Par Fabrice Durtal.
Les ministres de l’Écologie changent, mais le fonds de commerce reste le même.
En 2012, la calamiteuse Delphine Batho annonçait la création de 100 000 emplois verts d’ici à 2016.
L’éphémère Philippe Martin, son remplaçant, n’a pas eu le temps de commenter ces prévisions.
Et sitôt arrivée boulevard Saint-Germain, la tonitruante Ségolène Royal s’est empressée de confirmer la création de ces 100 000 postes en trois ans grâce à la transition énergétique.
Les emplois verts, quésaco ? L’ONU les définit comme les jobs qui, dans l’agriculture, l’industrie, la recherche, l’administration ou les services, « contribuent à préserver ou à restaurer la qualité environnementale ». Cette nomenclature s’étend des installateurs de panneaux solaires aux agriculteurs que la Cour des comptes vient pourtant d’épingler pour un usage abusif de pesticides sur les fruits et les légumes. Selon l’Observatoire national des emplois et des métiers de l’économie verte ces professions ne sont pas si nouvelles puisqu’elles « correspondent à des emplois existants pour lesquels des adaptations sont nécessaires […] en termes de formation. ». En clair, il s’agit de métiers conventionnels verdissant grâce à la magie d’un coup de tampon administratif !
Passés, présents ou à venir, ces métiers sont lourdement subventionnés. Selon certains experts, chaque emploi dit vert a absorbé près de 358 000 euros, cinq à dix fois plus que dans le reste de l’économie. Que l’État coupe les vivres et ces emplois font pschitt. En décembre 2010, le moratoire de trois mois sur l’obligation de rachat de l’électricité solaire aux tarifs subventionnés par EDF a provoqué la faillite de plus de 70 % des PME du secteur dans certaines régions françaises !
La France n’est pas le seul pays shootant les emplois verts avec de l’argent public. En Allemagne, selon les estimations de l’Institut d’études économiques RWI Essen, ils sont subventionnés dans une fourchette allant de 175 000 à  244 000 euros par emploi. En Italie, l’Institut Bruno Leoni, estime qu’un seul emploi vert coûterait au contribuable italien entre 566 000 et 1,26 million d’euros par an !
Une Journée des Emplois Verts
La ponction fiscale occasionnée par ces emplois verts pèse sur la consommation des ménages. Par contrecoup, elle ampute l’activité du secteur marchand. Selon l’IREF le solde net entre les emplois verts créés et les emplois privés détruits est négatif. Un emploi vert coûte en moyenne 358 000 euros par an contre 55 000 euros pour le même emploi dans le privé. Sur cette base, le Grenelle de l’environnement entraînerait la destruction de 700 000 emplois marchands, estime l’IREF.
Pire : les emplois verts ne sont pas pérennes comme le démontre notamment l’exemple américain. En 2009, au début de son premier mandat, le Président Obama a consacré 10 milliards de dollars pour encourager la création d’emplois verts dans l’industrie américaine. Trois ans plus tard, selon le Wall Street Journal, le bilan est décevant puisque la plupart des entreprises qui avaient reçu des aides pour verdir l’emploi a fait faillite.
Parmi elles, l’exemple de la société Solyndra a pris valeur de symbole national. Cette société a fait faillite après avoir bénéficié de 535 millions de dollars de subventions, soit 535 000 dollars par emploi. Au-delà de Solyndra, une bonne partie des 50 000 emplois verts lancés avec l’argent des contribuables américains se sont autodétruits.
En France, les créations d’emplois ne sont pas la seule source de gaspillage.
S’y ajoutent des dépenses de promotion parfois faramineuses. Ainsi, durant l’été 2013, le maire de Sainte-Marie, une commune réunionnaise, a organisé, une Journée des Emplois Verts qui a suscité la polémique. Son coût a atteint 110 000 euros, dont 56 000 euros pour des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement. La totalité de ces dépenses a été financée par le Conseil régional. Une réussite : le taux de chômage de La Réunion vient de franchir le cap des 30 % après avoir stagné autour de 29 % durant plusieurs années !
- « L’écologie, oui ! les écolos, non ! », Les Enquêtes du contribuable d’août/septembre 2014 – 3,50 euros. Vous pouvez commander en ligne ce numéro. Également sur abonnement.Â
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un investissement coute de l’argent puis en rapporte , vous oubliez les gains futurs sur la santé dans vos calculs et un point essentiel , dans 100 ans au lieu de disparaitre sous sa pollution et la canicule l’homme survivra , nos villes seront des jardins d’Éden , la paix régnera sur terre…. avouez qu’un tel futur mérite des sacrifices et des sacrifiés 😉
Lol
MEGA 😆 même …
J’apprécie votre humour, mais je me sens obligé de préciser :
Un investissement coûte de l’argent puis en rapporte « à la même personne ».
Si « x » investit et que « y » en retire des bénéfices, même à long terme, ce n’est pas un investissement mais un vol. Institutionnalisé ou non.
« Un investissement coûte de l’argent puis en rapporte « à la même personne ». »
non , l’investisseur n’est pas le seul a obtenir un gain , il est partagé avec tout le monde comme les pertes si elles existent…. et c’est pourquoi l’économie verte est un vol manifeste , les gains vont a X et les pertes sont pour Y . quelques soient les motivations de cet investissement , réchauffement planétaire ou respect de la nature , pourquoi pas , cela n’a pas importance, que cela soit vrai ou faux du moment que tout le monde en retire une part de bénéfice ou que tout le monde partage les pertes…
« …installateurs de panneaux solaires aux agriculteurs que la Cour des comptes vient pourtant d’épingler pour un usage abusif de pesticides sur les fruits et les légumes »
Je ne vois vraiment pas quelles compétences a la Cour des Comptes pour se permettre ce genre de commentaires.
Les « pesticides » (horrible anglicisme) ne sont pas utilisés par plaisir étant donné leur coût.
S’ils sont utilisés, c’est qu’il n’y a pas d’alternatives économiquement valables. S’il y en avait, ça se saurait, les agriculteurs ne sont pas plus idiots que les autres.
Ce type de remarque (hors sujet d’ailleurs) se trouve d’habitude dans les médias mainstream.
On interdit à nos agriculteurs d’utiliser des pesticides, mais jamais on se pose la question de savoir comment sont produits les fruits et légumes importés.
C’est d’autant plus stupide que à partir du moment où il existe une demande « naturelle » pour des produits moins énergivores ou des systèmes plus « propres », cela fait partie du cahier des charges pour les nouveaux produits et encourage le renouvèlement. Ainsi tous les emplois deviennent des emplois verts, et le verdissement naturel soutient l’économie.
Par exemple, les écrans plasma sont un gouffre en consommation électrique. Les remplacer par des écrans à LED et plus tard par des écrans OLED est « écologique ». Mais ce n’est pas le but principal de l’acheteur : il faut maintenir la baisse continue des prix et offrir un confort supplémentaire en plus de la promesse d’économie sur la facture EDF. Cela se fait naturellement et les politiques de bisounours ne font qu’entraver le processus car un label « écologique » est souvent prétexte à des solutions couteuses et une surfacturation qui bloque la diffusion des produits.
Si j’achète une voiture, je ferais le calcul de rentabilité entre un moteur plus économe et plus cher et un vieux moteur pas cher mais qui consomme beaucoup. Si on subventionne ou oblige le constructeur à rajouter des technologies inutiles, il est probable que cette technologie soit de fait non-rentable.
Sous prétexte d’économie d’énergie, on fait la promotion d’appareils électroménagers « high-tech » dont les cartes électroniques grillent au bout de 3 ans en moyenne, ce qui rend le retour sur investissement nul. Il faut apprendre au consommateur à se méfier du marketing écologique, à se fier à la qualité des composants qui détermine de fait la consommation et la durée de vie (c’est souvent la qualité des condensateurs chimiques qui est la cause des pannes), et à ne se baser que sur l’aspect rentabilité et non sur la « sauvegarde de la planète ».
Il est impossible d’investir dans tous les domaines pour atteindre un but préalablement imposé. Et les ressources investies à perte parce que l’on joue sur l’affectif, on truque les calculs de rentabilité ou on impose une idéologie ne peuvent être investies dans des projets moins emblématiques mais avec un réel retour sur investissement et une progression tranquille vers un monde plus propre.
Les emplois vert sont effectivement de la foutaise dans une économie de consommation de masse, pour être vert il faut deux choses: moins de gens ou une planète plus grande.
1- Sécurité
2- Prospérité
3- Environnement
Tout investissement (un emploi vert est un investissement) créé doit respecter ces prérogatives. Par sécurité il faut voir la non mise en danger et le maintien d’une qualité de service, par prospérité il faut voir la rentabilité concrète et donc pas de gaspillage de ressources. Après, seulement après on doit se préoccuper de l’environnement avec les richesses crées par la rentabilité.
Remarque : il manque peut être des chose entre 2 et 3.
En 1990, Cousteau pouvait encore se permettre de dire: « Seule la surpopulation de la planète est aujourd’hui catastrophique. Tout le reste est secondaire. » Nous sommes presque deux fois plus nombreux en 2015 et plus personne n’ose parler comme lui…
bonjour mia vossen
C’est pour cela qu’il a fait 4 enfants.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais, un grand classique. lol
Obama – Solyndra – l’argent des contribuables – faillite – emplois verts – milliards de $ …
Le programme – de prêts ou de garanties de prêts – dont Solyndra a bénéficié a été voté en 2005 par un congrès à majorité républicaine, mais à une majorité bipartisane (de 74-26 au sénat) et signé par le président Bush. Il s’agissait d’un programme offrant des incitants fiscaux ou des garanties de prêts à des projets variés de production d’énergie. Le programme avait prévu 40 milliards de $ de prêts ou garanties de prêts, et sachant qu’il s’agissait d’un secteur à risque, avait budgétisé 10 milliards de $ de pertes. De ces 40 milliards de $, 32,4 ont été alloués. Jusqu’à présent, 4 projets ont fait défaut (sur 31) soit loin de « la majorité » comme le dit l’auteur ci-dessus, pour un total de 780 millions de $, soit 2,3% du total. Par contre, les intérêts sur les prêts ont déjà rapporté 810 miilions de $. Le département de l’Energie estime qu’au terme du programme (qui court sur une vingtaine d’années), le bénéfice sera de l’ordre de 5 à 6 milliards de $.
Même si c’est difficile à estimer, le nombre total d’emplois créés par ce programme est de l’ordre de 55 000, toujours effectifs à ce jour.
Tout cela pour un investissement – et non pas des subventions – qui s’avère bénéficiaire.
Votre calcul est biaisé comme souvent pour ceux qui ne vois qu’une seule facette de la réalité (cf bastiat). Le gouvernement américain non content de financer des intérêt privé avec de l’argent publique passe également sont temps à produire des normes et des lois qui favorise tel ou tel activité. Un tout petit exemple: l’état US perd 10000 $ chaque fois qu’une personne achète une voiture électrique. Il ne faudra pas 20 ans à ce rythme pour que les « bénéfices » de 5 à 6 milliards soient brulé. En définitive non seulement l’action de l’état est illégitime (on prend de l’argent à certain pour en donné à d’autre sans lui demander son avais) mais ses « explications » de rentabilité sont foireuses et biaisés car tous les dès son pipés.
« Tout cela pour un investissement – et non pas des subventions – qui s’avère bénéficiaire. »
Certainement grâce à la priorité donnée à l’énergie solaire sur les réseaux, au net metering ou autre vol légalisé.
Quand JFK lance le programme Apollo, on sait que ça va coûter bonbon, mais l’objectif est affiché, il n’est pas de créer des emplois pour créer des emplois, il n’est pas de lancer une filière qui va envoyer toute la population dans l’espace. L’objectif est ambitieux mais la conquête spatiale est déjà lancée et il n’est pas absurde.
Avec ces renouvelables, on a une sorte de Apollo-pour-tous promettant d’envoyer tout le monde en l’air!