Par le Parisien libéral
Des bizarreries qui émaillent la vie politique parisienne, il y en a. Par exemple, on peut citer cette alliance contre-nature entre le Parti Socialiste et Europe Écologie-Les Verts qui a volé en éclats hier avec le vote sur Roland Garros (encore que ce n’était pas une surprise puisque les écolos avaient toujours dit qu’ils n’étaient pas d’accord avec le PS).
Mais il y a une bizarrerie plus drôle encore : cet amour du PS pour Louis Vuitton Moet Hennessy.
Vous pourriez dire : qu’y a t-il de mal à apprécier un des symboles de l’excellence du luxe à la française et qui, de plus, est non seulement basé à Paris, mais a de plus son histoire profondément inscrite dans le terroir parisien d’hier à aujourd’hui ? Et puis, qui n’aime pas une bonne flûte de champagne, des jolies montres hors de prix, des parfums luxueux ou des fringues exclusives ?
Enfin, le rôle de l’exécutif municipal n’est-il pas d’aider les entreprises présentes sur son territoire, quelles que soient ces entreprises, surtout quand on fait face à une problématique de fuite de sièges sociaux ?
Alors, qu’y a t-il de mal à voir Anne Hidalgo rester silencieuse sur le projet de rachat du quotidien francilien Le Parisien par LVMH, après avoir défendu LVMH sur le dossier la Samaritaine ou accepté une modification des règles d’urbanisme en vigueur dans le bois de Boulogne pour permettre l’installation du (joli et spectaculaire) musée de la fondation Louis Vuitton ?
La réponse, c’est la distinction entre les principes et le cynisme que la poursuite du but autoriserait. Quand on donne en permanence, comme le fait le Parti Socialiste, des leçons sur tout, sur les riches, sur le bling-bling, sur l’ultralibéralisme turbo-capitaliste qui ravagerait la France, peut-on, au nom du but légitime de la localisation des emplois, se permettre ce grand écart entre les mots et les actes ? Canal Plus prend avec humour le projet de rapprochement entre Le Parisien et LVMH.
L’Opinion voit même un réel rationale à l’opération, notant que ce deal est un mariage publicitaire entre Les Échos (déjà possédé par LVMH) et Le Parisien.
Mais qui peut raisonnablement penser que Le Parisien, une fois dans le groupe LVMH, continuera à parler de la Samaritaine, de Séphora ou du deux poids deux mesures quand le PS parle des expatriés fiscaux ?
Vous pourriez répondre que si le Parisien n’informe plus, alors cela libérera de la place pour un nouveau média (à créer) désireux de tenir les Parisiens informés des affaires qui pourraient ou non concerner LVMH, la mairie de Paris ou toute autre institution, et vous auriez raison. Le pluralisme, notamment sur Internet, existe. Simplement, il ne faudra plus qu’on vienne nous dire que « les libéraux sont les alliés du grand capital », ce cliché si répandu. La vérité c’est que le PS s’en charge bien !
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Sur le web.
En effet, les socialistes ne sont pas à une contradiction près. Pas grave, c’est le camp du bien, ils le valent bien!
Bonjour,
Nous avons de belles élites, c’est rassurant.