Par Valentin Weber et Fatoumata Cissé.
Il y a un an environ, 550 millions d’Indiens se sont rendus aux urnes pour confier à Narendra Modi la direction du pays.
L’ancien gouverneur de l’État fédéré de Gujarat a fait de grandes promesses. La plus grande étant de faire redémarrer le moteur économique de l’Inde. Il est encore trop tôt pour faire un bilan (même si les signes restent timides) mais les indicateurs économiques repartent à la hausse avec une croissance de 7,5 % du PIB depuis le début de l’année.
Pour confirmer ce résultat, il est nécessaire d’analyser les réformes qui ont été mises en place.
Les réformes au pays de Bollywood
Le gouvernement indien a commencé par alléger la bureaucratie et supprimer les substituts au diesel.
Un plan de 150 millions a été mis en place pour encourager les citoyens à ouvrir des comptes en banque, qui sont liés à une base de données biométriques comprenant déjà 850 millions d’inscrits : cela permet de fournir une identité à des millions d’indiens, pour qu’ils aient accès aux services du gouvernement.
Le marché du travail indien reste toutefois l’un des plus rigides au monde, les investisseurs étrangers sont toujours restreints par des lois complexes. La banque mondiale place l’Inde au 142ème rang de son classement ease of doing business. Globalement, il reste beaucoup à faire !
En matière de politique extérieure, monsieur Modi a mené une campagne innovante pour promouvoir une image plus dynamique de New Delhi. Lors de ses nombreuses visites à l’étranger (18 pays en un an), le Premier ministre a conclu un pacte de coopération de défense avec les États-Unis et a déclaré que la libre navigation en mer de Chine méridionale doit être garantie. Parallèlement, il tente de rassurer la Chine, avec qui il ne veut pas entrer en conflit.
Mais Modi doit faire face à de nombreux problèmes internes.
Les saris de la honte
Le principal défi que l’Inde doit relever concerne les droits de la femme.
Ces dernières sont des victimes de l’archaïsme et de la structure hiérarchique de la société indienne. Depuis l’indépendance du pays en 1947, des réformes considérables ont toutefois été faites pour donner aux Indiennes un rang plus élevé dans la société. Cela s’est illustré par l’arrivée des femmes au pouvoir, telle qu’Indira Gandhi qui fut Premier ministre de 1966 à 1984 ; Prathibah Devisingh Patil qui fut la première femme présidente de l’Inde de 2007 à 2012. D’autres domaines se sont aussi ouverts aux femmes, tels que l’éducation (principalement dans les départements scientifiques), la fonction publique, la culture, ou le sport.
Les progrès les plus importants à réaliser sont surtout relatifs à leurs conditions de vie constamment persécutées : elles subissent de nombreuses violences (conjugales, sexuelles, harcèlement) et discriminations. Des infanticides envers les petites filles sont des coutumes encore pratiquées, mais aussi le mariage précoce des filles et l’exclusion des veuves. De même, la traite des femmes est un phénomène très répandu en Inde.
Pour lutter contre ces abus, le gouvernement a mis en place plusieurs réformes et législations :
- la « loi anti-viol » suite à la pression effectuée par la population sur les dirigeants politiques, après le viol et le meurtre collectif d’une étudiante de 23 ans ;
- le Criminal Law Amendment Act de 2013 contre la traite féminine ;
- la mise en place d’un wagon spécialement réservé aux femmes dans le métro ;
- l’allongement des peines de prison.
Néanmoins, ces avancées sont jugées insuffisantes par la majorité de la population, qui considère que le gouvernement doit aller plus loin, notamment en ce qui concerne les violences conjugales, comme le viol.
Total Black-Out
Compte tenu de l’ampleur de la population et du territoire, l’Inde doit faire face à un enjeu énergétique majeur.
Le pays doit renouveler sa politique énergétique devenue obsolète car elle est principalement basée sur le charbon importé. De plus, les infrastructures sont insuffisantes : en 2008 40 % de la population n’avait pas accès à l’eau. Quelques améliorations sont à relever cependant, grâce au retrait de la mainmise de l’État dans le secteur de l’énergie, qui a permis d’avantager l’initiative privée (l’essor de Mittal par exemple) et les investissements étrangers.
Les défis pour l’Inde sont de réduire la consommation de charbon au profit du pétrole : cette consommation semble compromise car l’Agence Internationale pour l’Énergie prévoit une hausse de la consommation de charbon (620 millions de tonnes équivalent pétrole) d’ici 2030.
Le pays doit aussi accentuer sa recherche dans le nucléaire civil pour diminuer le poids de ses importations, et donc atténuer sa dépendance énergétique.
L’écoModi
Le pays a fortement été touché par la crise financière et économique de 2008, ce qui a donc freiné son élan d’économie émergente et l’a éloigné de la Chine.
Mais le redressement économique était annoncé dès le début de la campagne de Modi qui a promis de relever le pays comme il l’a fait pour le Gujarat. Il scande les mérites de sa politique d’industrialisation et d’entrepreneuriat, mais son enthousiasme s’est bien vite ralenti : après seulement un an de mandat la population s’impatiente déjà …
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Outre les droits de la femme il y a aussi la question de la liberté religieuse. Mr Modi appartient à un mouvance (même s’il est plus tôt soft lui même), qui vise à promouvoir l’hindouisme, quitte à forcer les conversions. Résultats les minorités religieuses, musulmanes et chrétiennes, sont très souvent victimes de discriminations et de violences.
L’inde est le pays au monde où le plus grand nombre de chrétiens est assassiné en raison de leur foi.
@jacques
quelles sont vos sources? selon les chrétiens ce n’est pas le cas, même si l’inde commence à inquiéter:
(http://radionotredame.net/2015/international/persecutions-deux-fois-plus-de-chretiens-assassines-dans-le-monde-en-2014-32744/)