Par Bill Bonner.
Une vision de l’enfer trouble notre sommeil. C’est la vision de ce que seront les États-Unis en particulier, et le monde occidental en général, lorsque les autorités auront effacé cinq millénaires de progrès et auront posé la botte sur notre nuque.
Voici ce que disait Peter Bofinger dans Der Spiegel : « avec les possibilités techniques actuelles, les billets et les pièces sont en fait un anachronisme ». Ils ont rendu les paiements incroyablement difficiles, les gens perdant beaucoup de temps à la caisse en attendant que la personne devant eux fouille dans ses affaires pour trouver son argent, et que le caissier lui rende la monnaie (au lieu, par exemple, d’attendre qu’elle trouve la bonne carte de crédit, complète la transaction et attende l’approbation par le système).
Mais le gain de temps n’est pas le principal avantage de l’élimination du cash. Cela permettrait aussi d’assécher les marchés noirs et le trafic de drogue. Quasiment un tiers des espèces en circulation en euro sont des billets de 500 €. Personne n’en a besoin pour faire ses courses mais des individus douteux les utilisent pour leurs propres activités.
Il serait plus facile, pour les banques centrales, d’imposer leur politique monétaire. Actuellement, elles ne peuvent pousser les taux d’intérêt notablement sous le zéro parce que les épargnants accumuleraient des espèces. S’il n’y a pas d’espèces, la limite de zéro est éliminée.
Oui, cher lecteur, ça semble se profiler à l’horizon… un terrible recul, au-delà des âges les plus sombres, dans la boue et la vase de la préhistoire. À l’époque, la « monnaie » moderne n’avait pas été inventée. On ne pouvait échanger qu’avec des gens qu’on connaissait… et sur une échelle très limitée. Le capitalisme était impossible. Le progrès était inatteignable. La richesse ne pouvait être accumulée.
Ensuite sont arrivées les pièces d’or et d’argent, du vrai cash. On n’avait pas besoin de connaître la personne avec qui l’on échangeait. On ne connaissait pas sa famille. Ou ses motifs. Ou son bilan personnel. Et on n’avait pas besoin de pister qui devait quoi à qui. On pouvait simplement payer, en liquide.
Cela a rendu le commerce et l’industrie modernes possibles.
Cette nouvelle richesse a également fourni aux individus une nouvelle forme de liberté. Ils pouvaient voyager et payer leur nourriture et leur logement avec cette nouvelle monnaie. Ils pouvaient investir… et utiliser cette nouvelle richesse privée pour créer encore plus de richesse. Ils pouvaient même lever leurs propres armées… construire leurs propres fortifications… et défier les élites au pouvoir.
Mais à présent, les gouvernements du monde entier tentent d’abolir le cash. Des économistes de renom veulent qu’il soit supprimé. Il existe déjà des limites à l’utilisation du cash dans de nombreux pays.
Pourquoi les autorités veulent-elles éliminer les espèces ? N’est-ce pas évident ? Elles veulent vous contrôler, vous et votre argent. Où l’avez-vous obtenu, veulent-elles savoir. Qu’allez-vous en faire ? Elles veulent avoir leur mot à dire sur la question. Ne pourriez-vous pas l’utiliser pour faire quelque chose de « mal » ? Bon sang, vous pourriez soutenir « le terrorisme »… pratiquer l’évasion fiscale… voire acheter un paquet de cigarettes.
Les possibilités sont trop riches pour être ignorées. Et les arguments sont trop persuasifs pour qu’on arrête. Zero hedge résume les « pour » :
- Améliorer la base fiscale, puisque la plupart/toutes les transactions dans l’économie pourraient être suivies par le gouvernement ;
- Entraver considérablement l’économie parallèle, surtout dans les activités illicites ;
- Forcer les gens à convertir leur épargne en consommation et/ou investissement, fournissant ainsi une stimulation au PIB et à l’emploi.
Ces arguments sont creux, mais ils seront probablement convaincants. Et pour la première fois en 5 000 ans, les dirigeants auront un moyen de contrôler le peuple en lui coupant les vivres. La monnaie électronique, gérée par un système bancaire contrôlé par le gouvernement, permet aux autorités de nous mettre là où elles nous veulent… avec des barreaux à nos cages et des fouets au-dessus de nos têtes. Toutes les transactions pourraient être soumises à approbation. Et chacun d’entre nous saurait qu’il pourrait sentir le fouet des autorités à tout moment.
En Argentine, entre 1974 et 1983, approximativement 13 000 personnes ont « disparu ». C’est-à-dire qu’elles ont été rassemblées par les escadrons de la mort, tuées, jetées depuis des avions ou à la rivière.
Combien plus facile, et plus humain, aussi, il sera de simplement couper l’accès à l’argent ? Avec la reconnaissance faciale moderne, les autorités pourraient identifier quasiment tout le monde dans n’importe quel environnement, dans un café, une réunion publique ou devant un distributeur de billets. Ensuite, en quelques clics de souris, les comptes pourraient être gelés… ou confisqués. Le pauvre citoyen « disparaîtrait » en quelques secondes, incapable de participer à la vie publique… forcé de fouiller les poubelles pour survivre.
Et qui oserait l’aider ? Qui oserait le soutenir ? Qui oserait s’exprimer contre ce nouveau système diabolique ? Au risque d’être désigné comme indésirable… et disparaîtrait. Imaginez le candidat politique qui découvrirait soudain que ses soutiens n’ont pas d’argent ? Ou le lanceur d’alerte qui n’a plus rien à lancer ?
Sommes-nous en train d’halluciner ? Nous inquiétons-nous de rien ?
En Argentine, les dirigeants militaires ont commencé par cibler les révolutionnaires gauchistes constituant peut-être une vraie menace contre la république. Ensuite, les cibles sont devenues plus variées, avec des étudiants, des adversaires politiques, des intellectuels, des syndicalistes et quiconque dont ils voulaient se débarrasser.
Cette période a pris fin quand les généraux ont fort peu sagement envahi les îles Falkland et ont proclamé leur souveraineté. Les gens simples sont facilement entraînés dans une guerre, aussi crétin qu’en soit le prétexte. Comme ils l’avaient espéré, les Argentins se sont ralliés derrière leurs soldats.
Mais les Anglais ne jouèrent pas le rôle attendu par les généraux. Au lieu de négocier un accord, ils envoyèrent leur flotte. En quelques semaines, les Anglais avaient coulé le Belgrano et pilonnaient les troupes argentines mal préparées, frissonnant dans l’Atlantique sud.
Ce fut une trop grande humiliation à supporter pour les gauchistes. L’Union Jack fut remonté au-dessus des Falkland, les généraux furent renversés et les disparitions cessèrent.
Sommes-nous plus intelligents que les Argentins ? Nos politiciens sont-ils plus honnêtes ou plus fidèles à l’esprit des lois ? Le pouvoir corrompt-il moins dans l’hémisphère nord qu’au sud de l’équateur ?
Nous en doutons fortement.
Plus d’analyse de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
le cash confisqué par l’état , ils en rêvent les élites , les banquiers , les financiers , les politiques ; on entend même parler d’une taxe sur l’argent qui reste trop longtemps sur un compte ; en contreparti , les ceusses qui n’auraient pas accés à leur liquidité pourraient tout aussi bien se tourner vers le troc ; ils n’auront pas le choix ;
ca commence.
je blague pas.
se débarasser de son cash est de plus en plus dur, même a petits montants, et simplement pour des raisons pratiques…
étrangement c’est à Leroy merlin que je vois le plus de cash passer.
ca poura créer une économie de service, mais c’est vrai que seules les transaction entre gens « hors système » ou pour des échanges équilibrés (trocs) pourront exister.
a noter que c’est pas si certain, car certains commencer a concevoir des chambre de compensation du troc (pour entreprises), qui prétendent ne pas faire dans la monaies… mais quand une tone de sable faut 100 point et une journée de location de son auto vaut 30 points, moi j’apelle ca une monnaie.
c’est pour cela qu’il faut tuer l’anionimat et le secret sur internet, interdire les cryptotransactions.
d’un autre coté a un moment le poids du black va devenir si gros qu’il faudra soit le légaliser soit le généraliser.
les états sont désespérés, ils vont crever.
ca commence en syrie, en lybie, en irak, …
ca frétille en grande bretagne,
c’est fait en suisse
Les moutons utiliseront le système bancaire et les hommes libres les cryptomonnaies.
Et les métaux précieux 😉
Quand on voit que TV5 a été récemment piraté, qu’en sera-t-il lorsque ce seront nos comptes qui seront piratés et de fait alimenteront directement l’EI.
La sécurité d’un banque n’a rien à voir avec la sécurité d’une chaine de télé
Qui plus est les journaliste avait fait l’erreur d’écrire les mots de passe Facebook/Twitter sur un bout de papier qu’ils ont par mégarde filmé lors d’une interview.
Les banques crypte tout en RSA, et pour trouer la clef privé bonne chance … (pour déchiffrer un message crypter avec PGP, même si on mettait en commun tous les ordis sur terre, il faudrait des millions de fois l’âge de l’univers pour y arriver) . Le seul risque c’est si quelqu’un arrive à démontrer l’hypothèse de Riemann (à condition que cette preuve nous en apprenne suffisamment sur la répartition des nombres premiers) où si un vrai ordinateur quantique viendrait voir le jour.
Deux conditions pas du tout à la porté des terroristes.
Les donnés bancaires sont encryptés avec des chiffrements proche du chiffrement RSA.
Des attaques sur des distributeurs de billets sous Windows XP (OS plus supporté/pas une référence en matière de sécurités)
Bien sur il peut y avoir des voles (les agences locales surtout), mais un vole des données bancaires/une exploitation de ces donnés est hautement improbable.
Si la banque est piratée, l’argent qui y est déposé ne vaut a priori plus rien dès que l’on s’en rend compte si l’on n’a pas réussi à délimiter le piratage. Quand l’argent passe d’un compte à un autre par le biais d’un jeu d’écritures, cela signifie que le teneur de compte — la banque — se porte garant pour le détenteur jusqu’au montant créditeur. En cas de piratage profond, la garantie de la banque disparaît, elle n’est pas transférée.
Apple Pay et ses paiements anonymes arrivent à point nommé. Je vous conseille de vous renseigner là-dessus en espérant que ça arrive vite en Europe. Google vient de présenter sa solution de paiement hier. Il faudra voir si elle est aussi sûre et confidentielle.
D’accord, je voyais les nouvelles technologies telles que l’Apple Paye justement comme un facteur facilitant la transition vers la société sans cash.
Cela dit, de toute manière pour utiliser l’apple pay il faut bien au départ faire un virement bancaire, idem pour le commerçant qui reçoit le paiement, donc ça ne permet pas complètement de se cacher.
Oui, mais tout ce que voit la banque (et donc l’État) c’est un virement vers Apple Pay, pas vers la boutique qui utilise le service. C’est tout de même, beaucoup plus confidentiel qu’une CB classique.
Preuve que ça marche tout de même un peu, certains politiques veulent bloquer Apple Pay : http://www.igen.fr/ios/2015/01/apple-pay-pour-eviter-la-fraude-presentez-vos-papiers-89505
Jusqu’au jour ou l’état demandera à Apple les logfiles.
Oui, et cela ne règle pas la question du travail non déclaré.
C’était déjà de cela que parlait « Un bonheur insoutenable » d’Ira Levin, un système finalement beaucoup plus proche de notre réalité que « 1984 ». Mais le point essentiel est que c’est la responsabilité de chacun de lutter contre ça en échangeant en liquide avec ses clients et fournisseurs à chaque fois que c’est possible et légal.
En effet cette volonté de tout contrôler en permanence provoquera comme d’habitude l’inverse de l’effet recherché, avec une regression globale.
L’économie parallèle existera toujours, il y aura tout simplement d’autres moyens.
En effet une plateforme de troc est tout à fait possible, on ne conservera plus du cash mais des métaux comme de l’or, argent, ou des biens matériels, du vin etc…
En gros nous allons revenir au troc, et donc régresser, mais ça l’Etat en général aime bien la regression.
Les trafiquants (drogue, armes, etc.), les terroristes, les mafias en général seront les premiers à mettre en place des systèmes de remplacement (systèmes de compensation par exemple).
Au bout du compte, la régression touchera essentiellement l’économie visible et légale, pendant que l’économie souterraine aura creusé de nouvelles galeries encore plus profondes…
Et que fera le SDF moyen ?
Les politiques sont vraiment des nuisibles !
Oui hélas il faut sans doute davantage regarder du coté des cryptos devises, or, argent métal…
Le Apple pay très franchement c’est peut être une bonne idée sur le papier, mais dire que les gouvernements n’y auront pas accès me semble être très naif….
Il est vain d’espérer éliminer complètement le cash parce que, la nature (humaine) ayant horreur du vide, d’autres monnaies effectivement liquides, n’ayant pas seulement l’apparence de la liquidité, apparaîtront rapidement, hors de tout contrôle étatique. On note ici la véritable définition de la liquidité, à savoir le caractère de ce qui échappe au contrôle d’un pouvoir centralisé. A partir du moment où vous devez demander la permission de les utiliser, vos avoirs deviennent illiquides.
Les taux nuls à négatifs sont également une impasse. En effet, ces taux ne concernent que les banques sous contrôle de la BC, tandis que les établissement hors de son contrôle échappent à la spoliation. Si vous possédez des comptes dans des établissements situés hors du contrôle de la BC qui mène cette scandaleuse politique, vous êtes à l’abri. Bref, la politique de taux nuls à négatifs désavantage singulièrement le propre système financier de la BC vis-à-vis de ses concurrents. La fameuse guerre monétaire est menée par des banquiers centraux qui s’imaginent des guerriers alors qu’ils ne sont que des malades mentaux à tendance suicidaire échappés de l’asile.
Totalement d’accord avec votre commentaire, avec cependant une remarque sur la nature humaine.
J’observe que beaucoup de gens ont des mentalités d’esclave et qu’ils ne bougeront que lorsque les fers aux chevilles toucheront l’os.
D’autre part les parasites qui nous sucent le sang feront payer très cher leurs disparitions.
Cet article me fait penser à cela:
« Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. »
Je ne crois pas à un tel scénario, tout simplement parce que l’économie ne fonctionne pas sans les gens.
La monnaie cash étant une marchandise comme une autre, sa prohibition n’entraînerait que l’émergence d’un marché parallèle. Interdire le cash ? Les gens inventeront leurs propres monnaies décentralisées ou reviendront aux métaux précieux.
La prohibition, ça n’a jamais fonctionné, et au final le pouvoir de l’État s’en est toujours trouvé affaibli un fine avec l’émergence des réseaux clandestins.
S’ils interdisent le cash, je prédis un collapsus assez rapide de toutes les institutions financieres étatiques ou para étatiques, une crise monétaire sans précédent et au final un effondrement du système bancaire. Tout simplement parce que les gens arrêteront plus ou moins spontanément d’utiliser les circuits officiels. L’économie réelle serait certainement impactée mais s’en remettrait.
Les institutions, elles, c’est une autre histoire.
Finalement si les gouvernements mettent en oeuvre ce projet, ce serait se tirer une fantastique balle dans le pied. Voir la tête. Et provoquer une révolution anarchiste.
simplifions, troquons, le système bancaire moderne sera suprimé