créé une concurrence entre les établissements pour les enseignants? Ca existe déjà les professeurs en fin de carrière et top 20 des concours trust déjà les bon établissements de centre ville.
    Au final vous ne proposer que deux choses: la suppression de la carte scolaire et la privatisations des locaux.
    Bien sûr je caricature et votre système apporterait sûrement un peut plus de souplesse, pas assez pour que la concurrence entre établissement soit bénéfique mais suffisamment pour que certains établissements déjà en difficultés dans leur réussite puisse finir de sombrer.

  • « Il faudrait toutefois ne rien changer aux exigences des programmes tels que définis par l’État, afin d’éviter toute dérive confessionnelle et communautaire. » L’État, c’est-à-dire les pédagogos de la rue de Grenelle. Pas sûr que cela évite les dérives idéologiques. Sarkozy avait à un moment, tenté de faire voter les programmes scolaires par le parlement. Ce serait déjà mieux.

  • J’étais assez content de lire cet article jusqu’à : « Il faudrait toutefois ne rien changer aux exigences des programmes tels que définis par l’État, afin d’éviter toute dérive confessionnelle et communautaire. » C’est comme si ces programmes n’étaient pour rien dans l’échec du système. Ils sont le reflet de la culture de l’élimination, du tri et de l’échec qui traverse cette institution de part en part. Oui la compétition peut amener les établissements à mieux faire ce qu’ils font aujourd’hui. Mais le problème n’est pas là : c’est le contenu de l’enseignement qui est bancal, c’est l’uniformité qui est insupportable. On ne changera rien en France fondamentalement tant qu’on ne voudra voir qu’une seule tête. Vive la liberté d’entreprendre, d’innover, de concevoir le contenu de l’enseignement comme on conçoit une service nouveau que l’on met sur le marché. De temps en temps, il y aura de vraies avancées, de vrais miracles et ce qui ne marchera pas sera balayé. En tout cas, chacun aura sa chance.

    • Entièrement d’accord, la prochaine avancer ne peut venir que de la concurrence des programmes. Et je pense que c’est la manière la plus programmatique d’amener la concurrence des établissements et leurs privatisations.
      Donner autant d’autonomie financière ne changera que le format de l’enseignement et pas son fond (ni sa forme paradoxalement) or c’est bien celui-ci qui est biaisé puisque ne répondant pas à l’hétérogénéité de la population et des besoins.

    • Tout à fait d’accord. La grossière erreur a été d’uniformiser les programmes et d’hétérogénéiser les classes quand il faut faire exactement le contraire.

  • Victor hugo disait qu’en ouvrant une école on fermait une prison.

    A présent en ouvrant des écoles on accentue le corporatisme administratif publique, on nivelle nos enfants par le bas et brasse de l’air.

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