Les conséquences de la hausse du dollar

Au cours des 30 dernières années, c’est la première fois que la hausse du dollar dure aussi longtemps et qu’il atteint une telle amplitude.

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Les conséquences de la hausse du dollar

Publié le 9 avril 2015
- A +

Par Régis Yancovici.

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Billets dollars (Crédits 401kcalculator.org, (CC BY-SA 2.0) )

D’un point de vue européen, la hausse du dollar parait tout à fait justifiée. En Europe, nous avons une croissance plus faible, une politique monétaire hyper accommodante, le risque grec et la montée du populisme. En prenant du recul, on constate que la faiblesse de l’euro par rapport au dollar, c’est aussi la vigueur du dollar. Celui-ci a été fort contre toutes les monnaies. Depuis un an, il a gagné 22% contre un panier de devises (mesuré par le DOLLAR INDEX SPOT Exchange Rate, intégrant l’euro). Le marché des changes est le plus souvent peu volatil mais les ajustements sont parfois violents. Au cours des 30 dernières années, c’est la première fois que la hausse du dollar dure aussi longtemps (9 mois vs. 6 mois en moyenne) et qu’il atteint une telle amplitude.

Les conséquences sont nombreuses et peuvent être lourdes :

  • Tous les pays exportent leur déflation aux États-Unis. Les dernières publications d’inflation outre-Atlantique ont néanmoins été rassurantes.
  • Les sociétés exportatrices américaines souffrent. Déjà d’un point de vue agrégé, les résultats des sociétés du S&P 500 sont attendus en baisse de 5% au premier trimestre 2015 par rapport à l’année passée. D’un point de vue macro-économique, les exportations baissent de 5% par rapport à la même période de 2014. Le manque de dynamisme du commerce international ne fait qu’amplifier l’effet du dollar fort.
  • Le dollar n’est pas étranger à la baisse des matières premières. Le pétrole par exemple vient de connaître sa plus forte baisse trimestrielle en près de 40 ans. Les pays fortement producteurs, comme le Brésil, la Russie, le Nigeria sont déjà en difficulté.
  • Les pays émergents et surtout les sociétés des pays émergents sont souvent endettés en dollar. Leur endettement croît ainsi mécaniquement. Historiquement, leurs taux de défaut et le dollar sont clairement corrélés. Même si leur endettement est maintenant aussi en devises locales et que ces devises flottent, il n’en reste pas moins qu’à partir d’un certain niveau (?), l’impact se fera sentir. Il sera un peu amorti par le fait que ces entreprises réalisent une part de leur chiffre d’affaires aux États-Unis. UBS l’estime à 11% pour les pays asiatiques. C’est trop peu pour écarter le risque. Dès lors, les pays les plus endettés auront un choix peu enviable : remonter les taux pour défendre leur monnaie, au risque de ralentir une croissance déjà sous pression ou faire baisser les taux pour dynamiser leur croissance quitte à mettre sous une pression accrue leur devise. Une possible crise dans les pays émergents aurait des conséquences dans les pays développés. Leur poids dans le commerce international a crû et leur dette a quadruplé depuis 15 ans (hors Chine).

Si la vigueur du dollar a été le reflet de la santé de l’économie américaine, tel n’est plus le cas. L’indice des surprises économiques de Citi est fortement négatif depuis le début de l’année. La vigueur du dollar est désormais le reflet de la désynchronisation des politiques monétaires internationales. Mais alors comment justifier cette désynchronisation dans un contexte économique domestique faible ? Le seul point positif de l’économie américaine demeure son marché de l’emploi. Est-il suffisant pour enclencher une hausse des taux ? Peut-être. Mais une certitude : il ne faudra pas beaucoup de hausse de taux pour envoyer le dollar au firmament et mettre l’économie américaine à genoux… et avec tous les effets secondaires connus. La hausse du dollar porte sa fin en elle.

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  • Entre 1995 et 2001 le Dollar Index a progresse de 50% sur une periode de 6 ans (il est passé de 80 a 120)

    La progression actuelle est de 22% sur un an d’apres votre article: il ne s’agit ni de la plus forte progression des 30 dernieres annees, ni de la plus longue.

  • Sur B FM on entend se discourt depuis un an avec les mêmes arguments. Tout çà, dans l’espoir de retarder la politique accommodante de la FED .
    Vous êtes sur un cite libéral, hostile normalement aux politiques keynésiennes de baisse des taux d’intérêts. Il faut bien que cela s’arrête un jour.
    Vous avez omit de parler de la période Reagan ou le $ est monté à 10 francs suite à une augmentation des taux d’intérêts très importante avec une croissance économique de 3,8 % pendant ses deux mandats.
    Mais surtout, vous avez forcément fait partie des gens qui en 2014 nous prédisaient l’apocalypse sur le marché obligataire américain quand à la fin du QI. Ces prédictions catastrophique non pas eu lieu.
    Vous entretenez et participez à la confusion générale. Nos socialistes aux pouvoirs sont proches de la confusion mental.

    • M. Marcault, je suis surtout sur un site qui prône la liberté d’expression et certainement pas les procès d’intention. Il ne me semble pas que vous soyez membre de la rédaction.

      Si vous voulez savoir ce que nous pensions l’année dernière, vous pouvez nous joindre aisément par la moyens à votre convenance.

      A bientôt

  • je trouve ça pire …

  • La baudruche keynésienne se dégonfle: Non, l’économie n’est pas affaire d’optimisme et de consommation.
    Ceux qui le prétendent sont des socialistes, des macroénonomistes qui estiment que ce qui leur échappe est irrationnel, puisqu’ils sont des génies.

    L’économie est réelle et fondée sur l’épargne. Le QE et les TZ l’empêchent de fonctionner. Le chômage bas est le cache-sexe d’un taux d’activité catastrophique.
    La dette publique officielle est une fraction de la dette publique réelle, qui est la mesure des illusions socialistes que le keynésianisme a servi à faire durer plus longtemps.
    Plus dure sera la chute.

    La France souffrira plus que les États-Unis de ces errements, parce que le socialisme y domine tellement que le choc y sera interprété comme une attaque libérale, un complot meurtrier, une injustice sociale commise par les riches apatrides.
    Le socialisme se terminera dans la guerre, et celle du 21e siècle sera civile.

    • meme si je suis, assez d’accord avec, vous j’ose, espérer que cette guerre civile n’arrivera pas
      Que le socialisme disparaitra ( je sais je suis naive) mais que les gens se rendront enfin compte de la nocivité d’un tel régime totalitaire

    • Les États-Unis sombrent lentement dans le socialisme, même s’il reste des mavericks, les médias américains sont aussi biaisés et stupides. Les libéraux sont considérés comme des nazis par la presse mainstream.

      Va falloir une sacrée inversion de tendance pour les sauver.

  • Le « sound dollar act » du républicain Ted Poe est un des moyens d’avoir un dollar sain.A coupler au  » free curency competition « act de Ron Paul…

  • Est-ce que c’est le dollar qui monte, ou l’Euro qui baisse?
    Ou bien, le rapport entre ces deux monnaies est-il en train de devenir, petit à petit, juste?

  • Il monte, il monte, le $ = où sont les Américains ? On devrait être envahi de touristes US. Quand j’étais petit, c’était l’invasion des touristes Amerlocs et de leurs dollars dès qu’il y a fait des vacances…Certains venaient avec leurs luxueuses voitures..
    On allait en Italie sur la côte, encore eux, en Sardaigne encore eux, on fuyez à Marbella, à Salou… encore eux.. Depuis ce sont les russes, il fallait voir à la semaine sainte en Espagne, le villes côtières envahies de Russes : le cyrillique devenant la langue officielle, des menus de restaurant, des bars, des agences immobilières, des centres sanitaires……. Ils ne devaient pas être là, leur monnaie ne vaut plus rien. … Pourtant ils sont là et dépensent sans compter… Et les Américains à nouveau riches.. n’ont plus les moyens de venir… Et la France ne leur livre toujours pas les bateaux…Mais ne leur livre plus : Pommes, Poires, Pêches, Tonnes de porc, de poulet, de Boeuf, cidre, alcool , Mais, blé, huiles, boicot par les Russes de la BNP ex- 7ème banque de pays, de nos voitures, …. Mais la France a les chiffres tellement truqués qu’ils n’ont même pas sourcillé devant ce boycott massif d’un de nos principaux clients…!! Alors vous pensez : baisse du $ ou augmentation, la France restera debout… (je rigole !!! Mais comment comparer ??? Nos pays truque tous ces chiffres depuis tellement longtemps… Il n’y a plus de vérité statistique quand on s’appuie sur une comparaison de pays, dont l’un a tellement manipulé les siens, que l’on ne sait plus ou en est vraiment…A l’heure de l’informatique, on ne connaît même pas le vrai chiffre des fonctionnaires en France….

  • le prix du baril a été divisé par 2 par rapport au dollar, mais le rouble aussi … donc c’est neutre pour la russie. Non??

  • A mon avis ca ne durera pas. Les USA vont devoir emprunter à nouveau pour financer leur train de vie étatique qui n’arrête pas d’augmenter. Ils auront besoin d’inflation pour ne pas rembourser trop cher. C’est aussi simple que ca. Leur chomage croissant caché par des stats biaisées ne trompera pas longtemps. Cette réduction de leur assiette fiscale va endommager leurs recettes fiscales et réduire la confiance des créanciers. L’endettement est une bombe retardement. Elle explosera de toute façon. Et le dollar ne sera plus rien.

    Ils bénéficieront de rebonds dus à la fuite de certains pays qui feront faillite avant eux mais c’est tout.

  • Les USA devraient arrêter définitivement les QE, ça arrêterait de maintenir artificiellement en vie les « émergements » et permettrait de dégonfler les bulles USA.

    •  » ça arrêterait de maintenir en vie les emergements  » …

      et les  » plongeant  » comme la france et la grèce vont se coucher sur le fond …

      • Non: en arrêtant de soutenir les despotes au pouvoir dans ces pays qui achètent le soutien de la population (ou d’une partie en tout cas) avec des subventions qui les maintiennent dans la dépendance.

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