Un article du think-tank GenerationLibre
Sur fond de scepticisme vis-à -vis de l’Union Européenne et de la monnaie unique, le Front National a développé un programme monétaire cohérent, qui s’inscrit dans le sillage de ses mesures protectionnistes (étudiées dans un rapport précédent de GenerationLibre).
Ce programme, disponible sur le site du Front National, s’articule autour de quatre propositions, bouleversant de fond en comble les mécanismes économiques actuels :
- une sortie de l’euro de façon à pratiquer une dévaluation compétitive ;
- le rétablissement du contrôle des changes ;
- la nationalisation partielle des banques ;
- la redéfinition des rapports entre la Banque de France, redevenue banque centrale de plein exercice, et l’État.
Cet article analyse, d’un point de vue strictement économique, les effets de telles propositions qui posent en pratique trois types de questions :
- le degré d’inflation et les pertes de pouvoir d’achat correspondantes ;
- les règles de financement de l’État ;
- le financement global de l’économie.
Dévaluation compétitive : inflation, contrôle des changes et perte de pouvoir d’achat
Le premier objectif d’une sortie de l’euro serait une dévaluation, qualifiée par les représentants du FN de « compétitive ». Comme, par ailleurs, le FN se prononce pour des mesures protectionnistes, il est difficile de mesurer pleinement l’impact sur les prix de l’ensemble du dispositif.
Constatons simplement trois choses :
- 10 Md€ de perte de pouvoir d’achat
Cette dévaluation se ferait fondamentalement par rapport à nos partenaires actuels de la zone euro. À l’heure actuelle, la France importe, par exemple, 100 Mds€ par an d’Allemagne. Une dévaluation de 10% se traduirait instantanément par un prélèvement à ce titre de 10 Mds€ sur le pouvoir d’achat des Français, soit l’équivalent d’une augmentation de 1,5 point de TVA ; à cette différence près que l’État n’en tirerait aucun profit. La dévaluation est par nature associée à une relance de l’inflation, qui est une forme d’impôt sur l’épargne mais aussi sur les revenus non indexés.
- Pas d’effet sur le chômage
La dévaluation envisagée est dite compétitive et doit permettre à la France d’accroître ses exportations. L’intention est de transférer du pouvoir d’achat des gens ayant un emploi (et subissant une inflation accrue du fait du renchérissement du coût des importations) vers les chômeurs retrouvant un emploi grâce à de nouveaux débouchés extérieurs : c’est la mise en œuvre de ce que les économistes appellent l’arbitrage de Phillips entre l’inflation et le chômage, arbitrage ici nourri par l’inflation importée.
Mais cet arbitrage de Phillips aurait peu de chance de se produire dans la situation actuelle de la France. Tout le monde sait que le processus des dévaluations repose sur le mécanisme de la courbe en J et sur le théorème des élasticités critiques. La dévaluation détériore les termes de l’échange, c’est-à -dire qu’elle abaisse la valeur internationale du travail national. Elle constitue un transfert de pouvoir d’achat de la population vers les acheteurs extérieurs potentiels. Elle n’a de sens que si, à terme, ce transfert qui se concrétise par la baisse des prix des exportations permet d’en accroître le volume. Pour que l’arbitrage de Phillips joue réellement et que la société obtienne effectivement une baisse du chômage en échange de ses efforts en termes de pouvoir d’achat, il faudrait donc que les exportations soient au rendez-vous.
Or on constate en la matière une fragilité forte du commerce extérieur français. Ainsi, celui-ci ne s’est pas amélioré ces derniers temps grâce à la dévaluation de l’euro mais grâce au contre-choc pétrolier. On voit d’ailleurs que, comme ce contre-choc s’épuise et que la baisse de l’euro par rapport au dollar en limite la portée, le déficit commercial s’est remis à croître (il est passé de 10 Mds€ au dernier trimestre 2014 à 12 Mds€ au premier trimestre 2015). À court terme, la France aurait plutôt intérêt à un affermissement de sa devise par rapport au dollar pour amplifier le contre-choc pétrolier.
À moyen terme, sans des réformes structurelles notamment en termes d’innovation permettant à la France d’améliorer sa compétitivité hors coût, la dévaluation, loin de réduire le chômage, ne serait que l’initiation d’un enchaînement inflation/dévaluation dont le dernier exemple fut celui du début des années 80 qui se termina par l’obligation de mettre en place la politique de rigueur.
- Mise en place d’un contrôle des changes et d’un plan de rigueur
Dans le système de change flottant que nous connaissons, la notion de dévaluation est floue. En cas de départ de la zone euro, le taux de change du franc rétabli se mettrait à fluctuer sans se fixer forcément au niveau voulu par les nouvelles autorités. Pour éviter cela, il serait nécessaire de rétablir le contrôle des changes qui a été supprimé en 1990. Il est probable que ce contrôle des changes se ferait sous une forme assez restrictive comme ce fut le cas avec l’instauration du carnet de change dans le cadre du plan de rigueur de 1983, dont on peut considérer qu’il n’a pas laissé un souvenir très positif dans la mémoire collective. Le FN reconnaît d’ailleurs la nécessité, pour appliquer son programme, de mettre en place un contrôle des changes. Il n’en précise pas la durée. Si celle-ci devait être longue, cela se traduirait par une perte d’attractivité du territoire. La plupart des pays cherchent naturellement à éviter ce genre de dispositif.
Le patrimoine français bradé
Le rapport de la France à l’évolution des flux de capitaux et donc de leur liberté de circulation ne se limite pas au problème du contrôle des changes. Il est plus complexe que la simple menace de leur fuite à court terme. La France a en effet intérêt à attirer des entreprises de haute technologie, à même par la concurrence qu’elles induisent de forcer les entreprises françaises à l’excellence. Mais elle a également intérêt à acheter dans les pays jeunes des entreprises dont les revenus lui permettront de faire face à la perte à terme de substance de son économie liée au vieillissement de sa population. C’est-à -dire que, compte tenu de sa démographie, la France doit commencer à placer des fonds dans des pays en forte croissance potentielle comme l’a fait le Japon chez ses voisins d’Asie du Sud-Est ou comme le fait en ce moment l’Allemagne en Europe de l’Est ou en Turquie. Pour que ces fonds aient le pouvoir d’achat le plus élevé possible, il faudrait dans l’immédiat une monnaie au taux de change élevé. Nous en avons la preuve au travers de la facilité avec laquelle les investisseurs asiatiques et notamment chinois acquièrent en ce moment à bas prix des entreprises françaises comme Peugeot ou l’aéroport de Toulouse. Une monnaie faible nous empêche d’investir dans les zones à forte potentialité et nous conduit vers une forme pernicieuse d’attractivité qui débouche sur le bradage de notre patrimoine. Chercher à encore la dévaluer ne ferait qu’accentuer le problème.
Une dette hors de contrôle : le retour des assignats ?
Un des aspects positifs attendus de l’inflation serait un allègement du poids de la dette publique. Certains critiques du programme du FN font valoir que la dette étant en euros, elle ne serait nullement effacée par l’inflation en francs et même que, devenue une dette en devise étrangère, cette dette conduirait la France à connaître le sort de l’Argentine. Dans ce débat compliqué et souvent spécieux sur le statut de notre dette, remarquons simplement que les lois organiques françaises sur les lois de finances précisent en quelle devise est libellée la dette. Celle de 1959 parle de francs, celle de 2002 d’euros. C’est-à -dire qu’en pratique, les finances publiques sont libellées dans la monnaie qui a cours sur le territoire national. En ce moment, c’est l’euro : chaque contribuable paie des impôts en euros, chaque porteur de dette comme chaque fonctionnaire reçoit des euros. Si nous revenions au franc, la comptabilité publique nouvelle serait en francs et les intérêts à verser comme les dettes à rembourser le seraient aussi. L’enjeu n’est donc pas là .
En pratique, l’enjeu reste celui de l’inflation. En effet, l’inflation, supposée salvatrice en termes d’effacement de la dette, a comme conséquence de faire monter les taux d’intérêt, si bien que les conséquences positives de l’allègement du stock de dette sont compensées par l’alourdissement des intérêts à payer sur les nouvelles dettes souscrites. Ainsi, en France, la vague d’inflation des années 70 a tendu les taux d’intérêt au point que le taux d’intérêt réel – ie le taux d’intérêt moins le taux d’inflation – est monté à 4% en 1981 pour culminer à 6,8% en 1987. À l’entrée de la France dans l’euro en 1999, il était encore à 5%. Il n’a vraiment commencé à baisser qu’avec le passage à l’euro. Depuis, il a régulièrement baissé. Fin avril 2015, le taux d’intérêt réel à 10 ans était de 0,5% en France contre 1,9% au Royaume-Uni et 2,1% aux États-Unis. Toute nouvelle menace de retour significatif de l’inflation conduirait à un retour des tensions sur les taux d’intérêt.
La réponse de certains leaders du FN serait, pour contourner cette menace sur les taux, de recourir à ce que l’on appelle une « monétisation de la dette publique ». En pratique, au lieu de demander aux banques commerciales de financer le déficit budgétaire, on demanderait à la banque centrale de le faire en créant de la monnaie. Dans les deux cas, il y a création de monnaie (la règle monétaire de base est que les crédits font les dépôts, et donc en faisant crédit à l’État, les banques créent de la monnaie et d’une certaine façon, « monétisent » d’ores et déjà la dette publique). La différence tient à ce que, si la banque centrale crée elle-même de la monnaie pour financer l’État, le taux d’intérêt apparent affiché sera annulé. En effet, l’État étant propriétaire de la Banque centrale, en cas de prêt de la banque centrale, il récupérerait ses versements sous forme de dividendes. Chaque somme que l’État-débiteur verse à titre d’intérêt à la banque centrale reviendrait à l’État-actionnaire à titre de dividende. Ce genre de pratique crée une situation malsaine où l’État se finançant sans coût n’a plus intérêt à évaluer la pertinence de ses dépenses ni même à chercher à les couvrir par des impôts. Pour éviter cette dynamique inflationniste qui était celle des assignats, des règles de limitation stricte du financement des États par leur banque centrale ont toujours existé (la Banque de France a d’abord été une institution privée jusqu’en 1936/1945, elle a ensuite adopté des règles de couverture or de son passif après 1945 puis la loi de 1973, limitant ses achats à de la dette publique à court terme, est venue remplacer l’or comme garde-fou monétaire).
Le véritable enjeu de la dette publique est moins la nature de son financement que l’usage que l’on en fait. Ainsi, dirigeants et commentateurs avancent souvent que toutes les dettes publiques ne se valent pas et donc ne doivent pas être traitées de la même façon. Disons le simplement mais fermement : le partage souvent évoqué entre une « bonne dette », celle qui finance les investissements et améliore de ce fait les perspectives générales de l’économie et « une mauvaise dette », celle qui finance le fonctionnement, n’a aucun sens. Cette conception ignore la substance même de la dépense publique. Il suppose que les dépenses enregistrées comptablement comme des dépenses d’investissement préparent l’avenir et la croissance tandis que celles de fonctionnement les sacrifient plus ou moins au présent. Il est pourtant facile de constater que le salaire d’un chercheur qui débouche sur du progrès technique ou celui d’un magistrat qui garantit le bon fonctionnement de l’État de droit et donc sécurise les investissements privés correspondent à du fonctionnement, alors que la construction d’un pont sur une route ne menant nulle part est comptabilisée en investissement.
En la matière l’entreprise est clairement différente de l’État. En effet, elle est à même de mesurer les moments où elle se trompe dans ses investissements et où ses dépenses nuisent à son développement ; par exemple quand ses concurrents, par l’adoption de nouveaux procédés de production, lui prennent des parts de marché et l’acculent à la faillite. L’État, quant à lui, n’est jamais dans cette situation. La traduction la plus évidente de cette approche est d’évacuer les discours fumeux bien que largement partagés sur les « dépenses d’avenir » que l’endettement pourrait prendre à sa charge.
S’il est fallacieux de parler de bonne et de mauvaise dette, le raisonnement en termes de cycle économique permet de faire porter cette distinction sur les déficits. Un déficit public doit en fait s’analyser comme la somme d’un déficit conjoncturel, correspondant à l’évolution du cycle – que l’on pourrait qualifier de « bon déficit » – et d’un déficit structurel, correspondant au déficit moyen sur la durée d’un cycle économique et mesurant la détérioration objective et de long terme de la situation des finances publiques – que l’on peut considérer comme du « mauvais déficit ». L’objectif que doit se donner une politique budgétaire est de maintenir l’équilibre structurel des finances publiques, en d’autres termes de faire en sorte que le déficit structurel soit nul. C’est justement ce que prévoit le traité européen TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) que le FN et les eurosceptiques ont condamné, alors même qu’il correspond à ce qui devrait être une saine gestion des finances publiques.
Financement de l’économie : vers une nationalisation totale du système bancaire
Plus fondamentalement, la vision FN de la banque centrale modifie les principes de financement de l’économie.
Il ne faut pas perdre de vue le fait que la création monétaire naît de la décision d’une banque d’accorder un crédit sur la base d’un projet à un de ses clients, ménage ou entreprise, voire État. La création monétaire repose donc sur l’activité commerciale des banques commerciales. Cette monnaie est créée ex nihilo. Il y a inflation lorsque l’augmentation de la masse monétaire ne trouve pas en face d’elle une augmentation équivalente de la production, c’est-à -dire lorsque la banque prête à quelqu’un qui ne crée pas de richesse. La création monétaire n’est pas automatiquement inflationniste. Elle ne l’est que si la monnaie créée ne sert pas à créer de la richesse. Dans ce système, la banque centrale intervient en seconde ligne, comme « prêteur en dernier ressort ». Son rôle est de refinancer les banques qui connaissent des problèmes de liquidité tout en restant fondamentalement solvables. Cette mécanique de refinancement des banques constitue un prêt consenti par une banque – la banque centrale – à d’autres banques – les banques commerciales. Elle ne crée de ce fait pas de monnaie, mais en change la nature. Le financement de l’économie par les banques commerciales crée la monnaie et en change la quantité ; leur refinancement par la banque centrale en modifie la nature et en change la qualité.
Faire assumer par la banque centrale, comme le souhaite le FN, le financement en direct d’un agent économique, en l’occurrence l’État, modifie l’équilibre financier global de l’économie. Maurice Allais, qui est souvent mis en avant par le FN, compte parmi les économistes qui ont démontré que la « règle d’or » de la croissance est l’égalité entre le taux d’intérêt moyen dans l’économie et le taux de croissance potentielle, c’est-à -dire le taux de croissance à long terme – hors les fluctuations cycliques. Pour atteindre cette règle, il faut que tous les agents économiques soient en concurrence, c’est-à -dire à égalité dans leur mode de financement. Privilégier l’Etat perturbe cette règle. Abstraire l’État du jugement de banques en concurrence lui permet d’avoir des taux faibles mais obligent les banques à augmenter les taux qu’elles pratiquent sur les autres acteurs privés. En pratique, la baisse artificielle des taux publics conduirait à une hausse pénalisante des taux privés.
Une économie en inflation entretenue par la dévaluation et les facilités de financement consenties à l’État serait paralysée dans son investissement privé par des taux d’intérêt prohibitifs. La phase suivante serait donc logiquement la prise en main des banques – prévue par le programme du FN qui parle de nationalisation partielle du système bancaire – et un financement de l’économie totalement contrôlé par l’État pour maintenir des taux systématiquement bas. Le découragement de l’épargne qui résulte de ce genre de politique entretient un déséquilibre entre l’offre et la demande sous forme d’excès de consommation, dont la traduction est double : un surcroît d’inflation ; une augmentation du déséquilibre extérieur.
Le choix monétaire proposé par le FN est celui d’un retour mal assumé à l’inflation. Combiné avec une hausse des droits de douane elle-même inflationniste, ce type de politique débouche sur une baisse généralisée du pouvoir d’achat. Dans les années 60-70, l’acceptation de l’enchaînement dévaluation/inflation/dévaluation trouvait sa légitimité dans l’arbitrage de Phillips selon lequel l’inflation permet la réduction du chômage. Depuis, la stagflation a montré l’inanité de cette illusion.
Le Front National fait clairement le choix, à travers sa politique monétaire, de l’économie administrée. L’histoire nous a suffisamment enseigné les ravages sociaux et politiques qu’une telle idéologie pouvait générer.
je ne suis pas certaine que ceux qui soutiennent le FN s’occupent des idées économiques de ce parti ; les électeurs du FN sont obnubilés par l’immigration ; peut être même seraient ils prêts à perdre du pouvoir d’achat contre moins d’immigrants ;à leurs yeux , là est le vrai danger , une immigration massive que l’on est pas vraiment sure d’intégrer ne serait ce que par manque de moyens nottament financiers ;
 » les électeurs du FN sont obnubilés par l’immigration » (?) Ils sont certainement bien plus préoccupés par la perte de souveraineté de la France et des valeurs qui ont fait ce pays que de l’immigration !
« la perte de souveraineté de la France et des valeurs qui ont fait ce pays  »
Le FN défend les valeurs qui ont fait ce pays ? Le FN est un parti violemment socialiste dans un pays qui a une grande histoire oubliée de liberté. Au contraire le FN veut terminer le mue de la France en pays liberticide ou les idées marxistes sont considérés comme la panacée de la pensée humaine. Le FN n’a absolument rien à voir avec un parti conservateur comme le GOP qui défend les valeurs et l’histoire de notre civilisation.
Il ne faut pas dire n’importe quoi quand même. Le FN n’a rien de marxiste ni de socialiste. Vous n’êtes pas aux USA on se moque totalement de ce qu’est le GOP (LOL).
Il faudrait quand même lire le programme au moins une fois avant de s’exprimer:
http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/
Absolument. Juste prévoir une bonne dose de motillium.
 » Le FN n’a rien de marxiste ni de socialiste.  »
Comme d’évoquer le mot nationalisation dans un programme économique.
D.J
Le FN est le parti le plus socialiste de France avec le FDG. Et parlez pour vous concernant le GOP. Nous ne sommes pas tous des ignares et/ou des myopes.
« Vous n’êtes pas aux USA on se moque totalement de ce qu’est le GOP »
Si on suit votre logique on se moque totalement de tout ce qui n’est pas en France. Ce n’est pas le meilleur moyen selon moi pour trouver de nouvelles idées. C’est aussi absurde puisque comme tout les pays la France a influencé et a été influencé par les penseurs des autres pays.
Je m’excuse pour le double post, mais après juste 10 secondes sur le programme du FN je tombe sur cette perle:
« Totalement désarmée par trente d’ans d’inaction et de reculades face à la mondialisation, la France doit revenir dans le jeu des Nations. »
Il est évident que l’état français a été inactif pendant 30 ans… C’est aussi bizarre que la dernière foi ou l’état a été actif pour le FN était au alentour de 1980…
« L’emploi, la réindustrialisation du pays, l’égalité entre les Français, l’aménagement du territoire et la vitalité des services publics en dépendent. »
L’intervention de l’état pour aboutir à l’égalité matérielle c’est vrai que c’est pas furieusement socialiste. Quand à l’aménagement du territoire un des domaines ou l’état est tellement présent qu’il n’y a plus de place pour l’initiative privé (VIncent Bénard). On ne peut que rire quand on entend parler de « la vitalité des services publiques »…
« En raison de notre histoire nationale, c’est naturellement l’Etat qui sera le fer de lance de ce réarmement de la France »
Si cela n’appuie pas ma théorie sur la volonté d’écraser toute référence à la liberté dans l’histoire de la France…
« un Etat fort capable d’imposer son autorité aux puissances d’argent »
Ha le bon vieux complot de la finance juive et mondialiste, un grand classique.
« aux communautarismes et aux féodalités locales.  »
Et la volonté d’écraser toute distinction des individus propre à l’uniformisation marxiste de la société.
C’est aussi rempli de perles et de bullshit award que le programme de Melenchon.
Nationalisme et socialisme, une vieille histoire qui séduit toujours.
Clair, marine a accompli la fusion du nationalisme et du socialisme dans une apparence d’angélisme !
On peut quand même lui reconnaitre ce mérite d’être très cosmétique là ou d’autre affichaient des crocs !
Là où vous avez raison, c’est qu’en France ‘on’ se moque clairement de tout ce qui n’est pas Français, entendez par Français, la propagande marxiste socialiste déversée par l’Education Nationale et par les politiques, qui fait croire que ‘la France’ c’est le centre du monde.
http://www.europe1.fr/societe/dimanche-la-france-est-le-centre-du-monde-2340571
Les gens ne croient que qu’ils ont envie d’entendre.
« Cette dévaluation se ferait fondamentalement par rapport à nos partenaires actuels de la zone euro. À l’heure actuelle, la France importe, par exemple, 100 Mds€ par an d’Allemagne. Une dévaluation de 10% se traduirait instantanément par un prélèvement à ce titre de 10 Mds€ sur le pouvoir d’achat des Français, soit l’équivalent d’une augmentation de 1,5 point de TVA ; à cette différence près que l’État n’en tirerait aucun profit. »
J’ai l’impression que Jean-Marc Daniel omet de son calcul le fait que, en contrepartie de la baisse de la valeur de chaque unité monétaire, l’on aurait une hausse du nombre d’unités monétaires en circulation. Autrement dit, une dévaluation n’a pas d’effet direct (j’insiste sur ce mot : direct) sur le pouvoir d’achat d’un pays.
Si l’inflation se faisait de façon homogène, il n’y aurait pas de perte de pouvoir d’achat.
Or, ce n’est pas le cas. Certains la perdent (travailleurs, entrepreneurs, épargnants) au profit d’autres (État, banques, producteurs étranger, fuite des capitaux…)
ph11,
En effet, mais JMD parle du « pouvoir d’achat des Français« . Il n’est donc pas en train de dénoncer l’effet Cantillon.
Je ne pense pas que ph11 parle de l’effet Cantillon, qui n’est qu’un effet de propagation temporaire. ph11 (et l’auteur) parlent de confiscation définitive de valeur par l’Etat, par la planche à billet. Si l’Etat crée 1 euro pour chaque euro existant, mais ne les distribue pas, tout autre acteur perd immédatement 50% de sa richesse. L’inflation n’a pas d’effet sur le pouvoir d’achat, uniquement si l’argent créé est uniformément distribué.
« ph11 (et l’auteur) parlent de confiscation définitive de valeur par l’Etat » (Jeff84).
Non, l’auteur ne parle pas d’une appropriation par l’Etat de l’argent nouvellement créé. La preuve en est qu’il écrit au contraire que « Une dévaluation de 10% se traduirait instantanément par un prélèvement à ce titre de 10 Mds€ sur le pouvoir d’achat des Français, soit l’équivalent d’une augmentation de 1,5 point de TVA ; à cette différence près que l’État n’en tirerait aucun profit. »
Une fois de plus, JMD se montre donc peu scrupuleux concernant le choix de ses arguments.
Cette affirmation dans l’article est tout à fait partiale. Une dévaluation compétitive à pour but de rendre plus concurrentiel les produits du pays. Donc l’écart de prix entre une voiture d’outre Rhin et une voiture hexagonale vat se creuser et inciter de ce fait à acquérir un véhicule Français. L’économie n’est pas aussi mécanique que l’auteur de l’article le dit.
Je pense que ce que veux dire JMD, c’est que comme le solde de la balance extérieure est négatif, une dévaluation en augmenterait le déficit.
Je crois que tout le monde sait que le programme économique du FN est ridicule.
Il est clair que les politiciens français ont usé et abusé d’abord du bouc émissaire européen bien pratique (en « oubliant » très vite que la France a contre-signé pour accord toutes les décisions européennes avec droit de veto!) pour masquer leur médiocrité: aucun et depuis longtemps n’a eu le courage d’entamer des réformes profondes de la machine étatique.
Alors qu’une part importante de la législation vient maintenant de l’Union Européenne, la France n’a, en rien, touché à sa machine législative.
De même, la régionalisation ou la création des associations de communes n’ont pas diminué les taches des niveaux inférieurs. Au contraire, le nombre de fonctionnaires n’a fait qu’augmenter, malgré l’informatisation facile de ces taches!
Et maintenant, au lieu de se réformer, l’état se contente de taxer plus, tout azimut, ce qui n’est pas fait pour améliorer la situation économique qui stagne alors que la croissance revient dans les pays autour!
Toute l’Union Européenne sait que la machine étatique française consomme 57 à 58 % du P.I.B. national quand l’Allemagne est à 45% et les autres pays de l’Union Européenne sont en-dessous du niveau français.
Faut-il tout changer par une sortie de la zone € pour éviter quelque temps encore, de devoir réformer la France alors que les autres pays ont fait de gros efforts pour revenir à une gestion plus saine où l’état, « rationalisé », ne dépense pas, chaque année, plus que le budget calculé par ses soins (entre 4 et 7 % de déficit, en France, ces dernières années)?
Ce serait simplement la fausse réponse au vrai problème!… Par paresse et manque de courage politique.
jacques : Je crois que tout le monde sait que le programme économique du FN est ridicule.
Si on se base sur la culture économique des français, j’ai peur que ce « tout le monde » ne désigne pas grand monde.
Les gens le savent parce que de temps en temps les médias disent que le programme economique du fn est une ineptie. Quand on leur demande en quoi et s’ils ont lu le programme, c’est autre chose. Ils récitent une leçon, rien de plus.
Pour faire mesure, contrôles aux frontières :
– les monnaies ne sortent plus du tout, il ne faudrait pas que des devises de valeur s’évaporent.
– contrôles renforcés des personnes à la sortie comme à l’entrée.
Et oui, les investisseurs étrangers n’achèteront plus de la dette poubelle française, mais bien des actifs devenus bon marché. Il suffira juste d’attendre quelques mois que l’inflation apparaisse.
Dites donc, l’euro ne date que de treize ans, ce n’est pas le napoléon (20 F) ou le demi-napoléon (10 F) quand même. Avant 2002, l’euro était simplement la monnaie commune qui avait remplacé l’ECU.
Comment faisait-on avant entre 1958 (le nouveau franc Pinay-Rueff) et le lancement de la monnaie unique ?
Comment on faisait ? inflation à deux chiffres et dévaluations. D’ailleurs ça ne date de pas de ‘après 58’ mais de bien avant : le Franc ayant tellement perdu de valeur qu’il avait fallu en 58 changer d’échelle.
Leur programme de sortie de l’euro a le mérite d’être cohérent, même si cela va faire des dégâts c’est sans doute la meilleure façon d’y parvenir.
Les économistes mis en avant par le FN n’ont d’ailleurs jamais contesté les dégâts à court et moyen terme de ce programme, mais affirment que cela restera moins pire que de rester dans l’euro. A partir de là , ce genre d’article n’a aucun intérêt. Il faudrait faire une comparaison objective à long terme des deux options et voir laquelle est la « moins pire ».
Cet article décrit très bien les dégats à long terme de ce programme.
Pour ma part je pense que JM Daniel perd son temps à gaspiller son talent et son temps à révoquer le programme du FN puisque je crois qu’en fait le FN n’a aucun programme et surfe que sur le mécontentement.
En revanche, dans le débat d’idées indispensable pour réformer la France enfin et dans le bon sens, le nivellement par le haut il est effectivement utile voire nécessaire de s’appuyer sur les crétineries du FN.
Il ne faut pas perdre de vue qu’après les premières jacqueries fiscales en France, le discours du FN a changé : Il ne dit pas comment mais revient sur l’idée de la baisse des dépenses publiques pour assurer la baisse des prélèvements (prélavements) obligatoires. Et ça c’est le cÅ“ur des discussions actuelles que ni l’ex UMP ni encore moins le PS veulent voir sur la table : Quid de la dépense publique, des missions essentielles de l’état dans un contexte de réduction de la dépense. Le FN élude ce débat fondamental en désignant des coupables extérieurs ce en quoi il est bien dangereux à mon sens que les propositions débiles disponibles en ligne sur son site internet.
Le but de la plupart des « électeurs » FN est de faire sauter la barraque!
oui c’est ce que je dis.
Seule l’UPR peut sauver la France des ultralibéraux eurolâtres atlantisés, copains de la French-American Foundation…
un comique ou un troll ? 😉
Comique, c’est trop gros pour un troll.
Tres bel article ! Outre le programme politique vous expliquez très bien le fonctionnement de l’économie ! A lire par tous futur bachelier en section eco !
Articles toujours de qualité, merci Mr Daniel.
Je dirais à pas mal ici que le programme économique du FN, il faut le lire d’abord dans un premier temps.
Dans un second, il convient de savoir qui l’a conçu et rédigé avant que le Bureau et Marine Le Pen ne le valide pour en faire le programme du FN.
On connaît le nom des économistes qui ont participé à la rédaction.
– pour le budget, il y a eu Jean Richard Sulzer (Dauphine) qui a formé les auditeurs aux Cours des Comptes parmi les cours qu’il a pu dispenser.
– Pour l »économie, il y a eu Bruno Lemaire (un homonyme avec l’autre de l’UMP) de HEC, docteur en mathématiques et en sciences économiques, diplômé d’Harvard, a travaillé chez IBM et fait l’essentiel de sa carrière comme professeur de management à HEC. Proche des thèses monétaristes du Nobel d’économie Maurice Allais, il est l’un des partisans du retour au franc.
– Il y a enfin Bernard Monot, économiste libertarien, dont les références sont Jacques Rueff (l’anti-Keynes) qui pilota l’instauration du Nouveau Franc, Friedrich Hayek, Ludwig von Mises et Maurice Allais. Tenant de l’école autrichienne, c’est un adversaire de Keynes et de l’Ecole de Chicago
À partir de 2006, il devient, avec Jean-Richard Sulzer (responsable de la commission économique du parti), l’un des principaux conseillers du Front national4. Il revendique en particulier la modélisation du « plan de désendettement de la France » de Marine Le Pen, et être à l’initiative de la « doctrine du FN sur la monnaie, le financement de l’État, l’emploi et les retraites »
Nota: Bernard Monot a effectué toute sa carrière comme praticien des marchés financiers et analyste des risques opérationnels dans différents cabinets et établissements financiers. Il a notamment travaillé chez un administrateur judiciaire, Natixis, Allianz (ex AGF) et HSBC (ex CCF), avant de rejoindre la Caisse des dépôts et consignations en 2008.
« Il y a enfin Bernard Monot, économiste libertarien,  »
C’est celaaaa oui. Le programme économique du FN est libertarien !… 😆
N’im-por-te-quoi.
Cela vous coupe la chique ? vous avez sans certainement été formaté au keynesianisme qui est la doctrine de la France officielle.
Les trois économistes du FN que j’ai cités sont tout sauf des keynésiens.
« vous avez sans certainement été formaté au keynesianisme »
Non. Pas de bol pour vous, il se trouve que j’ai justement eu comme prof l’un de vos trois tocards : Jean-Richard Sulzer (prof nullissime d’ailleurs…). Et il va falloir se lever de bonne heure pour me faire passer ce petit facho pour un libéral ou un libertarien, hein !… Ah, ah !
Ah oui, et comment expliquez-vous qu’un soit-disant libertarien ne mette pas une seule mesure libertarienne dans le programme qu’il a conçu ?
Qu’appelez-vous « mesures libertariennes » ? C’est quoi concrètement ? à quelles écoles faites-vous référence ?
En vous signalant que libertarien ne signifie pas libertaire (faux sens). En français on peut parfaitement ignorer ce terme et n’utiliser que l’adjectif « libéral »
Ce sont les libéraux américains et canadiens qui se sont appelés « libertariens » tout simplement parce qu’en anglo-américain « liberal » a pris progressivement le sens de « gauchiste »
Pourriez-vous répondre à ma question sans présumer que je suis ignare ?
Lol excellent le petit facho qui vient expliquer sur un site libéral que le « liberal » américain ne veut pas dire « libéral » et que libertarien est différent de libertaire. Demain il ira sur un forum des spécialistes des mathématiques pour leur expliquer comment on fait une multiplication…
Excellent aussi le coup de l’économiste tendance école autrichienne mettant au point un programme… socialiste 100% pur jus avec nationalisation des banques, de la monnaie etc. façon début Mitterrand…
Je suis bien d’accord sur le fond mais à un détail très important prêt:
Ce raisonnement ne tient pas dans un pays ingérable comme la France (contrairement à l’UK et l’Allemagne par exemple).
Y a t’il une autre solution chez nous que de reprendre par l’inflation, la dévaluation et hausse des taux d’interet le pouvoir d’achat indue ?? j’y crois pour un pays du nord, chez nous, comme en Grèce, je crois bien que seul une monnaie nationale qui force le peuple à gouter « sa » propre médecine (celle des dirigeants qu’elle a élu) peut marcher.
Ingérable, ingérable ! dites plutôt que la France n’a pas été gouvernée depuis Mitterrand, Chirac et Sarkosy et Hollande, nos rois fainéants mérovingiens.
Durant les Trente Glorieuses (De Gaulle, Pompidou) et après sous Giscard, elle était parfaitement gérable malgré la présence du PCF puissant et d’un parti socialiste fort, appuyés sur des syndicats vindicatifs.
C’est bien parce qu’ils étaient incapable de gouverner que nos « dirigeants » (le terme est ici exagéré) ont sous-traité le gouvernement de la France à la commission européenne.
Si renait un vrai gouvernement français, il ne fait nul doute que la France retrouvera sa splendeur et son lustre.