Par Jean-Pierre Riou.
Les incidences néfastes des projets éoliens sur la qualité de vie des riverains font désormais l’objet d’une abondante documentation. L’avenir de cette filière est remis en cause par les règles de la concurrence imposées par la Commission européenne, mais surtout par l’émergence de technologies nouvelles exemptes du pêché capital d’intermittence, et susceptibles de les disqualifier définitivement. L’acceptabilité sociale comme la défiance de cette technologie qui dépend des aléas du vent sont de nature à compromettre les nouveaux projets ainsi que leur financement.
Les projets participatifs permettent d’agir positivement sur les deux tableaux, apaisant les craintes par des promesses de revenus substantiels sur fond de bonne action pour la planète.
Les Allemands y avaient pensé avant nous, leur retour d’expérience stigmatise un placement à haut risque et bien peu transparent. À la suite de la faillite d’un installateur d’éoliennes qui avait entraîné de grosses pertes pour 75 000 petits épargnants, le gouvernement allemand avait demandé une plus grande vigilance à l’autorité des marchés financiers (Bafin), voire une interdiction totale de ces placements « éthiques ».
En France, nous assistons à la démarche inverse, puisque le gouvernement veut, au contraire, en supprimer tout contrôle de l’autorité financière.
Cette volonté a entraîné un courrier indigné de la Compagnie des Conseils en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) qui rappelle les dégâts déjà occasionnés sur des milliers d’épargnants trop crédules par l’énergie photovoltaïque. Ce courrier mentionne le risque lié au crowfunding des projets participatifs et la dérive kafkaïenne liée aux nouvelles dispositions qui, avec la complicité passive des Pouvoirs publics, ne permettent aux épargnants « aucun moyen de vérifier la création des sociétés, l’achat du matériel, son installation et la gestion avant de s’être dessaisis de leurs fonds. La requalification leur fait subir une double peine, fiscale et capitalistique ».
De fait, la lettre de la déontologie financière Deontofi.com vient d’annoncer une vague d’arnaques et relate une des « tartuferies boursières » de ce secteur « déjà mal famé » qui n’aurait désormais plus de garde-fou. Les appels de fonds sont actuellement légion, accompagnés parfois de bonne action supplémentaire pour la planète.
Bien loin de la gestion en bon père de famille officiellement préconisée pour administrer les collectivités locales, de nombreux élus rêvent de s’improviser spéculateurs financiers. Leurs emprunts toxiques ayant déjà failli mener leur commune à la ruine.
Au massacre environnemental renouvelable, s’ajoute désormais le spectre d’un désastre financier.
Là où l’on est surpris à la lecture des arguments avancés sur le site Lendoshère pour attirer quelques dizaines de souscripteurs et quelques dizaines de milliers d’euros seulement, c’est de lire que certains sites permettraient de faire produire les éoliennes on-shore en équivalent pleine puissance, à des quelques 3666 heures soit du 37 % d’efficacité, là où la moyenne régionale donne du 25%, bientôt mieux qu’en offshore!!!
https://www.lendosphere.com/les-projets/des-eoliennes-dans-le-tarn-a-albine
Le permis de construire définitif a été obtenu fin 2014, pour huit éoliennes de 2 MW chacune. Ce projet, qui forme une unité visuelle, se compose en deux sociétés distinctes : trois éoliennes sont portées par VALOREM, via sa filiale Albine Energies, et cinq sont portés par Soulanes Energies, détenue par trois investisseurs de Midi-Pyrénées.
Ce site bénéficie de très bonnes condition de vent. La production prévisionnelle des trois éoliennes d’Albine Energies s’élève à 22 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 6.300 foyers français en une année.
Encore une remarque, si l’on se réfère aux chiffres sur Lendosphère, les huit éoliennes produiraient 60 000 MWH / an pour un parc de 8 éoliennes de 2 MW chacune, revenant à 24 millions d’euros au total …
Or dans une autre région, Valorem a cédé un parc de 12 èoliennes de 2MW pour 36 millions d’euros, un parc qui ne produirait que 53 000 MWh / an.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2015/04/15/Le-vent-dans-le-dos-pour-le-Sud-Vienne-et-son-parc-eolien-2295806
« Les élus ont inauguré le plus grand parc éolien de la région Poitou-Charentes. Douze machines qui alimenteront plus 25.000 habitants.
Dix ans. Du lancement des études par la société Valorem à la mise en service, en juin 2004. Le plus grand parc éolien du Poitou-Charentes souffle dans le Sud Vienne, le Civraisien. Propriété de Sergies, (Société d’économie mixte locale), qui a déboursé 35 M€, les douze machines Vestas (constructeur Danois) produiront quelque 53 GWh par an soit l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de 26.500 habitants hors chauffage. »
On peut alors s’interroger sur les éléments qui font le prix d’un parc éolien, car qu’il soit productif ou pas, il en coûtera autant, habituellement c’est le chiffre d’affaires et le montant des immobilisations qui font le prix compte-tenu du retour sur investissement !!!
Un parc qui produit 53 GWh par an? C’est grosso-modo ce que produit un réacteur nucléaire en… 53 heures 😀
c’est du grand nawak ce truc sur lendosphère. Une société qui a investit 1 M€ ne peut pas avoir besoin de 40000 € si elle n’est pas déjà perclue de dettes. Le même bien (ici, le produit de la vente de la production éolienne) ne peut pas servir de garantie à deux prêts, or il est bien évident que les banques qui ont financé le parc éolien on déjà pris toutes garantie possible sur ce bien. et pourtant, l’emprunteur n’hésite pas à l’utiliser une seconde fois.
Oui et c’est pour cela que l’autorité des marchés financiers ( AMF ) devrait avoir le contrôle sur les opérations proposées par Lendosphère, or ce ne semble pas être le cas …
Je me suis permis de reprendre un de vos passages en guise de commentaires sous le lien
http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/16/2088428-projet-parc-eolien-troyes-ariege-mise-place-financement-participatif.html
ou justement il est question de financement participatif pour l’éolien
Les Allemands y avaient pensé avant nous, leur retour d’expérience stigmatise un placement à haut risque et bien peu transparent.
Oui, c’est bien le plus gros problème : c’est une forme nouvelle de pizzo que l’on paye à la mafia nouvelle.
En France, nous assistons à la démarche inverse, puisque le gouvernement veut, au contraire, en supprimer tout contrôle de l’autorité financière.
C’est fou, pour les activités utiles, un maximum de régulations et d’emmerdements, et pour ce qui est sous la coupe de la mafia, champ libre.
En plus l’état complice C’est ahurissant 🙁
J’aimerais savoir ce que vous pensez de ce type d’éolienne :
http://www.arbre-a-vent.fr/Arbre-vent_31.html