Par Jean-Baptiste Noé.
Les éditions Tallandier publient le grand ouvrage de l’historien allemand Ernst Nolte (né en 1923) sur les mouvements fascistes en Europe. Nolte analyse les mouvements fascistes, dans ce livre paru en 1966, dont Tallandier propose une réédition. Il montre que le fascisme s’inscrit dans une double réaction : la peur du communisme et de sa victoire en Europe d’une part, la défaite de la démocratie libérale, qui n’a pas permis d’assurer la paix et la stabilité du continent d’autre part.
C’est en Italie d’abord, en Allemagne ensuite, que le fascisme s’installe, puis dans d’autres pays d’Europe, grâce à la victoire de l’Allemagne. L’occupation des pays pendant la guerre permettant de donner le pouvoir à des mouvements fascistes qui étaient sinon très minoritaires.
Le livre est divisé en deux parties. La première analyse l’Europe dans les années 1920-1930, et situe l’histoire des mouvements fascistes dans ce contexte. La deuxième étudie les mouvements fascistes à proprement parler : Balkans, États baltes, Europe du Nord, Europe du Sud.
Ernst Nolte est un historien peu connu en France, alors même qu’il est un des meilleurs spécialistes du nazisme. Il a été victime, dans les années 1980, de ce que l’on a appelé la querelle des historiens. Suite à deux articles publiés en Allemagne, il avait démontré que le nazisme s’inscrivait dans une histoire globale de l’Allemagne et de l’Europe. Cela lui a été très fortement reproché, au nom de la spécificité du nazisme et de la Shoah. Ce n’est nullement un historien négationniste, mais il a démontré, par ses travaux, que le nazisme ne pouvait pas s’isoler du reste des mouvements des idées, ce que beaucoup lui ont reproché.
Il a également démontré que le nazisme s’inscrivait dans la réaction intellectuelle et politique au bolchévisme, et que l’histoire de l’Europe entre 1917 et 1945 pouvait se lire comme une guerre civile entre ces deux systèmes, thèse présentée et défendue dans son livre La guerre civile européenne.
Les livres d’Ernst Nolte ne sont pas toujours très faciles à lire. Le style n’est pas très fluide, et l’auteur a tendance à perdre son lecteur dans une profusion de détails. L’écriture est souvent froide et rêche. Néanmoins, ses ouvrages sont d’une grande importance. Avec Emilio Gentile il est de ceux qu’il faut lire pour comprendre le fascisme.
- Ernst Nolte, Les mouvements fascistes : l’Europe de 1919 à 1945, Taillandier, mai 2015, 448 pages.
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Keynes et le fascisme: https://www.youtube.com/v/WnUUMs9WIC0%26hl=en_US%26fs=1%26
Dans la préface de l’édition allemande de sa théorie générale, Keynes, par contre, se montre plutôt sympathique au totalitarisme. La citation exacte est dans la vidéo su Keynes que j’ai posté.
Hayek , économiste de l’école libérale autrichienne , disait que 8 points sur 10 du programme de Marx avaient été réalisés par les Nazis …
Non, c’était Mises.
Ce fut effectivement une guerre civile européenne aux conséquences désastreuses tant du point de vue démographique qu’économique et politique, dont les pays occidentaux pâtissent encore aujourd’hui.
Démographiquement, la France a plus pâti de la guerre de 14 que de la suivante.
A méditer : https://www.youtube.com/watch?v=mMbki-TbkF4
Ludwig Von Mises développait une analyse similaire dans son Gouvernement Omnipotent.
Bel effort, mais un tantinet trop tard. Car « les mots ne sont plus les mots », être fasciste aujourd’hui c’est simplement discuter de la réforme de Najat Vallaud-Belkacem. Être fasciste aujourd’hui c’est se faire casser la figure et aller porter plainte. Être fasciste aujourd’hui c’est trouver anormal de devoir déménager car les parents et les enfants soufrent d’exister au mauvais endroit.
Les mots ne sont plus les mots, d’accord, d’accord.