Par Jean Level.
Cette histoire c’est celle d’un mec, libéral qui s’ignore, engagé pour une cause plus ou moins corporatiste dont il commence à entrevoir les failles. Un jour il découvre la communauté libérale en ligne, en tombant par hasard sur un article de Contrepoints. Instantanément c’est le coup de foudre, il épluche les différents articles au point de s’en abîmer les yeux, et dans son enthousiasme il commence à commenter certains, sur Contrepoints et ailleurs. Il aime lire les contributions et les commentaires de ceux qui pensent comme lui, et qui dans leur immense majorité sont bien meilleurs que lui, et quand sur un site ou un autre il lit des conneries, ou quand il en entend par hasard, c’est plein d’énergie qu’il se dit qu’il les combattra. Porté par sa motivation, il décide même de passer de la rédaction de commentaires à celle d’articles.
Petit à petit il devient meilleur dans ce qu’il fait. Il est encore très loin d’être vraiment bon dans son domaine, mais les connaissances s’accumulent et les textes qui lui procurent le plaisir d’apprendre quelque chose se font un peu plus rares. Il commence aussi à déchanter, à avoir du mal à apprécier certains membres de la communauté libérale ou certains courants du libéralisme. Le constat est là, le « libéralisme en ligne » lui procure moins de plaisir qu’avant. En parallèle il décèle plus facilement les bêtises des étatistes, dans les médias et dans la vie de tous les jours. Et puis il repère de plus en plus vite l’emprise de l’État dans chaque domaine, et elle lui semble donc de plus en plus immense. L’adversaire commence à paraître invincible. Alors qu’en parallèle il tolère de moins en moins cette bêtise qui lui pourrit la vie, et pourrit celle des plus faibles.
Moins de plaisir, plus de rancœur, de pessimisme… Alors il s’aigrit, il s’enferme, il régresse. Il n’écrit plus, il traîne sur Facebook et s’engage dans des guerres de commentaires entre libéraux classiques et anarco-capitalistes. Quand il parle de politique avec des amis ou des inconnus, il ne cherche plus à les convaincre, il cherche à les détruire, à leur faire du mal, à les blesser dans leurs convictions. Il ne sert à rien, il les braque, il s’en fout.
Ce bonhomme, c’est moi, désolé pour l’égoïsme, mais c’est comme ça. Et puis un jour un contact libéral virtuel me fait une proposition : devenir Local Coordinator pour European Students For Liberty. Presque par erreur, j’accepte. Une retraite est organisée en Allemagne je m’y rends. Ces trois jours de formation et de discussion avec 70 étudiants libéraux venus de toute l’Europe sont une renaissance. Trois jours passés en compagnie de personnes qui partagent les mêmes bases de réflexion que moi, avec qui reprendre le B-A BA du libéralisme est inutile, avec qui on peut tout de suite aller au fond des choses. Du bonheur.
J’ai parlé avec ces gens, j’ai bu avec eux, j’ai couru avec certains d’entre eux dans les montagnes autour de Gummersbach. Ces gens sont mes amis, et ils sont passionnants. Et puis ce sont des guerriers, dont je sais qu’ils partagent mon combat partout en Europe. Ils sont de la force, de la motivation à l’état brut.
J’ai repris la plume. Puis aux côtés des autres Français de l’association j’ai participé à l’organisation de notre conférence parisienne en septembre, où j’ai rencontré des personnes qui étaient pour moi des légendes. Dont une m’a demandé il y a quelques jours d’écrire un article pour elle. Puis je suis allé « profiter » du travail de mes homologues Italiens (conférence de Milan) et Belges (conférence de Bruxelles), première piqûre de rappel, pour ne pas oublier à quel point ces gens sont fabuleux. Survolté, je me suis alors lancé le défi de publier dans un bastion étatiste, AgoraVox. Et enfin, en avril, alors que le soutien populaire à la déferlante sécuritaire post-Charlie m’avait à nouveau coupé les ailes, la conférence ESFLC de Berlin me permettait de revoir et de travailler aux côtés de tous mes amis et collègues Européens, pour que plus de 450 libéraux bénéficient de trois jours d’interventions exceptionnelles dans un cadre magnifique. De l’énergie que j’en ai tirée naîtra le premier événement de Students For Liberty – Nord de France le 27 Mai.
C’est la fin de cette histoire. Maintenant l’invitation. Si vous êtes étudiant, et si vous vous êtes reconnu dans les moments de la première partie, les moments où l’optimisme devient une denrée rare, ou si vous cherchez simplement un moyen de devenir un meilleur vecteur de vos idées, tout en vivant une expérience fabuleuse aux côtés de gens fantastiques, posez votre candidature, suivez ce lien. La mauvaise nouvelle c’est qu’il ne vous reste que jusqu’au 20 Mai compris pour faire votre demande : parfois on ne choisit pas quand les mots nous viennent, merci à Marius-Joseph Marchetti de m’avoir inspiré ceux-ci. Pour toute question, je suis facile à trouver sur Facebook 😉
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