Par Dominique d’Emploi 2017
On peut se demander avec raison pourquoi le Royaume-Uni a connu une baisse importante du chômage et un taux de croissance largement supérieur au nôtre, ces dernières années. La presse française semble surtout attribuer la croissance britannique à une politique monétaire accommodante, mais en réalité elle est surtout le fruit d’un ensemble de réformes menées tenacement et courageusement depuis 2010. Ces réformes consistent pour l’essentiel à faire confiance aux entreprises, seules capables de dynamiser le pays.
La presse française s’est empressée de souligner que contrairement à ce que les conservateurs britanniques avaient promis, le déficit du budget reste encore parmi les plus élevés de l’Union européenne, à 5 % du PIB. Mais ces critiques occultent une réalité finalement plus importante : le chômage – qui a durement frappé le Royaume-Uni durant la crise – est redescendu à 5,7 % en 20141 et la croissance y est parmi les plus fortes d’Europe, à 2,6 % du PIB. Par comparaison la France a un taux de chômage de 10,6 % et une croissance de 0,4 %. De surcroît, on constate que la politique budgétaire britannique consiste manifestement à reculer pour mieux sauter, puisque d’après les prévisions du Trésor, le retour de la croissance et de l’emploi entraînera un surplus budgétaire à partir de 20182.
Quelle a été la clé de cette réussite ?
D’après deux économistes spécialistes de l’assouplissement monétaire, la croissance britannique lui serait due pour seulement un quart (soit 0,7 % de croissance), elle ne serait donc pas l’explication principale. Certains ont dit également que la croissance britannique était due à une baisse des dépenses publiques, mais cette analyse est insuffisante : l’objectif était surtout de réduire le déficit, et en pourcentage du PIB on ne constate pas une baisse des recettes fiscales globales.
Il faut donc chercher ailleurs les raisons de cette performance. La première raison, c’est la capacité de résilience de l’économie britannique, plus souple et réactive du fait de la législation fiscale et du code du travail. La deuxième raison provient d’un ensemble de réformes structurelles initiées dès 2010, à travers la déclinaison systématique d’un « plan for growth ».
L’économie britannique, une économie résiliente
Le premier élément important que l’on peut mentionner est que le Royaume-Uni possède depuis longtemps un environnement favorable à l’émergence de startups et à l’entreprise en général. Parmi de nombreux éléments que l’on pourrait mentionner, trois nous apparaissent particulièrement importants dans le redémarrage du Royaume-Uni :
- Pas de taxe sur les plus-values de cession, pour les investissements réalisés dans une petite entreprise3. Il y a donc une rémunération du risque, qui n’existe pas en France où investir dans les jeunes pousses s’apparente aujourd’hui à du bénévolat et bloque donc la création d’emplois dans les jeunes entreprises, là où il y a le plus grand potentiel de croissance.
- Possibilité jusqu’à un an après l’embauche, de se séparer d’un salarié sans aucune procédure s’il s’avère que l’activité ne redémarre pas comme prévu ou si un contrat important ne se matérialise pas. En période de reprise, les entreprises ne craignent donc pas d’embaucher immédiatement plutôt que d’attendre d’avoir un matelas financier suffisant en cas de licenciement ultérieur autrement coûteux.
Un coût du travail nettement inférieur au nôtre puisque le total des charges sur salaire est de 22 % contre 60 % en France.
Le « plan for growth » de David Cameron
La deuxième raison de cette réussite se trouve dans le « plan for growth » lancé en 2011 par le gouvernement britannique. Ce plan avait quatre ambitions majeures, dont les trois premières étaient les suivantes :
- « Créer le système fiscal le plus compétitif des pays du G20 » ;
- « Faire du Royaume-Uni l’un des meilleurs endroits pour créer, financer et faire grandir une entreprise » ;
- « Encourager l’investissement et l’exportation pour une économie plus équilibrée ».
À la différence des rapports gouvernementaux français, ce plan ne s’est pas contenté de déclarations d’intention mais s’est décliné dans plusieurs mesures concrètes.
Depuis 2010, le taux d’impôt sur les sociétés a été progressivement abaissé de 28 % à 20 %, en faisant désormais le taux le plus faible des pays du G20. C’est une mesure hautement stratégique puisque le taux d’impôt sur les sociétés est une des premières choses que comparent les investisseurs. Rappelons que le taux moyen en France est de 38 %4, soit pratiquement le double du taux actuel britannique5. Le gouvernement a également mené une politique active pour aider les entreprises à remporter des contrats à l’étranger. Le nombre d’entreprises exportatrices soutenues a ainsi augmenté de près de 30% en 2013.
Le Royaume-Uni s’est également fixé comme objectif de simplifier et stabiliser la fiscalité : au moins une quarantaine de niches fiscales ont été supprimées grâce aux travaux de l’Office for Tax Simplification. Ces mesures se sont accompagnées d’un objectif de diminution du poids de la règlementation britannique : désormais toute nouvelle réglementation d’un ministère ne peut être introduite sans en supprimer deux fois l’équivalent en charge pour les entreprises. Grâce à ce dispositif, le coût règlementaire sur les entreprises a déjà baissé de plus de 2 milliards par an et la baisse va donc augmenter d’année en année. Le « Red Tape Challenge »6 a déjà identifié un milliard supplémentaire pouvant être éliminé.
En outre, tout en supprimant certaines niches inutiles à la croissance, le Royaume-Uni en a instauré d’autres dont l’effet est catalytique pour augmenter le financement des petites et moyennes entreprises :
- Le Seed Enterprise Investment Scheme : mise en place d’un dispositif accordant 50 % de déduction d’impôt sur le revenu pour les investissements dans les entreprises en début d’existence et de moins de 25 salariés. Ce dispositif a permis d’investir 80 millions de livres en 2012-2013 dans environ un millier de startups.
- En ce qui concerne l’Entreprise Investment Scheme déjà existant, la déduction d’impôt est passée de 20 % à 30 % du montant investi dans une entreprise, faisant passer de 600 millions de livres à plus d’un milliard l’investissement annuel dans les petites et moyennes entreprises via ce dispositif.
- Le plafonnement à 10 % de la taxe sur les plus-values de cessions a été étendu jusqu’à 10 millions de livres de plus-values pour les individus détenant au moins 5 % du capital de l’entreprise et ayant été salarié ou dirigeant pendant au moins un an7 (limite sur la totalité des plus-values réalisées au cours de sa vie).
Enfin, le plan for growth comprenait un dernier volet, celui de « créer une main-d’œuvre plus compétente et la plus flexible d’Europe ». Il s’est agi notamment d’une grande réforme de l’apprentissage visant à le rendre attractif à la fois pour les apprentis et les entreprises : depuis 2009-2010, le nombre d’apprentis est passé de 500 000 à plus de 800 0008. Le gouvernement met également en œuvre des réformes pour améliorer le niveau déjà bon des universités britanniques. Il affiche ouvertement l’ambition d’être le premier pays au monde après les États-Unis pour les études supérieures.
2,4 millions d’emplois privés ont été créés au Royaume-Uni depuis l’élection de David Cameron, tandis que 600 000 chômeurs supplémentaires ont été créés en France depuis l’élection de François Hollande. Il n’y a pas de doute que la méthode du Royaume-Uni pour réduire le chômage est plus efficace que la nôtre.
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Sur le web.
- Soit très proche de ce qui est considéré comme le chômage de « plein emploi ». ↩
- Voir article du Wall Street Journal du 19 mars 2015, par Simon Nixon : « Osborne, the Very Height of Monetary Activism ». ↩
- Sous certaines conditions : passer via le dispositif de l’Enterprise Investment Scheme (EIS) et conserver les titres au moins 3 ans. ↩
- En France, certaines charges ne sont pas déductibles, ce qui explique que le taux réel soit supérieur au taux nominal de 33 %. ↩
- C’est donc notamment pour cette raison que le Royaume-Uni a atteint son objectif de garder sa place dans le haut du classement des investissements directs étrangers (IDE). Le Royaume-Uni est effectivement toujours le premier pays européen en termes de création d’emplois par les IDE. Ainsi, les IDE continuent de créer deux fois plus d’emplois au Royaume-Uni qu’en France (cf. ce rapport p.17.). ↩
- Traduire « le défi de la paperasserie ». ↩
- Il faut également qu’il s’agisse d’une activité commerciale : https://www.gov.uk/entrepreneurs-relief/eligibility. ↩
- Cf. ce rapport p.25. ↩
il ne faut pas oublié que le déficit publique s’élevait à pratiquement 12 % du PIB quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir. les conservateurs ont déja réussi à réduire le déficit publique de moitié (ce qui n’est pas rien). Il est important de rappeller la situation désastrueuse dans laquelle se trouvait la Grande Bretagne quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir. situation causé par la politique des travaillistes. le leader travailliste d’aujourd’hui est l’exemple type du bobo arrogeant complétement déconnecté de la réalité ce qui ne présage rien de bon pour la Grande Bretagne si le parti travailliste gagne et arrive au pouvoir
J’ai trouvé l’article très pertinent, je n’avais pas réalisé l’ampleur des réformes menées depuis l’arrivée au pouvoir de M. Cameron. Je ne peux que souhaiter à nos amis britanniques que la croissance se poursuive et que leur niveau de vie continue de s’améliorer après les sacrifices courageux qu’ils ont entrepris. Je me fais davantage de souci pour la France, où au moindre projet de réforme nous assistons à chaque fois à la traditionnelle levée de boucliers de toute une partie de la sphère politique, en particulier des syndicats…
Dans la mesure ou on compte la dépense publique dans le PIB une partie de la croissance anglaise est acquise a crédit. Il conviendrait au moins de soustraire les emprunts de la dépense publique dans le calcul du PIB (a ma connaissance ce n’est pas le cas) . Ceci n’enlève rien ou peu a la performance anglaise.
Le problème de la GB (et de ses comparables), c’est le maintient ou l’accroissement du poids du secteur public dont elle devra tôt ou tard payer les conséquences douloureuses. Pour décrire ce qui nous attend, quelques sympathiques experts citent l’exemple de la répression financière aux USA au lendemain de la seconde guerre mondiale. Selon eux, l’assouplissement monétaire aurait permis de réduire la dette publique des deux tiers en une vingtaine d’années. Toujours inspirés par ce qu’ils croient être un précédent historique, ils en déduisent que les politiques non conventionnelles, juré craché, vont favoriser l’éclosion d’une longue période de prospérité à suivre. Malheureusement, ces experts oublient généralement de mentionner que cet épisode s’est accompagné d’une forte réduction des dépenses publiques, au travers notamment de la chute des dépenses militaires. Leur erreur magistrale consiste à croire que la répression financière a permis la réduction de la dette. En réalité, c’est avant tout parce que l’économie était libérée par la baisse drastique et sans remords du secteur public, qu’on a pu constater finalement une forte croissance et, consécutivement, une baisse relative de l’endettement public.
Or, ce n’est pas du tout ce qui est en train de s’accomplir aujourd’hui. L’assouplissement monétaire en cours, loin de contribuer à réduire les dépenses publiques, les soutient au contraire avec force partout à travers le monde. C’est par exemple le cas des USA qui financent presque entièrement leur déficit public par l’impression monétaire de la Fed. Avec un résultat qui ne peut surprendre partout où cette politique est menée : la croissance faiblit inexorablement. Il ne reste plus que les promesses de croissance, rapidement démenties par les faits, et de révision baissière en révision baissière, les déceptions s’accumulent à mesure que croissent les bulles financières. Sans surprise, le poids démentiel des Etats obèses dans les économies provoque un effet d’éviction du secteur privé productif au profit du secteur public improductif gavé d’argent gratuit. Comme en GB, on entretient quelque temps l’illusion de la croissance du PIB, uniquement due à son calcul si particulier qui assimile la charge du secteur public à une hypothétique valeur ajoutée. Parallèlement, les bulles financières se développent puisque, l’argent étant devenu gratuit (pas pour tous, uniquement pour ceux qui sont placés directement sous le robinet des BC), le calcul économique fondamental, celui qui détermine la valeur des capitaux privés en concurrence et, par suite, la valeur de tous les biens, perd tout sens. En conséquence, il n’y a plus de détermination possible de la valeur dans l’économie productive. Il n’y a tout simplement plus d’économie, plus de marché. Il n’y a plus que des flux illusoires de fausse monnaie injectée dans une pseudo-économie en voie de collectivisation, sous l’effet de ce qu’il faut bien désigner par son nom, le terrorisme monétaire. Dans ces conditions, on peut bien acheter une startup (forcément prometteuse, puisque les mêmes experts vous l’affirment) pour l’équivalent de 10, 20 ou 50 ans d’un CA prévisionnel imaginaire. Sans marché, sans valeur, il n’y a plus que distorsion économique et illusion de valeur.
A la fin de l’histoire, les politiques non conventionnelles étant à peu près globales, il y aura récession mondiale, c’est-à-dire nulle part où se réfugier. Et malgré une situation de récession et de chômage de masse, il faudra quand même rembourser les montagnes de dettes publiques, par l’impôt, l’inflation ou le défaut, toutes choses (égales par ailleurs) qui contribueront à étendre implacablement le chômage et la misère. Voilà ce vers quoi les QE et les politiques non conventionnelles mènent le monde. Et il se pourrait bien que le dernier QE, celui d’une BCE devenue totalement irresponsable, soit le QE de trop, la voie d’eau fatale qui entraîne le bateau économique par le fond.
justement, Cameron a baissé la fonction publique. plus de 900 000 d’emplois publics ont été supprimé (il a été prévu de porter ce chiffre à un million). dans le même temps, des millions d’emplois ont été crée dans le secteur privé
Mais, sauf erreur, le dernier déficit public enregistré était de 5,8%, financé là encore par l’impression monétaire. Avec un déficit de X, n’importe quel pays peut aligner un PIB en croissance artificielle d’une portion de X. Mais c’est une illusion temporaire. En outre, les dépenses publiques représentaient 45,5% du PIB en 2013, contre par exemple une moyenne de 42,7% entre 2004 et 2007. On peut analyser ça comme on veut, il ne s’agit en aucun cas d’une réduction massive des dépenses publiques. La réalité de la politique de Cameron n’est malheureusement pas celle d’une réduction en la matière. Malgré d’incontestables efforts allant dans le bon sens, ils demeurent notoirement insuffisants.
Maintenant, il est sûr que si on compare le Royaume-Uni à la France, on s’émerveille. Ceci dit, on peut comparer n’importe quel pays à l’insensée gabegie franchouillarde pour s’émerveiller à bon compte.
Maintenant, il est sûr que si on compare le Royaume-Uni à la France, on s’émerveille.
C’est certain que si l’on compare Cameron à notre monarque le bien-aimé et très respecté Abwesende Der Erste, il n’y a pas photo 🙂
Mais ce qu’a fait Cameron, bien qu’incomplet comme vous le soulignez fort justement, pourrait avoir des effets en fRance. Rien qu’un code du travail de 20 pages, aurait des effets très positifs. Et si on facilitait la vie des entrepreneurs au lieu de les harceler, même sans alléger fortement les impôts des entreprises, la fRance se transformerait en France. Impensable ❗
Mais ne craignons rien : notre bien-aimé et très respecté, comme vous pouvez le constater, Abwesende Der Erste veille au grain. Il ne se passera plus grand chose, sauf des amuses gueules, jusqu’aux élections…
Elections obligent, personne ou presque ne parle trop des coupes a venir.
Osborne n’est pas allé au bout de ses convictions durant ce mandat. Par réalisme, aller trop vite avec une économie encore fragile faisait courir le risque d’un double dip. Par opportunisme politique ensuite.
En revanche, il est acquis que:
– Les socialistes ne reviendront pas sur les coupes réalisées
– Les conservateurs ont pour objectif une reduction supplémentaire d’au moins 25%.
Et oui, les conservateurs sont partis d’une situation héritée du labour proprement catastrophique.
Le RU reste un exemple type du pauvre rendement politique a faire les bons choix pour son pays avec une vision a long terme.
« A la fin de l’histoire, les politiques non conventionnelles étant à peu près globales, il y aura récession mondiale, c’est-à-dire nulle part où se réfugier. »
C’est ce que les taux d’intérêt réels négatifs semblent vouloir dire. On arrive au bout de ce qu’on peut faire en matière de politique monétaire. On y est presque… Que va t’il en ressortir ? Une grande glaciation de l’histoire humaine dans le communisme globalisé ou une mise à mort des obèses ?
Je penche pour la deuxième option.
On peut toujours critiquer et annoncer des catastrophes: ça ne mange pas de pain!
Mais si un déficit budgétaire passe de 12% (voir post de « Jacques » à 09H58) à 4,5 – 5%, pendant
que le nombre d’entreprises augmente,
que le chômage baisse,
que les impôts diminuent,
que la monnaie dévaluée se stabilise plus ou moins,
que les exportations augmentent,
que l’investissement étranger augmente
que la réglementation se simplifie avec diminutions des fonctionnaires,
et que le paradis fiscal n°1 de la City (miraculeusement épargné par la critique) reste où il est,
on a quand même le droit de se montrer satisfait et même raisonnablement optimiste.
Il est même difficile de nier qu’un tel bloc politico-administratif a réellement concouru à cette vraie augmentation de « richesse » et de « confiance », choses difficiles à « mesurer » si ce n’est par des sondages (?) et par des indices plus ou moins fiables, tels que le PIB, les investissements dans les entreprises, la perception fiscale augmentant quand les taux diminuent, la balance commerciale …
Que les indices macro-économiques ne soient pas des mesures exactes éventuellement sujets à manipulations et cachoteries, qui peut encore en douter?
Ou que la BCE ait attendu que les efforts de gestion nationale des états commencent à se concrétiser parallèlement à un taux de croissance en début de meilleure évolution, pour céder par le QE, à l’instar des autres monnaies n’est pas si choquant tant que c’est maitrisé!
« tant que c’est maitrisé » : après tant de crises provoquées, tant d’exemples dramatiques, comment peut-on encore aujourd’hui faire mine de croire qu’un Etat obèse ou une banque centrale non moins entripaillée, même dotés des meilleurs experts, puissent maîtriser quoi que ce soit et faire mieux que le marché libre ? C’est une position complètement farfelue, héritage des errements idéologiques du XXe siècle collectiviste, parfaitement inadaptée pour le XXIe siècle, débutant pourtant si mal à cause d’institutions périmées qui refusent de cesser de nuire. Cette crise est leur crise terminale.
Que certains soient satisfaits de la situation, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, surtout s’ils sont directement sous le robinet d’où coule le flouze gratuit. Mais de là à devenir optimiste, il y a un gouffre financier qu’on peut résumer par une question simple. A la fin de l’histoire, qui paye ? Qui paye vraiment le prix de la fuite en avant dans les politiques discrétionnaires, monétaires ou budgétaires ? Parce qu’il faut arrêter de raconter des calembredaines à propos de ces politiques, le prêteur en dernier ressort n’est jamais le payeur en dernier ressort.
« la croissance y est parmi les plus fortes d’Europe, à 2,6% du PIB » les chiffres ont été révisés, la croissance en 2014 est de 2,8 % du PIB: http://fr.euronews.com/2015/03/31/grande-bretagne-la-croissance-a-atteint-28-pourcent-en-2014/
Hors considérations monétaires et pour en revenir aux réformes britanniques :
– elles incitent et libèrent l’investisseur et l’entrepreneur : déduction d’impôt et pas de taxes confiscatoires ni rétro-actives lors de la cession
– elles offrent une garantie à la fois pour l’employeur et l’employé : résilier le contrat si l’activité ne décolle pas, éviter au salarié l’arbitraire d’un licenciement sans cause réelle ni sérieuse (ce n’est pas ce que propose le Medef français)
– elle allège le poids des cotisation sociale sur le travail, rendant celui-ci plus compétitif pour les moins qualifiés.
Un tel programme devrait rencontrer une approbation majoritaire dans notre pays.
A contrario ce n’est pas le cas des mesures gouvernementales, ni celles du FN, celles de l’UMP ? Quant au programme du Medef il lèse davantage les salarié qu’il ne libère les entrepreneurs du fisc français. (le Medef veut des contrats de travail sans smic et avec la liberté de licenciement !) C’est le contraire que le Medef devrait préconiser s’il voulait l’accord des salariés du privé. Mais le Medef comme l’UMP est étatiste ! Dommage.
La véritable astuce du UK, c’est de pouvoir faire remonter les capitaux dans des holdings basées dans des paradis fiscaux dépendant de la couronne britannique comme Gibraltar ou les BVI. Le taux d’imposition tombe alors entre 0 et 5%.
Pragmatisme…
Il y aura toujours des gens : fonctionnaires ou avec un bon salaire pour critiquer… Mais pour les 2,4 millions d’emplois créés la politique de Cameron est fantastique… bravo, Sir ! Continuez.. Laissez nos Socialistes aigris à leurs critiques.
Espagne : 165 000Emplois créés en Mars (critiquez aussi ces emplois ! C’est tout ce qui nous reste !), c’est la population d’une grande ville…
C’est bien la preuve que l’Angleterre est un pays à dérive et que le seul modèle de société valable est celui de la France 🙂
J’ai utilisé le Google Data Explorer (lien en fin de commentaire) et je suis en fait étonné de voir que le PIB par habitant de la Grande Bretagne et de la France sont en définitive assez proches.
Nos deux pays sont très similaires en population, en histoire (état nation) etc… et en même temps assez différents sur notre façon de voir le monde, nos politiques économiques. En définitive il semble que les similarités soient plus forte que les différences.
Bien sûr les graphes ne parlent que du passé et ne préjugent pas de l’avenir…
http://www.google.com/publicdata/explore?ds=pg78h3gmq4ci_#!ctype=l&strail=false&bcs=d&nselm=h&met_y=i2000&scale_y=lin&ind_y=false&rdim=country_group&idim=country_group:eu:non-eu&idim=country:uk:fr&ifdim=country_group&hl=fr&dl=fr&ind=false
La France sans Mitterand et les clones qui lui ont succédés serait largement devant le RU.
Mais voila, avec et depuis Mitterand, la meme soupe infâme
Aucune ambition pour la France et les Français. Des discussions sans fins, haineuses, sur la redistribution de miettes, de plus en plus petites.
Et au moins une génération de perdue.
Sauf que la Grande Bretagne a fait d’autres choix politiques et économiques que nous depuis 1981 et pourtant nos deux pays de environ 65 millions d’habitant ont un PIB par habitant similaires. Cela m’interroge …
il te faut savoir que les ponctions d’impôts et dépenses publiques diverses et inutiles sont comptées dans le pib.
Et plus pépère dépense à crédit plus le pib monte. Tes enfants ne goûteront probablement pas la bonne blague…
La GB d’avant Thatcher était beaucoup plus pauvre que la France à l’époque. Depuis, les Britanniques nous ont rattrapés et ne vont pas tarder à nous dépasser.
http://www.contrepoints.org/2013/02/12/114560-1979-1981-tendances-longues-et-basculements-ideologiques/mitterand
La GB grâce à Cameron est devenu 5 puissance mondiale devant la France.
article intéressant qui démonte quelques mythes sur la GB: http://www.institut-entreprise.fr/reflexions/societal/blog/dix-idees-recues-sur-le-royaume-uni